Cela doit
faire 20-25 ans que nous vouons enfin une attention toute particulière au bon
développement de nos enfants ; cela doit faire un peu plus de deux
décennies que nos futurs héritiers peuvent enfin commencer à profiter des
‘’conforts’’ de la vie que se réservaient jusque là les adultes.
Nous
voulons abolir le travail des enfants, l’esclavage des enfants et le trafic des
enfants à des fins sexuelles. Le tourisme sexuel, qui envoyait en
Extrême-Orient les grands moralisateurs civilisés quêter la ‘’chaire fraîche’’,
semble aussi régresser.
Il est
facilement compréhensible qu’à l’heure du tout médiatisable, quand certain
adulte raconte leur calvaire enduré durant leur enfance, et que leur cas était
loin d’être le seul, que nous voulions absolument que toutes formes de
violences faites à l'encontre d'enfants innocents ne se reproduisent plus.
Le hic,
c’est que cette hyper protection que nous voulons mettre autour de nos
descendants pose parfois problème quand un prof, un peu trop zélé, décide de
faire intervenir le Service de la jeunesse et de porter des accusations de
maltraitance là où il n’y en a pas. Quant aux histoires de jeunes ados menaçant
de porter plainte contre leur parents pour des violences ‘’domestiques’’, ou
même contre un corps enseignant, ne sont pas rares.
Les plus
malins parmi eux, parce qu’il en faut bien, ont donc assez vite compris comment
se servir des différents outils à disposition dans leur nouvel espace de
liberté. Ce qui fait que d’un côté vous avez des adultes effrayés, par les
dangers du monde qu’ils ont eus mêmes créé, voulant à tout prix préserver
l’innocence de leurs bambins, et de l’autre des gamins, des jeunes ados ou ados
tout court, qui se ‘’selfient’’ à tour de doigts dans toutes les positions de
la vie, de la cour d’école à la salle de bain, en passant par la chambre pour
immortaliser la fin du coït. Le tout étant bien sûr offert à Facebook.
Voyant
cela, nous voulons à notre tour les protéger des possibles prédateurs sexuels
qui hantent la toile et du coup les grandes filles commencent à mettre leur
virginité aux enchères.
D’accord,
cela se passe en Allemagne, un pays qui autorise aussi la zoophilie.
Presque
toutes les civilisations anciennes et antiques ont, à un moment donné, fermé
les yeux sur les pratiques sexuelles entre adultes et enfants, hétéros ou
homosexuelles. Avant de disparaître.
En ce qui nous concerne, selon une des pages
consacrées à la pédophilie sur wikipédia, jusqu’à la fin des années 1960-1980,
la pédophilie était défendue, voire parfois valorisée, par des politiciens et
hommes publics de gauche ou d’extrême gauche ainsi que par des associations
homosexuelles comme le FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire) ou
l’International Lesbian and Gay Association.
Il faut
attendre 1990 pour que les choses bougent vraiment et que l’on prenne
officiellement conscience que nos enfants sont à protéger et que la réprobation
de la pédophilie devienne unanime.
La chasse
aux monstres est ouverte. Nous surveillons les rôdeurs et nous traquons jusque
sur le net ces dangereux personnages alors qu’une bonne majorité des agressions
commises le sont par des personnes proches, faisant partie de l’entourage de la
victime et ayant un rapport d’autorité/ confiance avec les enfants/ados
(église, clubs de sport, école…). Le grand méchant loup ne rôde pas forcément
dans la forêt, il attend sagement à la ‘’maison’’ que sa proie vienne à lui.
Le grand
méchant loup qui bouffa la grand-mère ; la louve qui ne peut être méchante
puisqu’elle nourrit les fondateurs de Rome. Ce sont les histoires que l’on
raconte aux enfants.
Du coup, la
chasse aux pédophiles, se conjugue au masculin uniquement et peine très
fortement à changer de ‘’genre’’. Ce que pourrait confirmer un article lu sur
le site de Marie Claire qui titre :
« Comment une femme peut-elle être
pédophile ? »
Pour un
mec, on ne se pose pas la question, cela doit être inscrit dans ses gènes, par
contre pour une femme, ce n’est pas ‘’normal’’.
Je vous
emmène en avril 2013. La France
se remet doucement de l’officialisation du mariage homosexuel et des manifs qui
ont accompagné les débats politiques, quand survient cette petite info, entendue
sur M6, le 26 du
même mois :
« Une
enseignante suspendue. »
« Une prof d’Anglais du collège Louise Michel
de Lilles Sud entretenait des relations sexuelles avec une jeune élève de 14
ans.
La relation était, selon l’enseignante,
amoureuse, consentie et durable. La liaison durait depuis deux ans.
L’enseignante a 20 ans de plus que la jeune fille. »
Cette
affaire, que tout le monde souhaite oublier, a été enquêtée et jugée en 6 mois.
Six mois parce que la séance qui avait été agendée en juin fut repoussée en
septembre.
L’avocate
de l’enseignante, qui demanda le huis clos lors du procès, déclara à la
presse :
« Ce n’est pas de la pédophilie, c’est une
histoire d’amour interdite. »
Le verdict
final, fut rendu le 7 octobre 2013, par le tribunal correctionnel de Lille et a
condamné l’enseignante, « soupçonnée
d’avoir eu une liaison avec une de ses élèves », alors qu’elle n’a
jamais nié les faits, à une peine de 18 mois d’emprisonnement avec sursis.
Il a aussi
été prononcé à l’encontre de l’enseignante une inscription au FIJAIS (Fichier
judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles).
Dans son
verdict, le tribunal n’a pas suivi la requête du parquet de Lille qui ne
réclamait qu’une peine de 8 mois avec sursis mais avec une mise à
l’épreuve qui imposait : « Une
obligation de soins, l’interdiction pour le professeur de contacter
l’adolescente ou de se rendre chez elle, d’exercer toute profession en lien
avec des mineurs et de communiquer avec la presse. »
La prof
d’anglais n’aura pas besoin de soins et pourra reprendre son job d’enseignante.
Ailleurs, il va de soi.
Si parler
d’actes pédophiles pour les victimes est extrêmement difficile et demande
énormément de courage et de soutien, dénoncer la pédophilie féminine c’est
parler du tabou, du tabou. D’ailleurs, la fiction érotisée et romancée de cette
"passion interdite" a fait couler plus d’encre que l’affaire en elle-même. Est-ce
que le côté pervers de notre esprit qui accepte mieux la pédophilie lesbienne
que gay ?Franchement,
je n’en ai aucune idée. Mais il y a fort à parier que si les acteurs de cette
affaire avaient été UN prof masculin, vingt ans plus âgé que son élève petit
garçon, la vindicte populaire eut été sans pitié et à aucun moment l’avocat de
l’enseignant n’aurait pu avancer l’idée d’un « amour interdit ».
Pour cet
article, j’ai lancé une recherche via Google, of course, avec ces trois mots :
« Prof » d’ «anglais » « suspendue ». Eh bien Google m’a
proposé un nombre interminable d’articles sur le cas d’une prof suspendue, du
côté de Rouen en mars 2013, pour avoir demandé à ses élèves une minute de
silence en mémoire de Mohamed Merah. J’ai abandonné la lecture à la seizième
page, et ce n’est qu’après avoir fouiller dans mes notes dispersées aux quatre
coins de mon apparte que j’ai pu retrouvé les bons articles. Suffisait juste de
préciser que cela se passait à Lille et d’accepter qu’une prof d’anglais, qui
fait le deuil d’un pseudo terroriste, est plus grave que le fait qu’une de ses ‘’collègues’’
abuse d’une mineure.
Pourtant
les cas de pédophilie féminine existent. En Angleterre les plaintes pour
agression sexuelle féminine ont augmenté de 132% et, selon une criminologue de
l’Université de Montréal, les femmes constituent 5% de la population des
délinquants sexuels.
Marie Claire par le biais d’un dossier, qui pourrait tout aussi
bien convenir, à quelques détails près, au développement de la pédophilie masculine,
tente de répondre à sa question qui est de savoir « Comment une femme peut-elle être pédophile ?» Cela
suffira-t-il pour convaincre Jocaste*
de ne pas rester à l’écart des cabinets des psys, à demander de l’aide si le
besoin s’en faisait ressentir ?
La réponse
viendra avec le temps, comme d’hab’.
En
attendant, de qui devons-nous protéger nos enfants ? Du grand méchant
loup, de l’Aigle noir, du bison de la louve ou de la couguar ? Devons-nous
nous méfier de celles et ceux à qui nous confions nos enfants ?
Sans virer
parano, je dirais que oui, parce que le sordide se cache souvent là où on l’attend
le moins.
Un ‘’Oui’’
qui veut dire que nous devons être attentif envers nos enfants, suivre leur
développement extra scolaire de près sans pour autant nous immiscer totalement
dans leurs ‘’hobbies’’ et ne pas laisser les "Simpsons" se charger de leur éducation; ne pas leur dire qu’ils sont en sécurité mais le leur
faire ressentir et quand un enfant se tait ou élude les réponses, ne pas croire
que tout va bien.
Nemo.
*: Jocaste
est la femme qui tomba amoureuse de son fils Œdipe.
http://www.marieclaire.fr/,femmes-pedophiles,20258,408762.asp
http://wwwlefigaro.fr/actualite-france/2013/09/23/01016-20130923ARTFIG00308-a-lille-une-enseignante-accusee-d-avoir-eu-une-liaison-avec-une-eleve-devant-les-juges.php
http://www.nord-pas-de-calais.france3.fr/2013/09/24/enseignante-soupconnee-d-atteintes-sexuelles-8-mois-de-prison-avec-sursis-requis-324383.html
http://tempsreel.nouvelobs.com/justice/20131007.OBS0053/lille-prison-avec-sursis-pour-la-prof-soupconnee-d-atteinte-sexuelle.html