dimanche 28 juillet 2013

Censure télé et manip'

De 1982 à 1986 c’est la Haute autorité (Haute autorité de la communication audiovisuelle / HACA) qui était chargée de donner les autorisations de diffusions radio et télé. Elle était composée de neuf membres : trois désignés par le président de la république (F. Mitterand) ; trois choisis par le président de l’Assemblée nationale et trois autres désignés par le Président du Sénat. Autant dire que le HACA était dirigé par une volonté présidentielle même si l’organisme était présenté comme d’autorité indépendante et présidé par une journaliste : Michèle Cottaz.
De 1986 à 1989 le HACA devient la Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL). Une autorité administrative toujours indépendante dont les membres, passant de 9 à 13, sont toujours choisis par le gouvernement du moment. C’est aux alentours de cette époque que les privatisations ont commencé.
Dès le 17 janvier 1989 l’autorité de régulation de l’audiovisuel (télé et radio) en France change à nouveau d’appellation : le CNCL devient le fameux Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Le président choisi toujours les membres chargés d’appliquer son autorité et le nombre de ses membres redescend à 9.
Le CSA "choisit" les personnalités qui seront à la tête des grands groupes de l’audiovisuel et des médias français.
Dernièrement, Mme Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, a présenté un projet de loi selon lequel « le Président de la République ne nommera que le président de l’institution au lieu de trois membres » précédemment, le CSA passant de 9 à 7 membres.

Actuellement il s’applique en France une censure préventive menée par deux organismes.
La Commission de classification des œuvres cinématographiques, pour le cinéma et la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence (publications pour la jeunesse). Tous deux recevant mandat par le ministère de la Culture.
Tous les programmes que nous visionnons sur l’écran de notre télévision d’abord, puis sur nos moiPhone ou iPad, passent immanquablement sous les regards avisés et décodant de ceux qui doivent décider à partir de quel âge les oreilles peuvent entendre dire « Sale enculé de ta race, ta mère n’est qu’une sale putain » ; définir à quel âge une décapitation, un homme passant sous un camion, une femme se faisant violer, un humain recevant de la bave d’extra-terrestre sur le visage, les cours de philanthropie de Saw ou Freddy Kruger ne dérangent plus les esprits.

Les chaînes françaises opèrent une censure quotidienne de leur contenu en triant dans un premier temps ce qui peut être vu ou entendu en fonction des tranche horaires de programmations (celles et ceux qui se sont tapés les redif’s des Experts ont vu toute la chronologie des séries bouleversée par la censure), ensuite en supprimant parfois des reportages via les rediffusions internet. www.rue89.com/2013/04/24/television-francaise-championne-censure-241766
Mais le contrôle de ce que nous pouvons voir et entendre ne s’arrête pas là.
 
Deux exemples : Le premier trouvé est un article de Martin Winckler "La vie à suivre", lu dans Le Monde hors-série "La vie en série". Le second sur ma télé.
L’auteur de l’article parle des diverses productions américaines qui ont enrichi le kaléidoscope des séries visibles de l’autre côté de l’Atlantique, en les décrivant comme de "bonnes" histoires, parfois parodiées, inspirées par l’évolution des mœurs, de la vie sociale ou n’importe quel autre sujet ayant captivé l’opinion public dans un proche passé, ou d’actualité (Homeland, par exemple); sans omettre la multiplication à l’infini des enquêtes judiciaires et policières, les séries racontent souvent, en parallèle au sujet principal de l’épisode, des histoires d’hommes ordinaires confrontés à des situations plus qu’ordinaires. Ce qui permet aux téléspectateurs de s’identifier aux multiples hommes/femmes héro/héroïne de leurs séries fétiches. A tel point que la série Urgences a pu faire naître des passions pour la médecine dans un large public il y a quelques décennies, ou que les Experts et ses dérivés ont encouragés des carrières de policiers scientifiques tout comme elles ont réussis à s’incruster dans notre système judiciaire.
Combien sommes-nous à avoir "défendu" Sue Ellen ou Pamela ?
Combien de mecs n’ont pas imaginé voir courir les secouristes d’Alerte àMalibu sur la plage de leurs vacances ? Lesquels se sont reconnus dans les addictions refoulées de Warrick ?
Fringe, en plus de revendiquer une certaine continuité de X- Files, est une bonne série SF dans laquelle se joue un drame familial quasi quotidien tout en permettant aux téléspectateurs d’imaginer une autre réalité grâce à leur "univers parallèle".
 
Revenons à ces exemples de douce manipulation télévisuelle…
Dallas était, selon la critique française, « ce que l’Amérique avait de pire à produire ».
Dallas, dont on a eu droit à une suite 30 ans après la diffusion du premier épisode, est une série qui fit, selon M. Winckler, l’objet d’un des plus grand malentendu concernant les séries télévisées américaines. « Diffusée par TF1 dans une version française calamiteuse, elle établit solidement dans l’intelligentsia de gauche triomphante, l’idée qu’une série américaine est juste bonne à laver le cerveau des téléspectateurs » alors qu’Outre-Atlantique cette même série fut considérée « comme l’une des meilleures et plus grinçantes satires d’un milieu (pétroliers texans) et d’un genre (soap opéra) ».
 
Dans un tout autre registre, vraiment aux antipodes de Dallas, il y eut, dès les années 1970, l'apparition des mangas japonais sur nos petits écrans : Albator, Capitaine Flam, Ken, Nicky Larson, Cobra, etc… en plus  de tous ceux réservés aux filles et dont je ne me souviendrais jamais des titres, à l’exception de Candy.
Pour toutes ces séries animées, j’ai un souvenir de scénarios tournant autour de la baston sans grandes réflexions ou à des moments de drague un peu foireux. Pourtant, Albator cachait une œuvre environnementale tandis que les aventures du Capitaine Flam pourraient être un dérivé nippon de la magnifique saga Star Trek que les pontes de l’audimat français ont eu tant de peines à nous programmer sur les chaînes hertziennes.
Dernièrement je me suis offert le premier coffret DVD de l’intégrale de Goldorak. Une fois le plaisir du premier générique passé, une certaine perplexité s’installe voire une légère déception. Ce que racontent les "images" ne colle pas toujours avec les dialogues.
Par curiosité, et pour le plus grand bonheur du p’tit Norrin (allez comprendre pourquoi… ?), je passe le tout, ou presque, en version originale sous-titrée. Le verdict est sans appel : Goldorak a perdu son âme pendant son adaptation à la version française. A l’exception d’un ou deux panneaux, dont celui annonçant l’arrivée sur le domaine du Ranch du Bouleau blanc, rien ne permet de situer les aventures de Goldorak au Japon. Tous les braves personnages terriens ont des noms se référant à la voûte céleste ou se rapprochant d’une certaine mythologie; lorsque Gandal ordonne à Blakki (respectivement Minos et Hydargos) d’attaquer Tokyo, les UFO de Véga explose Persépolis ;
Alcor n’est plus l’ancien pilote de Mazinger Z, et les réticences de Daisuke/ Duke Fleed (Actarus le Prince d’Euphor) à se remettre aux commandes de la monstrueuse machine de guerre qu’est Grendizer (le Goldorak) sont effacées au profit d’un dialogue plus …‘’soupe au lait’’.
Alors qu’en visionnant un épisode de Grendizer sur Dramacafé TV (une chaîne télé arabe), on peut se rendre compte que les traducteurs locaux ont gardé les noms d’origines (Daïsuke, Koji, Hikaru, etc…).
Quant aux titres donnés aux épisodes, démontrent-ils une volonté des autorités responsables des programmes que nous visionnons de nous faire passer le peuple nippon pour une nation guerrière, sanguinaire et belliqueuse, incapable de la moindre poésie ?
En premier le titre japonais, puis le titre français (sans que l’inscription à l’écran ne change…).
‘’Qu’elle était verte ma terre’’ devient ‘’Le prince d’un autre monde’’ ;
‘’Amour flamboyant au soleil couchant’’ devient ‘’Le traquenard de la mort’’ ;
‘’Dépasser sa colère face à l’impardonnable’’ devient ‘’Le camp de la lune noire’’ ;
‘’Celui qui rêvait d’atteindre les étoiles’’ devient ‘’L’espion qui venait de Véga’’ ;
‘’ La fillette qui traversa l’arc-en-ciel’’ devient ‘’Du sang sur la neige’’
et ainsi de suite.

Pour en finir avec cette manipulation télévisuelle, je vais vous parler de Cassiopée, une jeune fille clouée dans une chaise roulante après une avalanche causée par un golgoth. A la fin de l’épisode, la fillette se retrouve, selon son vœu secret, face au Prince d’Euphor, qui a transformé son Goldorak en un magnifique trois mâts flottant dans les airs. Et pour le rejoindre, Cassiopée doit traverser le pont de l’Arc-en-ciel.
Ce qui, en bref, donne en VOST vs Version Française :
Alcor (vost):
 « Monte sur l’Arc-en-ciel »
Actarus (vf):
« Viens jusqu’à moi par le pont de l’arc-en-ciel. »
La fillette (qui s’est levée de son siège et a fait un pas en avant):
« Mais je… je ne peux pas marcher »
« Mais je suis complètement paralysée. »
Actarus :
« Regardes, tu te tiens debout. Allez, un petit effort, viens. »
« Pour être digne de rencontrer un prince il faut être capable de fournir un gros effort. »
La fillette traverse et :
« J’ai réussi à le traverser… »
« Je suis arrivée à traverser le pont arc-en-ciel… »
Actarus :
« Oui… Tout ira bien désormais. »
« Ce qui prouve que tu peux marcher si tu le veux. »
La fillette :
« Je serai courageuse, promis. »
« Une femme est capable de tout, pour faire plaisir à un prince. »
Les féministes apprécieront.

On pourrait hasarder que ce n’est qu’un dessin animé pour enfants qui de toute manière ne captent rien, ou pas grands choses, aux dialogues. Pourquoi pas… Sauf qu’aujourd’hui, quand tout le monde s’acharne à vouloir défendre les droits d’auteurs, la propriété intellectuelle et je ne sais quoi d’autre, cette honteuse manip’ ressemble à de la trahison. Et cela ne touche pas que Grendizer.
Star Trek, The Defender, M*A*S*H, pour ne parler que de ces séries, furent censurées pendant de longues années ;
La vie à tout prix était le titre français de Chicago Hope;
La version française de Tout le monde aime Raymond est catastrophique et la VF de The Sopranos est ridicule ;
Grey’s anatomy, New York District/ Law & Order, Urgences ou encore Dr House ont eu droit à des scènes coupées ou un doublage français aléatoire.

Toujours selon Martin Winckler, dont j’ai tiré les quelques noms des séries ci-dessus dans son Petit éloge des séries télé [Folio, 2012], TF1 continuait, en 2011, à couper des scènes et à réécrire en français les dialogues de ses séries vedettes.

En dépit de tout ceci, je continue de croire que la télé, sous toutes ses formes de diffusions ou de supports, reste un formidable outil d’abrutissement massif doublé d’un moyen de contrôle des populations redoutablement efficace.

Jeff.

samedi 27 juillet 2013

Vibease, retraite et ventilo.

Torride, l’été !
A l’entrée du printemps les magazines féminins y allaient de leurs techniques imparables (testées par les journalistes ?) pour partir à la conquête de la gente masculine, après avoir distillé de judicieux conseils pour une St-Valentin en mode "coquin".
Comme le "cul" c’est vendeur, M’zelle C. Leuenberger ne le contredira pas, ces mêmes parutions repartent à l’attaque et vous proposent, Mesdames, de « faire votre bilan sexuel » au début des grandes vacances. Après quoi, et en suite logique aux multiples régimes ‘’minceur’’ et autres exercices pour le raffermissement de vos croustillants fessiers, vous pourrez être « aux petits soins pour [vos] seins » en prenant l’été « pour les aimer ».
*Politan va plus loin et suggère même de laisser quelqu’un d’autre les aimer à votre place en vous proposant « 50 idées pour être la plus belles de l’été » et « 21 façons de faire le premier pas ». Avec en  cadeau un petit sexbook illustré (à 4 francs 90 le magazine petit format contre 1,9 euro, c’est pas du luxe) qui proposent en lecture des boosters de vie sexuelle, « les 8 indispensables de sexe », un mode d’emploi pour occuper un moment de solitude, comment entre-tenir votre sextoy, le mode d’emploi pour l’utilisation de lubrifiant ou d’un pénis (si, si… faut penser aux vraies blondes) et les « 10 positions spéciale filles ».
Petit conseil jeunes représentants post-pubères du genre masculin : laissez-vous faire ! Le pieu est l’un des seuls endroits au monde où le mec accepte de recevoir des ordres…
Il y a même les « 10 applis pour pimper [votre] vie sexuelle », comme le "Cheeky Kama Sutra" et ses 48 positions détaillées, disponible sur iPhone ; le "iCondom" qui localise le distributeur de capotes le plus proche de votre position (géographique, la position) et Vibease qui permet à votre chéri de faaaire fonctionner à distaaance un petiiiit vibromaasseur qui accompagne l’appliiication…
Bref, l’été s’annonce torride pour les lectrices de *Politan. Heureusement pour vous les filles, un concurrent vous propose les techniques pour « ne pas rentrer fâchés » des vacances.
 
L’a fait chaud cette semaine à Gueux-Chtaad.
(ou comment se faire ‘’offrir’’ un séjour à la montagne quand on est pété de thune.)
Comme chaque année le grand village de Gstaad organisait son tournoi de tennis. Comme chaque année, Pumba (mon neveu, qui se voit un avenir de tennisman) s’y est inscrit comme ‘’Ball boy’’, ces jeunes qui courent dans tous les sens pour ramasser les baballes jaunes une fois l’échange fini et le point marqué. Cette année, Pumba se sentait plus péter : Roger Federer était inscrit au tournoi alpin. Un miracle dû à sa débâcle londonienne, en fait. La presse en a fait un événement avec, petit bonus, une visite de la Suite royale réservée pour la famille Federer, tandis que l’organisateur se frottait les mains rien qu’en pensant au ‘’ticketting’’, pour reprendre son expression. N’étant pas un fana de tennis, j’ignore donc comment fonctionne la vente des places pour assister aux matches. Mais s’il était possible d’acheter un ‘’pack’’ pour toutes les rencontres que Federer auraient eu à son programme, les accros ont dû casser leur tirelire (je ne parle pas des hyper-bourges-M’as-tu vu qui se la pètent dans les rues de la station bernoise). Sauf que voilà, le grand Roger s’est lamentablement planté, comme à Wimbledon quelques semaines plus tôt.
Douleur dorsale, altitude et nouvelle raquette : les trois ‘’excuses’’ du roi.
La raquette ne peut pas trop être incriminée : elle est le prolongement de l’homme et certainement offerte par un sponsor officiel ; L’altitude : Si messire federer à besoin de conditions climatiques particulières, de balles qui ne vont ni trop vite, ni trop lentement et de jouer entre 0 et 300 mètres d’altitude pour exprimer son meilleur tennis, il ferait mieux de se trouver une application sur smartphone et de rester au frais dans son salon. On est un pro ou on ne l’est pas.
Quant au mal de dos : Son doc perso a fait des miracles l’année précédente à Wimbledon…
A Gstaad Roger est venu, son cachet il a perçu et ses fans l’ont eu dans l’cul.
Prenez votre retraite monsieur federer pendant qu’il reste de bons souvenirs et avant d’être dans les profondeurs du classement ATP.
 
Le ventilo dans tout ça ? Ben c’est mon meilleur pote du moment, la maîtresse ronronnante qui rend mes nuits fraîches et agréables.
Bon été à toutes et à tous.
 
NEMo.

mardi 16 juillet 2013

" Si l'eau avait une valeur (...)"

Quand vous affirmez que tout est gratuit sur terre on vous regarde avec une tête de poisson globe comme si vous veniez de descendre d’un vaisseau spatial arrivant de la planète Goan-Aabys. En insistant un peu  tout le monde se met à vous expliquer le pourquoi du comment qui fait que vous devez payer tant le kilo de poulet, de dinde, de poisson, de bœuf, de tout quoi… Ce qui ne change rien à l’affirmation première : « Tout est gratuit sur terre ».
Donc chaque matière qui se retrouve sur Terre et que l’Univers a généreusement créée prend de la valeur grâce à l’homme qui la touche, la prélève et la transforme.
N’ayant dû payer à personne son prélèvement au cœur de la Nature, l’homme monnaie l’une des seules facultés qui le différencie de l’animal : Sa créativité, sa notion du beau et de l’artistique, son inventivité et son ingéniosité. Tandis que d’autres vendent leur force et leur obéissance pour accéder à l’eau et à la nourriture. Des ‘’matières’’ qui se renouvellent d’elles-mêmes sans nous envoyer la moindre facture.
Le seul ‘’deal’’ que nous ayons avec Gaïa étant de comprendre son équilibre et de le respecter.

Cette ‘’gratuité’’ que le monde civilisé, que les économies avancées, se refusent à admettre est pourtant reconnue par ceux-là même qui nous vendent des produits issus de la Terre: En fouinant dans de vieux papiers je suis tombé sur une petite phrase lâchée, lors d’un entretien avec un journaliste, par le chef des chefs d’une grande société multinationale que j’adore.
C’était en août 2012 dans un Matin dimanche et la discussion portait sur l’interdiction des biocarburants issus des produits alimentaires. Le grand maître de la cérémonie se réjouissait de voir le nombre d’opposants aux biocarburants croître alors que la sécheresse, qui sévissait dans le Midwest américain, faisait grimper les cours du maïs et du blé sur les marchés mondiaux. Il prédisait même une évolution durable des prix vers des niveaux élevés. Ce qui pouvait faire miroiter de jolis bénéfices à cette société, déjà numéro Un mondial dans l’alimentation, qui devrait bientôt se lancer dans l’agriculture. Si ce n’est déjà fait.
Vous l’aurez devinez, il s’agit de Nestlé et de son charismatique rapace de président du conseil d’administration, Peter Brabeck le bien nommé. Quant à la phrase vérité, la voici :
« Il faut 9'100 litres d’eau pour produire un litre de biocarburant. Si l’eau avait une valeur, les biocarburants n’auraient jamais été soutenus ».

L’eau n’a donc pas de valeur vénale lorsqu’elle est prélevée et utilisée pour toutes sortes de transformations de produits qui vont de la fragmentation hydraulique à la viande bœuf, en passant par les biocarburants. Que l’on ne puisse utiliser de l’eau de mer (salée) pour ces petits travaux, n’est qu’un détail qui ponctionne nos réserves en eau potable.
Maintenant si l’on change de continent pour se rendre plus au sud de ma position géographique ou dans des régions désertiques de l’Extrême-Orient, la ‘’valeur’’ de l’eau prend d’autres significations. C’est juste un élément primordial pour la survie de nombreuses populations ainsi qu’une multitude de tribus. Ni plus, ni moins.
Deux milliards d’humains avaleraient de l’eau dangereuse ; l’accès au liquide vital se dégrade dans les grandes villes où sévit une urbanisation incontrôlée et la Banque asiatique de développement estime que 65 % de la population de la zone Asie-Pacifique vit sans eau courante. Tandis que notre conseiller fédéral Burkhalter rappelait, en mars de cette année, l’urgence d’améliorer l’approvisionnement en eau dans le monde.

L’accès à l’eau ‘’potable’’ a été décrété comme un droit inaliénable de l’humanité par un organisme onusien. Une décision qui a contrarié les nescafards philanthropes et leur gourou suprême.
Ce qui ne les empêche pas de poursuivre leurs rackets en dérobant un élément vital sans valeur (à leurs yeux), quitte à assécher une nappe phréatique et le puits à laquelle il est rattaché, pour le revendre dans la ville du coin ou dans les marchés de la capitale. Une entourloupe magnifique qui a permis de vendre de l’eau en bouteille aux citadins d’une certaine petite ville, perdue je ne sais plus où aux States, alors que cette même eau coulait directement de leurs robinets.

Il est difficile de concevoir, en habitant un pays comme la Suisse, un quelconque déficit hydraulique tant nos lacs sont bien remplis ; il est également difficile d’imaginer des économies d’eau, tant cet élément, une fois libéré, est vivace. Vous pouvez entraver un cours d’eau par un barrage, une fois plein il faut bien en laisser s’échapper dans les rivières et les fleuves, en récupérer pour la canaliser dans des turbines hydroélectriques, dans les conduites d’eau pour nos sanitaires, nos cuisines, nos fontaines, nos piscines, etc, etc,etc…
Celles et ceux qui ne voient aucune valeur dans l’eau vous dirons : « Qu’on l’utilise ou pas, l’eau coule de la même manière de la montagne à l’océan. Autant s’en servir pendant son chemin… ». Imparable. Mais nous ne sommes pas obliger de la saloper au passage pour qu’elle aille empoisonner nos voisins en aval. Extrait d’un article paru dans Le Matin du 26 mars 2013.

La Suisse accusée de souiller le Rhône.
[Dans son dernier rapport, l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse constate que les cours d’eau de l’Hexagone sont malades. Le Rhône « concentre tous les micropolluants imaginables », peut-on lire dans le Dauphiné Libéré, et une partie de ces produits viendrait de la Confédération.
Selon le rapport, « 40% des cours d’eau et 20% des nappes souterraines sont contaminées par une ou plusieurs substances pesticides (…) Parmi elles figurent de très nombreuses molécules interdites en France ». Mais 49 substances prohibées retrouvées dans les rivières « sont libres à la vente en Suisse et en Espagne ». Les propos sont confirmés par Beat Schmitter un des scientifique de l’Office fédérale de l’agriculture : « La terbuthylazine et le Diuron sont des herbicides qui restent autorisés dans notre pays, contrairement à la France », et aucune loi n’interdit de les vendre à l’étranger. Pour l’Atrazine qui était utilisé par les vignerons, le produit le plus dangereux, il est prohibé en France depuis 2003, mais a été retiré du marché helvétique en 2011 seulement.]

Et cela ne s’arrête pas là : A la fin mai 2013 ont découvrait, à l’aide de chercheurs de l’EPFL, des concentrations de pollution aux microplastiques étonnamment élevées dans le lac Léman, en quantité suffisante pour engendrer une certaine inquiétude pour la faune. Tandis qu’une année plus tôt environ, on apprenait que des organismes vivants, résistant aux antibiotiques connus, avaient été découverts dans le lac Léman. Ce beau lac que les cantons avaient purgé de ses phosphates, le siècle passé, regorge de poissons qui représenteraient un danger alimentaire.
Mais le Léman n’est pas un cas à part : le lac de Neuchâtel est bourré de poissons transsexuels, doit certainement souffrir de la viticulture régionale et des ‘’étourdissements’’ de Philip Morris.
Quant au lac de Bienne, son voisin, il reçoit régulièrement, me permettrais-je de dire, des produits que l’on ne voudrait, pour rien au monde, ingérer.
70 litres de dioxyde de chlore en début mai 2013 ; 3'000 litres de chlorure ferrique à la mi-novembre 2012, avec l’aveu des autorités : « Les dommages pour la Nature ne peuvent pas être estimés ».
Et aujourd’hui, 13 ans après les faits ( !), on découvre que la centrale nucléaire de Mühleberg aurait fait d’importants rejets radioactifs de césium 137 dans l’Aar, avant de finir dans ce même lac de Bienne.
 
Si l’eau avait une valeur, peut-être aurions-nous pris soin de nos sources.
Du coup j’en viendrais presque à remercier monsieur brabeck d’aller puiser de l’eau chez ceux qui n’en ont pas beaucoup ; d’avoir racheté les eaux ‘’Henniez’’, qui ont leur source pas très loin de cette centrale nucléaire Suisse bétonnée en urgence il y a un demi-siècle et dont l’inefficacité de l’étanchéité reste à démontrer. J’déconne. Je ne vais pas lui dire « merci ».
 
Si l’eau n’avait pas de valeur Pékin foutrait une paix royale aux Tibétains, les gouvernements ne s’affronteraient pas (politiquement pour le moment) le long des rivages du Nil, de l’Euphrate ou du Tigre ; les agriculteurs Français ne redouteraient pas des sécheresses prolongées, tout comme se paysan de Puidoux qui s’inquiétait de voir le débit de sa source diminuer de deux-tiers l’an passé.
Si l’eau n’avait pas de valeur, les responsables des diverses forces électromotrices alpines, qui gèrent le fonctionnement des barrages, ne construiraient pas des turbines qui pomperont de l’eau dans les lacs ou dans des bassins de rétentions spécialement aménagés à cet effet en contrebas pour ramener de l’eau dans  le barrage et le remplir pour son service le jour suivant ; aux States, quelque part en Californie, l’eau des égouts ne serait pas traitée, purifiée et réinjectée dans le circuit d’eau potable, et dans les Emirats ont ne désaliniserait pas l’eau de mer pour l’usage de tout les jours.
 
Bref, il semblerait qu'il n'y ait que chez Nestlé où l’eau n’a pas de valeur.

NEMo.

mercredi 10 juillet 2013

Il y a Crise...

…et crise.
Allez, on va croire un moment que c’est la crise pour tout le monde.

Il paraît que depuis plusieurs mois, les professionnels de l’immobilier ont de la peine à vendre les biens de grand luxe, des appartements ou villas dont les prix naviguent entre 10 et 15 millions de francs.
Pas de soucis ! La riposte ? Un penthouse de 1'760 mètres carrés à 85 millions de francs, à vendre dans l’ancien Hôtel du Parc, au Mont-Pèlerin, entièrement transformé et rénové pour l’occasion. Un record sur l’arc lémanique et en Suisse purement et simplement.
Bon il y a aussi d’autres appartes à vendre qui vont du 2 pièces de 200 m2 à 5 millions de francs, au 6 pièces de 700 mètres carrés à 21 millions de francs Suisses, propres, nets et blanchis. Le genre de truc accessible au 80 % de la populace qui triment comme des cons et que l’on case dans des appartements fraîchement construits et agencés avec les restes de récup’ d’anciennes rénovations.
On va pouvoir me dire : « Ouais, encore un gaucho qui ne supporte pas les riches oligarques Russes… »
Eh ben, c’est vrai !

Mais juste comme ça, en passant : Avant que le ‘’Mirador’’, l’hôtel five star voisin de l’hôtel du Parc, ne passe aux mains des Russes et devienne ‘’Mirador Kempinski’’, c’était le fête du travail chaque semaine !
Au ‘’Mirador’’ c’était séminaire sur séminaire avec ‘’ArrivéeS’’ les fins de semaines et ‘’DépartS’’ les jeudis, et dispatching des séminaristes dans les restos du coin entre deux…! Sans oublier une clientèle privée assez aisée…
Les clients de là-haut étaient des gens vraiment ‘’biens’’. Y avait du fric certes, mais il y avait toujours le respect dû à l’humain. Depuis que les Russes sont propriétaires au sommet du Pèlerin par leurs acquisitions respectives des hôtels du ‘’Mirador’’ et du ‘’Parc’’, les choses ont ‘’salement’’ changé, et on chôme un peu plus.
 
De l’Est, nous arrivent des richesses monstrueuses ou d’honteuses misères. Comme de la Grèce, de l’Espagne, de l’Italie, etc… Ces temps on montre facilement du doigt les ‘’gens du voyages’’, en les accusant de nombreuses incivilités, magouilles, larcins et autres vols. Vrai, faux ? Les Roms ont de toutes façons mauvaises réputations.
Je ne sais pas trop comment cela se passe en Europe, mais chez nous la mendicité est vue d’un très mauvais œil et devient par endroit carrément illégale. Ben faut comprendre nos autorités qui doivent s’assurer que les trottoirs de nos belles petites villes soient aisément accessibles et exempt de toutes ‘’taches’’, pour que nos riches touristes ne soient pas importunés ou shoking.
Puis, trop de mendiants au mètre carré c’est pas possible, c’est mauvais pour les affaires, ça crée des tensions internes, des luttes intestines.

Un homme auquel il manque un bout de jambe, une femme en haillons, avec une gosse, qui n’est peut-être pas la sienne sur les genoux, réclamant silencieusement quelques pièces pour nourrir cette enfant : ce n’est pas très esthétique. Tout comme ces ‘’mimes’’ qui trônent imperturbablement sur leur escabot et bougent comme des automates au passage des pigeons ; Ou encore ces apprentis-musiciens qui répètent inlassablement trois notes de musique ou le seul air qu’ils connaissent. Pour le passant qui passe cela peut paraître ‘’artisanal’’, mais pour ceux qui bossent à côté cela devient très irritant au bout de la deuxième heure de ‘’Tabadam, tabadum…’’, et papa Noël au mois de mai, ça fait un peu zarb.
Il faudrait que quelqu’un leur explique, à ces gens de l’Est, comment on fait la manche.
Déjà supprimer les look ‘’Renaissance’’ et ‘’Misérables de la Révolution Française’’.
Le style ‘’Corris’’ est pas mal : tout dans la décontraction, aucune rigidité. Le pantalon traditionnel du pêcheur vietnamien passe assez bien, mieux que le ‘’taille-basse’’ sous les fesses ; L’entrée en matière ne varie pas beaucoup : « Ouaich… salut ! T’as deux minutes pour les enfants qui ont faim… ? », tout en gesticulant comme un névrosé atteint de la Parkinson.
 
Autrement, si t’as vraiment beaucoup d’enfants à nourrir, il y a le style ex-président de la République. Bon là faut piquer une Rolex à quelqu’un, avoir un meuf qui chante assez mal, un bon tailleur, te faire rejeter tes comptes de campagnes et voir ‘’grand’’. Ah… Si tu fais plus d’un mètre 4-20, il te faut faire un nœud aux genoux.
Mais le plus important, il faut faire une promesse en échange de l’aumône que tu vas recevoir, du genre de s’engager pour garantir « une expression démocratique libre dans notre pays », enfin dans ton pays.
Et là, tu ne fais plus la manche, tu lances un appel aux dons. Tu lances une mobilisation de droite pour que toutes les Françaises et tous les Français aident financièrement l’UMP.
 
Je me demande quand même à qui s’adresse cet ‘’engagement’’… ? Vu que de l’extrême gauche au centre-droite ça s’exprime assez librement, cet appel pourrait viser les membres d’une certaine Droite-droite me semble. C’est vrai qu’Hollande a fait fuir pratiquement toutes grosses les fortunes de France et que soudoyer Madame Loréal ne serait vraiment pas fute-fute. Mais de là à racler dans les égouts de France…
 
Pour les pays du sud de l’Europe, on ne se pose même plus la question. Les gouvernement concernés réussissant même à mettre de l’austérité à leurs précédentes mesures d’austérités, encourageant à l’émigration pères, mères et jeunesse désemparée.
Quoique nous pourrions quand même avoir une petite interrogation sur la volonté des gouvernements à vouloir éviter à leur peuple respectif de supporter les effets de la crise ?
L’urgence était de sauver les banques et les fonds spéculatifs, non pas de préserver l’emploi et les acquis sociaux dans la zone euro. Aujourd’hui, alors que les banquiers et les spéculateurs se sont dégagés, sans perdre un centime, des prêts qu’ils avaient consentis à Athènes, la dette grecque est due au FMI et aux contribuables de l’UE. Et c’est à la fameuse Troïka qui est mandatée pour martyriser les peuples ruinés.
 
Un article paru dans l’International Herald Tribune du 12 juin 2013 et retranscrit dans le Monde diplomatique de juillet révélait que : « De l’avis même des autorités grecques chargées de la mettre en œuvre, l’austérité imposée à Athènes viserait avant tout à souligner la soumission du pays aux exigences de ses bienfaiteurs. (…) Les créditeurs exigent encore 15'000 suppressions d’emplois dans la fonction publique d’ici à la fin de l’année. »
Selon Antonis Manitakis, un constitutionnaliste chargé par le premier ministre de superviser les réductions d’effectifs au sein de l’Etat, les 15'000 emplois qu’Athènes doit sacrifier sont un symbole de soumissions au regard des 150'000 fonctionnaires que la Grèce a déjà licencié.
 
Alors que si, il y a cinq ans, les gouvernements incriminés avaient eu les couilles de tenir têtes aux banquiers en restructurant immédiatement leurs dettes, peut-être que les Grecs, les Espagnols, les Italiens, les Portugais, et les autres verraient enfin le bout du tunnel.
 
Peut-être.
 
NEMo.

dimanche 7 juillet 2013

La valeur de nos vies

La chute du communisme a pavé de pétales de roses les boulevards sur lesquels les soldats du néolibéralisme défileront.
Sans entrer dans les détails la réunification allemande a coûté, une année plus tard, à l’ex-RDA, une chute de 40% de son PIB, une perte de 70% de sa production industrielle et de 40% de son nombre d’actif, à cause de l’accaparement, à bas prix par les capitalistes ouest-allemands, de 85% de l’outil productif de leurs nouveaux concitoyens.
« Les profits des entreprises allemandes ont presque doublé dans les cinq ans qui ont suivi l’unification, passant de 176 milliards d’euros en moyenne entre 1980 et 1989 à 333 milliards en 1995. »
La crise frappera ; l’austérité, le peuple allemand connaîtra et à ses nouveaux colocataires il s’en prendra.
Un peu comme chez nous aujourd’hui : On s’en prend à ces étrangers que nos patrons sont allés chercher.
Mais ce sont bien tous les salariés allemands, de l’Est comme de l’Ouest, qui ont fait les frais de cette unification. La facture la plus lourde fut acquittée par les chômeurs et ceux qui dépendaient de l’assistance publique.
La Bundesbank persistera à considérer, dans un rapport datant de 1995, que « les salaires trop élevés et insuffisamment différenciés » sont le facteur principal de la dégradation de la compétitivité. Et de passer sous silence le faible taux d’investissement, les taux d’intérêts prohibitifs et la surévaluation de la monnaie nationale de l’époque qui pénalisent une économie dépendant des exportations.
[Jay Rowell, « Qui a profité de l’unification allemande ? », avril 1997]
Cela n’est pas sans rappeler certains discours récents encourageant l’austérité au sein de l’UE ou des propos tenus par les têtes pensantes d’ EconomieSuisse.
Les larmes et la sueur des pauvres sont les ingrédients principaux du désaltérant officiel des riches. Rajoutez un peu de sang et vous transformerez ce cocktail en un divin nectar, qui se consomme sans modération depuis bien, bien longtemps...

Alors que d’un côté une droite capitaliste et libérale se voue au culte de l’excellence, met en avant l’expérience, les diplômes et les (re)qualifications, traduisant ceci par une ‘’valeur ajoutée’’ sur les marchandises, elle justifie une certaine hausse des prix ; tandis qu’à l’autre bout de la chaîne de production elle se lamente, devant le grand public, de la cherté des coûts liés au travail (comprenez : salaires et tout ce qui ressemble à une cotisation sociale), et implore l’Etat de lui accorder des subventions, des ‘’cotisations sociales’’ patronales.
Ca faisait longtemps que je ne l’avais pas redit :
"Tout est gratuit sur Terre !"

La seule chose qui se monnaie c’est le travail de l’homme, ou de la femme. Cette fameuse ‘’valeur ajoutée’’ qu’il faut récompenser à coup de millions pour les directoires des conseils d’administration ou tendre vers zéro pour celles et ceux qui font tout le boulot.
Du coup, quelle valeur a la vie du petit employé, de l’ouvrier ? Quelle valeur à la Vie tout court ?
Nos accidentés/ malades coûtent cher ? La SUVA, un organisme officiel assurant les accidents professionnels, fait régulièrement une campagne de pub pour motiver les accidentés à retourner au plus vite auprès de leur employeur, tandis que les assureurs maladies ont leurs petits barèmes cataloguant la durée et le coût de chaque traitement, ou presque;
Nos vieux qui peuvent encore se déplacer sans déambulateur coûtent cher à la société? On les encourage à venir faire profiter de leurs longues années d’expériences à la jeunesse en formation et pour ceux qui auraient des trous de mémoires, Nestlé prépare le Kit Kat anti-Alzheimer, sans huile de palme, juste pour positiver la rentabilité négative de ces inutiles humains ;
Nos vieux malades coûtent cher ? On plébiscite, on accepte et on encourage l’assistance au suicide et nous disons que c’est de la dignité humaine. Dans le carré de chocolat, la dignité.

Un tremblement de terre, c’est bon pour le PIB ; une catastrophe naturelle, une inondation, un incendie : idem. Un arbre c’est beau. C’est à la fois un capteur de CO2, un réservoir d’eau naturel et une source de vie pour son environnement proche. Sauf que le respect que pourrait inspirer un géant séculaire est beaucoup moins rentable que des chaises, des tables, des étagères, des meubles TV, des lits, du carton, du papier, etc...
Un arbre mort, ça rapporte… Comme absolument tout ce qui agonise sur la surface de notre planète.
Nos pauvres vaches sont surexploitées pour une espérance de vie réduite d’un petit tiers. Ce n’est pas pour rien que le bétail est défini comme ‘’bête de rente’’ ; les fermiers jouent avec les hormones et le cycle naturelle des vaches laitières : elles vêlent à répétition et leurs petits finissent en viande à grillade (La Coop fait fort en pub pour les grillades ces jours). Une fois morte, son cadavre est vendu à 5 francs 40 le kilo, soit environ 1'710 francs suisses et peut facilement devenir de la viande de bœuf revendue, à la Coop par exemple, jusqu’à 112 francs le kilo (suivant le morceau choisi).
Autre utilisation d’une carcasse bovine, selon un article de Pierre Le Hir, trouvé dans Le bilan du monde édition 2013 :
De la graisse animale dans le moteur.
« A la fin 2013, les français pourront rouler au diesel enrichi en graisses animales. Le groupe de grande distribution Les Mousquetaires, associé à l’entreprise Saria, a annoncé la construction, au Havre, de la première usine française de production de biocarburant à partir de sous-produits de la filière animale. Employant 25 personnes pour un chiffre d’affaire de 80 millions d’euros, cette unité de 4'000 m2, dont le coût est de 40 millions d’euros, devrait livrer 75'000 tonnes par an de biodiesel.
De telles usines existent déjà aux Etats-Unis, en Finlande ou en Allemagne. Les graisses animales et huiles usagées, actuellement brûlées dans des chaudières, seront collectées auprès des équarrisseurs, bouchers ou restaurants, puis transformées en huile sur des sites décentralisés, avant d’être acheminées jusqu’au Havre où elles seront converties en biodiesel. Celui-ci sera alors expédié vers des dépôts pétroliers, pour être incorporé, à hauteur de 7%, au gazole vendu dans les enseignes du groupe (Intermarché, Netto et Roady).
"L’intérêt de cette filière est de ne pas entrer en compétition avec les cultures alimentaires", explique Michel Ortega, président du pôle industriel du groupement. Ce n’est pas le seul atout. La directive européenne de 2009 sur les énergies renouvelables attribue au "biogazole d’huile végétale usagée ou d’huile animale" un taux de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 83% par rapport aux carburants d’origine fossile. Un score bien meilleur que celui obtenu par les dérivés du colza, du soja, du tournesol ou de la palme. Néanmoins, les huiles animales ne sont pas une panacée.
Le "gisement" français est évalué à 130'000 tonnes par an, soit un peu plus de 5% des ressources nécessaires aux plus de 2 millions de tonnes de biodiesel consommées chaque année en France. »
 
Alors, à quand notre tour ?
Parce qu’au rythme auquel nous détruisons notre environnement, tout ce qui nous était offert risque de disparaître. Nous nous sommes adaptés aux services gratuits que nous rendaient notre biosphère et la biodiversité qu’elle renferme. Maintenant que tout part en couille, c’est à elle-même que l’Humanité doit envisager de s’adapter. Elle devra peut-être trouver le moyen de créer une atmosphère viable ou de s’enfermer sous de gigantesques dômes transparents ; Quand toute la biodiversité aura disparu, elle devra  cloner des espèces de rentes, et quand la démographie deviendra LE problème incontournable, l’Humanité recyclera ses enfants en nourritures et en carburant dès la quarantaine atteinte.
Et ça c’est loin d’être un scénario de rêve pour nos arrières-petits descendants !
 
Une sombre affabulation héritée d’une addiction télévisuelle ou cinématographique se référant à ‘’Soleil Vert’’, ‘’L’Age de Crital’’, ‘’The Road’’, ‘’Matrix’’ dans une moindre mesure, ‘’Repo Men’’ ou encore le récent ‘’Cloud Atlas’’ ?
Cela serait plus rassurant que de voir ce future au travers d’une campagne de dons d’organes, de nos comportements quotidiens lorsque nous nous détournons de ceux qui demandent notre aide, mais qui n’ont rien à donner en échange ; lorsque nous zappons, insensibles, d’une guerre civile à l’autre avec en interlude des images de catastrophes naturelles, de camps de réfugiés ou en visionnant, sur écran plat, l’explosion d’un missile largué par un drone, en puisant dans les Chips. Les enfants qui meurent de faim nous ouvrent l’appétit, quelle honte !
Nous avons tellement de respect pour ceux que nous ne voyons pas que nous pouvons donner un peu d’argent pour ‘’Solidar’’ en buvant un café sur une terrasse, le smartphone posé sur la table devant nous ; avec ce même respect nous excusons une multinationale, qui se vante de nous nourrir, pour ses exactions commises sur d’autres continents simplement parce qu’elle porte les couleurs locales, comme nous oublions la provenance de tous ces objets/ gadgets qui encombrent notre quotidien.
Le fait de savoir que Monsieur Terry Gou, directeur de Foxconn, le fabricant taïwanais des tablettes et des smartphones d’Apple, annonçait son intention d’acquérir un million de robots pour ses usines chinoises au motif que « les êtres humains étant aussi des animaux, gérer un million d’animaux me donne mal à la tête », a-t-il fait baisser les ventes des produits Apple ? Bien sûr que non.
[Le Monde diplomatique de juin 2013 /  John Markoff, « Skilled work, without the worker », The New-York Times, 18 août 2012.]
 
Si nous, civilisation avancée, n’avons plus aucun respect pour ceux qui nous sont étranger, chez ceux qui sont les barbares, de l’autre côté des océans, ce n’est guère mieux : on égorge à tour de bras, on génocide ethniquement, on pend on décapite ou au mieux on explose ceux qui pensent différemment, on viole à midi et on assassine le soir. Et l’année suivante les victimes deviennent les bourreaux.
Vaste programme humanitaire mondial qui n’augure rien de bon pour les années à venir…
Donc la question finale reste quand même : que valent nos cadavres ?
 
NEMo.

vendredi 5 juillet 2013

Planète encore bleue.

Même si les scientifiques en découvrent toujours plus sur le mécanisme de fonctionnement de notre environnement climatique et rendent leurs explications plus complexes.
Notre planète reste un formidable équilibre entre toutes les formes de vies contenues dans sa biosphère et sa biosphère elle-même a un mécanisme de fonctionnement d’une simplicité, sommes toutes, assez élémentaire. Chaque ‘’vivant’’ a sa place et chaque place a son ‘’vivant’’.
Jusqu’à ce que l’homme s’en mêle et décide de tout contrôler, de tout consommer, de tout détruire.

Si je devais expliquer à mon petit bonhomme comment ça fonctionne je lui dirais, pour poursuivre l’intro de ‘’Planète… verte ( ?)’’: quand les arbres ne ‘’peuvent plus’’ attraper l’air que l’on expire, ou que l’on a ‘’brûlé’’, pour en refaire de l’oxygène, ce sont les océans qui prennent le relais en augmentant leur capacité à absorber le CO2.
Là mon p’tit bonhomme pourrait me demander : « Et si les océans ne peuvent pas le faire ? »
Du coup je lui répondrais que la vie contenue dans les océans, phytoplancton, poissons, crustacés, baleines, etc…, se chargerait de soigner les océans.
Maintenant si les océans se meurent, que nous les avons vidé de leur ‘’contenu’’ comestibles et détruits les autres organismes y vivant, 0n est dans la M...

« Selon des résultats datant de plus d’une années et publiés dans la revue Science, la rapidité à laquelle l’océan s’acidifie est sans précédent depuis au moins 300 millions d’années.
Pour obtenir cette annonce spectaculaire, une vingtaine de chercheurs de cinq nationalités ont entrepris d’examiner l’ensemble des enregistrements sédimentaires disponibles : jamais, depuis la transition entre le Paléozoïque et le Mésozoïque, la vitesse de changement de la chimie de l’océan n’avait été aussi rapide. Avec, pour corollaire, de grandes inquiétudes sur la capacité du phytoplancton, base de la chaîne alimentaire, à s’adapter à un tel bouleversement. »
Ce qui accroît la surface des ‘’zones mortes’’ océaniques déjà bien présentes autour des continents. Cela a-t-il changé quelque chose dans nos comportements ? Pas vraiment.

On nous annonce que le beau lac Léman est, comme les océans, pollué par des déchets plastiques, que les paysans se plaignent des détritus balancés en rase campagne, et nous tergiversons pour savoir s’il faut amender ou éduquer ces cochons de citadins.
Il a fallut des millions d’années, six jours et cinq extinctions pour obtenir une biosphère terrestre viable pour le petit Humain.
En moins de trois siècles nous avons explosé tous les records de pollutions, que ce soit dans l’air, dans l’eau ou sur la terre ferme.
Quelque chose a-t-il changé dans nos comportements ? Pas vraiment.
 
Quand mon petit Nono me demande pourquoi on recycle, pourquoi on fait attention à nos consommations, pourquoi on tue les arbres et on pollue tout le reste ? Je sais pas quoi lui répondre.
Si je lui dis que c’est de la faute aux Chinois, aux Indiens et aux Brésiliens, je vais en faire un xénophobe ; si je lui dis que c’est la faute aux Ricains, la NSA va me tirer les oreilles ; si j’incrimine la connerie de l’être humain, je risque d’en faire un asocial et là c’est sa mère qui va me tomber dessus. Donc je me tais et on trouve un jeu à faire ensemble…
J’exagère ? Possible, mais ne faut-il pas exagérer un peu pour faire avancer les choses.
En Suisse nous sommes champion du monde de la lenteur administrative et du discours langue de bois.
« La situation est inquiétante mais pas critique », donc on prend le temps de mandater des groupes d’experts qui vont expertiser et remettre leurs conclusions d’expertises à des gens qui n’y comprendront rien mais qui devront prendre la ‘’bonne’’ décision.
 
Alors en attendant ces bonnes décisions : Les employés municipaux de la voirie montreusienne vont galérer pendant deux prochaines semaines afin remettre ‘’en état’’, pour les premiers promeneurs matinaux, les quais de leur ville ; nous pourrons compter le nombre de véhicules que Samy et son collègue bousillent, bateaux inclus, dans chaque épisode d’«Alerte Cobra » avant une pub pour une assurance quelconque sur TMC, nous attendrons « Die Hard 6 » pour savoir si le clan McLane est vraiment indestructible ; nous aurons tout le loisir de polémiquer sur les micro-shorts qui « font monter la température », de débattre sur la trahison de Mister Snowden, sur le coup d’Etat de l’armée Egyptienne ; nous aurons tout le temps nécessaire pour nous entraîner à l’apnée prolongée afin d’éviter les piqûres des moustiques immigrants ; nous aurons tout le loisir de raconter nos vacances à des collègues qui auront déjà vu et commenté toutes nos photos postée sur un réseau social à la con, prises avec des iTrucs sur une plage, délaissée par les autochtones du coin qui doivent se prostituer pour gagner deux euros, pendant nous faisons les roitelets dans un pays en super crise d’austérité.
 
Mais notre gros problème qui s’annonce tout soudain, à nous les parents du petit Nono, n’est pas de lui faire comprendre que les forages par fracturation hydraulique ruinent nos réserves d’eau potable ou de lui expliquer pourquoi les flics du coin mettent des amendes à la calandre du client, mais de lui faire accepter, je dis bien ‘’accepter’’, que ses 5 bons de carrousel, qu’il vient de recevoir avec un ENORME sourire à la fin de sa première année d’école, ne lui ont pas garanti 5 tours de manège.
 
NEMo.

mardi 2 juillet 2013

Planète... verte (?)

Intro : On apprend à nos enfants, comme nos parents nous l’on appris, que les arbres nous donnent de l’oxygène, et qu’il faut prendre soin de notre végétation.
Force est de constaté, au vu de nos modes de vies à nous les civilisations autoproclamées : avancées, que nous sommes une belle bande d’hypocrites. Pratiquement tout dans le maintient de notre confort concourt à la destruction de notre biosphère : de la pub qui veut nous vendre je ne sais quel produit déjà obsolète sur les étagères des boutiques spécialisées au bois de nos meubles que nous changeons tous les 18 mois ; de la monoculture intensive d’une graine de Tchikchikouaoua, sensée nous rendre éternellement la vitalité de nos 20 ans à l’incontournable « huile de palme » en passant par d’incalculables surfaces de vallées volontairement inondées pour la construction de barrages aux flans de montagnes ravagés pour le plaisir des promoteurs immobiliers.
Pour nous donner ‘’bonne conscience’’ on nous dit que grâce à nos voyages en avion on peut replanter des arbres dans un coin que nous ne connaîtrons certainement jamais. Youpie, mais cela serait trop facile.
Sauf que le réchauffement climatique, qui n’existe pas, est entrain de tuer nos forêts de différentes manières.

Les forêts sont menacées d’embolie.
En 2012, des études ont montré une fragilité des forêts que les effets du réchauffement climatique, telles les sécheresses, devraient aggraver. Une équipe internationale menée par le Jet Propulsion Laboratory de l’Administration nationale de l’aéronautique et l’espace (NASA) aux Etats-Unis a constaté dans la revue PNAS, en décembre 2012, que les épisodes secs de 2005 et 2010 avaient eu des effets négatifs sur la canopée amazonienne.
Quelques semaines plus tôt, dans la revue Science, un groupe australo-américain s’était alarmé de la hausse du taux de mortalité des vieux arbres. En Suède, par exemple, le nombre d’arbres ayant un tronc de plus de 45 centimètres est passé de 19 par hectares à un seul.
Mais l’annonce la plus surprenante est venue de la revue Nature du 21 novembre 2012. Selon cette étude, la majorité des arbres est menacée d’embolie, c-à-d d’un dessèchement causé par l’apparition de bulles d’air dans les conduits transportant la sève. Ce groupe international piloté par Brendan Choat, de l’université Western Sydney (Australie), et Steven Jansen, de l’université d’Ulm (Allemagne) a étudié 220 espèces d’arbres réparties dans 80 biotopes plus ou moins humides.
Il a constaté que, de façon assez surprenante, tous ces végétaux sont sur le fil du rasoir, frôlant l’embolie.
« Tous les arbres et toutes les forêts du globe vivent en permanence à la limite de leur rupture hydraulique. Il y a donc une convergence fonctionnelle globale de la réponse de ces écosystèmes à la sécheresse », résume Hervé Cochard, chercheur à l’université national de la recherche agronomique, à Clermont-Ferrand.
Pour aboutir à ces constats, les chercheurs ont sondé l’état de santé des systèmes vasculaires de transport du liquide nutritionnel chez les végétaux. La probabilité d’apparition de bulles d’air dans la sève augmente si l’arbre est contraint d’aspirer plus fort le liquide dans ses ramifications. C’est ce qui arrive en cas de fortes chaleurs, qui augmentent la transpiration de l’arbre, ou lors d’une carence en eau, qui oblige la plante à pomper intensément.
Les chercheurs sont capables de mesurer à partir de quelle pression dans la sève la conduction hydraulique est diminuée de moitié par la formation de bulles.
Ce seuil de vulnérabilité est ensuite comparé à la pression in situ pour différentes espèces. Mauvaise surprise, il n’y a que peu d’écart entre la majorité des espèces recensées.

Certains constats sont d’ores et déjà alarmants. « En vingt ans, les superficies connaissant un dépérissement des forêts sous l’effet de la sécheresse ont été multipliés par quatre. Dans l’Ouest canadien, c’est une zone équivalente à la forêt française qui est dans ce cas », précise Michel Vennetier, de l’institut national de recherche en science et technologies pour l’environnement et l’agriculture, à Aix-en-Provence.
La mise au jour de ce paramètre physiologique de rupture hydraulique est cruciale pour mieux modéliser le rôle des forêts dans le climat. Il reste à le relier à d’autres causes de mortalité comme la « mort de faim », lorsque la plante, soumise à de trop fortes chaleurs, bloque sa photosynthèse et puise dans ses réserves de sucres, jusqu’à épuisement. « Ce dysfonctionnement du système hydraulique des plantes peut rendre les forêts beaucoup plus fragiles qu’on ne le pensait. Les scénarios sur lesquels discutent les gouvernements dans le cadre des négociations climatiques sont donc certainement trop optimistes », alerte Jérôme Chave, du Centre national de la recherche scientifique au laboratoire Evolution et diversité biologique de Toulouse.
[Article éponyme de David Larousserie publié dans le « Bilan du Monde », édition 2013.]

Et juste histoire d’en rajouter un peu :
L’UICN, un organisme qui recense les espèces en voie de d’extinction à travers le monde, vient d’annoncer que le séquoia californien était justement menacé d’extinction…
En 2012 la Malaisie, gros producteur d’huile de palme, a dépêché à Paris son ministre des industries de plantation et des matières premières et lancé des campagnes de communication tous azimuts pour tenter de redresser leur image. Résultat : Au début décembre 2012, l’Association interprofessionnelle de la filière palmier à huile a réussi à faire condamner le groupe Magasins U par le tribunal de commerce de Paris pour une campagne de publicité dénigrant l’huile de palme.
Quant à nos chers OGM, nous pouvons dire que, à coups d’études et contre-étude des « pro » et « anti » OGM, le débat tourne en rond et que certains Etats vont vers un renforcement des tests réglementaires. Ce qui pourrait être une bonne chose. Sauf qu’au rythme auquel nous détruisons nos ressources alimentaires, aidés en cela par des phénomènes météorologiques de plus en plus catastrophiques qui détruisent sur leurs passages nos agricultures à coup de milliers d’hectares, les aspects socio-économiques deviennent une dimension incontournable de la question des OGM.

Allez, mettons un clou de plus dans notre cercueil…
[Extrait de l’article « Sale temps pour les abeilles », de Martine Valo, publié dans le « Bilan du monde » édition 2013]
Bien que 2012 ait donné aux apiculteurs quelques raisons d’espérer, elle restera néanmoins comme une année noire pour les abeilles, dont le bulletin de santé ne s’améliore pas.
Pour preuve, leur production de miel est en baisse de plusieurs milliers de tonnes. Et la météo contrariante n’a fait qu’allonger la longue liste des fléaux frappant les butineuses domestiques et sauvages, dont fait partie le frelon d’asiatique, qui aime bien s’en prendre aux abeilles, et qui, au début de l’année 2013, n’avait pas encore été classé comme espèce envahissante et nuisible…
En 2012, la bataille de leurs défenseurs s’est portée sur le front des pesticides. Le Cruiser OSR, un neurotoxique que produit la firme Syngenta, accusé de faire perdre le sens de l’orientation aux abeilles, et donc de décimer les ruches, a été interdit.
Cette restriction ne concerne que le colza. L’insecticide continue d’être épandu sur les immenses superficies de maïs, au grand dam de l’Union nationale de l’apiculture française qui conteste depuis des années, devant la justice, son utilisation. De nouveaux néonicotinoïdes tels le Cheyenne (ou Santana GR) de Philagro et le Sonido de Bayer viennent d’être autorisés. Ils contiennent des substances encore plus toxiques pour les butineuses.
 
Véritables sentinelles de l’environnement, les abeilles sont frappées de plein fouet par le développement de l’agriculture intensive. Des colonies entières s’effondrent en Europe et en Amérique du Nord. En France, la mortalité d’hiver a été multipliée par deux ces dernières années, le taux de pertes annuelles dépassent fréquemment les 30%, indique le rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, remis au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, en octobre 2012.
« 80 % des plantes à fleurs de la planète sont pollinisées par les insectes, [dont] environ 85 % le sont par les abeilles », c’est même le cas de 90 % des arbres fruitiers, rappelle l’auteur de ce travail. Il semble donc urgent de décréter la mobilisation générale contre les produits phytosanitaires toxiques.
Sinon, les seules abeilles qui feront encore « Bzz Bzz » seront celles que Kellogg’s a engagé pour sa pub ‘’Miel Pops’’.
 
N.