Sans entrer dans les détails la réunification allemande a coûté, une année plus tard, à l’ex-RDA, une chute de 40% de son PIB, une perte de 70% de sa production industrielle et de 40% de son nombre d’actif, à cause de l’accaparement, à bas prix par les capitalistes ouest-allemands, de 85% de l’outil productif de leurs nouveaux concitoyens.
« Les profits des entreprises allemandes ont presque doublé dans les cinq ans qui ont suivi l’unification, passant de 176 milliards d’euros en moyenne entre 1980 et 1989 à 333 milliards en 1995. »
La crise frappera ; l’austérité, le peuple allemand connaîtra et à ses nouveaux colocataires il s’en prendra.
Un peu comme chez nous aujourd’hui : On s’en prend à ces étrangers que nos patrons sont allés chercher.
Mais ce sont bien tous les salariés allemands, de l’Est comme de l’Ouest, qui ont fait les frais de cette unification. La facture la plus lourde fut acquittée par les chômeurs et ceux qui dépendaient de l’assistance publique.
[Jay Rowell, « Qui a profité de l’unification allemande ? », avril 1997]
Cela n’est pas sans rappeler certains discours récents encourageant l’austérité au sein de l’UE ou des propos tenus par les têtes pensantes d’ EconomieSuisse.
Les larmes et la sueur des pauvres sont les ingrédients principaux du désaltérant officiel des riches. Rajoutez un peu de sang et vous transformerez ce cocktail en un divin nectar, qui se consomme sans modération depuis bien, bien longtemps...
Alors que d’un côté une droite capitaliste et libérale se voue au culte de l’excellence, met en avant l’expérience, les diplômes et les (re)qualifications, traduisant ceci par une ‘’valeur ajoutée’’ sur les marchandises, elle justifie une certaine hausse des prix ; tandis qu’à l’autre bout de la chaîne de production elle se lamente, devant le grand public, de la cherté des coûts liés au travail (comprenez : salaires et tout ce qui ressemble à une cotisation sociale), et implore l’Etat de lui accorder des subventions, des ‘’cotisations sociales’’ patronales.
Ca faisait longtemps que je ne l’avais pas redit :
"Tout est gratuit sur Terre !"
La seule chose qui se monnaie c’est le travail de l’homme, ou de la femme. Cette fameuse ‘’valeur ajoutée’’ qu’il faut récompenser à coup de millions pour les directoires des conseils d’administration ou tendre vers zéro pour celles et ceux qui font tout le boulot.
Du coup, quelle valeur a la vie du petit employé, de l’ouvrier ? Quelle valeur à
Nos accidentés/ malades coûtent cher ?
Nos vieux qui peuvent encore se déplacer sans déambulateur coûtent cher à la société? On les encourage à venir faire profiter de leurs longues années d’expériences à la jeunesse en formation et pour ceux qui auraient des trous de mémoires, Nestlé prépare le Kit Kat anti-Alzheimer, sans huile de palme, juste pour positiver la rentabilité négative de ces inutiles humains ;
Nos vieux malades coûtent cher ? On plébiscite, on accepte et on encourage l’assistance au suicide et nous disons que c’est de la dignité humaine. Dans le carré de chocolat, la dignité.
Un
tremblement de terre, c’est bon pour le PIB ; une catastrophe naturelle,
une inondation, un incendie : idem. Un arbre c’est beau. C’est à la fois
un capteur de CO2, un réservoir d’eau naturel et une source de vie pour son
environnement proche. Sauf que le respect que pourrait inspirer un géant
séculaire est beaucoup moins rentable que des chaises, des tables, des
étagères, des meubles TV, des lits, du carton, du papier, etc...
Un arbre
mort, ça rapporte… Comme absolument tout ce qui agonise sur la surface de notre
planète.
Nos pauvres
vaches sont surexploitées pour une espérance de vie réduite d’un petit tiers.
Ce n’est pas pour rien que le bétail est défini comme ‘’bête de rente’’ ;
les fermiers jouent avec les hormones et le cycle naturelle des vaches
laitières : elles vêlent à répétition et leurs petits finissent en viande
à grillade (La Coop
fait fort en pub pour les grillades ces jours). Une fois morte, son cadavre est
vendu à 5 francs 40 le kilo, soit environ 1'710 francs suisses et peut facilement
devenir de la viande de bœuf revendue, à la Coop par exemple, jusqu’à 112 francs le kilo
(suivant le morceau choisi).
Autre
utilisation d’une carcasse bovine, selon un article de Pierre Le Hir, trouvé dans
Le bilan du monde édition 2013 :
De la graisse animale dans le moteur.
« A la
fin 2013, les français pourront rouler au diesel enrichi en graisses animales.
Le groupe de grande distribution Les Mousquetaires, associé à l’entreprise
Saria, a annoncé la construction, au Havre, de la première usine française de
production de biocarburant à partir de sous-produits de la filière animale.
Employant 25 personnes pour un chiffre d’affaire de 80 millions d’euros, cette
unité de 4'000 m2 ,
dont le coût est de 40 millions d’euros, devrait livrer 75'000 tonnes par an de
biodiesel.
De telles
usines existent déjà aux Etats-Unis, en Finlande ou en Allemagne. Les graisses
animales et huiles usagées, actuellement brûlées dans des chaudières, seront
collectées auprès des équarrisseurs, bouchers ou restaurants, puis transformées
en huile sur des sites décentralisés, avant d’être acheminées jusqu’au Havre où
elles seront converties en biodiesel. Celui-ci sera alors expédié vers des
dépôts pétroliers, pour être incorporé, à hauteur de 7%, au gazole vendu dans
les enseignes du groupe (Intermarché, Netto et Roady).
"L’intérêt
de cette filière est de ne pas entrer en compétition avec les cultures
alimentaires", explique Michel Ortega, président du pôle industriel du
groupement. Ce n’est pas le seul atout. La directive européenne de 2009 sur les
énergies renouvelables attribue au "biogazole d’huile végétale usagée ou
d’huile animale" un taux de réduction des émissions de gaz à effet de
serre de 83% par rapport aux carburants d’origine fossile. Un score bien
meilleur que celui obtenu par les dérivés du colza, du soja, du tournesol ou de
la palme. Néanmoins, les huiles animales ne sont pas une panacée.
Le
"gisement" français est évalué à 130'000 tonnes par an, soit un peu
plus de 5% des ressources nécessaires aux plus de 2 millions de tonnes de
biodiesel consommées chaque année en France. »
Alors, à
quand notre tour ?
Parce qu’au
rythme auquel nous détruisons notre environnement, tout ce qui nous était
offert risque de disparaître. Nous nous sommes adaptés aux services gratuits
que nous rendaient notre biosphère et la biodiversité qu’elle renferme.
Maintenant que tout part en couille, c’est à elle-même que l’Humanité doit
envisager de s’adapter. Elle devra peut-être trouver le moyen de créer une
atmosphère viable ou de s’enfermer sous de gigantesques dômes
transparents ; Quand toute la biodiversité aura disparu, elle devra cloner des espèces de rentes, et quand la
démographie deviendra LE problème incontournable, l’Humanité recyclera ses
enfants en nourritures et en carburant dès la quarantaine atteinte.
Et ça c’est
loin d’être un scénario de rêve pour nos arrières-petits descendants !
Une sombre
affabulation héritée d’une addiction télévisuelle ou cinématographique se
référant à ‘’Soleil Vert’’, ‘’L’Age de Crital’’, ‘’The Road’’, ‘’Matrix’’ dans une moindre mesure, ‘’Repo Men’’ ou encore le récent ‘’Cloud Atlas’’ ?
Cela serait
plus rassurant que de voir ce future au travers d’une campagne de dons
d’organes, de nos comportements quotidiens lorsque nous nous détournons de ceux
qui demandent notre aide, mais qui n’ont rien à donner en échange ;
lorsque nous zappons, insensibles, d’une guerre civile à l’autre avec en
interlude des images de catastrophes naturelles, de camps de réfugiés ou en
visionnant, sur écran plat, l’explosion d’un missile largué par un drone, en
puisant dans les Chips. Les enfants qui meurent de faim nous ouvrent l’appétit,
quelle honte !
Nous avons
tellement de respect pour ceux que nous ne voyons pas que nous pouvons donner
un peu d’argent pour ‘’Solidar’’ en buvant
un café sur une terrasse, le smartphone posé sur la table devant nous ;
avec ce même respect nous excusons une multinationale, qui se vante de nous
nourrir, pour ses exactions commises sur d’autres continents simplement parce
qu’elle porte les couleurs locales, comme nous oublions la provenance de tous
ces objets/ gadgets qui encombrent notre quotidien.
Le fait de
savoir que Monsieur Terry Gou, directeur de Foxconn, le fabricant taïwanais des
tablettes et des smartphones d’Apple, annonçait son intention d’acquérir un
million de robots pour ses usines chinoises au motif que « les êtres humains étant aussi des animaux,
gérer un million d’animaux me donne mal à la tête », a-t-il fait
baisser les ventes des produits Apple ? Bien sûr que non.
[Le Monde
diplomatique de juin 2013 / John
Markoff, « Skilled work, without the worker », The New-York Times, 18 août 2012.]
Si nous,
civilisation avancée, n’avons plus aucun respect pour ceux qui nous sont
étranger, chez ceux qui sont les barbares, de l’autre côté des océans, ce n’est guère
mieux : on égorge à tour de bras, on génocide ethniquement, on pend on
décapite ou au mieux on explose ceux qui pensent différemment, on viole à midi
et on assassine le soir. Et l’année suivante les victimes deviennent les
bourreaux.
Vaste
programme humanitaire mondial qui n’augure rien de bon pour les années à venir…
Donc la
question finale reste quand même : que valent nos cadavres ?
NEMo.
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