mercredi 29 mai 2013

Les meilleurs

Après avoir envoyé des enfants cueillir des fèves de cacao… Non… Disons plutôt : Après avoir fermé les yeux quand les gamins grimpent aux arbres en croyant que ce sont les morpions du gaillards qui tient le bâton en bas ( en Suisse seulement 0,6% des produits chocolatés sont garantis ‘’Fair Trade’’) : Nestlé est leader mondial dans la vente de chocolat ; après avoir gentiment laissé travailler de pauvres gens, pour 2 francs 6 sous la journée, dans les cultures de café : Nestlé est leader mondial dans la vente de café ; après avoir monnayé des guérillas à la con pour que les mines de diams reste sous certains protectorats, ou cautionné des mines d’or qui s’effondrent au Darfour, la vente de montres suisses de haut de gamme est un des secteurs de l’économie nationale qui se porte le mieux, avec les pharmas, bien entendu, qui elles empoisonnent des populations entières pour tester leurs nouveaux produits et ne font pas grand-chose pour vraiment nous soigner. Mais nous n’en savons rien et tout ceci n’est que médisance spéculative…
En Suisse, on importe même des sociétés qui maltraitent leurs employé-e-s sur d’autres continents. Du moment que cela génère une renommée internationale, on regarde ailleurs…
A part piquer des ressources naturelles au reste du monde pour les transformer en d’autres produits qui seront revendus des prix de dingues, la Suisse ne produit pas grand-chose à part du lait de vache, des fromages, de la fondue, des röstis, des assiettes montagnardes, des coucous et des vins AOC déclassés.

Alors y-a-t-il une production qui peut se vanter d’être reconnue et exportable dans l’Europe tout en étant à 200% made in Switzerland ?
(J’ai lu un vieil article de l’an passé daté de août 2012. Ca peut paraître périmé, mais grâce à la cryogénisation c’est encore d’actualité.) Ce même procédé a permis à « Nelgor », « Sascha », « Red-Boy » ou encore « Rudolf », d’être connus, et appréciés, en Pologne, en Autriche, en Roumanie, en Turquie, dans l’ensemble de l’Europe de l’Est et en Amérique latine.
Leur qualité ? Leur « potentiel à produire des filles robustes et fonctionnelles et remplissant parfaitement la double aptitude ».

Pour éviter toutes querelles avec les Femen et de les voir débouler dans ma rue, il me semble utile de préciser deux choses. La première étant de spécifier la « double aptitude », soit : Lait et viande ; la seconde : on parle de sperme de taureau. Une semence qui : s’arrache, selon le quotidien de l’époque.
Alors le taureau de race brune produit un sperme de qualité supérieur. Voilà une info qui va changer ma vie…
On a même eu droit, dans l’article, à une photo d’un bon mâle massif au travail sur un truc qui pourrait ressembler à un engin de gym : le cheval d’arçon. En un plus gros, vu la taille du bestiau.
La séance se passait à Müllingen, dans le centre de récupération de Swissgenetics, qui serait propriétaire de 592 mâles.
Il paraît que les taureaux s’acquittent volontiers de leur tâche et que leur travail a lieu deux fois par semaine. Le guide du moment précise aussi que :
« S’il a été excité à la vue de congénère en action avant de monter le leurre, le taureau produit du meilleur sperme ».

Y a pas grande différence avec nous autres finalement. Un grand pervers qui défonce sa pépée intégralement siliconée et surgonflée devant la fenêtre, en matant je ne sais qui, ou quoi, dans la chambre d’en-face et qui se fait tirer le portrait en pleine action.
Les photos finissent sur les pages Facebull avec les petits commentaires adéquats :
« Yo la génisse ! Vois comment Nelgor va te défoncer… »
J’exagère un peu. D’autant plus qu’à Swissgenetics on aime ses bêtes : Les taureaux qui souffriraient de rhumatismes ont même droit à des séances de solarium.

La Suisse produit également d’arrogants personnages.
A EconomieSuisse on aime ses taureaux aussi. Sauf que ceux-ci sont importés d’Autriche, d’Allemagne, des pays Anglo-Saxons. Ils sont accueillis par les membres du SwissDerder Club qui se chargent, contre une modique somme de 3'000 francs, de tester la qualité de leur semence. Ensuite ils sont installés dans les plus belles étables de la région, profitent des meilleurs pâturages et l’on prodigue les meilleurs soins à leurs petits veaux.

Une fois à leurs aises, c’est ActionnaireSuisse qui se charge de les chouchouter.
Prenons bêtement les deux plus grosses SwissBank, UBS et Crédit Suisse. Elles ont mis je ne sais combien de leurs employés au chômage, elles ont balancé grand nombre de leurs collaborateurs au gouvernement US pour sauver leurs misérables fesses, elles coûtent des millions à la SwissPopul et elles ont enchaîné les scandales financiers.
Il n’empêche que leurs actionnaires respectifs ont accepté, à une majorité soviétique (pour reprendre l’expression d’un journaliste), de re-donner des salaires mirobolants à leur président…
C’en est à se demander si Alzheimer ne serait pas une maladie psychosomatique qui servirait à justifier notre profonde couardise.

Après les banquiers, il y a les assureurs maladie qui nous tondent sur la place publique. Exemple parmi tant d’autres :
Malgré les scandales des sites privés de calcul des primes d’assurance maladie (tri des risques, commissions versées par les assurances pour être davantage mise en valeur, piratage du site de la Confédération priminfo.ch), le Conseil national et ses élus ne veulent pas rendre le comparateur de la Confédération plus attractif.
« Ce n’est pas à l’Etat de créer un site très coûteux avec l’argent du contribuable », dixit Isabelle Moret, conseillère nationale PLR.
La droite refuse une opportunité de faire baisser les frais de courtage que les assureurs répercutent dans leurs primes en maintenant un marché de plusieurs millions entre les mains du privé.
A l’UDC (Guy Parmelin) on va même plus loin en parlant de « responsabilité individuelle » dans l’utilisation d’un site comme comparis.ch (sic). « Chacun peut donc déjà se faire un avis. Et si un calculateur ne donne pas satisfaction, les citoyens ne l’utiliseront plus.»
Aujourd’hui, au nom de la concurrence commerciale invoquée par les sites privés, le calculateur fédéral ne permet notamment pas d’obtenir en un seul clic une offre directe. L’internaute est redirigé vers le site de l’assurance souhaitée et doit à nouveau remplir un formulaire de demande d’offre, une tâche fastidieuse. Vive le lobby des assurances-maladie.

Autre cas.
Peut-être pour paraître moins méchants vis-à-vis de l’électorat qu’ils ne le sont vraiment, les sénateurs acceptent enfin de rembourser les primes.
Virage à 180 degrés donc. La Commission de la santé (CSSS) du Conseil des Etats a dit oui, le jeudi 2 mai 2013, à un remboursement des primes payées en trop depuis 1996. Un différentiel de plus de 2 milliards, perçus notamment dans les cantons de Vaud et Genève. Une demi réjouissance vu que le montant ristourné sera de 800 millions de francs au lieu des 1,7 milliards demandés.
Faut pas exagérer non plus parce que, de toute façon, le fric encaissé en trop a déjà été dépensé.
Un indice qui va dans ce sens:
Les assureurs émettent un bémol : « Il faut trouver une solution politique, mais l’idée d’utiliser les réserves des assurances-maladie paraît problématique. Cela engendrerait un mouvement de compensation les années suivantes, prévient Anne Durrer, porte-parole de SantéSuisse. Nous préférons la solution du Conseil fédéral de passer par la taxe CO2. »
Le remboursement de l’argent encaissé en trop engendrerait une hausse des primes les années suivantes !?! Si c’est pas du foutage de gueule en direct live, moi je suis professeur de tango !
Donc, pour ne pas rendre l’argent aux contribuables les assureurs-maladie demande à la Confédération de ristourner pour eux. Maintenant comment fera un assuré, qui a été blousé par son assurance-maladie, pour être remboursé s'il est un écolo confirmé qui se déplace à vélo et bosse dans une petite entreprise établie dans son quartier? Ou alors j’ai rien compris.
(Il paraît que les entreprises qui utilisent beaucoup d'énergie ont la possibilité de se faire exempter de la taxe CO2, pour une durée limitée.)
Et si j’essayais de payer ma franchise ou la quote-part de 10% sur mes frais médicaux en rajoutant 20 centimes de plus par litre d’essence que je mets dans mon véhicule… ?

Autre embrouille, mais carnée.
Vous souvenez-vous du tollé général qu’a engendré la découverte de viande de cheval dans les lasagnes ?
Tout le monde est monté au créneau pour demandé la traçabilité des produits parce que blablabla…
Eh bien la Commission de la santé du conseil des Etats s’est prononcée contre une mention obligatoire de la provenance des ingrédients sur les étiquettes des denrées alimentaires.
Le consommateur suisse ne devrait pas savoir de si tôt ce que contiennent exactement ses lasagnes préfabriquées.
Pourtant, à l’époque des faits, certain gros distributeur, dont Nestlé, nous avait fait la leçon en prétendant pouvoir donner la provenance exacte de la viande et le prénom de chaque animal abattu.
Je vous ai dit que j’étais prof de Flamenco aussi… ?
Petit détail anodin :
En Suisse Romande, l’appellation ‘’viande de bœuf’’ ne renvoie pas à l’animal en question, mais englobe toutes les espèces de bovidés. La ‘’viande de bœuf’’ correspond donc à de la viande bovine (bœuf, vache, génisse…).
Comme finalement le consommateur est un con avertit qui paie pour deux, il n’est pas impossible qu’un bon morceau de viande de ‘’bœuf’’, qui peut être vendu jusqu’à 90 balles le kilo, ne soit qu’en fait la même pièce de viande prélevée sur une vache qui se vend, au poids mort, à 5,40 francs le kilo…
C’est et cela restera incontrôlable.
Mais comme ils le disent si bien à droite, toutes les relations entre êtres humains sont, en Suisse, basées sur la confiance et il ne serait pas dans l’intérêt d’un quelconque commerçant d’induire sa clientèle en erreur.
Me voilà rassuré, je fais partie des meilleurs… moutons.

NEMonito, Ooolé!

1 commentaire:

  1. Moi j'ai mangé des cornettes à la viande ce midi. Acheté en plat tout préparé à la COOP. C'est bien marqué dessus que c'est fabriqué avec de la viande suisse. Et de la viande de boeuf.
    Peut-être que c'était de la queue de boeuf, ou alors de la langue. Mais le résultat, c'est que c'était dégueulasse. N'en déplaise à la COOP. Quant à la commission de la santé, et bien ce sont des empafés mais moi, plus rien ne m'étonne dans ce bas-monde.
    De ce pas, je vais continuer à trimer cet après-midi. Comme un parfait petit mouton.
    Et oui, j'ai de la laine frisée...qui pousse sous les bras. :-))

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