lundi 2 juin 2014

Ne touchez plus nos enfants!

Cela doit faire 20-25 ans que nous vouons enfin une attention toute particulière au bon développement de nos enfants ; cela doit faire un peu plus de deux décennies que nos futurs héritiers peuvent enfin commencer à profiter des ‘’conforts’’ de la vie que se réservaient jusque là les adultes.
Nous voulons abolir le travail des enfants, l’esclavage des enfants et le trafic des enfants à des fins sexuelles. Le tourisme sexuel, qui envoyait en Extrême-Orient les grands moralisateurs civilisés quêter la ‘’chaire fraîche’’, semble aussi régresser.
Il est facilement compréhensible qu’à l’heure du tout médiatisable, quand certain adulte raconte leur calvaire enduré durant leur enfance, et que leur cas était loin d’être le seul, que nous voulions absolument que toutes formes de violences faites à l'encontre d'enfants innocents ne se reproduisent plus.

Le hic, c’est que cette hyper protection que nous voulons mettre autour de nos descendants pose parfois problème quand un prof, un peu trop zélé, décide de faire intervenir le Service de la jeunesse et de porter des accusations de maltraitance là où il n’y en a pas. Quant aux histoires de jeunes ados menaçant de porter plainte contre leur parents pour des violences ‘’domestiques’’, ou même contre un corps enseignant, ne sont pas rares.
Les plus malins parmi eux, parce qu’il en faut bien, ont donc assez vite compris comment se servir des différents outils à disposition dans leur nouvel espace de liberté. Ce qui fait que d’un côté vous avez des adultes effrayés, par les dangers du monde qu’ils ont eus mêmes créé, voulant à tout prix préserver l’innocence de leurs bambins, et de l’autre des gamins, des jeunes ados ou ados tout court, qui se ‘’selfient’’ à tour de doigts dans toutes les positions de la vie, de la cour d’école à la salle de bain, en passant par la chambre pour immortaliser la fin du coït. Le tout étant bien sûr offert à Facebook.
Voyant cela, nous voulons à notre tour les protéger des possibles prédateurs sexuels qui hantent la toile et du coup les grandes filles commencent à mettre leur virginité aux enchères.
D’accord, cela se passe en Allemagne, un pays qui autorise aussi la zoophilie.

Presque toutes les civilisations anciennes et antiques ont, à un moment donné, fermé les yeux sur les pratiques sexuelles entre adultes et enfants, hétéros ou homosexuelles. Avant de disparaître.
En ce qui nous concerne, selon une des pages consacrées à la pédophilie sur wikipédia, jusqu’à la fin des années 1960-1980, la pédophilie était défendue, voire parfois valorisée, par des politiciens et hommes publics de gauche ou d’extrême gauche ainsi que par des associations homosexuelles comme le FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire) ou l’International Lesbian and Gay Association.
Il faut attendre 1990 pour que les choses bougent vraiment et que l’on prenne officiellement conscience que nos enfants sont à protéger et que la réprobation de la pédophilie devienne unanime.

La chasse aux monstres est ouverte. Nous surveillons les rôdeurs et nous traquons jusque sur le net ces dangereux personnages alors qu’une bonne majorité des agressions commises le sont par des personnes proches, faisant partie de l’entourage de la victime et ayant un rapport d’autorité/ confiance avec les enfants/ados (église, clubs de sport, école…). Le grand méchant loup ne rôde pas forcément dans la forêt, il attend sagement à la ‘’maison’’ que sa proie vienne à lui.
Le grand méchant loup qui bouffa la grand-mère ; la louve qui ne peut être méchante puisqu’elle nourrit les fondateurs de Rome. Ce sont les histoires que l’on raconte aux enfants.
Du coup, la chasse aux pédophiles, se conjugue au masculin uniquement et peine très fortement à changer de ‘’genre’’. Ce que pourrait confirmer un article lu sur le site de Marie Claire qui titre :
« Comment une femme peut-elle être pédophile ? »
Pour un mec, on ne se pose pas la question, cela doit être inscrit dans ses gènes, par contre pour une femme, ce n’est pas ‘’normal’’.

Je vous emmène en avril 2013. La France se remet doucement de l’officialisation du mariage homosexuel et des manifs qui ont accompagné les débats politiques, quand survient cette petite info, entendue sur M6, le 26 du même mois :
« Une enseignante suspendue. »
« Une prof d’Anglais du collège Louise Michel de Lilles Sud entretenait des relations sexuelles avec une jeune élève de 14 ans.
La relation était, selon l’enseignante, amoureuse, consentie et durable. La liaison durait depuis deux ans. L’enseignante a 20 ans de plus que la jeune fille. »

Cette affaire, que tout le monde souhaite oublier, a été enquêtée et jugée en 6 mois. Six mois parce que la séance qui avait été agendée en juin fut repoussée en septembre.
L’avocate de l’enseignante, qui demanda le huis clos lors du procès, déclara à la presse :
« Ce n’est pas de la pédophilie, c’est une histoire d’amour interdite. »
Le verdict final, fut rendu le 7 octobre 2013, par le tribunal correctionnel de Lille et a condamné l’enseignante, « soupçonnée d’avoir eu une liaison avec une de ses élèves », alors qu’elle n’a jamais nié les faits, à une peine de 18 mois d’emprisonnement avec sursis.
Il a aussi été prononcé à l’encontre de l’enseignante une inscription au FIJAIS (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles).
Dans son verdict, le tribunal n’a pas suivi la requête du parquet de Lille qui ne réclamait qu’une peine de 8 mois avec sursis mais avec une  mise à l’épreuve qui imposait : « Une obligation de soins, l’interdiction pour le professeur de contacter l’adolescente ou de se rendre chez elle, d’exercer toute profession en lien avec des mineurs et de communiquer avec la presse. »
La prof d’anglais n’aura pas besoin de soins et pourra reprendre son job d’enseignante. Ailleurs, il va de soi.

Si parler d’actes pédophiles pour les victimes est extrêmement difficile et demande énormément de courage et de soutien, dénoncer la pédophilie féminine c’est parler du tabou, du tabou. D’ailleurs, la fiction érotisée et romancée de cette "passion interdite" a fait couler plus d’encre que l’affaire en elle-même. Est-ce que le côté pervers de notre esprit qui accepte mieux la pédophilie lesbienne que gay ?Franchement, je n’en ai aucune idée. Mais il y a fort à parier que si les acteurs de cette affaire avaient été UN prof masculin, vingt ans plus âgé que son élève petit garçon, la vindicte populaire eut été sans pitié et à aucun moment l’avocat de l’enseignant n’aurait pu avancer l’idée d’un « amour interdit ».

Pour cet article, j’ai lancé une recherche via Google, of course, avec ces trois mots : « Prof » d’ «anglais » « suspendue ». Eh bien Google m’a proposé un nombre interminable d’articles sur le cas d’une prof suspendue, du côté de Rouen en mars 2013, pour avoir demandé à ses élèves une minute de silence en mémoire de Mohamed Merah. J’ai abandonné la lecture à la seizième page, et ce n’est qu’après avoir fouiller dans mes notes dispersées aux quatre coins de mon apparte que j’ai pu retrouvé les bons articles. Suffisait juste de préciser que cela se passait à Lille et d’accepter qu’une prof d’anglais, qui fait le deuil d’un pseudo terroriste, est plus grave que le fait qu’une de ses ‘’collègues’’ abuse d’une mineure.
Pourtant les cas de pédophilie féminine existent. En Angleterre les plaintes pour agression sexuelle féminine ont augmenté de 132% et, selon une criminologue de l’Université de Montréal, les femmes constituent 5% de la population des délinquants sexuels.

Marie Claire par le biais d’un dossier, qui pourrait tout aussi bien convenir, à quelques détails près, au développement de la pédophilie masculine, tente de répondre à sa question qui est de savoir « Comment une femme peut-elle être pédophile ?» Cela suffira-t-il pour convaincre Jocaste* de ne pas rester à l’écart des cabinets des psys, à demander de l’aide si le besoin s’en faisait ressentir ?
La réponse viendra avec le temps, comme d’hab’.

En attendant, de qui devons-nous protéger nos enfants ? Du grand méchant loup, de l’Aigle noir, du bison de la louve ou de la couguar ? Devons-nous nous méfier de celles et ceux à qui nous confions nos enfants ?
Sans virer parano, je dirais que oui, parce que le sordide se cache souvent là où on l’attend le moins.
Un ‘’Oui’’ qui veut dire que nous devons être attentif envers nos enfants, suivre leur développement extra scolaire de près sans pour autant nous immiscer totalement dans leurs ‘’hobbies’’ et ne pas laisser les "Simpsons" se charger de leur éducation; ne pas leur dire qu’ils sont en sécurité mais le leur faire ressentir et quand un enfant se tait ou élude les réponses, ne pas croire que tout va bien.

Nemo.

*: Jocaste est la femme qui tomba amoureuse de son fils Œdipe.
http://www.marieclaire.fr/,femmes-pedophiles,20258,408762.asp
http://wwwlefigaro.fr/actualite-france/2013/09/23/01016-20130923ARTFIG00308-a-lille-une-enseignante-accusee-d-avoir-eu-une-liaison-avec-une-eleve-devant-les-juges.php
http://www.nord-pas-de-calais.france3.fr/2013/09/24/enseignante-soupconnee-d-atteintes-sexuelles-8-mois-de-prison-avec-sursis-requis-324383.html
http://tempsreel.nouvelobs.com/justice/20131007.OBS0053/lille-prison-avec-sursis-pour-la-prof-soupconnee-d-atteinte-sexuelle.html

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