Elle manifeste parce qu’elle se sent discriminée, que personne ne l’écoute et que le législateur ne fait pas attention à elle ; parce qu’elle n’a pas les même droits que les ‘’autres’’ ou qu’elle ne trouve pas suffisamment de lieux publics qui acceptent sa différence ou de magasins pour entretenir cette différence.
Alors dans ses manifestations de revendications elle (la minorité) exhibe aux yeux du monde entier ses pensées, son idéologie, ses amours ou son mode de vie en souhaitant que la planète entière la rejoigne. Elle fait aussi des interviews, écrit des livres, toujours pour valoriser sa différence, tout en préparant sa riposte aux opposants qui ne pensent pas comme elle.
Le truc d’opposition est simple : une série d’arguments difficilement réfutables parce que dans la mouvance collective du moment et, pour les moins malléables, le néologisme qui clos toutes conversations. C’est-à-dire que vous prenez la spécificité du groupe qui manifeste, vous ajoutez le terme phobie et vous contractez le tout.
Après les défendeurs de l’homosexualité, qui ont défini le moindre désaccord avec ce mode de vie particulier, comme étant de l’homophobie, ce sont les Vegan qui sont montés sur leurs grands chevaux à coup de Vegipride et de végiphobie.
Actuellement les vegans annoncent fièrement qu’ils seraient 50 millions, répartis sur la surface du globe, à prendre leur repas dans la cage du lapin, soit 0,6 % de la population mondiale.
Le vegan
est une personne qui théoriquement ne consomme ou n’utilise aucun produit issu
de l’exploitation animale. Noble choix qui trouve sa justification dans les
expérimentations menées sur de pauvres petits animaux de laboratoires, dans les
conditions de vies de certaines espèces dans les exploitations agricoles
industrielles ou les méthodes fortement controversées utilisées dans les usines
d’abattages à la chaîne.
Avec des vidéos de plus en plus choquantes, filmées en
‘’caméra cachée’’, à nous montrer.
Le vegan
nous parlera également de l’impact négatif qu’exerce l’élevage industriel sur
l’environnement, des 15'000
litres d’eau nécessaires à la production d’un steak de
bœuf (de l’arrosage du champ dans lequel paît le bœuf à l’eau nécessaire pour
rincer votre assiette des restes de sauce), et je ne sais quels autres
arguments vus, lus et repris un nombre incalculables de fois pour nous
encourager à changer notre mode de vie.
Le vegan ne
mange donc pas de viandes, d’œufs, de yaourts ou de fromages et ne boira pas de
lait. Plus fort, il fera même une impasse sur le miel. Et le vegan passe des
heures dans les rayons cosmétiques à lire les étiquettes de ses produits de
soins corporels.
Le vegan,
qui veut que tout les animaux du monde puissent vivre libre et en paix, n’ira
donc pas au zoo, ni au cirque, si celui-ci propose une ménagerie ou un
spectacle incluant des numéros de dressages.
La
réflexion qui se cache derrière ce comportement a donné naissance à un
néologisme que j’ai découvert en parcourant le livre Vegan de Marie Laforêt.
Ce nouveau terme est : Antispéciste/
antispécisme.
L’explication,
liée à ce mot nouveau, compare l’antispécisme à l’antiracisme et l’antisexisme
qui sont, d’après l’auteure, « des
concepts aujourd’hui tout à fait intégrés. »
Toujours
selon Madame Laforêt, « L’antispécisme
fonctionne d’après le même raisonnement logique implacable : l’espèce à
laquelle nous appartenons ne nous donne aucun droit, aucune supériorité sur les
autres espèces tout comme notre sexe ou notre origine ethnique ne nous rend pas
supérieur aux autres. »
Si je
partage, en partie, cette pensée en n’ayant pas d’animal de compagnie
domestiqué, en détestant la corrida et tout autre démonstration égocentrique de
suprématie de l’homme sur l’animal, ce n’est que par respect pour le vivant et
pour toutes formes de vies qui recouvrent la surface de notre globe, et, de mon
point de vue, ce même respect me convainc de ne prélever, dans le monde qui
nous entoure, que ce qui nous est strictement nécessaire à notre (sur)vie.
Si
cela doit inclure deux ou trois morceaux de viandes de temps à autre pour nous
proposer des protéines animales à mon ti bonhomme et moi-même, et bien soit.
Et je crois que nous sommes liés au monde animal depuis des millénaires et que
sans certaines espèces, l’homme ne serait pas arrivé jusque là aujourd’hui. Ou
différemment.
Ce qui ne
m’empêche pas de penser que nous pourrions très bien nous en sortir en tant que
végétarien.
Alors c’est
bien joli, en tant que petite bourgeoise urbaine qui se glande dans le salon à
papa, de vouloir mettre au pilori les carni-carnivores que nous sommes devenus
depuis presque la nuit des temps, ou de dénoncer louablement
l’instrumentalisation que nous faisons des animaux ; c’est un beau
sentiment que de vouloir, dans le confort de la modernité, que tous les animaux
de la terre puissent vivre et mourir libres.
Mais n’est-ce pas oublier que la
surface de notre belle planète n’est pas recouverte que de routes, de voies
ferrées ou d’aéroports, qu’une grande partie de l’humanité ne peut pas se faire
livrer un repas à domicile ou même accéder à une quelconque épicerie et que des
populations entières dépendent de cette ‘’exploitation’’ de l’animal ?
Bien sûr
qu’il faut combattre la cruauté et la maltraitance envers les animaux pour de
la bouffe ou de la fourrure. Je suis d’accord pour faire cesser les coutumes
régionales qui assassinent des animaux pour combler les frustrations d’une
masse populaire et les rites religieux qui en massacrent d’autres pour un dieu
absent. Mais avant de partir dans un djihadisme veganien, je pense qu’il faut
faire la part des choses.
Préserver
notre biosphère ainsi que toutes les créatures y vivant est une chose. Se
foutre en l’air la santé pour y arriver en est une autre. Aucune créature
vivante sur terre, excepté l’homme, ne modifie volontairement son régime
alimentaire pour sauvegarder son environnement proche.
Comprenez
par là que le prédateur n’a pas à penser à sa ‘’biosphère’’, il en fait partie
intégrante.
Il sait,
sans avoir recourt n’importe quelle science environnementale ou à de
quelconques connaissances diététiques, que ce qu’il prélève dans sa
‘’biosphère’’ comblera ses besoins alimentaires de bases.
Il devine,
peut-être sans le ‘’savoir’’, qu’il fait partie d’un Tout, et que dans ce grand
‘’Tout’’ le manque d’herbe agit sur la population des lions.
Ainsi, le
zèbre peut dormir (presque) tranquille aux côtés du lion qui vient de manger. Aussi
parce que le lion n’a pas de congélateur.
Qu’est-ce
qui nous empêche, dès lors, de faire de même, c-à-d d’utiliser ce dont nous avons
réellement besoin ?
Rien. Et je
pense que c’est ce que fait une bonne majorité d’entre nous. Nous combattons
déjà les excès par ce que notre ‘’instinct’’ nous dit et par la connaissance
‘’scientifique’’ de l’impact que nous avons sur notre environnement, ou encore
par la conscience retrouvée que nous faisons partie de cette biosphère.
Comme je
viens de le suggérer, je pense qu’une bonne majorité de la population mondiale
se comporte ‘’correctement’’ et que tout ce qui pourrait être fortement
critiquable dans le comportement humain ne concerne que des minorités de cette
même humanité.
Malheureusement,
il arrive souvent qu’une minorité qui souhaite revendiquer son existence le
fasse en exhibant les horreurs d’une autre minorité. Comme il arrive souvent que
nous combattions nos excès en nous imposant d’autres excès. Si nous n’abusions
pas de certains aliments, les régimes n’existeraient pas. Du coup, le veganisme
trouverait une certaine légitimité dans les excès alimentaires et de cruautés animales
d’une minorité.
Légitimité
renforcée par les diffusions en ligne des vidéos trash et à laquelle on saupoudre
une dose de conscience environnementale.
Ce qui fait que le message passe hyper
bien auprès des âmes ‘’sensibles’’ qui sont parfois des adolescentes.
Ce qui me
fait dire que devenir vegan représente un risque pour la santé de l’humain en
cours de maturation physiologique, voire psychologique.
Prenez un
ou une ado qui, grâce à son parcours scolaire, commence à en savoir plus, en
théorie, que ses parents.
Cet-te ado
décide, pour des raisons qui lui sont évidentes, d’abord de ne plus manger de
viandes, puis de bannir tous les produits provenant de l’exploitation animale.
Les parents
suivent le parcours végétarien en se disant : « Pourquoi pas... ». Déjà par la ‘’noblesse’’ de la pensée et
ensuite parce que c’est culinairement gérable lors de la préparations des repas
familiaux.
Par contre, les parents voient d’un oeil plutôt critique le passage au
végétalisme. Sans oublier que dès que tu sors des circuits d’approvisionnements
imposés, se nourrir coûte cher.
A partir de
là les choix se restreignent : Soit l’ado exprime clairement sa volonté et
‘’propose’’, avec le soutien d’un vrai nutritionniste confirmé, un régime
alimentaire qui serait adapté à ses besoins alimentaires (pour ma part j’ai
vraiment de la peine à croire que l’on puisse changer son ‘’carburant’’ tout en
gardant son même rythme de vie sans que cela ne nuise à l’organisme) ;
soit l’ado se braque, s’en prend à l’archaïsme de ses parents qui ne
comprennent jamais rien et plonge dans le veganisme.
Maintenant,
petite cerise sur le gâteau. Vous additionnez le souci du bien-être de tous les
animaux de la planète à l’image qu’a cette personne d’elle-même (c-à-d trop
gros-se) et vous obtenez une ado fatiguée, qui n’a plus de ‘’règles’’ depuis
des mois et aux portes de l’anorexie.
Tout ça en prétextant vouloir sauver
notre planète ainsi que toutes les bestioles à poils longs, courts ou ras ou
qui font ‘’ bzz-bzz’’ dans les champs.
Et je ne vous parle pas de l’état de la
mère, qui a peur que son enfant ne s’envole au premier coup de vent violent.
Pour ma
part, si je suis contre tout ce qui est ultralibérlisme et hyper
mondialisation ; que je suis prêt à voter pour le départ des Nescafards,
pour un effacement des dettes personnelles tous les sept ans et pour remettre
les vrais agriculteurs aux centres de nos agglomérations, je suis aussi contre
toutes ces minorités, ces 6% ou 0,6%, qui veulent nous imposer leur mode de vie
à coup de propagandes bruyantes.
Jeff.