…comme le dirait une fribourgeoise.
Il y a un mois de cela le défenseur
du Hockey Club d’Olten, Ronny Keller, se faisait violemment projeter contre la
bande, tête en avant, par Stefan Schnyder. Ronny restera allongé sur la glace.
Souffrant de fractures des deuxième et cinquième vertèbres cervicales, il fut
héliporté à l’hôpital de Nottwil. Il en ressortira sur un fauteuil roulant et
paraplégique.
Quelques jours plus tard
c’est Reto von Arx, victime d’une agression lors d’un match des
play-off, qui sera évacué avec une minerve. Souffrant d’une distorsion de la
colonne cervicale qui le tiendra loin des patinoires quelques temps.
Le nombre de commotions, de luxations, de genoux maltraités
ne se comptent plus dans les effectifs des équipes de hockey sur glace, sans
oublier de remarquer qu’une lame de patin qui quitte la glace pour tracer une
belle parabole cela peut être mortel. Gorge entaillée et nuque (presque)
sectionnée ne sont pas des images de cinéma.
Emmanuel Favre,
chef de la rubrique sportive du Le Matin,
écrira :
« Le hockey sur glace est et restera un sport
de contacts. Il y a toujours des charges et des blessures. Mais avec un peu de
bonnes volonté et une bonne dose de respect – une notion en voie de disparition
dans le milieu -, il serait possible d’éviter des drames comme celui d’Olten. »
L’agression de Ronny Keller occupait une double-page dans la
rubrique sportive du quotidien orange, précédent une autre double-page
consacrée au méa-culpa de
Ryan MacMurchy.
Ryan
MacMurchy est un transfuge canadien, connu dans la ligue nationale suisse pour
son sang chaud et sa tendance aux charges violentes. Suspendu pour deux matches
après une charge violente aux conséquences moins dramatiques, le joueur
canadien fait profil bas, tente d’expliquer la séquence de jeu pour laquelle il
a été sanctionné et, précise également, que « jouer physique faisait partie de notre plan de match. Donner de grosses
charges d’emblées pour fatiguer l’adversaire et amener de l’énergie dans l’équipe,
c’était l’objectif ».
A mon
humble avis, quand un entraîneur fait venir un joueur qui a terminé au 3e
rang des joueurs les plus pénalisés en Norvège, je doute que cela soit uniquement
pour son habileté technique.
Le hockey
c’est viril, brutal et ça semble marcher à l’intimidation. Alors autant avoir
le plus de killers possible dans son équipe, c’est bon pour le spectacle.
Serais pas
étonné si jour ce sport devenait interdit aux spectateurs de moins de 18 ans.
Pour en
revenir à l’agression de R. Keller, le
juge unique de la ligue nationale de hockey a voulu une expertise avant de
prononcer son verdict sur Stefan Schnyder. Pour cela, il «a requis une expertise auprès du groupe de travail pour la mécanique
d’accident à Zurich, afin de pouvoir analyser les circonstances de l’accident
du point de vue de la biomécanique ». Une expertise qui amènera aux
conclusions suivantes : la faute de Stefan Schnyder n’est pas établie, et
que Ronny Keller est responsable de l’accident qui l’a rendu paraplégique. Un
comble.
Ronny
Keller, voyant la limite de la patinoire se rapprocher dangereusement et
sentant la présence de son adversaire dans son dos, n’aurait pas dû interrompre
sa course pour faire face à S. Schnyder et se préparer à la charge.
A 33 ans,
Ronny Keller a encore du temps pour y réfléchir…
Voir le Cambodge et… mourir.
Il n’y aura pas de Koh-Lanta cette année, il est même
possible que cette décision devienne définitive après le tragique événement survenu
le 22 mars dernier.
Koh-Lanta, on aime ou on n’aime pas. Comme pour beaucoup de
chose d’ailleurs. Perso ? Je zappais sans soucis les exploits de ces
aventuriers. Par contre, il y a un certain commentaire qui m’a quand même fait
grimper les tours, c’est celui d’une ex-candidate fribourgeoise qui, après
avoir détaillé la rigueur, la pénibilité qu’elle a ressenti lors de la première
épreuve, conclut, dans son interview au Matin du 23 mars : «
Il s’est mis seul en danger en décidant de
participer à ce jeu (soit),
il aurait
mieux fait de rester chez lui ».
C’est vrai ça ! On pourrait exiger de chaque personne
qui va, de quelque manière que ce soit, s’exposer stupidement, ou non, au
danger et de rester chez elle. Comme ça, tout le monde vivrait plus longtemps.
Et pour celles et ceux qui sentent qu’ils/elles vont mourir pendant leur
sommeil, faites une nuit blanche, une nouba d’enfer ! J’aurais bien envie
de dire des choses pas polies à Mlle Matteuci, mais ça cadre pas avec la suite.
Il y a deux jours, mon pote Rachid m’a raconté une histoire
qui s’est passée au Maroc, et qu’il prétend authentique.
Un jeune adulte avait organisé, avec ses potes, une sortie
pour le samedi soir qui s’approchait.
La mère du jeune homme fit, deux nuits avant le rendez-vous
de son fils, un cauchemar dans lequel elle vit son enfant périr dans un
accident de voiture.
Au réveil, la maman encore sous le choc, demanda à son fils
de renoncer à sa virée avec ses amis. Ce qu’il fit devant l’insistance, limite
angoissante, de sa mère.
Le jeune homme s’expliqua avec ses amis. Ceux-ci ne voulant
pas annuler leur soirée, le jeune homme leur confia les clés de sa voiture
(c’était lui qui devait les emmener), et son permis de conduire, au cas où…
Le dimanche matin, la maman fut réveillée par un agent de
police qui frappait à sa porte.
Sa surprise devant l’uniforme se transforma en
incompréhension quand l’agent de police lui demanda si elle était bien Madame
M., la mère du jeune homme de l’histoire. La maman acquiesça.
Le ton de l’officier de police devint grave en annonçant, à
cette femme qui venait de se réveiller, que son fils était mort dans un
accident de voiture. La mère répondit que ce n’était pas possible, parce que
son fils n’était pas sorti de la nuit.
L’agent de police sorti alors un permis de conduire et
demanda si la photo sur le document était bien le visage de son fils. La femme
répondit par l’affirmative tout en maintenant que son fils dormait dans son
lit.
L’agent de police demanda si elle était d’accord qu’il
l’accompagne pour aller réveiller le jeune homme.
Ils montèrent à l’étage, et trouvèrent le jeune homme couché
sur son lit. La maman ne parvint jamais à le réveiller…
Certaines pensées avancent que nous quittons ce monde dès
que nous avons accompli notre mission, et qu’on n’échappe pas à notre Destin.
Combien d’entre nous meurent dans des conditions inhumaines,
agonisent en étant branché à des machines qui régulent leur respirations,
finissent en viandes hachées sous des bombes, des gravas, ou dans le cercueil
de leur voiture, ou encore seul dans leur lit en rêvant peut-être…
L’homme qui est décédé à l’autre bout du la Terre a touché un rêve en se
rendant au Cambodge.
Il a traversé la moitié du globe avant de se jeter à l’eau
pour nager comme un fou vers le rivage. Il aurait pu abandonner et se laisser
couler, mais il a rejoint cette plage paradisiaque sur laquelle
la Mort l’a accueilli.
Cela n’apaisera pas la souffrance de ses proches ; cela
n’enlèvera rien au sentiment d’injustice que l’on peut ressentir en tant que
parents qui survivent à leurs enfants, mais je pense, quitte à choquer
certaines personnes, que Gérald a eu une belle mort.
Maintenant, à toutes celles et tous ceux qui défendent Koh
Lanta et qui sont contre l’interruption de cette version hard d’Ushuaïa, en
argumentant que des drames se produisent dans le monde de la Formule 1, et ailleurs,
sans que la compétition en elle-même ne soit remise en question, je propose un
petit voyage dans le temps : Dès son apparition en compétition,
Mercedes-Benz (les fameuses Flèches d’argent) remporte toutes les épreuves du
championnat d’Europe des pilotes jusqu’au début du second conflit mondial.
Dès son retour à la compétition en 1952, M-B remporte les 24
Heures du Mans et Juan Manuel Fangio gagnera deux championnats du monde des
pilotes (1954 et 1955).
1955 sera aussi l’année qui verra Mercedes-Benz se retirera,
pour trois décennies, de toute compétition suite à l’accident de Pierre Levegh
au 24 heures du Mans où 84 spectateurs trouvèrent la mort.
Imola, 1994, est le parfait exemple d’une course que
les organisateurs auraient dû annuler :
Vendredi premier jour d’essais : Rubens Barichello est
blessé lors d’une violente cabriole avec sa F1 ;
Samedi, essais qualificatifs : le pilote autrichien Roland
Ratzenberger est victime d’un accident mortel juste après avoir perdu son
aileron. Le pilote autrichien sera déclaré officiellement mort lors de son
transfert hors du circuit. S’il avait été reconnu mort sur le circuit, le
circuit aurait été placé sous scellés pour les besoins de l’enquête, et la
course annulée.
Ayrton Senna se rendra à bord d’une voiture officielle sur
les lieux de l’accident pour discuter avec les commissaires. Il sera rappelé à
l’ordre le dimanche matin par une lettre de
la FIA : les officiels considérant qu’il n’avait
rien à faire sur place.
La course a bien eu lieu. Un accident se produisit dès le
départ, et des spectateurs, ainsi qu’un policier, furent blessés par des débris
s’envolant par-dessus les grillages de sécurité. Six tours plus tard, dans la
courbe de Tamburello, la monoplace d’Ayrton Senna file tout droit dans le mur
en béton, à 210 km/h.
La suite est connue. Mais la course doit aller à son terme. Ce qui sera fait,
non sans que la Minardi
de Michele Alboreto ne perde une roue dans les stands, blessant plusieurs
mécaniciens, à onze tours de la fin.
Fric, business et audimat.
Ayrton Senna répondit au professeur Sid Watkins, à l’époque
à la tête de l’équipe médicale sur les circuits de formule 1, et lui
conseillant de ne pas prendre le départ de la course, qu’il n’avait pas le
contrôle sur certaines choses et qu’il devait continuer,
«
Sid, there are
certain things over which we have no control. I cannot quit, I have to go on. »
NEMo.