mercredi 29 mai 2013

Les meilleurs

Après avoir envoyé des enfants cueillir des fèves de cacao… Non… Disons plutôt : Après avoir fermé les yeux quand les gamins grimpent aux arbres en croyant que ce sont les morpions du gaillards qui tient le bâton en bas ( en Suisse seulement 0,6% des produits chocolatés sont garantis ‘’Fair Trade’’) : Nestlé est leader mondial dans la vente de chocolat ; après avoir gentiment laissé travailler de pauvres gens, pour 2 francs 6 sous la journée, dans les cultures de café : Nestlé est leader mondial dans la vente de café ; après avoir monnayé des guérillas à la con pour que les mines de diams reste sous certains protectorats, ou cautionné des mines d’or qui s’effondrent au Darfour, la vente de montres suisses de haut de gamme est un des secteurs de l’économie nationale qui se porte le mieux, avec les pharmas, bien entendu, qui elles empoisonnent des populations entières pour tester leurs nouveaux produits et ne font pas grand-chose pour vraiment nous soigner. Mais nous n’en savons rien et tout ceci n’est que médisance spéculative…
En Suisse, on importe même des sociétés qui maltraitent leurs employé-e-s sur d’autres continents. Du moment que cela génère une renommée internationale, on regarde ailleurs…
A part piquer des ressources naturelles au reste du monde pour les transformer en d’autres produits qui seront revendus des prix de dingues, la Suisse ne produit pas grand-chose à part du lait de vache, des fromages, de la fondue, des röstis, des assiettes montagnardes, des coucous et des vins AOC déclassés.

Alors y-a-t-il une production qui peut se vanter d’être reconnue et exportable dans l’Europe tout en étant à 200% made in Switzerland ?
(J’ai lu un vieil article de l’an passé daté de août 2012. Ca peut paraître périmé, mais grâce à la cryogénisation c’est encore d’actualité.) Ce même procédé a permis à « Nelgor », « Sascha », « Red-Boy » ou encore « Rudolf », d’être connus, et appréciés, en Pologne, en Autriche, en Roumanie, en Turquie, dans l’ensemble de l’Europe de l’Est et en Amérique latine.
Leur qualité ? Leur « potentiel à produire des filles robustes et fonctionnelles et remplissant parfaitement la double aptitude ».

Pour éviter toutes querelles avec les Femen et de les voir débouler dans ma rue, il me semble utile de préciser deux choses. La première étant de spécifier la « double aptitude », soit : Lait et viande ; la seconde : on parle de sperme de taureau. Une semence qui : s’arrache, selon le quotidien de l’époque.
Alors le taureau de race brune produit un sperme de qualité supérieur. Voilà une info qui va changer ma vie…
On a même eu droit, dans l’article, à une photo d’un bon mâle massif au travail sur un truc qui pourrait ressembler à un engin de gym : le cheval d’arçon. En un plus gros, vu la taille du bestiau.
La séance se passait à Müllingen, dans le centre de récupération de Swissgenetics, qui serait propriétaire de 592 mâles.
Il paraît que les taureaux s’acquittent volontiers de leur tâche et que leur travail a lieu deux fois par semaine. Le guide du moment précise aussi que :
« S’il a été excité à la vue de congénère en action avant de monter le leurre, le taureau produit du meilleur sperme ».

Y a pas grande différence avec nous autres finalement. Un grand pervers qui défonce sa pépée intégralement siliconée et surgonflée devant la fenêtre, en matant je ne sais qui, ou quoi, dans la chambre d’en-face et qui se fait tirer le portrait en pleine action.
Les photos finissent sur les pages Facebull avec les petits commentaires adéquats :
« Yo la génisse ! Vois comment Nelgor va te défoncer… »
J’exagère un peu. D’autant plus qu’à Swissgenetics on aime ses bêtes : Les taureaux qui souffriraient de rhumatismes ont même droit à des séances de solarium.

La Suisse produit également d’arrogants personnages.
A EconomieSuisse on aime ses taureaux aussi. Sauf que ceux-ci sont importés d’Autriche, d’Allemagne, des pays Anglo-Saxons. Ils sont accueillis par les membres du SwissDerder Club qui se chargent, contre une modique somme de 3'000 francs, de tester la qualité de leur semence. Ensuite ils sont installés dans les plus belles étables de la région, profitent des meilleurs pâturages et l’on prodigue les meilleurs soins à leurs petits veaux.

Une fois à leurs aises, c’est ActionnaireSuisse qui se charge de les chouchouter.
Prenons bêtement les deux plus grosses SwissBank, UBS et Crédit Suisse. Elles ont mis je ne sais combien de leurs employés au chômage, elles ont balancé grand nombre de leurs collaborateurs au gouvernement US pour sauver leurs misérables fesses, elles coûtent des millions à la SwissPopul et elles ont enchaîné les scandales financiers.
Il n’empêche que leurs actionnaires respectifs ont accepté, à une majorité soviétique (pour reprendre l’expression d’un journaliste), de re-donner des salaires mirobolants à leur président…
C’en est à se demander si Alzheimer ne serait pas une maladie psychosomatique qui servirait à justifier notre profonde couardise.

Après les banquiers, il y a les assureurs maladie qui nous tondent sur la place publique. Exemple parmi tant d’autres :
Malgré les scandales des sites privés de calcul des primes d’assurance maladie (tri des risques, commissions versées par les assurances pour être davantage mise en valeur, piratage du site de la Confédération priminfo.ch), le Conseil national et ses élus ne veulent pas rendre le comparateur de la Confédération plus attractif.
« Ce n’est pas à l’Etat de créer un site très coûteux avec l’argent du contribuable », dixit Isabelle Moret, conseillère nationale PLR.
La droite refuse une opportunité de faire baisser les frais de courtage que les assureurs répercutent dans leurs primes en maintenant un marché de plusieurs millions entre les mains du privé.
A l’UDC (Guy Parmelin) on va même plus loin en parlant de « responsabilité individuelle » dans l’utilisation d’un site comme comparis.ch (sic). « Chacun peut donc déjà se faire un avis. Et si un calculateur ne donne pas satisfaction, les citoyens ne l’utiliseront plus.»
Aujourd’hui, au nom de la concurrence commerciale invoquée par les sites privés, le calculateur fédéral ne permet notamment pas d’obtenir en un seul clic une offre directe. L’internaute est redirigé vers le site de l’assurance souhaitée et doit à nouveau remplir un formulaire de demande d’offre, une tâche fastidieuse. Vive le lobby des assurances-maladie.

Autre cas.
Peut-être pour paraître moins méchants vis-à-vis de l’électorat qu’ils ne le sont vraiment, les sénateurs acceptent enfin de rembourser les primes.
Virage à 180 degrés donc. La Commission de la santé (CSSS) du Conseil des Etats a dit oui, le jeudi 2 mai 2013, à un remboursement des primes payées en trop depuis 1996. Un différentiel de plus de 2 milliards, perçus notamment dans les cantons de Vaud et Genève. Une demi réjouissance vu que le montant ristourné sera de 800 millions de francs au lieu des 1,7 milliards demandés.
Faut pas exagérer non plus parce que, de toute façon, le fric encaissé en trop a déjà été dépensé.
Un indice qui va dans ce sens:
Les assureurs émettent un bémol : « Il faut trouver une solution politique, mais l’idée d’utiliser les réserves des assurances-maladie paraît problématique. Cela engendrerait un mouvement de compensation les années suivantes, prévient Anne Durrer, porte-parole de SantéSuisse. Nous préférons la solution du Conseil fédéral de passer par la taxe CO2. »
Le remboursement de l’argent encaissé en trop engendrerait une hausse des primes les années suivantes !?! Si c’est pas du foutage de gueule en direct live, moi je suis professeur de tango !
Donc, pour ne pas rendre l’argent aux contribuables les assureurs-maladie demande à la Confédération de ristourner pour eux. Maintenant comment fera un assuré, qui a été blousé par son assurance-maladie, pour être remboursé s'il est un écolo confirmé qui se déplace à vélo et bosse dans une petite entreprise établie dans son quartier? Ou alors j’ai rien compris.
(Il paraît que les entreprises qui utilisent beaucoup d'énergie ont la possibilité de se faire exempter de la taxe CO2, pour une durée limitée.)
Et si j’essayais de payer ma franchise ou la quote-part de 10% sur mes frais médicaux en rajoutant 20 centimes de plus par litre d’essence que je mets dans mon véhicule… ?

Autre embrouille, mais carnée.
Vous souvenez-vous du tollé général qu’a engendré la découverte de viande de cheval dans les lasagnes ?
Tout le monde est monté au créneau pour demandé la traçabilité des produits parce que blablabla…
Eh bien la Commission de la santé du conseil des Etats s’est prononcée contre une mention obligatoire de la provenance des ingrédients sur les étiquettes des denrées alimentaires.
Le consommateur suisse ne devrait pas savoir de si tôt ce que contiennent exactement ses lasagnes préfabriquées.
Pourtant, à l’époque des faits, certain gros distributeur, dont Nestlé, nous avait fait la leçon en prétendant pouvoir donner la provenance exacte de la viande et le prénom de chaque animal abattu.
Je vous ai dit que j’étais prof de Flamenco aussi… ?
Petit détail anodin :
En Suisse Romande, l’appellation ‘’viande de bœuf’’ ne renvoie pas à l’animal en question, mais englobe toutes les espèces de bovidés. La ‘’viande de bœuf’’ correspond donc à de la viande bovine (bœuf, vache, génisse…).
Comme finalement le consommateur est un con avertit qui paie pour deux, il n’est pas impossible qu’un bon morceau de viande de ‘’bœuf’’, qui peut être vendu jusqu’à 90 balles le kilo, ne soit qu’en fait la même pièce de viande prélevée sur une vache qui se vend, au poids mort, à 5,40 francs le kilo…
C’est et cela restera incontrôlable.
Mais comme ils le disent si bien à droite, toutes les relations entre êtres humains sont, en Suisse, basées sur la confiance et il ne serait pas dans l’intérêt d’un quelconque commerçant d’induire sa clientèle en erreur.
Me voilà rassuré, je fais partie des meilleurs… moutons.

NEMonito, Ooolé!

lundi 27 mai 2013

Tous pourris

Ce n’est une révélation pour personne…
Le monde est plein de salopards, de tyrans, de dictateurs, de types pourris par la thune, le pouvoir et le sexe, ou les trois en même temps. Des gaillards qui, à force de trop s’exposer au pouvoir, ont fini par péter toutes les conduites, de couper la lumière à tous les étages.
C’est moche, mais il en faut. Malheureusement.

Le continent Africain possède tout plein de ces braves présidents à vie qui pratiquent la démocratie à la mitrailleuse lourde et le contrôle démographique à coups de machette sauvage. En Asie on trouve aussi des frustrés du pouvoir qui se branlent sur l’atlas du monde ‘’occidental’’ en fantasmant sur les ogives nucléaires que véhiculeraient ses minis spermatos.
Heureusement pour notre bien-être, tout cela se passe au-delà des frontières extensibles d’une Europe agonisante ; heureusement pour notre confort, tout cela se produit dans des contrées éloignées qui n’ont pas encore reçu la sainte bénédiction du consumérisme de notre si moderne civilisation.
Foutaise que tout ceci !

En Valais des élus peuvent dérober des objets à l’étranger sans que cela nuise à leur mandat politique ; des agents de police peuvent être soupçonnés d’actes pédophiles sans que cela nuise à leur carrière. Du moins jusqu’à ce que l’affaire finisse dans les journaux.
En Suisse, comme ailleurs finalement, beaucoup de choses se règlent en interne, à huis clos.
Dans le micro-univers d’un folklore communal, le directeur d’une institution intercommunale sera renvoyé par le président du conseil d’administration de la dite institution, pour avoir porté à sa connaissance l’existence d’une caisse noire, de mobbing et autres petits avantages.
Vevey n’aime pas qu’on dévoile ses petites combines, les socialistes non plus…
N’importe quel citoyen lambda se serait retrouvé au trou, sans possibilité de reporter son procès, pour des frasques berlusconiennes. Il y a ceux qui peuvent payer pour éviter un procès. Mais de temps à autre une tête connue et reconnue tombe, sacrifiée à la vindicte de la foule. L’homme ne plaisait plus, peut-être ; représentait une menace pour ses pairs, sans doute…
Connaîtrons-nous un jour le fin mot de toutes ces histoires qui ont défrayé les chroniques ? Jamais.

Tous les président du monde, qu’ils soient dans un monde libre ou opprimé, qu’ils soient rouges, noirs, blancs, jaunes ou bleus, qu’ils siègent à n’importe quel conseil d’administration de sociétés multinationales, nationales ou régionales ou encore gère un simple club de foot, TOUS ont un point en commun. Ils ne démissionnent pas ! A l’exception de ceux pour qui l’acte de démission est convenu à l’engagement et accompagné d’un joli petit pactole.
Il y a quand même une différence notable : les membres d’Atac courent moins de risques en Suisse que les syndicalistes en Amériques du Sud ou en Indonésie ; les manifestants suisses ne risquent pas trop de se prendre des lacrymos dans la gueule parce qu’ils ont fait un sit-in autour d’une grillade ; l’écolo européen n’est pas encore taxé de terroriste et les fans du FC Sion peuvent réclamer la tête du président de leur club sans risque de se prendre un obus de mortier dans la tronche sur le chemin du retour.
C’est vrai qu’en Suisse tout est plus soft. Mais il n’empêche que chaque président helvétique se conduit comme la première m…. en chef d’une république bananière dès qu’on lui demande d’abandonner ses fonctions.

Prenons bêtement le FC Sion et son indétrônable président, monsieur Christian Constantin.
Je ne vais pas refaire l’historique des victoires et des déboires du club sédunois. Le Valais a une bonne équipe qui fait la fierté de tout le canton. Mais depuis quelques temps déjà, c’est une lente descente aux enfers qui s’est initiée. Contre-performance en super-league Suisse de foot, évincement de la Coupe Suisse (à laquelle les valaisans s’étaient habitués), multiplications des renvois d’entraîneurs, remplacements de joueurs titulaires par des ‘’moins de 21’’ (huit remplacements d’un coup), 13 buts encaissés en trois matches, un joueur qui veut en découdre avec son président en fin de rencontre, d’autres joueurs qui en viennent presque aux mains à la fin d’un autre match… Et les supporters qui pleurent devant la déchéance de leurs héros.

Le Président s’en émeut-il ? Que nenni. Son problème « est de réfléchir à ce que nous pouvons faire pour réagir avant la rencontre avec Thoune durant laquelle la cinquième place et une qualification européenne est en jeu ».
Après avoir viré je ne sais plus combien d’entraîneurs comme de vulgaires catins qui ne lui auraient pas donné son moment de jouissance compulsive, il répond, à ceux qui réclament son départ, qu’ils se fout de la clameur populaire qui gonfle dans le stade.
« Gueuler sur moi améliore-t-il les choses ? » bien sur que non.
IL est la locomotive du club ; IL est skyguide dans la tour de contrôle ; « Le FC Sion est une S.A. qui m’appartient. Si je dis ‘’Allez chier !’’ soyons clairs, on fait une croix sur le club. On renonce et on redescend en 1ère ligue ». Parole de Constantin.
C’est clair. Monsieur Constantin est le mec le plus burné du canton. Il est l’Alpha et l’Omega sédunois qui se branle sur les lambdas. Il est celui « qui voit et comprend les défauts des gens » mais ne « voit pas en quoi les joueurs pourraient être brisés ». Il est celui qui, à force de vouloir instaurer le christianisme dans le monde du foot helvétique, expédie ses joueurs chez l’exorciste. Il est celui qui signe les contrats des « judas » qui courent après le ballon. Il n’y a que LUI qui puisse être interviewé, qui puisse s’exprimer sur les remous qui ballottent le FC Sion. Mais surtout il ne croît pas que le club puisse se passer de lui.

Avant la rencontre fatidique avec Thoune, chaque joueur aurait eu droit à son entrevue personnalisée avec Le Président. Histoire de rappeler qu’il n’y a pas de place pour le Bounty sur le Rhône, de remettre les choses à plat et de bien faire comprendre que « qui paie, commande ». Peut-être. C’est plus crédible qu’un ‘’Free-hog’’ ou un gros poutou, en tout cas.
Les joueurs sont donc redescendus dans l’arène, comme ils l’ont toujours fait match après matches ; ils sont retournés sur la pelouse pour affronter Thoune, les caméras, le regard des spectateurs, leurs supporters et tout ce qui va avec. Sion a perdu. Un tout petit but à rien. C’est déjà mieux. Deux trois joueurs ont été autorisés à s’exprimer devant les journalistes tandis que le président a suivi la rencontre sur son écran TV : Il ne voulait « pas mettre de l’huile sur le feu », qu’il a dit. Entre autres. La sagesse même du puissant, de tous les présidents et les généraux qui peuvent rester en retrait, ne pas exposer leur précieuse intégrité à des risques inutiles.

Quelques jours auparavant, le démiurge sédunois répondait au journaliste du Le Matin, un truc qui était plutôt dans l’ordre du reproche:
« La chance du joueur, c’est que tu peux te cacher… ».

Le FC Sion a un gros problème, c’est clair. Un problème qui se la pète grave et qui a son gros cul bouffi d’orgueil coincé dans le fauteuil du président du FC Sion… S.A.

Jeff.

samedi 25 mai 2013

Le noyau de notre agonie.

De toute l’histoire de l’Humanité aucun Roi, Empereur, Président, ou n’importe quel autre chef d’Etat n’a fait autant de victimes innocentes en aussi peu de temps que le président des Etats-Unis d’Amérique lorsqu’il ordonna le largage des deux bombes atomiques sur le Japon.
Et il ne fut jamais envisagé de l’envoyer au TPI pour crime contre l’humanité ! Privilège du vainqueur certainement…
Aux horreurs dont furent témoins les scientifiques expédiés sur places avec quelques journalistes sensés montrer à la face du monde la puissance nouvelle des USA, tout en minimisant les effets ‘’secondaires’’ de l’utilisation de l’atome à des fins militaires, succédèrent les mensonges, les morts douloureuses et silencieuses, le traumatisme de toute une nation.

Une dizaine d’années plus tard, dans les premiers jours de novembre 1955, l’exposition ‘’Atome pour la Paix’’ s’installe au parc Hibiya à Tokyo. L’ambassadeur américain au Japon, John M. Allison, transmettra ce message du président Eisenhower au peuple japonais : « Cette exposition est le symbole de la volonté de nos deux pays de consacrer l’immense pouvoir de l’atome à la paix. »
Matsutarô Shoriki, président du comité japonais de l’énergie atomique, inaugurera l’exposition qui marquera l’histoire du nucléaire au Japon.
Il faudra quand même encore une bonne décennie avant que se pose la première pierre d’un édifice nucléaire sur le sol nippon. Ce fut à Tsuruga en 1966. Depuis, et jusqu’en 2009, il se construira 18 centrales nucléaires et 54 réacteurs seront mis en service.
57 ans après l’expo sur l’énergie atomique, Monsieur Eisaku SATO ex-Prefet de Fukushima dira, en mesurant l’ampleur du désastre et face à la menace qui planera sur les futures générations japonaises :
« Avec la construction d’une centrale nucléaire, c’est le grand luxe le temps d’une génération. Juste une génération. La population augmente, on construit de nouvelles routes partout, c’est l’opulence pendant trente ans. Mais après ça, ce qui reste ce sont des tonnes de déchets radioactifs. Et il n’y a pas d’endroits où se débarrasser du combustible usager au Japon. Alors oui, si vous pensez seulement à votre génération, construisez des centrales. »

Le 8 décembre 1953, devant les membres de l’ONU, le président Eisenhower tint ces propos:
« C’est avec enthousiasme et fierté que les Etats-Unis participeraient, aux côtés des autres parties impliquées, au développement de projets en faveur d’une utilisation pacifique de l’énergie atomique.
Face au sombre passé de la bombe atomique, les Etats-Unis veulent opposer plus que la force.
Ils souhaitent également susciter le désir et l’espoir de paix.»
Selon Richard Rhodes, historien au pays de l’Oncle Sam.
« Le président Eisenhower, en entrant en fonction fin 1953, savait que l’Union Soviétique était entrain de développer l’énergie nucléaire civile, commerciale, et essayait de vendre des réacteurs en Europe. Les milieux d’affaires américains ne voulaient pas que les soviétiques prennent l’avantage sur cette opportunité potentiellement très lucrative de vendre des centrales nucléaires. »
L’éternel conflit Est-Ouest, cet ennemi rouge et sa propagande communiste, sans parler des intérêts industriels et militaires de l’énergie nucléaire qui étaient en jeu.
Le 25 mars 1957, les Six (France, Allemagne, Italie, Belgique, Luxembourg et les Pays-Bas, les membres de la CECA) signent les traités de Rome instituant la Communauté économique européenne (CEE) ainsi que la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom) qui a pour but de bâtir une industrie commune du nucléaire civil.
Dans les années 1960- 1970, quand les premières centrales sont entrées en service, les compagnies d’électricité ont fait le forcing, avec l’aide des promoteurs immobiliers et des gouvernements pour imposer aux populations la surconsommation électrique, parce qu’une fois mise en route, la centrale ne s’arrête plus de produire… Et cette électricité qui était produite sans discontinuer DEVAIT être vendue ! Aujourd’hui, il y aurait dans le monde plus de 440 réacteurs nucléaires en fonction.

Depuis le début de l’ère nucléaire il n’y aurait eu que trois accidents, un ou deux autres seraient survenus en URSS, mais sans preuve formelle de la part du Kremlin (si j’ai bonne mémoire). Trois accidents que les responsables nucléocrates n’ont pu dissimuler au grand public : Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima. Le premier on n’en parle plus, tout est fait pour oublier le second et minimiser le troisième.
A juste raison, car le nucléaire fait peur dans l’opinion publique. C’est une menace invisible contre laquelle nous ne pouvons nous battre, une fois les nuages radioactifs libérés ; parce qu’une fois lancée, le mécanisme nucléaire est impossible à arrêter.
Une centrale nucléaire peut être démantelée en quoi : 20 ans ? 30 ans ? Si tout se passe bien, mais le plus important est de savoir : A quel prix !?
Ensuite, qu’advient-il des déchets radioactifs ? Seront-ils enterrés loin des yeux pour que nous oubliions qu’ils continueront d’empoisonner leur environnement, l’environnement de nos enfants, et des enfants de nos enfants, pendant des milliers d’années ?

La première mission des nucléocrates est donc de nous rassurer, de nous vendre une sécurité atomique zéro défaut, et de se rassurer eux-mêmes en faisant confiance aux multiples simulations informatisées dans lesquelles ils ont inclus les données nouvelles des récentes catastrophes. Une mise à jour des paramétrages de calculs des risques en somme.
Dans cette mission d’endormissement des populations, chaque accident est un incident classifié selon une échelle de risque, et l’incident ne va jamais au-dessus du premier échelon. Chaque incident est toujours sans gravité et sans rejet de particules radioactives dans l’atmosphère. Ou si c’est le cas, la quantité rejetée mesurée est d’une faiblesse tellement ridicule qu’elle pourrait juste foutre une migraine à quelques moustiques en vadrouille autour de la centrale.
Aujourd’hui, Tchernobyl peut être arpenté lors de visites touristiques guidées, des visites chronométrées bien sûr. Ce serait con et mauvais pour le business que des touristes tombent malade juste au retour de leurs vacances ;
Au Japon, c’est toute une population qui est volontairement exposée aux radiations.

Tepco, l’opérateur de la centrale, a indemnisé les pêcheurs de poissons radioactifs en fonction du poids de la prise. Les poissons sont interdits à la vente quand leur taux de radioactivité dépasse les 80 becquerel. Un an après la catastrophe, un petit bateau de pêche parti en mer à 100 km au nord de Fukushima ramenait encore des cargaisons de poissons affichant un taux de radioactivité de 96 becquerel.
Les poissons furent rejetés à la mer.

 « Un jour, ils ont fait venir Mickey ici pour montrer au reste du Japon que oui, Fukushima allait très bien, qu’on se relevait. Ils faisaient une sorte de campagne médiatique pour la région. J’étais très réticente, mais en tant que puéricultrice j’ai quand même emmené les enfants. Et arrivé sur place j’ai mesuré la radioactivité. Là où je devais les faire asseoir, on était à 10,6 milliSievert. »
Peut-être que pour éviter d’avoir à prendre soin d’enfants malades à cause de la radioactivité dans 20 ans, ce qui pourrait coûter cher à la santé publique, on détruit sciemment leur appareil reproductif…
Fin du témoignage de la puéricultrice résidant à Fukushima, si cela est nécessaire de préciser:
 « (…) Et puis j’ai deux filles de 17 et 24 ans. J’ai dû leur demander de ne pas avoir d’enfants. »
Au Japon, c’est tout un Peuple qui s’est retrouvé confronté à la négligence calculée d’un gouvernement. Shinzo Kimura, spécialiste de la radioactivité :
« (…) Les produits agricoles de Fukushima ne sont pas vendus en dehors de la région. Mais l’accident qui s’y est produit a également pollué toutes les régions voisines, or la production agricole de ces régions ne subit aucune restriction à la vente. Malheureusement, je pense que l’on a très certainement aggravé l’ampleur de la catastrophe en propageant la contamination dans tout l’archipel.
On assiste à la fois à une pollution locale et à sa propagation. Cela signifie qu’il va y avoir des victimes même là où on ne s’y attend pas.»

20 ans après Tchernobyl, un rapport de la Confédération, disponible sur www.news.admin.ch – ‘’20 ans après Tchernobyl…’’, détaille assez bien ce qui s’est passé, ce qui est ‘’retombé’’ en Suisse, en mai 1986. Dans la limite des informations que le grand public est susceptible de recevoir, pas forcément de comprendre mais d’accepter. Un rapport qui ressemble beaucoup à celui qui fut rendu public deux ans après de la catastrophe.
En 1988 il est écrit que « les doses de radiations reçues par l’homme n’ont pas dépassé 2 mSv » ;
20 ans plus tard, on peut lire que la « dose moyenne supplémentaire, attribuable à l’accident de Tchernobyl, reçue par la population suisse s’est élevée à 0,2 mSv. (…) Si l’on sommes les doses supplémentaires reçues par la population suisse depuis 1986 à nos jours, le total atteint 0,5 mSv pour la moyenne nationale et environ 10 fois plus pour les personnes touchées.».
Le rapport n’omet pas de préciser que la dose annuelle que les Suisses encaissent dans leur quotidien sans broncher est de 4 mSv. Pas de quoi fouetter le chat de la moyenne donc…
Mais surtout, ces rapports sont difficilement compréhensibles pour celles et ceux qui pataugent avec les chiffres et se perdent dans les unités de mesures (du nCi/kg avec son équivalent en Bq/kg, du mrem et son mSv, encore du Bq mais par mètre cube ou carré et par litre ou kilo, et du Sievert qui change d’échelle au gré des tableaux, milli-micro-nano).

En contamination externe vous aviez d’un côté (1988) une intensité au sol en uR/h, une mesure de Iode 131 par kilo d’herbe qui s’additionne à une mesure de Césium 137 par kilo de foin ; de l’autre : « la concentration maximale de Césium 137 enregistrée en Suisse dans l’air après l’accident de Tchernobyl s’élevait à 12 Bq par mètre cube ». La mesure fribourgeoise.
« Comme de fortes précipitations ont eu lieu au Tessin, lors du passage du nuage radioactif, c’est dans cette région que la plus grande quantité de radioactivité a été déposée sur le sol et les plantes, à savoir jusqu’à 50'000 Bq/ mètre carré ». Saloperie de pluie !

Le Tessin a morflé. Les régions du Jura et autour du Lac de Constance aussi, mais dans une moindre mesure. Mais rien d’inquiétant parce que « dans le reste de la Suisse les retombées ont été faibles, avec des mesures de quelques milliers de Bq par m2 (mètre carré, pas le métro) de Césium 137, et ont été inférieures à celles des essais nucléaires (bombes atomiques) des années 1950 et 1960 ».
Ca laisse pantois…

Finalement, Tchernobyl : Pas si grave que cela. Et si la population a bien suivi les directives gouvernementales du moment, aucun Suisse n’a dû être incommodé par le nuage radioactif et ses retombées. Recommandation faite aux femmes enceintes, à celles qui allaitaient ainsi qu’aux jeunes enfants de renoncer à la consommation de lait frais et de légumes frais jusqu’à la fin mai 1986 (l’explosion s’est produite le 26 avril 1986) ; « Il a aussi été déconseillé , durant la même période, d’utiliser les eaux de citernes, ainsi que, jusqu’en août 1986, de consommer du lait et du fromage de brebis provenant du Tessin et des vallées du sud des Grisons ».
Au début septembre 1986, les autorités suisses ont émis une interdiction de la pêche dans le lac de Lugano. Ce jusqu’en juillet 1988…
Dans le rapport sur les retombées ukrainiennes 20 ans plus tard on apprend qu’« en accord avec la Communauté européenne, une valeur limite de 370 Bq par kilo pour la somme des deux isotopes de césium a été fixée pour le lait, la crème, les produits laitiers et la nourriture pour enfant, et une limite de 600 Bq par kg a été admise pour les autres aliments ». Faut bien que l’économie agroalimentaire continue de tourner. Et grâce à « des extrapolations, basées sur les valeurs recueillies lors des événements d’Hiroshima et de Nagasaki, soulignent que la Suisse devrait faire face à environ 200 cas de cancers mortels supplémentaires suite à Tchernobyl ».
Comme si l’explosion d’une centrale nucléaire pouvait être comparée à l’explosion d’une bombe « A » en terme de quantité et de durée de radiations émises ; comment des personnes initiées peuvent-elles prendre comme modèle de calcul des relevés japonais vieux de 40 ans et, qui plus est, donnant des informations sur une irradiation à forte dose, de courte durée provenant d’une explosion à basse altitude dans des encastrements naturels géographiques volontairement choisi ?
Petit détail certainement insignifiant, ce rapport titré : 20 ans après Tchernobyl : Les retombées…, auraient été mis en ligne en mai 2011. 25 ans après Tchernobyl, mais surtout 2 mois après Fukushima.
Histoire de rassurer, peut-être.

 Dans les quelques pages sur la catastrophe, éditées en 1988, il y a beaucoup plus de valeurs révélées sur la contamination de l’environnement et de notre faune, apprivoisée ou pas :
La concentration la plus élevée de iode-131 constatée dans du lait de vache a été de 1'850 Bq/kg, ce maximum fut atteint le 10 mai 1986 au Tessin. Une autre mesure de 1'480 Bq/kg est aussi donnée sans en préciser la localisation.
Sans donner de chiffre ni de précision géographique, il est écrit que : « La radioactivité du lait de brebis et de chèvre était plus élevée que celle du lait de vache ».
La concentration la plus élevée de césium-137 et césium-134 dans la viande a atteint un maxima allant de 2'960 Bq/kg à 4'440 Bq/kg.

En 2002, il y avait encore quelques cas particuliers de mesure de césium-137 qui donnaient des valeurs élevées mais il s’agissait de viande de gibier, de sanglier plus précisément. Mais aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre et nous sommes revenus à des valeurs qui étaient mesurables avant l’accident de Tchernobyl. Nous voilà rassurés…
Le 10 mars 2013, le Matin Dimanche avait un petit article dédié à la chasse. Son titre :
Des sangliers radioactifs ont été repérés à la frontière.
Des analyses pratiquées sur les cadavres de 27 sangliers abattus en 2012 et 2013 dans la vallée de Valsesia, au pied du Mont-Rose, versant Italien, ont révélé des traces anormalement élevées de césium 137. Les analyses ont démontré un niveau pouvant atteindre 5'621 becquerel par kilo alors que le niveau d’alerte est fixé à 600 becquerel par kilo.

Nous ne sortirons jamais du nucléaire. Dans le sens où si tous les gouvernements concernés décidaient aujourd’hui de démanteler leurs centrales nucléaires, les matériaux radioactifs nous empoisonneraient encore bien longtemps.

A la suite de Tchernobyl, l’Italie a renoncé au nucléaire. Fukushima a fait réfléchir plus d’un gouvernement. L’Allemagne a renoncé, la France s’entête et la Suisse repousse aux calendes grecques son renoncement au nucléaire. En 2011, la Berne fédérale disait que les centrales suisses devaient s’arrêter 2035 ; en mai 2012 elles obtiennent un sursis de dix ans supplémentaires ; fin mars 2013, le Tribunal fédéral donne son feu vert à une utilisation illimitée de la centrale de Mühleberg.
Doris Leuthard, ministre de l’Energie et de l’environnement qui avait elle-même annoncé la fin du nucléaire deux ans plus tôt, commentera :
« Tant que la sécurité est assurée, il ne faut pas fixer une date de fermeture des centrales. Cela doit être une décision scientifique, pas politique ».
Alors à quoi sert un ministre de l’énergie et de l’environnement ? Nous pourrions aussi nous poser la question de manière plus générale : A quoi servent les politiciens ?

La sécurité est assurée en Suisse. Il est vrai que pour le moment, il ne se passe pas grand-chose de naturellement catastrophique chez nous. Juste quelques tonnes de rochers qui tombent des montagnes de temps à autre ; une vallée qui risquaient l’inondation ; éventuellement des glissements de terrain. Brig sous la boue c’est du passé lointain ; la centrale de Lucens est inexistante dans la mémoire collective ; Bâle et son tremblement de terre est relaté sur un papier ronger par les siècles… Quant au dernier tsunami qui a traversé le Léman, il ressemblait à une vague de sillage du ‘’Lausanne’’, le plus gros bateau de la Compagnie générale de navigation (CGN).

Dans la première dizaine de mai, un bon millier de boélands (les autochtones de La Tour-de-Peilz) ont vu leur quotidien perturbé par un rat. La sale bête n’a rien trouvé de mieux que d’aller se promener dans un transfo électrique de la région. Résultat : un rat mort, une grosse coupure d’électricité et des personnes coincées dans les ascenseurs. Aux alentours du 20 mars 2013, c’est aussi un rat qui a causé une coupure d’électricité paralysant la centrale de Fukushima dans ses travaux de ‘’nettoyages’’.
Un rat…

La conclusion de tout ça revient à Naoto KAN, Premier ministre de juin 2010 à septembre 2011 :
« L’unique sécurité : c’est de ne pas avoir recours au nucléaire, c’est de ne pas avoir de centrale nucléaire »
Malheureusement elle arrive avec plus d’un demi siècle de retard.

NEMo.
Divers passages tirés de : « Le monde après Fukushima », film documentaire de Kenichi WATANABE diffusé le 5 mars 2013 sur ARTE.

samedi 18 mai 2013

Acte de naissance

Si j’ai bien compris une manchette local lue il y a quelques jours, les sages-femmes ont fait entendre leur voix contre une pratique d’accouchement qui semble gagner les faveurs d’un nombre grandissant de futures mamans : la césarienne.
Cette délivrance au bistouri, qui intervenait lorsqu’il apparaissait qu’un accouchement serait long, douloureux, plein de complications et pouvait représenter un risque pour la santé de l’enfant et de sa maman, est devenue un acte de confort.

Fini les fausses alertes qui font courir le couple au milieu de la nuit vers la maternité la plus proche ;
Fini les doutes sur le bon déroulement de l’accouchement ;
Fini les crises d’angoisses dès que Madame connaît les dimensions de l’objet, surtout le diamètre de la tête, à faire passer dans le petit minou ;
Fini le coup de boule interne du futur nouveau-né sur le bout du coccyx de Madame, pour dégager le passage ;
Fini la ventouse, le forceps et la découpe du périnée et son raccommodage, à vif. Bien sur si Madame a opté pour une péridurale, toutes ces petites douleurs deviennent subjectives.
Fini les cours de prépa pendant lesquels la gentille sage-femme, qui sera de toute façon absente le jour ‘’J’’, vous expliquera en détail le déroulement des opérations, les diverses méthodes d’accouchement, les possibles complications et vous fera visiter les trois chambres de travail. Profitez de la visite, parce qu’après ce n’est pas sûr que vous puissiez vous attarder sur la déco,
Profitez aussi de ces cours, Messieurs : c’est peut-être la seule fois que vous entendrez une femme dire que vous pouvez être utile et que vous avez un rôle à jouer dans l’événement à venir. A l’exception de celui de conduire vite en évitant les bosses le jour de votre ‘’Noël’’ et de chéquier vivant le reste de l’existence de votre enfant.

La césarienne de confort, c’est tout bénef : l’alien a un bail de neuf mois ! Comme il n’est pas question d’attendre une minute de plus qu’il veuille bien quitter les lieux, on lui envoie l’huissier et les CRS avant qu’il vandalise tout l’intérieur ; Ainsi, Môsieur ne sera pas choqué en voyant le crâne de son gosse entre les cuisses de Madame ou éventuellement dégoûté quand on lui proposera de voir le placenta et surtout, il ne sera pas tenté d’expérimenter la capacité de dilatation de la choupinette à Chouchou en voulant y introduire la bouteille de champ’ bue pour les 5 ans de vie commune.
Pas folle la guêpe…

Alors les sages-femmes se rebiffent ! Elles montent au créneau pour défendre ce lien inaltérable qui unit, dans la douleur la mère à son enfant, cet Amour qui fait disparaître toutes les souffrances lorsqu’elles déposent contre le sein de la mère l’enfant auquel elle vient d’offrir la Vie ; les sages-femmes se battent pour défendre leur job, mettant en avant leur longue expérience faite de pratiques et de théories.
La sage-femme sait mieux que Madame ce qui se passe dans son utérus ; la sage- femme sait différencier la banale contraction du coup de semonce qui annonce l’arrivée du petit lardon ; elle sait quand elle doit vous perfuser ou vous envoyer faire mumuse avec la grosse baballe. Comme cette jeune femme qui, en toute fin 2012, n’a pas réussi à convaincre la sage-femme de service au CHUV sur l’arrivée imminente de son enfant : « J’étais au bon endroit, au bon moment mais je n’ai pas pu accoucher normalement car une sage-femme n’a pas su m’écouter ! »
Résultat, elle accouchera toute seule dans les toilettes du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois.
La direction ne se fendra même pas de quelques mots d’excuses, préférant relater le cas d’un point de vue statistique…

Comme je vous le disais, Mesdames, la gentille sage-femme qui coach en cours de préparation à l’accouchement, n’est pas souvent disponible en fin de soirée. L’heure à laquelle les bébés se réveillent dans le ventre de leur mère (en règle générale).
Et si vraiment vous manquez de chance, vous aurez droit à la pire des salles de travail et la vieille sage-femme de l’équipe, formée au Vatican selon de vieux rituels…
« Ah te voilà petite catin… Tu as forniqué avec un homme avec lequel tu ne t’ais pas unie devant Di-euuu ! Maintenant tu vas expier de ton péché dans la souffrance, tu vas expier comme toutes celles de ton genre qui ont la cuisse légère du péché originel…. »
J’exagère un peu, mais de ces vieilles folles qui revendiquent pour vous, Mesdames, votre droit à la souffrance et transforment un acte de naissance en exorcisme, il en existe encore…

De toute manière, a en écouter les femmes, un accouchement cela ne se passe jamais bien.
Le père est absent et c’est galère ;
Il était là mais n’a pas voulu rentrer en salle d’accouchement ;
Il était là mais complètement tétanisé, blanc comme un linge ;
Il était présent mais il vous a gonflé avec sa Zen attitude et ses techniques de respiration à deux sous ;
« Tout c’est bien passé, mais putain de douleurs ! » ;
« Non c’était top, j’ai demandé la péridurale. Sauf que la sage-femme était complètement nouille : Elle s’y est reprise à trois fois ! » ;
Et si au final vous optez pour la césarienne, c’est la bouffe qui sera dégueulasse.

Bref. Si vous avez la chance de participer à cet acte de création de la Vie et de pouvoir le vivre en symbiose à deux et demi, trois, c’est un moment unique d’échange et de partage, un moment de pure émotion où l’énergie circule librement dans un triangle d’amour qui irradie de la sérénité dans tous les sens.
Profitez-en, cela ne dure qu’un temps. Après la société vous rappelle, votre ego reprend le dessus et c’est la M qui s’installe…
Et quand, bien des années plus tard, vous regarderez l’album de naissance de votre aîné, ce n’est pas sûr que les photos ramènent à la surface les émotions que vous avez ressenties quand vous êtes devenus parents. C’est même pas sûr que vous retrouviez le fameux album, ou le CD-rom, ou le nuage…

NEMo.

mercredi 15 mai 2013

Comment se débarasser de son prochain...

... sans trop de soucis.

Vous pourriez faire basculer accidentellement votre conjoint-e par-dessus la rambarde d’un bateau et la regarder couler sans intervenir. En criant à l’aide, bien entendu.
Il vous suffit juste de dire, les yeux pleins de larmes, que vous ne savez pas nager.
La Justice ne vous  reprochera pas de ne pas avoir mis votre vie en danger pour secourir votre moitié.

Il y a aussi tout plein de cas relevant de la psychiatrie. Un domaine de la médecine de la tête dans lequel tout plein de spécialistes peuvent vous déclarer irresponsable.
Dans un pays où l’un des credo politique est la responsabilisation du citoyen, les docs psy ont de beaux jours devant eux pour démontrer, à ceux qui en poseraient la question pourquoi, Monsieur « X » ne peut pas être tenu responsables de ses actes.
Saisir le couteau de cuisine pour trucider son époux dans un accès de folie-panique est défendable. Mais ce n’est pas le meilleur moyen pour se débarrasser de quelqu’un de gênant.
L’arme parfaite, pour le crime presque parfait c’est : la voiture. Sauf si vous êtes jeunes et de provenance exotique. Là, cela se complique, et il vous faudra recourir au poison. Les champignons font assez bien l'affaire. Bien entendu, il est préférable que la victime éventuelle soit fan de ce genre d'aliment.
Autrement, si vous êtes Suisse, sans un passé chargé en petites contraventions et autres excès, vous pourriez reculer sur votre compagne et ne pas sentir le choc, ou le sentir deux mètres plus loin.
Il est aussi possible de rouler bourré en contresens sur l’autoroute et d’encastrer un véhicule en tuant son conducteur, sans que les sanctions ne soient à la hauteur du crime.
Le texto urgent en roulant à plus de 120 km/h sur l’autoroute peut justifier votre inattention. Une inattention qui sera beaucoup plus sanctionnée par le Service des automobiles que par la Justice civile. J’exagère ? Pas si sûr…

En juillet 2010, un homme de 42 ans a tué deux personnes au bord du lac de Zurich, avec son véhicule.
Lors de son procès, il a prétexté avoir perdu le contrôle de son véhicule à cause d’une crise d’épilepsie.
Comme se brave banquier est détenteur d’un permis valable et n’ayant pas d’alcool dans le sang au moment des faits, l’avocat de la défense a demandé la remise en liberté pure et simple de son client. Et vu que gentilhomme n’avait pas refait de crise d’épilepsie depuis quatre ans. Le procureur a suivi… C’était dans le 20 minutes du 10 mai 2013.
Non content de nous ruiner, les banquiers peuvent nous zigouiller tranquillement !

Comme je le disais plus haut, dès qu’une partie de la population demande des restrictions pour calmer les excès de n’importe quel genre, une droite libérale et agrarienne s’empresse de nous rappeler que nous sommes de grandes personnes responsables qui doivent savoir ce qu'elles font. Prendre des mesures restrictives à cause d’une minorité de loubards en culotte courte serait antidémocratique et surtout une atteinte aux libertés personnelles.
Faut pas croire pour autant que nos élus se foutent de la sécurité routière. Que nenni! D'ailleurs la loi c'est renforcée contre les chauffards qui roulent trop vite et se beurrent la gueule en week-end. Les mesures prises depuis le début de cette année ayant dans leur ligne de mire les assassins du macadam du week-end, sont appliquées en force le week-end. Que ceux qui en font les frais soient en possession d’un passeport non Suisse et socialement pas très bien intégré et consommant des boissons exotiquement importée n’est qu’une pure coïncidence.

Vous avez certainement entendu parler de Sanil Tripathi. Un type sûrement sympa au patronyme typiquement pas américain. Ce brave homme a été accusé à tort d’être à l’origine des attentats de Boston par un site de détective privé amateur et de milice locale. D’après ces aliénés du Patriot act, Sanil Tripathi ressemblait traits pour traits au suspect numéro 2 du FBI.
Qu’il ait été retrouvé mort noyé, le 23 avril 2013, dans une rivière de Rhodes Island n’est sûrement qu’un dramatique accident. Peut-être que celui qui l’a aidé à tomber ne savait pas nager…
Une fois le cadavre retrouvé et la lumière faite sur ces fausses accusations, les auteurs de cette ‘’chasse à l’homme’’ se sont contentés de s’excuser publiquement, via leur site, en regrettant les torts qu’ils auraient pu causer à Mr Tripathi. Et bien sur il n’y a rien d’officiel pour relier les deux faits.
Facile, non ? D’autant plus qu’il y a l’utilisation du mot magique qui autorise tous les excès : Terrorisme.
Mais le terroriste des uns n'est-il pas le héros des autres...?

Si la menace invisible d’un poseur de bombe, qui pourrait tuer des civils innocent et effrayer une population locale, est qualifiée de terroriste, comment, dès lors, définir la menace invisible d’un drone, qui peut faire exploser n’importe quel quartier dans le monde, avec une préférence pour le Pakistan et l’Afghanistan, en tuant des civils innocents ?

A quel moment la mort d’une personne devient-elle tolérable, excusable, recommandable ?
Selon quels critères sélectifs peut-on décider que telle ou telles personnes peuvent mourir ?

La migration des personnes est aussi un exemple du pouvoir de vie ou de mort que des civilisations bien pensantes détiennent sur les démunis.
Combien de cadavres reposent au fond de la Méditerranée à cause de la myopie des Etats européens ?
Et dans l’Océan Indien, l’Atlantique ou le Pacifique… ?
De temps en temps le calvaire des boat-peoples finit dans les journaux, certaines personnes crient au scandale mais, au final, l’opinion publique fini par se laisser convaincre que ce n’est qu’un fait isolé, un coup de malchance, trop occupée, qu’elle est, à lustrer son pouvoir d’achat.

Revenons en Suisse pour finir. Il y a quelques années un procureur vaudois a condamner un fils adoptif pour avoir tuer sa mère. Un procès orienté pour un meurtre sans cadavre et avec un témoignage qui plaçait géographiquement l’accusé ailleurs au moment des faits reprochés. Le procureur n’a pas cru un seul instant en la parole de l’accusé qui répétait son innocence.
Il y a quelques jours un procureur zurichois a innocenté un banquier qui a prétendu avoir eu une crise d’épilepsie au moment des faits reprochés. Sans témoins, si ça se trouve...
La parole d’un banquier est tellement plus crédible.

Drôle de justice, avec un ‘’j’’ minuscule, bien sûr.

NEMo.

mercredi 8 mai 2013

Les irradiés du brocoli

Les minorités ne commencent-elles pas à exagérer...?
Je ne parle pas de la majorité des minoritaires qui vivent leurs trucs, à eux tranquille, en profitant pleinement de leur chance (peut-être) de ne pas être parfaitement emmoutonnés et formatés par un système normatif, génocidaire et autodestructeur, mais d’une minorité minoritaire, égocentriquement frustrée, qui s’imagine sociétalement discriminée par tout ce qui pense différemment, et qui pour révéler son existence se sent obligé d’organiser une ‘’Look at Me-Pride’’ !

N’en déplaise à certain, Homo sapiens est un singe qui a eu de la chance. Mais il reste un singe dont l’ancêtre lointain se nourrissait de ce qu’il trouvait sur les arbres, comme les autres singe. C’est par la suite qu’il a ajouté la chasse à son régime alimentaire fait de cueillettes.
Aujourd’hui la frange nostalgique de cet anté-préhistorique passé, les ‘’Cueilleurs’’ extrémistes, veulent combattre l’aile ‘’Chasseur’’ de notre sapienne lignée, ainsi que toute l’industrie qui lui est dévolue, en organisant une ‘’VeggiePride’’.
Ainsi ces ‘’Néo-animistes de la Dernière Pluie’’ espèrent faire cesser la cruauté faite aux animaux, vaincre la discrimination faite au végétariens et végétaliens qui ne trouvent pas de VeganDonald dans chaque quartier et, comble de l’absurdité, de s’opposer à la Végéphobie (il y a même un pdf téléchargeable sur le sujet )!
Mais où va le monde occidental ?!?

Près d’un milliard d’être humains crèvent la dalle en ce moment même et on veut manifester pour le droit à partager la bouffe du lapin ?!?
« Ouai-cheu… Sat dérange ? Tè végépho-beu ? »
Bien sur que non, bordel ! Mais sort de cette cage et vient te mettre à table avec nous. Entre les accompagnements, les légumes et la salade, on devrait bien réussir à te nourrir…

Une de mes filles à viré végétarienne après avoir vu je ne sais plus quel docu sur le sort réservé aux animaux destinés à l’alimentation humaine.
Je ne dis pas que nous avons essayer de la ‘’résonner’’ (en insistant sur les guillemets), mais face à sa détermination, la cuisinière s’est adaptée…
Ma fille ne s’est pas retrouvée crucifiée contre le mur de la cuisine aux heures de repas ; Elle ne s’est non plus pas retrouvée enfermée trois semaines à la cave avec de l’eau, son lapin et un couteau. On a gardé le couteau, nous avions peur pour sa santé…
J’déconne. Mais comme je l’ai dit plus haut, il y a assez de nourriture qui accompagne une viande pour réussir à satisfaire tout le monde. Tout est dans la quantité. Et puis, ç’a permis aux autres de se mettre aux légumes.

Idem dans les restos. Il n’y en a pas un qui ne propose pas un choix varié de salades. Parce qu’avant que quelques irradiés du brocoli ne crient à la discrimination alimentaire et au bien-être des animaux, les restaurateurs ont dû s’adapter aux multiples régimes alimentaires de ces femmes adipophobes. Même MacDonald a un VégiMac…
Si ça continue sur cette lancée, se seront bientôt des CarniPride, des HétéroPride, des Goebels Pride qui s’organiseront. Et le type à qui il restera une once de jugeotte sera cloîtré, dans un assourdissant silence phobophobique.

Juste un truc avant de finir : le 18 mai prochain quand la ‘’Dip Forest‘’défilera, évitez le trop plein de tâches rouge. Ca pourrait faire ‘’Paint baller communiste’’, Et veillez à ne pas vous retrouvez avec un fenouil coincé dans les fesses. Les italiens comprendront.
Mis à part cela, c’est vrai que ce serait vachement bien de freiner sur notre conso de viande. Je dis pas de la supprimer du menu, mais de manger selon nos besoins et non au gré de nos envies. Parvenir à faire la différence serait un énorme progrès dans notre esprit, le truc hyper valorisant qui nous mettrait, peut-être, en sympathie avec la Nature et commencerait la préservation de cette biosphère que nous léguerons à nos enfants.

NEMo.

mardi 7 mai 2013

Triste lundi.

Les réjouissances commencent le matin lorsqu’un être humain ayant perdu toutes motivations dans son existence et le soutien de ses pairs devient un chiffre de plus dans la statistique muette des accidents de ‘’personne’’. Pourtant ‘’quelqu’un’’ a bien pris le train en marche, paralysant de ce fait le trafic CFF sur la Côte (entre Lausanne et Genève).
Vers 12 h 45, c’est l’inattention d’un chauffeur de camion qui, en encastrant la voiture qui le précédait dans le cul d’un semi-remorque en pleine zone de travaux sur l’autoroute Vevey (St-Légier) et Chexbres, provoqua l’immobilisation du trafic routier dans un rayon de, grosso modo, 10 kilomètres à la ronde.
Déjà qu’à cause d’un plan de circulation, dessiné par une bande de bono-bonos en plein rut, Vevey roule mal en temps normal, je vous laisse imaginer ce qui se produit quand tout le trafic autoroutier en provenance du Valais ou de Fribourg, devant prendre la direction de Lausanne, se retrouve éjecté de la highway et livré aux inspirations souvent débiles de conducteurs lobotomisés qui se mêlent aux autochtones mécanisés, et tout autant lobotomisés dès qu’ils sont derrière leur volant, de Vevey et environs.   L’autoroute restera fermée sept heures.

Les deux premières heures ont été à peu près gérables. L’automobiliste moyen étant un parfait petit mouton, il s’enqueute l’un derrière l’autre, se pose pas de question, sort son iTruc et envoie des textos. Mademoiselle envoie des textos en se refaisant une beauté, parfois à cheval sur deux présélections… Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir, paraît-il. Bref, les pros de la route, ceux qui roulent pour mériter leur salaire, avaient pendant ce temps-là le champ libre dans les raccourcis…
Après sont apparues les bourgeoises en 4X4 SUV XC-X3-5. Il était aux alentours de 15 heures, l’heure de récupérer une partie de la subliminale progéniture Russo-sud-américano-anglo-saxonne à la sortie des écoles privées de la région. Une bande de gamins chouchoutés incapables de faire plus de dix mètres à pieds, mais pas cul-de-jattes.

Une heure plus tard c’est la sortie des bureaux qui commence, la ‘’Sécurité civile’’ est appelée en renfort en périph’ de la ville pour gérer le non-accès à l’autoroute, mais aussis pour montrer aux Nescafards que la Commune gère la situation.
Rajoutez deux petites touchettes dans le magnifiquement inutile giratoire au milieu de la Place de la Gare de Vevey et, tout allait très bien chère Madame la Marquise.
Pffff, ça fait du bien.

Un pote me disait, il y a plusieurs mois, que si tu voulais vraiment foutre le bordel dans le système économique actuel, il suffisait de couper les voies de circulations… Une fois de plus, la preuve en est faite : deux personnes totalement anonymes aux yeux du grand public ont mis en retard d’innombrables voyageurs, immobilisé les transports publics et les véhicules de livraisons. Ils ont fait rater des rendez-vous d’affaires, des avions ; peut-être sont-ils à l’origine de scène de ménage, peut-être ont-ils empêcher des amants interdits de se rencontrer. Les possibilités sont multiples, les dommages collatéraux aussi.
Tout cela parce qu’à force de vouloir entasser le plus de monde possible dans des endroits inadaptés en matière de circulation des personnes cela finit forcément par créer un clash.

Le rail est limite saturé, le réseau autoroutier peine à évacuer ses flots incessants de voyageurs motorisés. Il ne se passe pas UN matin sans que les « infos route » n’annoncent ralentissements, bouchons et accidents ; la moindre déviation urbaine multiple par deux le temps de transit en pleine ville et les problèmes de ‘’ligne de contact’’ sont récurant chez les CFF.
Si les CFF sont incapables d’assumer efficacement le surplus de voyageurs qu’engendrerait un blocage durable des voies de circulations routières, la route le serait encore moins si tout le réseau électrique suisse devenait défaillant.

Mais cela ne fait rien. Les gens continuent à mettre en route leur voiture, à projeter dans les airs des gaz toxiques alors que leur véhicule n’avance pas, à s’ensardiner dans les wagons CFF, s’en se poser de questions ! Sans se remettre en question…

Ce n’est pas très encourageant pour nos enfants !

NEMo.