dimanche 29 septembre 2013

De l'atome au vélo.

Pour commencer, je fais un petit saut dans l’histoire, parce que l’autre soir je taillé la bavette avec un Monsieur plus vieux que moi, qui a raconté deux trois petites choses sur l'atome suisse. Donc prenez ça comme ça vient soit : en échos de trottoir.
La Suisse et l’atome c’est une histoire qui commence vers les années 1950. A ce moment là, et grâce au silence des américains sur les quelques petits effets secondaires dus aux radiations, tout le monde croyait qu’une bombe « A » c’était juste un super-gros-pétard.
Le gouvernement de l’époque a donc voulu développer son propre programme nucléaire, avec l’aide des français, tout en voulant se doter de l’arme atomique. Aujourd’hui, de penser que la Suisse a voulu être une puissance nucléaire, ça fout les chocottes. Surtout en voyant l’état de nos avions.
Donc, les arrières grands-parents de nos braves concitoyens helvétiques ont construit, du côté de Lucens, la centrale atomique la plus éphémère du monde. Elle dû être noyée, de toute urgence dans le béton, quelques heures à peine après sa mise en service. Cet épisode a remis en question l’énergie atomique « Swiss Made ».
La guerre froide arrivant au galop, la Suisse et la France ont continué de collaborer sur des techniques nucléaires. Les Français voulait équiper ses sous-marins de cette technologie, la Suisse avait ses forteresses de montagnes. Vous me direz : « Rien à voir », mais pour les militaires de l’époque, vivre cloîtré dans un sous-marins perdu en pleine mer ou isoler dans des bunkers aux sommets des montagnes, c’était kif-kif.
Les forteresses helvétiques furent même dotées de canons pouvant tirer des obus avec charge nucléaire. Le M 109, si je me souviens bien. Cela en vue d’une participation défensive au sein de l’OTAN au cas où les soviets se seraient décidés à finir ce qu’ils n’ont pu faire en 45 : Envahir l’Europe.
Voilà pour le flash-back.

La Confédération a faire construire d’autres centrales atomiques ; les Russes ne sont jamais venus en ennemis (quoi que l’on chuchotte qu’un espion russe se serait fait descendre sur l’aérodrome de Payerne, il y a quelques dizaines d’années de cela) ; le Mur est tombé ; les incidents se succèdent dans les centrales nucléaires (environ un tous les trois jours en France pour 2012, selon le gendarme du nucléaire hexagonal) ; sans oublier les grosses catastrophes majeures.
La Suisse et son gouvernement ont donc décidé de sortir du nucléaire, avec à la clé un vaste programme pour compenser les 40% d’électricité que ces centrales ne produiront plus. La première date fixée parlait de 2035 (là, on est dans l’année Fukushima avec sa charge émotive intense).
En mai 2012, la conseillère fédérale qui s’occupe du dossier envisage d’accorder un sursis d’une décennie au nucléaire Suisse :
« La conseillère fédérale Doris Leuthard songe à repousser de 10 ans la sortie du nucléaire, c’est-à-dire de 2035 à environ 2044. Il y a peu encore, la conseillère fédérale responsable de la politique de l’énergie avait présenté un plan qui donnait aux centrales nucléaires une durée de vie maximale de 50 ans. Repousser la sortie du nucléaire de dix ans – la chose est à l’étude – pourrait éviter la construction de centrale à gaz par le biais d’un large emploi des énergies renouvelables. » [24 Heures du 14 mai 2012.]

Pour les anti-nucléaire la première centrale à fermer est celle de Mülheberg (c’est la plus ancienne et celle qui représenterait le plus de risque).
Quelques extraits d’articles parus dans les quotidiens romands sur le combat que mène les opposants à la fameuse centrale :
La fermeture de la centrale atomique de Mühleberg paraît plus que probable pour 2013. [24 Heures du 30 mai 2012.]
Seconde victoire pour les opposants à Mühleberg.
« Le Tribunal administratif fédéral veut que Doris Leuthard entre en matière sur un possible arrêt du réacteur en 2013.
Le Département de l’énergie (DETEC) de D. Leuthard a refusé en 2011 d’envisager un retrait de l’autorisation d’exploiter de la centrale bernoise, comme le demandaient les riverains de la centrale suite à la catastrophe survenue à Fukushima. Le DETEC, se fiant au rapport de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), ne voyait aucune raison valable de procéder à un examen complémentaire de la centrale.
Dans un arrêt rendu en mars 2012, le TAF (Tribunal adm. Féd.) avait déjà admis un recours des riverains en question. Il est d’avis que l’état du manteau du réacteur, le manque de sécurité en cas de séisme et l’absence de moyens de refroidissement indépendants de l’Aar justifie de fermer la centrale en 2013. » [24 Heures du 10 août 2012.]
Jusqu’à quand Mühleberg évitera-t-elle le couperet ?
« Le Tribunal fédéral a désavoué, le 28 mars 2013, la décision prise par le Tribunal administratif en ne fixant pas de date de péremption pour la centrale, et donne son feu vert à une utilisation illimitée. Un gros revers pour les antinucléaires. »
Doris Leuthard, ministre de l’Energie et de l’environnement :
« Tant que la sécurité est assurée, il ne faut pas fixer une date de fermeture des centrales. Cela doit être une décision scientifique, pas politique ». [24 Heures du 30 mars 2013.]
Centrales sans limites.
« Le Conseil fédéral ne veut pas limiter la durée d’exploitation des centrales nucléaires et propose aux Chambres de rejeter la motion de la Commission de l’énergie du National. Il craint qu’une limite temporelle nuise au bon état et à la sécurité des installations. » [20 minutes du 31 mai 2013.]
Comme si de laisser ‘’vieillir’’ les installations était une bonne chose pour notre sécurité…
Il y a quelques jours, la décision définitive semble être tombée : Mülheberg cessera de fonctionner en 2019 et le proprio de la centrale recevra un ‘’dédommagement’’.
Ce pourrait être une bonne nouvelle, en fait s’en est une, mais il y a cette petite phrase de Madame Leuthard juste quelques lignes plus haut :
« Tant que la sécurité est assurée, il ne faut pas fixer une date de fermeture des centrales. Cela doit être une décision scientifique, pas politique ».
Alors doit-on s’inquiéter Madame Leuthard… ?

Alors comme annoncé, le peuple Suisse va devoir consommer moins d’électricité ou la payer plus cher. Ou les deux. Il y a aussi tout un ensemble d’économies que nous devrons envisager de faire. Pour notre environnement d’abord et notre porte-monnaie ensuite.
Et ce qui suit a quand même beaucoup à voir avec tout ça.
Ca roule et sa consomme de l’énergie, qu’est-ce que c’est ?
Un vélo, bien entendu.
En Suisse, on veut sérieusement autoriser les cyclistes à griller les feux rouges. A trois conditions : Qu’ils tournent à droite dans le carrefour ; que le carrefour offre une bonne visibilité et que les cyclistes respectent la priorité due aux autres usagers de la route.
En relisant, j’aurais dû dire : DEUX conditions. Parce qu’un cycliste qui respecte la priorité due aux autres usagers, cela n’existe pas en Suisse Romande. Il est exposé au Musée Suisse des transports.
C’est tout juste s’ils ne vous roulent pas sur les pieds, ou les pieds de votre gosse, sur un passage pour piétons, après avoir grillé le feu rouge !
Le truc en question s’appelle, vous l’aurez deviné, le « tourne à droite ». Il serait ‘’actif’’ avec une certaine efficacité dans des grandes villes européennes et actuellement testé en ville de Bâle.
Les diverses associations de vélo en pissent de bonheur et la frange verte de nos élus locaux et nationaux applaudit de tout de que la nature leur a offert par paires (Mains, pieds, oreilles, narines, cerveau…).
Madame Manon Giger, coordinatrice romande de l’association Pro Vélo, commente cette décision en expliquant, de un : « [Cela] évite la situation dangereuse de devoir démarrer en même temps que les voitures », là je suis OK ; et en deux : « Elle permet aussi d’économiser de l’énergie pour les adeptes du vélo, qui ne doivent pas continuellement s’arrêter et redémarrer ».
Même Mme Leuthard a dû sourire…
Je sais pas vous, mais si on grimpe sur un vélo c’est quand même pour fournir un effort physique ; on passe (presque) un pacte avec notre body, pour redonner de la vigueur à tous ces muscles qui s’engourdissent, c’est bon pour le galbe des fessiers, c’est bon pour la santé (excepté pour les poumons qui ramassent un paquet de gaz toxique en milieu urbain).
Alors vive le vélo et vive les feux rouges pour les vélos. Ou bien, vous importez des Thaïs robustes, vous l’harnachez et le faites courir devant votre VTT.

Restons dans le pur muscle avec cette petite parenthèse pour finir:
Selon une sexologue, qui s’adressait à un auditoire FM féminin un jour de la semaine dernière, il paraît que de se muscler le périnée détendrait la mâchoire et pourrait aussi faire naître des envies sexuelles. Chez l’homme, une muscu intensive à se niveau, évite le goitre.
 
NEMo.

lundi 23 septembre 2013

Dumping, Baby-barbies et "Splatch" le poisson.

Le dumping salarial ça n’existe pas.
A l’UDC on est contre les étrangers qui viendraient chez nous pour nous piquer notre taf ; contre les frontaliers qui bossent pour moins cher que l’employé helvète, créant ainsi le fameux dumping salarial.
Rien de nouveau sous les nuages.
Au printemps de cette année, un article paru dans le 24 Heures annonçait que :
« L’Union européenne ne ferait pas de dumping.
La commission vaudoise chargée de veiller aux conditions de travail estime les abus marginaux.
Les travailleurs de l’UE dans le canton de Vaud ne créent pas une réelle distorsion des conditions de travail. Même si le nombre d’amendes et de sanctions au titre de la loi sur les travailleurs détachés a augmenté de plus de 20% en 2012, par rapport à 2011. Rien de préoccupant selon la commission tripartites chargée de contrôler les cas de sous-enchère sociale ou salariale, dans un son rapport 2012. »
Comme d’hab’ l’UDC crierait « Au loup !» pour rien du tout, ou pas grand chose.
Mais c’est le rôle des UDC de nous effrayer avec des propos exagérément xénophobes. Ils se nourrissent de nos peurs et vivent de nos angoisses.
Alors pour que tout le monde pige bien : Le dumping salarial, ça n’existe pas chez nous !

Une des plus grandes scierie de Suisse, également la première en Suisse romande Desponds SA a comme directeur et propriétaire un certain M. J.-F RIME, personnage qui est aussi président de l’Union Suisse des arts et métiers (USAM) et, à ses heures perdues, un conseiller national UDC fribourgeois.
Un personnage qui est fière d’être Suisse, de penser Suisse, de chier Suisse et qui doit peut-être imaginer un monde consommant Suisse.
Ces employés font un travail qui est rémunéré, selon ses dires, 1'000 euros ou moins dans l’UE et au delà.
C’est pour cela qu’en bon chef d’entreprise il refuse l’idée d’un salaire minimal de 4'000 francs par ouvrier, parce que cela pèserait sur les prix de production de son entreprise.
Soit, et pis… ? Et puis… s’il y avait une trop grande différence de salaire entre les ouvriers suisses et étrangers, cela nuirait à la compétitivité helvétique et menacerait les emplois des ouvriers suisses.
http://www.rts.ch/la-1ere/ptogrammes/vacarme/5164971-qu-est-ce-qu-un-salaire-juste-3-5-11-09-2013.html?f=player/popup   dès la 14ème minute.
C’est magique le capitalisme : L’ouvrier polonais n’a plus besoin de venir en Suisse pour influer sur nos salaires…
Mais il n’y a toujours pas de dumping salarial.

C’est la fin des minis-miss en France. Va y avoir des déprimes en perspectives chez nos gauloises de voisines. Toutes ces bonnes mères de familles mattellisées qui déguisaient leur fille un fois l’an pour que leur enfant les couvrent de gloire, pour que ces fillettes offrent à leur vieille génitrice une seconde jeunesse, pour qu’elles réalisent ce que la vie a refusé à leur mère et que toutes ces femmes en manque de reconnaissance puissent se pavaner en exhibant fièrement leur barbie automatisée.
Mais voilà que dans la Belgique voisine, les concours des minis-Miss y sont encore autorisés. Après la fuite des richissimes français, y aura-t-il un exode des bonnes mères hystériques du gloss et de leur Miss Dent-de-lait?
De son côté, le clergé Belge étudie discrètement la possibilité de sponsoriser des concours de minis-Mister.

Il y a quelques jours ma fille ma raconté une histoire qui m’a fait me souvenir d’une sortie de classe au bord du lac : Un copain de classe voulait nous faire découvrir l’art de la pêche.
Sous le regard légèrement intéressé de ses copains-copines il a donc sorti un poisson du lac ; a retiré délicatement l’hameçon resté fiché dans la bouche de l’animal et, encouragé par les quelques manifestations de dégoûts des filles présentes, il a mis un doigt dans la bouche du poisson avant de tirer d’un coup sec vers l’arrière. Pour abréger l’étouffante agonie de la créature écaillée…
Ensuite, avec l’approbation du prof présent, il a entrepris d’ouvrir sa prise en deux en lui ouvrant l’abdomen sur la longueur.
Une fois le poisson ouvert, nous nous sommes aperçu que son cœur battait encore, un peu et pas pour longtemps…
L’histoire de Lolo met en évidence cette même cruauté qui s’est manifesté d’une manière assez… horrible, selon ses termes.
Deux ados s’adonnaient à la pêche du côté de Corseaux (le premier patelin à la sortie de Vevey en direction de Lausanne par la route du lac). Une fois leur prise sortie de son environnement et le leurre retiré sans grands ménagement, ils n’ont rien trouver de plus crétin que de broyer le poisson dans leurs mains et, comme s’était un peu trop visqueux pour leur petite peau de puceau, ils ont fini leur besogne avec les pierres à disposition…
Etant désespérément trop stupide pour être insulter, on peut quand même s’inquiéter à l’idée de savoir que ça va grandir…

NEMo.

samedi 21 septembre 2013

Permis de réguler...

…et morts conventionnels.

Ce 17 septembre « On en parle » avait un sujet sur la saison de la chasse qui débute sous peu. On y parlait des risques éventuels pour les randonneurs, des quotas, des cibles inscrites sur le tableau de chasse ; des bouts de vêtement fluos que porteront les chasseurs, que devront porter les amoureux de la Nature et les bouviers bernois. Il a aussi été question du grand professionnalisme de ces tueurs qui identifieront clairement leurs cibles avant d’engager leur arme.
Des pros de la "gâchette responsable" qui réussissent à se flinguer eux-mêmes en trébuchant sur leur fusil.
Aux dernières nouvelles, les chasseurs valaisans se tiraient dessus ( ?!) Certainement une histoire de territoire, vu qu’ils ne peuvent pas pisser sur tous les rochers.
Dans le sous chapitre des quotas, le terme « réguler » fut mentionné en parlant de la population des cerfs qui nuisent à la « diversité des essences » (c’est fou cette manie humaine de vouloir tout réguler). Une surpopulation de cerfs chiffrée à  1'800 bestioles de trop qui, ma foi, se nourrissent aux arbres, en soulignant que les jeunes cerfs bouffent de jeunes arbres, d’où la menace pour la diversité des « essences ».
Le chasseur serait-il un écologiste vert de chez vert qui préserve la vertitude de nos monts… ?
 
Il fut également question du "suivi" de ces gibiers abattus et, fait étonnant, on ne les retrouve pas, emballés sous vide, sur les étals de nos supermarchés. Nos supermarchés préfèrent nous proposer des produits issus de la chasse de l’Europe de l’Est. Sont pas fous les chasseurs de là-bas : Manger de la viande apprêtée aux résidus de Tchernobyl ? Que Niet-niet…
En Suisse on peut trouver de la chasse helvétique chez les bouchers du coin qui sont dans la filière d’approvisionnement « SwissHunters » et dans les cuisines de certains restaurants. Pour le reste, le chasseur dispose de ses victimes, qu’il peut consommer à sa guise.
Le chasseur serait-il aussi l’ennemi des sociétés multinationales qui oeuvrent dans l’alimentaire ?
Il se nourrit local, laisse quelques restes pour les renards errants et enterre ses victimes dans la plus pure tradition des druides celtiques, bref serait-il un altermondialiste qui œuvre dans une communauté autogérée ?
Si c’était le cas pourrions-nous, une fois la saison de la chasse terminée en Suisse, expédier ces protecteurs de la biosphère en Indonésie, en Amazonie ou en Afrique pour qu’ils régulent la population des coupeurs d’arbres locaux et mettre un terme à la déforestation aveugle de notre Terre ?
Du coup nos chasseurs se retrouveraient en confrontation avec les flingueurs locaux qui cartonnent sur les syndicalistes, les néocommunistes, les écologistes… au lieu de se tirer dessus dans les montagnes valaisannes.

Nous avons une sensibilité variable avec le vivant. Les libres cousins des pensionnaires de zoos doivent être réguler, mais on protège la panthère des neiges (je n’ai absolument rien contre) ; Nos animaux de compagnie sont bien mieux nourris que les paysans dans les pays en voie de développement; les bêtes de rentes doivent être préservées psychologiquement lors de leur séjour en abattoirs, l’expérimentation animale est à bannir tout comme le commerce de la fourrure, mais les périodes de chasse demeurent.
Comme s’il y avait un consensus qui tolère et accepte la mise à mort dès qu’elle se ritualise un minimum ou qu’elle se donne de manière "normale". Et là encore il y a des divergences sur la "normalité" de la mise à mort qui dépend de l’endroit dans lequel vous vous trouvez sur la planète, des religions et des "us et coutumes" locales.
 
Ces morts intolérables.
Le pire c’est que cette sensibilité à géométrie variable s’applique également aux humains. Nous, pays civilisés à l’économie avancée, faisons tout pour mettre en place des systèmes qui nous assurent une sécurité sanitaire, une sécurité professionnelle, une sécurité routière, pour que nous mourrions heureux et de vieillesse. Trop de morts sur les routes exige des mesures de préventions ; des morts violentes en banlieue créent des émeutes sur plusieurs jours ; les erreurs médicales et les scandales liés à certains médicaments initient des procès ; des violeurs meurtriers récidivistes deviennent des tragédies nationales.
Mais que deviennent les petits noirs de cinq ans qui meurent de faim au milieu d’un désert ?
Leur sort, ainsi que celui des petits asiatiques, nous importe-t-il ? De savoir qu’ils ont faim va-t-il nous encourager à mieux redistribuer nos "richesses" alimentaires et faire un sorte que nous ne jetions plus, chaque année, près d’un tiers de la production alimentaire mondiale ?
« Même pas en rêve », dirait le Génie.
En Syrie, les belligérants ainsi que les populations civiles peuvent mourir, les enfants peuvent faire partie des dommages collatéraux, des femmes peuvent se faire violer, des crimes de guerres peuvent être commis le plus « conventionnellement » du monde. Mais il est formellement interdit d’utiliser des armes chimiques et non conventionnelles.
On se demande bien pourquoi?!?
Peut-être que les armes conventionnelles demandent moins de travail d'entretien sur les victimes. Des pinces chirurgicales pour retirer des éclats d'obus, du fil et des aiguilles, une bonne scie, de la morphine et des dafalgans coûtent moins cher que la prise en charge des blessés aux neurotoxiques. Et comme l'économie va pas fort en Syrie, faut pas trop endetter les futurs vainqueurs avec des frais médicaux à la con, vu ce qu'ils débourseront déjà pour payer l'achat de matos de guerre aux gentils gouvernements qui œuvrent pour la paix...
[Notez au passage que le départ de Bachar n’est plus une condition mentionnée dans les négociations actuelles…]

NEMo.

lundi 16 septembre 2013

Petit rétro météo...

... et prévision Sud-Américaine.

Le réchauffement climatique ça n’existe pas selon MétéoNews. Les saisons se comptent par deux ces dernières années ; il tombe de plus en plus de flotte lors de colères atmosphériques de plus en plus intenses. Et même s’ils (les orages) ont forcé autos, trains et avions à l’arrêt forcé, aucun de ces phénomènes atmosphériques dévastateurs survenus chez nous n’ont été classifiés en tempêtes. Il s’agissait « d’orages violents pas rarissime en été » et de nous assurer que « le lien entre réchauffement climatique et événements extrême n’est pas prouvé », dixit Frédéric Glassey de MétéoNews, dans Le Matin du 22 juin 2013.
Pourtant notre bonne vieille terre a connu quelques périodes de glaciation maximale avant que l’ambiance ne se réchauffe, climatiquement.
Les climatos-sceptiques assurent que c’est un phénomène tout ce qu’il y a de plus naturel, et sur lequel l’homme (via ses comportements) n’a aucune incidence. Et si la température grimpe gentiment, année après année, c’est simplement parce que nous sommes à la fin d’une ère glaciaire.

Bref, ce fait qui n’existe pas en plaine à quand même des effets divers et variés dans notre quotidien, plutôt dans le quotidien des agriculteurs et des petites plantes qui peuvent pousser plus haut, des insectes locaux qui doivent cohabiter, avant de disparaître, avec des envahisseurs qui viennent du sud (mais que fait l’UDC ?), etc…
Un autre effet surprenant et désagréable de la chaleur est produit par les trams qui deviennent trop bruyants à cause des écarts de température qui modifient le frottement des roues métalliques sur les rails. Il paraît que cela en deviendrait même insupportable selon des habitants du Grand-Lancy à Genève. C’est vrai qu’un pneumatique c’est tellement plus silencieux sur le bitume, et plus encore une voiture full electric. Sauf qu’il en faut pas trop dans les rues, parce que cela obligerait les piétons à regarder avant de traverser. Vive la mobilité douce.

Un peu à l’autre bout de la Suisse, par rapport à Genf, cette élévation ‘’naturelle’’ de la température, que les gens de la montagne n’hésitent pas à nommer « réchauffement climatique », fait fondre nos glaciers. Ce qui rend les excursions sur ces magnifiques surfaces blanches plus périlleuses qu’auparavant, comme sur celui de la Corbassière où la commune locale a décidé d’installer une passerelle de 180 mètres qui passera à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du glacier.
Les moraines deviennent instables, glissement de terrain, chute de rochers et complications en chaîne pour les randonneurs qui veulent pour accéder aux cabanes et refuges.
Le refuge de Konkordia, lors de sa construction en 1877, était situé 50m au-dessus du glacier d’Aletsch (VS). Aujourd’hui les randonneurs doivent grimper 250 mètres pour atteindre la cabane, et la distance s’allonge d’environ 3 mètres par ans. Le glacier du Gorner, situé au Mont Rose a perdu 18 mètres d’épaisseur en trois ans (article 24 Heures 27.08).

Ben ouais tout fous le camp, même en Suisse. Un glissement de terrain qui a débuté en 2010 à Sarnen (Obwald), s’est accéléré en mai de cette année, passant de quelques millimètres par jour à 10 à 20 centimètres suite aux pluies généreuses de ce début 2013. 8 millions de tonnes de terre en mouvement.
Le tronçon d’autoroute qui relie Villeneuve à Lausanne est en total réfection pour renforcer les parois qui longent le serpent de bitume avec une complication de taille en bonus : La sécurisation des piliers qui soutiennent le viaduc de Chillon entre Villeneuve et Montreux. Selon un ingénieur architecte pro du génie civil, s’il devait refaire cette autoroute, ben il ne la ferait pas ! Trop compliqué, trop de dénivelé à la base des piliers de soutien et trop d’instabilité géologique (la commune de Montreux a connu deux petits glissements de terrain à l’entrée de l’été). Sans compter que le trafic quotidien qui maltraite l’édifice est supérieur aux prévisions établies lors du projet.
Sur les 309 communes que recense le canton de Vaud, 269 d’entre-elles ont des terrains qui ne tiennent plus en place. Mais pas de panique, on n’est loin des scénarios apocalyptiques hollywoodiens qui vous font disparaître des mégapoles dans les entrailles de la terre en moins de deux heures.
Tiens… Cela me fait penser que les scénaristes américains incluent toujours une constante dans leurs films catastrophes, mis à part le héros qui ne vit que dans notre esprit fantasmagorique : c’est le responsable, le maire ou le promoteur qui refuse de voir, ou fait fi, des dangers qui menacent et l’expert qui n’y croit pas. En fait, ces personnages sont bien réels, ils existent.

Prenez Bienne et la Fête nationale de gymnastique au mois de juin:
Deux orages en dix jours d’intervalles. Le premier maltraite méchamment du matos, le second fait des blessés. Entre les deux un organisateur, Monsieur H., qui s’est demandé :
« Que veulent les participants ? Verser une larme ou boire une bière ? »
Et de favoriser une énergie positive.
Le directeur de l’événement, a pensé que deux événements intenses ne pouvaient se répéter dans un laps de temps aussi court (une semaine) en Suisse. 76 blessés se sont consolés en apprenant que le 13 juin le joran venait du nord, le 20 c’est un vent du sud-ouest qui a semé la désolation.
Autre passage d’un gag hollywoodien : L’annonce qui demandait l’évacuation du site est intervenue quand les premières tentes s’envolaient et fut diffusée en Allemand uniquement.
L’autre acteur muet de ce violent événement atmosphérique est : MétéoSuisse.
MétéoSuisse où travaille des hommes, de science normalement, transformés en banals instruments de lecture d’instruments de mesures.
« Les critères d’analyses ne nous annonçaient pas une zone orageuse organisée. Selon nos calculs, rien de tangible ne montrait que le front orageux serait si intense », l’explication de Monsieur F., prévisionniste de MétéoSuisse.
Des météorologues qui se fient à leurs radars et autres sondes de mesures ; un organisateur qui se fie aux météorologues malgré les gros nuages noirs qui avancent vers lui… Il n’en faut pas beaucoup plus pour un clash.
MétéoSuisse intégrera de nouvelles données dans ces modèles informatiques afin d’affiner ses « critères d’analyses » et fera comme leurs homologues Français, quelques années plus tôt, en balançant des alertes « (…) des orages pouvant être localement violents » à titre de prévention… Jusqu’à ce que ces alertes deviennent réelles. Parce que nos conditions environnementales et climatiques changent.
Vous pouvez me dire qu’il est toujours facile de critiquer ‘’après’’. C’est vrai. Mais bon sang, amis, potes, frères et cousins humains, qu’avez-vous fait de votre instinct ?!?

L’été touche à sa fin, les températures redeviennent fraîches en soirée et la pluie fait son retour. Comme le championnat de hockey sur glace, que je vais peut-être suivre cette année pour voir s’il y aura un mort en direct live. Ca vous choque !?! Ben moi aussi.
J’aurais bien envie d’avoir un bel automne, avec ses alternances de pluies et de soleil ; de pouvoir contempler la nature qui jaunit tout autour de nous, sans devoir s’emmitoufler dans un truc polaire parce que l’on passe d’un extrême à l’autre en trois jours. Ce serait sympa aussi de pouvoir jouer dans les feuilles mortes avec le ti Nono, sans trop risquer de se péter le coccyx bikoze ça glisse de trop et sans en ramener trop dans la caisse parce que ça colle aux semelles. Mais voilà, la météo ça se commande pas. Donc on prendra ce qui vient sans râler.

Par contre, sans être prévisionniste expert en lecture sur radar, on peut prédire un été européen assez chaud en Amérique du Sud en 2014, avec pas mal de réchauffement clitomatique et autres glissements pelviens.
Pour ce faire, et bien préparer les hôtesses d’accueil particulières, il est offert l’équivalent de 955 francs aux prostituées brésiliennes pour apprendre l’anglais.
Dans un pays où le salaire moyen est de moins de 400 francs, qu’un tiers de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté et qui a failli imploser pour une augmentation de 20 centimes sur le billet de bus, la nouvelle est dure à avaler. Si c’est trop dur, il y a des cours de fellation en Russie, inscription valable jusqu'en 2018.
Mais bon, Coupe de monde et gros pervers en vadrouille oblige, les prostituées locales devront être capable de pouvoir discuter des fantasmes de leurs futurs ‘’riches’’ clients sans recourir aux traducteurs officiels de la FIFA, comme en Afrique du Sud.
Histoire d’éviter tout malentendu, les expertes en anatomie masculine devront apprendre les chiffres, apprendre à bien les prononcer, surtout le : « Eighteen ». Au cas où les Bleus se qualifieraient pour le Mundial.
De toutes façons, les filles qui auront un ‘’Pass FIFA’’ pour déambuler innocemment dans le village de la Coupe du Monde seront majeures. Promesse d’organisateur.
Elle promet d’être belle cette coupe du monde. Il y aura de la musique, de la danse, de la caïpirinha, du guarana, des bronzages anglais tartinés à l’activia, de la bière pour les allemands, les anglais, les hollandais et les caniveaux ; il y aura des distributeurs de capote à chaque porte des stades, des abricots pas du valais, des camel toe, des mycoses et des MST, des fallafels, des Mac Donald, des œufs au bacon, du caviar brésilien, des churros, des gastros, des montres Hublot, des mercedes et des taxis de merde… j’oublie un truc… Ah oui, il y aura du foot !
 
Mais avant ça on a une année à finir et des réserves alimentaires à détruire (le 16 septembre ’13, l’Overshoot Day était dépassé de 27 jours).
 
NEMo.

dimanche 15 septembre 2013

Aucun risque pour notre santé.

On le sait depuis quelques mois le MERS et la grippe aviaire ont fait naître quelques angoisses à l’OMS. Il y a aussi eu une alerte sanitaire déclenchée après la mort de deux marins chinois arrivés à Montevidéo il y a trois mois. Ils soufraient d’une maladie inconnue qui se manifestait par des oedèmes sur les membres inférieurs et d’une insuffisance cardiaque.

Des ‘tis virus qui surgissent comme ça, d’on ne sait vraiment où et qui envoient des dizaines de milliers de poulets et cochons  à l’incinérateurs, et quelques dizaines d’humains au cimetière.
Pour contrer ces virus ‘’énigmatiques’’, qui nous montrent qu’en matière d’arme de destruction massive, personne ne fait mieux que la Nature, des chercheurs internationaux veulent créer un virus mutant pour contrer le H7N9 (c’était dans un quotidien romand à la début août).
Why not. Vu que l’homme a, dans sa check-list de qualités intrinsèques, des trucs comme l’arrogance, la fierté, la prétention, l’égocentrisme, etc, etc… ; qu’il est ,selon lui, la seule créature douée d’intelligence sur la surface du globe, c’est normal qu’il s’estime plus fort que la création qui l’entoure.
Ils créeront donc leur petit virus mutant qu’ils finiront par tester sur des populations démunies et nous allons nous retrouver menacé par une armée de zombies qui claquent des dents. Je confonds… Un autre VIH irait tout aussi bien. Ou tout peut très bien se passer.

Vous avouer que je n’ai aucun doctorat et que je ne suis pas un scientifique ne surprendra personne et m’aura fait gaspiller deux lignes. Donc si j’écris que nous serions en alerte sanitaire permanente, cela ne repose sur aucun fondement officiellement établi. C’est juste une impression qui me traverse l’esprit. L’homme ne cesse de détruire son environnement, de s’enfoncer dans des jungles épaisses pour y construire des routes, y installer des plantations ou tout simplement pour y prélever toujours plus de bois.
Il va forcément ‘’rencontrer’’ des organismes qui peuvent se révéler dangereux pour nous, des organismes que la Nature a cloisonné loin de tout et qui, grâce à notre technologie, pourraient se répandre allègrement à travers le monde. L’homme découvre des lacs enfouis contenant une eau ‘’pure’’, mais n’a aucune idée des micro-organismes, endormis par le froid par exemple, qu’elle pourrait contenir. Et comme si cela ne suffisait pas, nous ramenons sur terre des prélèvements effectués sur une autre planète.
Ajoutez y une propension à bouffer tout et n’importe quoi, des nids d’hirondelles que ces petits zoziaux confectionnent délicatement avec leur bave par exemple, et on obtient un minestrone de risques sanitaire.
 
Vous me direz que toutes les mesures de sécurité sont prises, heureusement ! Des mesures qui sont à la hauteur du danger encouru. Le prof d’aïki disait à ses débutants: « N’attaques pas plus fort que la chute que tu peux supporter… »
Comme on ne peut empêcher l’être humain d’être stupide, ni d’être libre de dépenser son fric comme il le souhaite, l’Etat doit quand même prendre des dispositions pour garantir un tant soit peu la sécurité de ses citoyens. D’un point de vue sanitaire cela passe, entre autre, par des vaccinations obligatoires (via une révision d’une loi sur les épidémies, par exemple). Ben oui, vaut mieux prévenir que guérir.
 
Du coup, si les vaccinations deviennent obligatoires, il n’y aura plus pénurie de médicaments comme ce fut le cas en Suisse l’année passée. D’abord se furent les traitements contre le cancer qui firent défaut puis se fut le tour de certains antibiotiques de manquer dans les officines du pays. L’Etat ayant dû puiser dans ses réserves obligatoires.
Selon Swissmedic, que l’on interrogeât sur le sujet, les entreprises évoluant dans une économie libérale peuvent décider elles-mêmes de ce qu’elles produisent ou non. La pénurie actuelle est donc notamment une conséquence de la globalisation, et la disette touche surtout les médicaments dont les brevets sont échus. Elles pourraient se confirmer en raison de la suppression de certaines unités de production pour des questions de rentabilité.
Nous pourrions penser qu’avec des vaccinations obligatoires, la Confédération s’engagerait à se fournir en quantité suffisante de médocs auprès des pharmas nationales. Après l’assurance obligatoire voici venu le jour des médications obligatoires. C’est fou le nombre de personnes qui veulent prendre soin de notre santé dès qu’il y a du fric à se faire.
 
Petite parenthèse chinoise avant de revenir médire sur mes potes de cœur.
En mai 2013, un article du 24 Heures faisait un survol de l’insécurité alimentaire dans l’Empire du Milieu : Du rat, du renard et même du vison traités avec des produits chimiques et vendu comme viande d’agneau ; production de viande de bœuf à l’aide de canard ; une solution au peroxyde d’hydrogène pour la préparation des pattes de poulet.
Injection d’eau dans la viande pour la rendre plus lourde ; mise en vente d’animaux malades ou bourrés d’antibiotique, voire de hautes doses de stéroïdes; en mars 2013, 16'000 cadavres de porcs, morts d’une maladie non précisée, furent découverts en décomposition dans la rivière Huangpu (Shanghai) ; En 2012 on apprenait que des antibiotiques avaient été produits en utilisant des huiles alimentaires usées. Et le plus grand scandale de ces dernières années (2008) : la découverte de mélanine dans le lait en poudre pour bébé (6 décès et des maladies pour 300'000 autres).
Un utilisateur de Welbo fit remarquer ironiquement :
« On est presque immunisé contre des centaines de poisons, devrions-nous remercier ces extraordinaires hommes d’affaires ? »
Là aussi, Nestlé (la firme) n’a rien inventé avec ses futurs alicaments, elle va juste breveter ce qui se passe déjà tout autour de nous. Nous polluons à tout va sans nous soucier des retombées sur notre environnement et la santé de nos enfants. Des fumées toxiques dans notre atmosphère ; des rejets chimiques industriels et pharmaceutiques dans les cours d’eau et dans la terre. Des molécules toxiques qui s’ajoutent aux engrais et pesticides dans notre alimentation par le biais de l’agriculture et les bêtes de rentes. C’est choquant, c’est exagéré, mais ça passera mieux avec un goût de chocolat.
 
NEMo.

vendredi 13 septembre 2013

Pensées sur l'homosexualité

Histoire de mettre fin à une inégalité jugée choquante, le partenaire étranger d’un homosexuel suisse pacsé devrait pouvoir obtenir plus facilement le passeport à croix blanche, sans devoir passer par une demande officielle de naturalisation. Annonce valable au féminin également.
Ben tant mieux pour eux, même si les UDC crient à l’invasion de barbarellos.
De quoi ont-ils peur à l’UDC, qu’on chante « Y.M.C.H. »  en hymne national ?!?
Vouloir faire disparaître le plus d’inégalités en tous genres, c’est une noble idée. Même si l’homosexualité est devenue un sujet sur lequel on ne peut écrire ou s’exprimer tranquillement, car il est souvent impossible de partager une pensée divergente sans se retrouver étiqueté, critiqué, parfois insulté. Dommage, et vive l’égalité et la liberté d’expression homodirectionnelle.

Du coup je me dis bêtement, face à ce désir violent d’égalité absolue, que nous pourrions balancer tout le monde dans le même panier. Que tous les clubs de gym, de fitness ou de sport, que tous les vestiaires et douches des piscines devraient être mixte. Ainsi les femmes qui revendiquent les mêmes droits et devoirs que les hommes se doucheront avec les hommes, ou le contraire. Les addictées du body-sculpting et autres Golgoths de fitness iront se baigner dans une grande baignoire collective, où tout le monde se savonnera mutuellement le dos.
C’est irréalisable, bien sûr. Question d’hygiène…

Dans notre petit monde douillet, alors qu’un bonhomme un peu voyeur se fait traiter de pervers lorsqu’il guigne dans la douche des femmes, comment définir l’homosexuel qui se masse le corps parmi les membres du genre masculin ? Question valable également au féminin.
Les femmes ont un ‘’droit’’ légitime de foutre une baffe à un mec qui passerait trop près de leur fessier ; un mec pourra-t-il flanquer une rouste à un autre ‘’mec’’ pour d’identiques raisons, sans se faire traiter d’homophobe ?
Faudrait-il que les gays se douchent avec les femmes et les lesbiennes avec les hommes, pour éviter tout malentendu ? Impensable, bien entendu.

Pour les personnes voulant préserver leur intimité, parce que le monde n’est pas rempli d’exhibitionnistes et de voyeurs, ou celles et ceux qui expriment encore une certaine pudeur, cela pourrait se compliquer parce qu’on ne va définitivement pas installer douches et vestiaires pour chaque groupe sexuel. Même pas en rêve, ce serait discriminatoire.
Donc l’hétéro pas homophobe mais un poil pudique qui ne souhaite plus entendre les histoires ‘’drôles’’ et crasseuses qui parlent de «canapé convertible difficile à monter » finira par changer ses habitudes. Une minorité lésée dont il faudra bientôt tenir compte, peut-être.
 
Autre question taboue :
Les enfants. J’ai eu un enfant avec cette femme ou cet homme ; je me découvre une attirance homosexuel-le ; je fais mon coming-out ; ou alors mon désir de famille, en tant que gay, est tellement fort que j’établi un contrat avec une amie lesbienne (qui s’est découvert une envie de materner) pour la procréation et l’éducation d’un enfant. Un enfant qui dès le départ subira les rythmes de vie de parents ‘’divorcés’’.
Un enfant ça pose beaucoup de questions, des questions souvent pertinentes. Mais un enfant ça peu aussi se taire sur les sujets qui le rendent triste. Il peut arriver qu’il trouve la force de poser certaine question et bien souvent les réponses des adultes n’amènent qu’un réconfort passager, ainsi que des promesses rarement tenues.
L’enfant dit ce qu’il a sur le cœur, l’adulte répond à côté, l’enfant acquiesce par affection et l’adulte croit que le problème est réglé.
On entend souvent des professionnels de ce-qui-se-passe-dans-la-tête-de-nos-enfants dire : qu’importe les personnes qui vivent avec l’enfant, parce que l’enfant ne demande que de l’affection et que l’on s’occupe de lui (j’évite volontairement les pensées les plus glauques pour ne pas me mettre trop de monde à dos).
 
Quand une petite fille de 6 ans à peine va demander à son papa pourquoi maman vit dans une autre maison avec un autre dame, et que papa vit avec un homme, c’est quoi la bonne réponse ?! Quelle est la bonne réponse à une question qui sera formulée, neuf fois dix, de cette manière : « J’aimerais bien que papa et maman soit dans la même maison » ?
Intervient l’explication d’adulte sur l’impossibilité de réaliser le souhait de l’enfant (là-dessus homos et hétéros se valent sans discussions possible), suivie d’un blabla mielleux sur les orientations sexuelles. Avec le risque d’entendre, venant de la fillette : « T’aime pas les filles ?!? ». Cette remarque a de très forte chance de jaillir de la bouche de la petite fille. Si ce n’est pas avec papa, cela sera avec maman ; si ce n’est pas dans le cadre de la famille, cela sortira à l’école ou avec les copines. La remarque peut très bien ne jamais être formulée, ce qui ne signifie pas pour autant que l’enfant a tout compris, tout accepté.
« Bien sûr que j’aime les femmes, mais elles ne m’attirent pas (…) mais avec toi c’est différent, tu es mon petit trésor (ou mon ange, etc…) ».
 
La question sans réponse qui me vient à l’esprit demande à savoir ce qui va se passer pour cette petite fille lorsqu’elle commencera à grandir, quand elle commencera à devenir une femme ? Redoutera-t-elle de voir son père se détourner d’elle à mesure que sa féminité s’affirme ? Refusera-t-elle de ‘’grandir’’ pour les mêmes raisons ? Que pensera cette enfant quand elle comprendra que son existence n’est pas le fruit d’une union amoureuse entre deux personnes, mais un projet de coparentalité, que deux adultes ne pouvant vivre ensemble ont ‘’signé’’, que le début de sa vie a été régi par « un contrat moral » définissant « des règles au départ pour que tout soit clair ensuite. » ?
L’exemple n’est pas pris au hasard car le ‘’signataire’’ du contrat moral est une personne oeuvrant dans le domaine du divertissement d’une commune vaudoise. Il est aussi l’auteur d’un livre qui parle de la paternité en tant que gay.
Lors d’une interview accordée à un hebdomadaire local, Monsieur P., parle de sa « forte gêne » lorsque le désir d’enfant chez les homosexuel-les est assimilé à de l’égoïsme ou des « horreurs » qu’il a pu entendre. Des horreurs qu’il traduit par la peur de l’inconnu. Il parle également de son association avec une amie lesbienne dans le projet de coparentalité qui mena à la naissance d’une petite fillette… Par quel procédé, on l’ignore.
Parce qu’« Il s’agit de la vie d’un enfant ! », il nous dévoile aussi ces fameuses règles clarifiant dès le départ les choses.
Chaque couple homosexuel-le a sa maison. « Ces deux maisons sont proches géographiquement », c’est bien et pratique. « [Le] foyer principal est chez sa maman, le foyer secondaire chez le papa », formule classique des couples divorcés ; « Nous tâchons de transformer les inconvénients de notre situation en avantages. Etant donné que je ne vois pas ma fille tous les jours, j’utilise ce temps libre pour me consacrer à mon compagnon ou à mes loisirs, et je suis d’autant plus heureux de retrouver ma fille ensuite. »
En gros, le comportement classique du mâle macho hétéro séparé qui vit sa vie de forniqueur, pendant que la maman se tape tout le boulot…
Alors qu’en début d’entretien, Monsieur P. rassurait les lecteurs en disant : « A partir du moment où l’enfant est là, n’importe quel parent sur cette terre lui donne la priorité et cherche à l’élever du mieux possible. »
Quelle priorité à l’enfant si le père choisit de ne pas le voir tous les jours ? Comment va grandir l’enfant si le noyau nucléaire servant de base à son développement n’est pas constitué par deux entités distinctes, mais deux fois deux entités identiques ? Quelles influences un environnement intégralement homosexuel peut avoir sur le développement sexuel de l’enfant quand la mémoire génétique est orientée vers la dualité ? Que deviennent les discussions à trois qui permettent à l’enfant de développer une faculté de jugement, la critique, la négociation, la manipulation, toutes ces caractéristiques permettant de construire l’argumentation, de ce faire une opinion au milieu de pensées divergentes ? (Si c’est pas clair, saisissez l’idée). Quel comportement aura-t-elle une fois l’âge adulte atteint ?
Que de possible dégâts en perspective dans la tête de cette enfant… Tout comme les choses peuvent bien se passer. Mais honnêtement, j’ai un gros doute.
 
Un jour de manifestation contre l’homophobie, un jeune homme gay, qui revendiquait sa différence sexuelle, demandait sur les ondes de notre radio nationale « quel homme a décidé que nous ne pourrions pas avoir d’enfants » ? J’ai trouvé la question assez pertinente. C’est vrai qu’aucun homme n’a interdit aux couples homosexuels de se reproduire, c’est juste la Nature qui ne le permet pas.
La question qui suit est de savoir si nous avons le droit, bien que la science nous le permette, d’enfreindre une ‘’loi’’ qui nous a quand même permis de traverser les millénaires et qui a permis à toutes les créatures vivantes, passées, présentes et à venir, de respirer sur cette terre ? Chacun sa réponse, la mienne n’est pas positive.
 
« La vie trouve toujours son chemin ».
Monsieur P. aime citer cette petite phrase du professeur Malcom dans Jurassic Park à tel point qu’il en a fait sa devise et se veut un tantinet philo en affirmant qu’il y a autant de façons différentes pour la vie de trouver son chemin, qu’il y a d’âmes errantes sur terre.
C’est beau, ça passe bien, c’est optimiste et c’est pas faux. Mais de toute l’histoire de la création et de l’humanité, la seule créature mammifère se déplaçant sur ses pattes arrières ayant enfanté, sans l’intervention physique d’une autre créature tout aussi mammifère, s’appelle Marie.
Dans le premier volet des aventures préhistoriques orchestrées pas Spielberg, le dialogue du film fait dire à Jeff Goldblum, en V.O. : « Life finds a way », « La vie trouve UN chemin » et, pour expliquer la reproduction des dinosaures dans un environnement exclusivement occupé par des femelles, les scénaristes se sont simplement servi d’une spécificité génétique d’une certaine espèce de grenouille exotique qui a la faculté incroyable de changer de sexe en fonction du nombres d’individus de genre différents présents. Une faculté qui garanti la reproduction de l’espèce.
Désolé, mais dans Jurassic Park, il n’y a pas de brontosaures lesbiennes. La vie trouve son chemin par l’union complémentaire de deux organismes opposés. Même les plus grands scientifiques, dans leurs laboratoires de clonage, n’échappent pas à cette règle.
 
D’autres part, je trouve que c’est faire insulte aux homosexuel-le-s que de considérer leur divergence sexuelle comme une maladie, ou d’essayer de trouver un gène de l’homosexualité, et je ne crois pas que l’on naisse homosexuel. Je me dis, en zappant les détails, qu’une suite d’événements a permis, ou encouragé, cette différence et que le reste n’est qu’une succession de choix.
Une ado un peu fragilisée choisit de perdre sa virginité trop tôt avec un autre ado qui n’a pas vraiment de sentiment ; la jeune fille en garde un souvenir douloureux physiquement et psychiquement lorsque le jeune mec ne donne plus signe de vie. La jeune fille, honteuse, choisit de ne pas en parler avec ses parents qui de toutes façon sont absents ou trop fatigués. La jeune fille s’attache à une de ses amies jusqu’à en développer un sentiment d’amour ; elle choisit de se déclarer, l’amie s’en va choquée, et la jeune fille reste trois jours dans sa chambre à pleurer. Sans pour autant choisir d’en parler. Quelle sera la suite… ?
Le choix existe tout le temps. Celui de tenter une telle expérience, de réessayer après un échec, de passer à tout autre chose et que sais-je encore… Mais quand le choix du « coming-out » se fait, qu’il est revendiqué avec force et courage, il y a des portes qui s’ouvrent, tandis que d’autres se referment. Et l’une des portes que l’on laisse volontairement se refermer, et celle de la procréation naturelle.
Aussi cruel que cela puisse paraître, c’est comme ça, c’est la violence de la Vie.
 
Jeff.

jeudi 12 septembre 2013

Ils bombardent ou pas?

Trois récents sondages (deux en France et un en Suisse) ont révélé que les citoyens des pays cités étaient contre une intervention en Syrie ; le gouvernement british a dû faire marche arrière face à la réticence du peuple anglais, tout comme l’opinion publique américaine est réticente à une intervention en Syrie.
Alors pourquoi tous ces élus présidentiels, mandatés par leur peuple respectif pour appliquer les volontés des leurs électeurs font-ils le contraire de ce que la rue exprime ?
Ils font le contraire en intégrant, dans leurs discours expliquant ‘’pourquoi’’ il faut le faire, les valeurs que les nations puissantes ont le devoir de faire respecter tout autour du globe, valeurs incluant la démocratie.
L’UE (plus particulièrement la France) et les States sont d’une certitude sans faille alors que le rapport des enquêteurs de l’ONU n’apporte pas de réelles preuves, et ils se préparent à punir Bachar pour un acte qu’il n’a peut-être pas commis.

C’est en tout cas ce que pensent des amis originaires de Syrie, Carla del Ponte et le journaliste Pierre Piccinin qui au retour de Syrie, où il fut retenu en otage, a déclaré au micro de RTL :
« Ce n’est pas Bachar al Assad qui a utilisé la gaz sarin ou autre gaz de combat (…) nous en sommes certain suite à une conversation que nous avons surprise. » Le présentateur du 13 Heures du lundi 9 septembre 2013 qualifiera cette déclaration de « surprenante et invérifiable ».
Et tout notre problème de conscience est là : C’est invérifiable. Donc nous devons faire confiance à nos journalistes ainsi qu’à nos politiciens tout en sachant pertinemment que les deux peuvent nous mentir en nous regardant droit dans les yeux.

Madame del Ponte disait dernièrement avoir eu connaissance d’horreurs commises en Syrie pires que celles qu’elle avait vu dans les Balkans ; que ces horreurs étaient perpétrées par les deux camps et que dans le conflit syrien il n’y avait pas de bons ou de méchants.
On nous annonce des victimes en centaine de millier. Des victimes civiles pour la plus grande majorité.
Mr Assad fait des victimes civiles avec ses hélicoptères tandis que Mr Obama cause des dommages collatéraux avec ses drones. Tout est dans la manière de le présenter à l’opinion publique.
Le militaire perd son statut de civil dès qu’il enfile son uniforme. Qu’en est-il pour les membres de cette armée libre syrienne ? Sont-ils des militaires, des combattants ou des civils armés ? Idem pour les rebelles ou les membres d’un réseau terroriste.
L’armée syrienne libre recrute sur le tas. Elle investit un bâtiment, enrôle de force les résidents et exécute celles et ceux qui ne veulent pas participer au conflit.
Les troupes du méchant Bachar se pointent : Echange de coups de feu et autres trucs explosifs, et pour finir le bâtiment part en fumée.
Quelqu’un filme dans les décombres et nous montre des cadavres qui ne portent pas d’uniformes. Pour Bachar ses troupes ont dégommé ses adversaires, pour nous il a flingué des victimes civiles.
Mais dans une guerre civile, rien n’est aussi simple et les conflits dans cette région du monde sont très « hallal ».

Aujourd’hui beaucoup de personnalités réclament une solution politique pour résoudre ce conflit. Une solution politique qui satisferait chaque partie en présence dans les négociations, une partie d’échec qui ne léserait personne géostratégiquement parlant, une solution politique qui se fout de l’humanitaire parce que les intérêts des américains, des anglais, des français, ou encore des russes prévalent sur la vie humaine.
Faut pas se leurrer, le peuple syrien, celui qui ne combat pas, celui qui veut préserver sa famille et ses enfants, ce peuple là n’a pas fini de souffrir, parce que, comme l’a dit Mme Carla del Ponte :
« Il y a des méchants des deux côtés ».
Le souci étant dès lors de ne pas se tromper de "méchant".

Supposition de salon pendant un jour de pluie:
Il y aurait, quelque part autour de nous, des personnalités qui rêveraient d'une "Nouvelle gouvernance mondiale". Que ce projet nécessite un grand coup de balai dans les gouvernements du nord de l'Afrique, du Proche et du Moyen-Orient. Une sorte de remaniement ministériel dans les Etats ne voulant céder le contrôle de leurs ressources naturelles à des puissances étrangères.
Bachar aurait pu être très gourmand lors des négociations sur "Desertech", ou simplement le refuser; comme il a pu s'opposer au survol de son territoire pour un hypothétique bombardement de Téhéran.
Ou alors c'est juste pour faire chier Poutine, on n'en sait rien.
Mais on connaît tous ce dicton: "Si tu n'es pas avec nous, c'est que tu es contre nous" et Assad se retrouve avec une révolution sur les bras, devenant ainsi un grand méchant dictateur excité par la vue du sang de ses opposants, témoignages poignants à la clé.
Le monde entier lui demande de débarrasser le marbre de son palais présidentiel, pour laisser place net à la démocratie.
En bon dictateur, il refuse.
Le temps passe, les images de carnage s'enchaînent au rythme des victimes qui se multiplie.
Mais pendant se temps, ça négocie toujours.
Un beau matin, ce sont les rebelles qui se retrouvent accusés d'exactions pas jolies-jolies. Ils se font gentiment remettre à l'ordre par les gouvernements du monde libre, et on commence à parler de la présence d'activistes terroristes dans leurs rangs.
Bachar aurait-il revu ses "ambitions" à la baisse? On n'en saura jamais rien.
Mais en bon dictateur, il propose d'attendre les prochaines élections et de se plier à la décision des urnes. Ce que ses opposants, en bon révolutionnaires, refusent.
Les morts continuent à se multiplier, les gouvernance continuent à négocier, Téhéran hérite d'un leader politique plus "modéré" et la révolution Turc ne fait pas long feu (mais durera quelques jours de plus que la Marocaine).
On menace Bachar d'une ligne rouge infranchissable qui devient une jolie ligne blanche discontinue au moment des faits. Était-ce pour lui laisser un peu de temps pour régler son problème en "interne"?
Il y a tellement d'"ethnies" et de forces différentes présentes en Syrie que cela doit être un véritable casse-tête pour réussir à sortir de cette guerre en évitant le plus possible les représailles futures.
Si l'homme de Damas a fini par accepter les propositions (dont nous ignorons tout) du "Nouvel ordre mondial", il accueillera les observateurs onusiens venant contrôler et surveiller son stock d'armes chimiques. Du coup, les force rebelles doivent être démantelée. Comment le faire sans froisser l'opinion publique? Al Qaïda, peut aider. Le décès, lors d'une attaque isolée, d'un observateur Russe résoudrait le problème.
Ensuite il faudra plus ou moins satisfaire les demandes des vrais combattants qui espéraient une Syrie un poil plus démocratique. Un découpage Nord-Sud avec accès sur la mer pour la partie la plus à l'Est? Au même conditions imposées à Bachar al Assad, bien entendu.
Au final nous connaissons que dalle des tenants et des aboutissants du drame humain qui se déroule quotidiennement en Syrie. Sauf que l'humain, au risque de me répéter, n'est pas au centre des préoccupations de ces beaux gouvernements du monde libre qui dissertent sur le droit d'ingérence.

Comme je vous l'ai dit en seconde intro, ce ne sont que des suppositions de salon faites par une matinée de pluie, et il a cesser de pleuvoir.

NEMo.

jeudi 5 septembre 2013

Parler flouté

Il y a bon nombre de pays, proches ou lointains, qui nous envie notre démocratie directe. Une démocratie qui nous envoie aux urnes plusieurs fois l’an lors les votations populaires.
On y retourne bientôt, d'ailleurs.
A la toute fin des vacances, les différents partis politique qui fleurissent la Berne fédérale sont parti en campagne pour tenter de nous influencer, ou nous conforter, dans les choix que nous ferons le 22 septembre prochain. Dans le lot, une initiative qui demande la suppression du service militaire obligatoire ; une loi fédérale sur la lutte contre les maladies transmissibles de l’homme (loi sur les épidémie) ; et une modification de la loi sur le travail.

C’est le dernier objet qui m’a fait sourire.
Les écoles romandes venaient d’accueillir leurs élèves pour une nouvelle année scolaire quand j’aperçus, au coin d’une rue, une grosse affiche représentant une fourchette plantée dans un morceau de saucisse à rôtir. Avec la date du 22 septembre et quelques détails inscrits en dessous. Comme j’étais au volant et un peu pressé, j’ai pas eu le temps d’en faire une photo souvenir.
Je me suis demandé qu’elle lien pouvait avoir une saucisse à rôtir avec une loi sur le travail, et j’ai aussi pensé aux rares touristes traînant dans nos rues :
« Ach… ! Wunderbar la Schweiz, ils fotent une loi pour vabriker de la zôssisse… »
Ca c’était avant que je lise le texte s’y rapportant. J’ai donc lu le texte et je reste perplexe.

Dans le petit livret rouge, expliquant les textes soumis au vote, qui nous est distribué avant chaque votation il est écrit, en « aperçu », que « le personnel des stations-service situées sur les aires d’autoroutes ou le long d’axes de circulation importants fortement fréquentés par les voyageurs peut aujourd’hui vendre du carburant ainsi que du café et de la petite restauration 24h sur 24. Mais il doit bloquer l’accès aux rayons du magasin de la station-service entre 1h et 5h du matin, car la vente des marchandise est interdite pendant cette tranche horaire ».
Perso, pour les rares fois où je me suis retrouvé en station-service tard le soir, le fait que le magaze soit fermé ne m’a pas dérangé plus que cela, et j’arrive, avec plus ou moins de réussite, à anticiper les vides de mon frigo. Ou il y a Lolo, qui aime tant marcher.

Les pros ‘’ouverture’’ avancent que les habitudes de consommations ont changé. Le Conseil fédéral va dans ce sens également, en essayant toutefois de rassurer les perpétuellabeurophobe : « Le travail de nuit et le travail dominical ne seront autorisés que dans les magasins de stations-service qui proposent des marchandises ou des prestations répondant principalement aux besoins des voyageurs.»
Sauf que ces gens savent très bien que le sapiens gaster-crétinus ne manque de rien tant qu’on ne lui a pas proposé quelque chose ; comme ils savent très bien qu’une fois le client attiré par la lumière il finira par acheter n’importe quoi, même s’il ne trouve pas ce qui répondait principalement à son besoin.
Parce qu’il nous est impossible, à nous autre humain cloisonné dans notre psychorigidité de pressentir les besoins de nos congénères. Du coup, pour être sûr de tomber juste, il faudrait ouvrir un centre commercial 24/24. Mais ça, ça été refusé.
En fait la prolongation des ouvertures dans les stations-service ne répond qu’à un seul besoin : celui des grands groupes pétrolier et de leurs associés dans la grande distribution, comme la récente association Sokar-Migros par exemple.

Le petit livret rouge veut aussi rassurer ceux qui sont contre la surconsommation à outrance en nous laissant croire que la future consommation des nyctalopes sera sous contrôle : « Les marchandises ne pourront être vendues que dans des quantités pouvant être portées par une seule personne». C’est oublier que grâce aux sacs Ikéa ou Toys’r’Us, une personne seule peut emporter grosso modo 400 balles de marchandise, et je vois mal un policier devant la porte de chaque station pour contrôler les sacs des clients.

La question qui me vient ensuite à l’esprit, est : qu’est-ce qu’un axe de circulation important fortement fréquenté ?
Pour la confédération les axes en question sont ceux « qui relient des grandes localités, des cantons ou des pays, et sur lesquels se déploie l’essentiel du trafic de voyageurs. Ne sont pas concernés les axes qui supportent le trafic quotidien des pendulaires entre les localités proches ou le trafic au sein des agglomérations ou des localités ».
A l’heure actuelle et au vu de l’intensité du trafic quotidien sur nos routes, si vous enlevez les pendulaires (nous sommes tous des pendulaires dès que nous changeons de ville pour travailler...)ainsi que tous les professionnels utilisant le réseau routier et autoroutier helvétique, il ne reste plus grand monde sur les routes. Donc pas de quoi justifier des permissions de vente prolongées…
Il ne faut pas se leurrer, ce sont bien les pendulaires, et leur porte-monnaie, qui sont visés par cette modification en nous faisant croire que, lors de notre prochain départ en vacance, nous aurons envie d’acheter de la saucisse à rôtir à suçoter pendant le voyage.
Le terme « voyageur » peut aussi prêter à confusion. Lorsque votre boss vous expédie à Perpette-les-Ouailles pour voir un client, vous êtes en déplacement ; lorsque que vous partez avec armes et bagages à Pétaouchnok, vous partez en voyage. « Voyager » dans l’inconscient collectif se rapporte aux vacances. Pour nos élus évangélisateurs de l’hyper surconsommation, tout individu qui se déplace d’un point « A » au point « B » est un voyageur. Donc, quand vous vous rendez sur votre lieu de travail, vous voyagez, c’est académique.

Le bon côté de la chose… ? On pourra acheter du P.Q. à trois heures du mat’.
Non. Je pensais aux sorties de club. Dans un temps lointain, la jeunesse fêtarde se réunissait devant la porte du laboratoire du boulanger qui ouvrait le dimanche et attendait sagement que les croissants et les pains au chocolat sortent du four. C’était interdit, mais comme le boulanger était pote avec les keufs, tout le monde y trouvait son compte. Les vrais boulangers ont quasiment disparus des grandes villes, remplacer par des artisans industriels et leurs bouffes préchauffées.
Donc, les générations d’après se sont orientées vers les sphagouzes bolo, al dente avec une boîte de whyskas et pas mal de ketchup.
Maintenant le prochain truc tendance sera peut-être l’« after saucisse à rôtir ».
Trois heures du mat’, au Mad. Deux mecs trois meufs, totalement cuit.
"Eh les filles, on passe chez Agip se chercher de belles saucisses à rôtir et on va chez moi cuisiner tout ça ? "
Les brunettes :
"Tu nous prends pour qui ?!? On couche pas le premier soir et je suis contre les trucs en groupe… "
La blondasse hyper-bombasse :
"Ouaich, trop top… ! Mon four est hyper chaud ! Et j’fournis la crème………… "
Le futur cuistot :
"Faut une sauce brune pour la saucisse à rôtir… (lol, mdr, ptdr)"
La bhb :
"Mmmmh…. Ouaich. Mais doucement, c’est la première fois (depuis samedi dernier)."

Malgré tout, la blondasse hyper bombasse a tout compris. La droite néolibérale tente depuis des années de nous faire travailler non-stop, et à chaque fois le peuple a dit : "Niet". Cette fois les PLR&Co nous la font à rebours en essayant de créer l’exception qui justifiera la règle.
Et si les politiciens veulent absolument nous voir consommer encore et encore, c'est qu'il n'y a plus que ça (ou presque) qui maintienne le PIB dans des valeurs positives.
Alors même si le staff des stations Agip, BP, Sokar, plus les autres est sympa, je voterais  "Non" dans quelques jours.

NEMo.