dimanche 23 octobre 2011

Samedi soir,

... aux alentours de 21 heures, sur la Place de la Gare. Les bouteilles de "Rosés" défilent, précédant l'arc-en-ciel des "vodkas"; Bières en six-pack "Feld", canettes demi-litre "Amster." "Heinek" "Despé.", et j'en passe...
L'Aperto peine à se vider tandis qu'à l'intérieur les employés remplissent les rayonnages des "produits" de premières nécessités.

Dehors, c'est défilé Métro & Co.
Talons, parfois aiguille, bottines et tout ce qui se finit en -ine; jupes trop courtes sur bas résille, leggins ou le string, ou leggins tout simplement; pulls, tuniques, chemisiers et larges décolletés.
En face, c'est baskets et converses, jean's sous l'cul ou training. Un T-shirt tendance "Fucking Grand Ma", pull-over multifluo et Billabong aux indescriptibles inscriptions.
Une veste définitivement trop large, lunettes 3D et l'incontournable casquette carreaux et petit pois qui protège l'oreille droite des improbables intempéries.
Accessoires divers et variés. Bout de tissus enroulé à la cheville, toc en strass, ceinture déco et perles en plastiques. Sans oublier les indispensables I-trucs enfoncés dans les conduits auditifs, pour appeler le pote, ou la potasse, que l'on ne voit pas à 5 mètres...

Les discussions ressemblent à des conférences de sexo-proctologues au raffinement gluant.
Les verbes: "enculer"; "exploser"; "niquer"; "teufer"; "vomir"; "sucer".
Les sujets: "Connard"; "fils de pute"; "chienne"; "bite"; "salope".
Il est 21h 45.

Les premières meutes migrent vers Lausanne: Flon, MAD, Loft, "D" et concurrents s'apprêtent à recevoir le devenir helvétique, l'avenir de l'humanité.
La place est libre à Vevey-Gare. Blonay, St-légier, Chexbres, Chardonne, Jongny envoyent leurs tits bourges occuper la Place, investir le "Vè". Et sa terrasse.
Etudiants stratosphériques de tous poils et apprentis tertiairisés se mêlent aux accrocs de la glisse et autres jeunes adultes AOC.
Ni Hardeux, ni Yo, ni Gothic. mais tout aussi bruyants et cons une fois alcoolisés...

2 heures du mat, dimanche.
L'heure de fermeture approche. L'effet diurétique de la bière à outrance fait son effet sur les escaliers de la gare... Deux filles claironnent joyeusement que leur copine a "dégueulé", tandis qu'une troisième tambourine sur un panneau de sens interdit, et s'époumonne en appelant la police à l'aide pour leur "sucer la bite..."
Des bouteilles de bière explosent sur le bitume, un ado brise un verre dans sa main. Un autre part en courant skate à la main, pose sa planche au sol, et s'étale de toute sa longueur. Son pied a raté le skate... Sa tête ratera aussi la bordure d'un îlot central. De peu.

Une fois que la foule amassée devant l'entrée du "Vè" s'est dispersée, on change de ville... et de continent.
Gobelets plastiques détruits, bouteilles et verres brisés, mégots de cigarettes, emballages six-paks "Feld", canette "Heinek", emballages Mac Do, de sandwiches, serviettes et restes de bouffe jonchent la petite centaine de mètres carrés devant l'entrée du bâtiment de l'ancienne Poste. Impossible de faire un seul pas sans marcher sur des détritus.

Un employé du "V" sort avec ses outils de voirie: tout doit être propre pour l'ouverture du "Coop Pronto" dans quelques heures... A grand coup de balai les cadavres, de bouteilles, sont rassemblés; les autres sont étalés dans l'herbe, accroupis contre les murs du bâtiment, quand ils ne se couchent carrément pas au milieu de la route.
Le tri des déchets est sommaire, mais je ne l'en blâmerai pas, au vu de la quantité à ramasser...
Le barman doit même slalomer entre les derniers clients qui, de toutes évidences, ne comprennent plus rien à rien, ou s'en foutent magistralement.
Ce soir, aucuns des jeunes présents ne prendra l'initiative d'aider le barman à nettoyer le merdier des clients, leur merdier.

D'ailleurs, l'un d'entre-eux l'a-t-il déjà fait...?

NEMo

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