vendredi 16 octobre 2015

Le temps, c'est de l'argent.

« Le Temps c’est de l’argent... »
Quelques mots lâchés, comme ça, mais qui ont initié une petite prise de tête avec Chouchou.
Son credo se base sur l’idée que pendant le temps qu’elle passe entre les murs, appartenant à son employeur, elle fournit un travail que son patron rémunère par un salaire.
Donc : « le temps c’est de l’argent. »
Nicolas, blogueur [ http://www.abcargent.com/le-temps-cest-de-largent/ ], pense idem et définit le travail par :
« (…) monnayer son temps (et ses connaissances, ses aptitudes, ses talents, son professionnalisme…) contre de l’argent. »
Pour ma part, c’est ce qu’il y a entre les parenthèses qui justifie la rémunération.
Le temps n’étant que la donnée invariable qui me permet d’exprimer mon professionnalisme dans la durée.
Voilà quel fut le point de départ de la prise de tête.

Le rapport du ‘’Temps’’ au ‘’travail’’ est ancien, comme celui du ‘’travail’’ à ‘’l’argent.’’
Max Weber [L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Chap. II (Ethique du métier.)] écrit :
« Le Temps est infiniment précieux parce que toute heure de travail perdue était une heure de moins au service de la gloire de Dieu. »
« Le Temps est infiniment précieux » parce qu’il nous unit intimement à la vie, et que cette vie devait se passer dans la voie que le Créateur a tracé pour nous. La récompense pour le travail accompli est double : Premièrement il y a, malgré un dur labeur, l’accès inconditionnel et gratuit aux ressources naturelles - Dieu ayant offert aux hommes la suprématie sur toutes les créatures vivantes sur Terre, ainsi qu’un sol fertilisé et fertilisable. Ensuite vient la promesse d’un Paradis.

Dans la Parabole des talents, le maître promet une récompense à ceux qui ont fait fructifier leurs talents, qui ont ramené un nombre de talents équivalant à celui qu’il leurs avait confié.
Le talent étant, à cette époque, une pièce de monnaie.
Cette Parabole, contestée par Jésus, est étonnamment d’actualité. Ne serait-ce déjà par le comportement du maître qui ‘’récolte là où il n’a pas semé,’’ puis par l’allusion faite au dernier serf quand le maître lui parle de mettre le talent dans une banque, plutôt que dans la terre.
Aujourd’hui, une personne qui a un ‘’talent’’ est ‘’une personne douée dans un domaine particulier. ’’ Ce qui n'empêchent pas quelques vieilles personnes de nous demander, le sourire en coin :
« Qu’as-tu faits de ton talent ? »
Question subtile dont le sens demeure, malgré les millénaires.
Du coup, j’ose une confusion étymologique volontaire pour affirmer, et rien ne m’en empêche que :
« Le Temps c’est du talent. »

L’équivalence : Temps = argent, n’est pas encore vraiment faite. Il faut attendre Benjamin Franklin [1706 – 1790] longtemps resté un exemple de réussite par le travail et la discipline, pour que cette pensée commence à se répandre sur la surface du globe et s’ancrer dans la croyance collective comme une incontournable réalité.
Même si les grands penseurs académiciens n’ont jamais fait corréler, dans leur définition respective, le Temps avec le travail ou l’argent/ monnaie.

Il est possible de trouver, dans la multiplicité des professions exercées de nos jours, des jobs dans lesquels le ‘’travail’’ fournit n’est pas flagrant, mais se rapporte à la rémunération (par le client) des connaissances du prestataire. Par exemple, pour un toubib, un psy, un notaire, un CEO, le tertiaire, etc.
Quand vous montez dans un taxi, le chauffeur enclenche un compteur horokilométrique.
Vous payez un tarif kilométrique quand la voiture roule (à + de 15 km/h), et quand vous êtes à un feu rouge, le compteur comptabilise le temps d’attente selon un tarif horaire.
Dans le second cas, on peut dire que le Temps, passé à patienter dans les entraves à la circulation, vous coûte de l’argent.

« Si le Temps c’est de l’argent, je vois la morale de l’argent devenir la morale de notre temps, et les affaires réussir avec l’argent des autres. » [André Soury - Les Baptistes, 2006.]
C’est bien ce qui se produit dans le milieu professionnel des actionnaires, des spéculateurs, des investisseurs, des boursicoteurs… Milieu dont les acteurs ne fournissent pas vraiment un ‘’travail,’’ mais qui sont rémunérés en fonction de la réussite économique et commerciale de tiers, selon le travail effectué par d’autres personnes.

Pour ces personnes – les financiers, la relation du Temps à la monnaie repose sur une estimation future – des taux d’intérêts, dans un contexte d’incertitude et d’avidité – représenté par la spéculation.
Une réflexion que nous pourrions bien nous réapproprier si nous pensons à notre pouvoir d’achat, à la ‘’valeur’’ de notre franc, qui peut varier en fonction d’une hypothétique inflation.
Sauf que toutes les probables fluctuations qui pourraient influer sur notre ‘’pouvoir d’achat’’ – une invention purement économique, ne sont pas liées au fait que de pauvres employé-e-s passent plus, ou moins, de temps dans les champs de leur pays, loin là-bas, mais bien à des facteurs financiers desquels le Temps est exclu.

Je reprend mon triangle amoureux : Travail – argent – temps. L’employé avec un salaire fixe voyait, il y a quelques années, ses heures supplémentaires récompensées par de l’argent. Aujourd’hui, elles sont compensées par des jours de congé, toujours très difficiles à caser dans le planning de l’entreprise.
Celui, ou celle, qui est rémunéré selon un tarif horaire voit son revenu directement lié à son temps de travail.
Dans le premier cas, le temps de travail mensualisé est censé s’équilibrer pour se conformer au salaire ; dans le second cas, plus je travaille, plus je gagne. Et moins je travaille, moins je dispose d’argent.
Le temps devient de l’argent, dans la logique contestée. L’un et l’autre semblent liés.

Je suis un jeune patron de trente ans, qui démarre sa petite entreprise.
Je tire parti de ma jeunesse, de mon énergie pour faire prospérer mon affaire, j’emploie au mieux mon temps et je parviens à en tirer le meilleur profit.
Quinze années passent avant que, pour des raisons multiples, je fasse faillite et me retrouve ruiné.
Je décide, après une petite analyse personnelle / remise en question, de recommencer une autre vie professionnelle dans un autre secteur d’activité.
Je suis des cours et, disons cinq ans plus tard, je me relance dans l’entreprenariat.
L’affaire marche et mon train de vie s’améliore de manière conséquente. J’ai alors 50 ans.
La volonté qui me permet de repartir de ‘’zéro’’ pour construire une nouvelle vie professionnelle m’a ramené vers la ‘’fortune’’, mais ne me rend pas ma jeunesse d’avant pour autant.
Mon compte bancaire peut passer du ‘’rouge’’ au ‘’noir’’, peut être bénéficiaire ou déficitaire, ma ‘’croissance’’ peut être négative, je peux avoir des pertes et des profits, etc. Le temps, lui, ne se soucie pas de tout ça. Il est indifférent à ma santé financière. Il poursuit sa ‘’marche.’’ Son lien avec mon argent est temporaire, peut être répétitif, mais sans degré d’équivalence.

De manière complètement allumée peut-être, je vois le temps terrestre comme une mesure ‘’arbitraire’’ décidée et calculée selon une donnée extra terrestre que l’on divise et subdivise par la suite selon une mathématique compliquée.
L’univers aurait, aux dernières nouvelles plus de 14 milliards d’années d’existence ; notre planète quelque chose comme 14 millions d’années ; Sapiens gambade depuis quoi ? 120'000 ans environ et nous sommes en l’an 2015, alors que le calendrier de l’Hégire traîne aux alentours de 1'400 ans et des poussières. Décembre fut, un temps, le dixième mois de l’année. Certains comptent en ‘’Soleil’’, d’autres en ‘’Lune.’’
On passe de ‘’l’heure d’hiver’’ à ‘’l’heure d’été’’ et nous devons tenir compte du ‘’décalage horaire’’ quand nous changeons de pays parce que les rayons du soleil ne pointent pas leurs premiers photons partout à la même ‘’heure.’’

L’arrogance de notre anthropomorphisme veut que nous ramenions tout à notre ‘’échelle.’’ Du coup, pour mieux appréhender ce qui nous échappe, nous l’agrémentons de formules scientifiques indéchiffrables (pour le commun des mortels). Nous avons donc entrepris de tout mesurer, de tout calculer, de tout quantifier. Même le Temps.
Normal dès lors que quelqu’un décide, un jour, de créer une échelle de temps pour définir le « Temps universel. »
Pour ce faire, la durée moyenne du jour solaire terrestre fut définie avant d’être divisée par 86'400.
La seconde du « Temps universel » correspondait alors à 1/86'400 de ce fameux jour.
Ce calcul ci-dessus était une durée proche de la période moyenne du battement du cœur d’un homme adulte au repos.
Sauf que depuis que « le temps c’est de l’argent », l’homme ne se repose plus.

En 1956 une autre personnalité, douée pour les chiffres, calcule la seconde du temps des éphémérides, en divisant la durée de l’année tropique 1900 par 31'556'925,9747. La simplicité même.
En 1967, les Américains mettent au point l’horloge atomique. La ‘’seconde’’ se défini dès lors par la durée de 9'192'631'770 (+ de 9 milliards !) périodes de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux hyperfins F-3 et F-4 de l’état fondamental de l’atome de césium 133. Une horloge d’une précision telle, qu’elle ne dérivera pas d’une seconde durant les prochaines 13,8 milliards années.
Récemment les Japonais ont fait mieux, en annonçant la création de deux horloges dont l’exactitude "est si parfaite qu’elles ne dérivent que d’une seconde en 16 milliards d’années."
Invérifiable sur le long terme, il va de soi.
Nous avons beau cherché tous les moyens possibles pour ramener le temps à une mesure humaine, il nous échappera toujours.

Le temps serait apparu au moment du ‘’Big bang’’ et qu’il s’est accru en même temps que l’univers se dilatait. Plus l’univers grossissait, plus le Temps s’allongeait. Le temps est lié à la matérialisation de l’univers, il en est le témoin. Le temps n’a pas créé l’univers.
Cette réflexion s’applique également à nous-même. Ce n’est pas le temps qui nous fait naître, mais la fin de notre gestation dans le ventre de notre mère. L’expérience de la grossesse s’étant reproduite un nombre incalculable de fois, le corps médical peut fournir une approximation sur la période de la venue au monde du bébé. Et quand cela se produit, nous fixons sur la ligne du temps la date de notre anniversaire.
Ce qui fut fait quand, et en reprenant notre calendrier grégorien qui nous situe en 2015 après Jésus-Christ, à un moment donné, des personnes sages ont planté un piquet de référence terrestre : t = 0, sur les rives du fleuve temporel universel : Jésus = an zéro. Et qu’ils ont commencé à compter.
Pour chaque nouvelle naissance, c’est la même chose. On plante un piquet référence, et on commence à compter. Les années qui suivront, témoigneront de notre existence, de notre Vie.
De même, le Temps témoigne du travail que nous avons accompli. Ce travail peut générer un revenu selon une relation extérieure à notre couple temps- travail : travail- monnaie.
Cependant, le Temps n’a pas créé du travail, et encore moins de l’argent.

Vous pourriez rétorquer : « Blanc bonnet et bonnet blanc. » Toujours est-il que si vous commandez des platriers- peintres pour refaire les murs de votre appartement ; que les ouvriers restent une journée chez vous à dormir sur le canapé, après avoir vidé votre réserve de bières dans le frigo, vous allez fortement rechigner à payer la facture. Les ouvriers ont beau avoir squatté votre logement pendant 6 heures, vous n’allez pas payer, juste parce que l’on vous dit : « le temps c’est de l’argent. »

Peut-on craindre que l’idée de départ, pouvant être acceptée comme : ‘’celui qui emploiera bien son temps en tirera profit,’’ s’oriente vers une amplification de la dévalorisation de l’être humain et un retour vers l’esclavagisme ?
Nous sommes en compétition les uns contre les autres. C’est un fait.
L’ouvrier est utilisé comme une ressource permettant aux sociétés et entreprises de résoudre un problème spécifique de productivité, de maintenance, de représentation.
Le patronat ne cesse de répéter que « les coûts du travail sont trop élevés. »
Le temps, pris dans sa fonction d’unité de mesure qui permet de définir et d’organiser chaque ‘’période’’ de notre quotidien, est un puissant outil devant synchroniser, voire unifier, le mouvement des hommes. Et des femmes.
Si nous le considérons pour ce qu’il est dans notre réalité, c-à-d une information, une preuve, de la durée de notre existence – la Vie c'est du temps, et que nous persistons dans la croyance que « le temps c’est de l’argent », qu’est-ce qui empêchera les élites dirigeantes, qui veulent des profits à n’importe quel prix, d’affirmer bientôt : « La vie, c’est l’argent » ?
Nous sommes déjà dans une fausse  logique qui nous fait dire, et accepter : « Il faut bien gagner sa vie. » affirmation qui induit la remarque suivante : « Soit. Mais quand l’as-tu perdue, ta vie ? » ; « Tu ne peux pas vivre sans argent. »
Dès lors, et en reprenant la définition de Nicolas pour qui : travailler, « c’est monnayer son temps », nous pouvons dire que : travailler revient à monnayer sa vie.
La pensée « le temps c’est de l’argent » n’a été induite que pour nous encourager à donner nos vies à nos patrons.
Il y a 2'500 ans des hommes se sont battus pour abolir l’esclavagisme lié à l’argent. Aujourd’hui nous sommes en plein dedans et nos négriers peuvent même se permettre l’arrogance de nous le signifier,
Ce qui équivaut, à mon sens, à une réponse positive à la question posée en début de paragraphe.

Ils [les dirigeants] nous montrent même, en restant sur l’affirmation de départ, que le temps de certains, qui en ‘’gagnant’’ plus d’argent, devient plus précieux que le temps des autres qui en gagnent moins.
Si je réfléchi dans le sens du sophisme initial pour l’appliquer au affirmations suivantes : « Le temps c’est la vie », et  « Le temps c’est l’argent », j’obtiendrais « La vie c’est de l’argent. » Ce n’est plus une interrogation.
Ce qui pourrait dire, en fonction des salaires versés, que la vie de certaines personnes a plus de valeur que d’autres.

Nemo.

mercredi 14 octobre 2015

Question de perception

Liés à la perception – utilisé dans un sens général, je vois l’information et l’émotion.
L’information me donne une définition du mot que j’entends, une explication sur un phénomène que j’observe ou met un terme sur un nouvel objet que je vois, ou encore un bruit que j’entendrais. L’émotion est là pour me dire si je trouve cela plaisant ou désagréable.
Quoi qu’en pensent nos dirigeants politiques ou financiers, nous restons ‘’guidés’’ par nos émotions. Nous allons en vacances dans des endroits qui nous plaisent ; nos amis sont choisis selon divers ‘’critères’’ qui nous conviennent et le regard que nous posons sur le monde qui nous entoure est filtré par ce que nous en avons appris. Je pourrais ne jamais voir les montagnes qui entourent ma région, ou n’y prêter que peu d’attention, ou alors percevoir la beauté du monde tous les matins à mon réveil.

Si « Le monde est changement [et que] ce sont nos pensées qui déterminent nos vies » comme l’affirmait Marc Aurèle, alors la clé pour toutes nos transformations serait la perception.
Je me souviens d’une ‘’observation’’ faite avec mon ti bonhomme il y a quelques années.
Un soir, alors qu’il avait de la peine à s’endormir, je lui ai proposé d’écouter les bruits de ‘’dehors’’.
Au bout de quelques minutes, je lui demande ce qu’il a entendu. Il me répond : « Rien. »
En fait, il entendait beaucoup de sons provenant de l’extérieur mais ne sachant pas à ‘’quoi’’ ils correspondaient, son esprit les assimilaient à de simple bruits.
Là-dessus est arrivée la bimbo du deuxième, que nous avons pu ‘’suivre’’, au son de ses talons, dans la cour extérieure jusqu’au moment où les portes de l’ascenseur se sont refermées derrière elle.

Je peux imaginer que j’habite une ville remplie de vieilles bâtisses, mais comme je n’y connais rien en architecture, je regarde ces maisons sans vraiment les voir. Un jour je lis un article qui parle d’un certain style architectural. Cela m’intéresse, je vais au bout de ma lecture. J’enregistre ces informations et je deviens capable d’identifier une bonne partie des maisons bâties selon le style que j’ai récemment ‘’découvert’’. Le regard que je porte sur les maisons qui constituent ‘’ma’’ ville a changé.
Dans un même idée, l’automobiliste qui passe son temps dans la circulation, finit par ne plus faire attention aux véhicules qu’il croise (marque, carrosserie, couleur). Par contre, quand il vient d’acquérir un nouveau véhicule, il repère presque instantanément les voitures de la marque qu’il conduit, voire le même modèle.

Nous appréhendons le monde selon les connaissances que nous en avons, l’apprentissage et les expériences que nous avons eues. Nos parents et les membres de notre famille (se) sont chargés d’initier notre découverte de la vie et de notre socialisation avant que les enseignant-e-s du milieu scolaire obligatoire, gymnasien ou universitaire ne prennent la relève.
Ces personnes nous ont orientées dans nos choix de vie : nos parents en souhaitant nous voir ‘’réussir’’, afin qu’ils en retirent une fierté souvent égocentrée ; le corps enseignant en nous préparant à prendre la relève des esclaves d’un système qui a anéanti le rêve qui l’a créé.
En Chine le cerf-volant est une vision métaphorique de l’éducation «  Nous comparons les enfants à un cerf-volant qui serait retenu au sol par les parents et l’école. Nous aimerions le voir voler plus haut, mais en réalité nous faisons tout pour le contrôler. Pour garder le contrôle. C’est à cela que ressemble le concept éducatif de nombreux parents. »
[Yang Dongping, professeur à l’institut pédagogique de la Faculté des sciences de Pékin.]

Pour Gerald Hüther, professeur de neurobiologie, « chaque enfant vient au monde avec des qualités différentes. Pour cette raison, chaque enfant est surdoué. » Mais parce qu’il y a des ‘’qualités’’ qui ont plus de valeur que d’autres ; parce que nous faisons une évaluation des qualités humaines sur la base de nos attentes ridicules ; parce que l’Avenir est devenu plus important que le Présent, nos incessantes interférences, nos manipulations dans « les merveilleux processus d’auto-organisation du cerveau de l’enfant » peuvent faire «  qu’un être à l’origine surdoué finit par perdre confiance en lui. »
Peut-être avons-nous là un début d’explication sur l’avènement des ‘’coaching personnel’’…
Ensuite, vient le tour du monde virtuel et arbitraire de l’économie de marché, ou mondiale, de nous imposer la perception de son univers.

La réussite n’est plus humble, elle est devenue bruyante et s’exprime dans la multiplication des signes extérieurs de richesse.
Le ‘’progrès’’, qui élève le niveau de vie de l’individu aussi bien sur un plan financier, sanitaire et moral disparaît sous l’écrasante obligation de la ‘’croissance’’ PIBienne.
L’honorabilité de l’individu ne se conjugue plus dans le respect d’une valeur éthique, dans l’accomplissement- quoi qu’il en coûte- des engagements pris, mais dans sa capacité à s’acquitter des ‘’dettes’’ qu’on l’a encouragé à contracter.
Les assauts permanents auxquels est confronté notre esprit, qu’ils soient publicitaires, ou autres, imposent à notre ‘’logique’’ de nouvelles définitions aux mots que nous utilisions quotidiennement, un anglicisme réducteur ou, parfois, un néologisme barbare. Ces mêmes assauts permanents nous conditionnent dans nos comportements quotidiens, dans nos déplacements, dans nos consommations.
Nous vivons dans le pays des libertés individuelles. Une liberté que nous devons à notre démocratie. Ainsi nous l’a-t-on expliqué. Sauf qu’en refusant de se voiler la face, l’on se rend bien compte que cette belle ‘’démocratie’’, qu’au dessus de cette belle démocratie, il y a une entité totalitaire pour laquelle disparaître n’est pas une option envisageable. Alors, pour assurer sa survie, elle dresse l’homme contre l’homme.

Après nous avoir montré à quelle norme sociale nous devons nous conformer pour être reconnu en tant qu’individu ‘intégré’’, après nous avoir ‘’vendu’’ quelque chose à perdre, on nous présente les personnes qui pourraient nous faire perdre notre job, notre pouvoir d’achat et de là notre accès au ‘’confort’’ ou encore notre sécurité.
L’autre est perçu comme un danger potentiel plus ou moins important pour notre ‘’bien-être’’ socioprofessionnel.
Dans les grandes entreprises, celles qui comptent quelques centaines d’employés, la perception de l’autre est importante. Chez nous, l’ouvrier de base contribue coûte que coûte à l’enrichissement personnel du grand patron, parce que sa peur de perdre son job est plus grande que le sentiment d’injustice lié aux méthodes qui accroissent la fortune de l’organe dirigeant. C’est comme ça.
L’employé est devenu ‘’fidèle’’ à ses supérieurs parce qu’en plus de verser un salaire, la direction met tout en œuvre pour que les équipes, qui sont éparpillées entre les murs d’un grand centre commercial, par exemple, soient unies – comme les membres d’une famille, et oeuvrent dans un but commun, développé et encouragé dans les séminaires d’entreprises.

La direction met également en place des sorties de personnels. Il y a bien sûr les incontournables souper de boîte en fin d’années. Avec la tendance nouvelle de faire connaître aux ‘’invités’’ le montant qu’aura dû verser le boss pour permettre le gueuleton.
« C’est avec un plaisir immense que de vous voir réunis ce soir, mais sachez que cela m’aura coûté tant ! »
En plus de cela, l’entreprise peut organiser, un fois par année, une excursion, une ballade, une journée ludique… Ce qui fait que pour l’employée, doublement mère célibataire, elle doit son dernier voyage à ‘’Europa Park’’, à son employeur. Avec un départ très très tôt un dimanche matin, enfant sous le bras.

Cet esprit de ‘’famille’’ a cependant sa limite. Il n’est pas question de laisser la place à la prospérité des relations humaines, mais bien de soutenir la rentabilité du groupe. Dans la famille économique, qui supplante la famille sentimentale, il n’y a pas de place pour les fainéants, les agitateurs, les voleurs, ou autres.
Et pour que cette ‘’famille’’ le comprenne bien, la ‘’direction’’ montre, de temps en temps, qu’elle peut virer ‘’sur le champ’’ une employée malhonnête, avec dépôt de plainte à la clé. Une sanction sans appel, l’employée fusse-t-elle en dernière année d’apprentissage.
Le patron punit, mais il récompense aussi ses bons éléments.

Dans les grandes surfaces de la distribution agroalimentaire, et certainement dans toutes les grandes entreprises, c’est instauré l’évaluation personnelle. D’annuel, le truc devient semestriel.
L’évaluation personnel, c’est quand vous ‘’évaluez’’ la qualité du travail de vos collègues et que ceux-ci font de même pour vous. Vous évaluez les compétences du chef et celui-ci dit tout le bien qu’il pense de vous.
Le boss n’a plus besoin de vous surveillez, ce sont les membres de votre nouvelle ‘’famille’’ qui s’en chargent. Le plus fort, c’est que le boss n’en a rien à foutre de ces évaluations – il ne les lira jamais, parce que l’objectif à atteindre est bien de maintenir une cohésion de groupe, à tendance hypocrite, récompensée par de l’argent.

Si tu veux garder ta place, oublie que l’humain est levé contre l’humain au sein de ton équipe, et rappelle-toi que dehors, il y a des gens qui seraient tout content d’avoir ton job.
Et le nombre de personnes susceptibles de nous remplacer va méchamment augmenter…
François Hollande a annoncé, lors de son dernier passage chez les eurodépités, un truc du style :
« Les réfugiés doivent pouvoir travailler afin qu’ils puissent nourrir leur famille. »
Il n’a pas précisé à quelles conditions.
Je ne vais pas revenir sur la catastrophe socioprofessionnelle qu’augurent les accords du GMT (Grand Marché Transatlantique) et qui touchera les Etats signataires ainsi que leurs partenaires commerciaux. Mais le message est clair : Une nouvelle main d’œuvre, économiquement moins exigeante, arrive.
Faut-il se montrer prudent ? Oui. Faut-il leur en vouloir ? Non.

La mission de nos politiciens corrompus est multiple : Fournir aux sociétés multinationales un accès à des ressources humaines ‘’bon marché’’ ; trier la qualité des migrants qui se présentent aux portes de l’Europe ; faire accepter aux populations indigènes leur présence.
Les deux premières tâches sont ‘’faciles’’, la dernière demande un certain effort de communication.
Pour cela, on utilise le terme ‘’migrant’’ comme un générique qui définit chaque personne quittant son pays. En l’occurrence un randonneur qui change de continent avec sa famille et peu de bagages. A ne pas confondre avec l’expatrier qui va prendre sa retraite sur un autre continent, ou qui vient bosser plusieurs mois en Suisse pour Nestlé, par exemple. Toujours avec sa famille.
Le migrant quitte son pays pour des raisons économiques, climatiques ou de conflits. L’expatrier fuit son percepteur et la monotonie de son voisinage, ou vient s’enrichir à nos dépens.
Oublions l’ex pas trié, pour nous pencher sur ceux que l’on ‘’sélectionne’’.
Selon quel critère séparer l’ivraie du bon grain derrière les barbelés qui délimitent l’UE ? Par la souffrance que l’individu a enduré.
Comment savons-nous que tel ou telle personne a souffert ? Grâce aux reportages chocs que les courageux journalistes nous ont envoyé depuis les pays en guerre, ou en suivant quelques miséreux sur le long, et parsemé d’embûches, chemin de la ‘’migration’’.
Donc les premiers à accueillir sont les Syriens et l’on nous prépare à recevoir les Irakiens.
Il n’y a rien de discriminatoire dans ces quelques lignes. J’essaie juste de souligné que, à quelque part, quelques uns ont ‘’choisis’’ ‘’Qui’’ entrerait dans l’UE, ou pas.
Humainement, le choix ne se conteste pas. D’un autre côté, la surenchère d’images censées nous arracher des larmes, une surenchère de reportages censés sensibiliser notre perception sur une partie des migrants, devient suspecte.
Mais comme je l’ai écrit, la souffrance physique est le critère de sélection. Celui qui fuit la misère dans son pays, se verra renvoyé vers sa misère. Comme celui qui fuit sa terre ravagée par des catastrophes naturelles. A condition bien sûr qu’ils aient en leur possession un passeport précisant l’endroit vers ‘’où’’ les réexpédier.

Maintenant que nous connaissons les raisons qui font que certains peuvent venir chez nous, il faut nous présenter les motivations qui font que d’autres ne peuvent pas venir chez nous. Et là, on sort le mot magique, celui qui ferme toutes les frontières, celui qui autorise tous les moyens de contrôles : Terroriste.
Pour Europol, la classification d’acte terroriste est aussi générique. Elle recense toutes les actions violentes et/ou explosives contre une minorité ou une institution étatique, commises par des factions d’inclinaison politique allant de l’extrême droite à l’extrême gauche, en passant par les écolos activistes.
A charge des médias de faire le tri et nous définir ce que nous devrons percevoir comme un acte raciste, xénophobe, discriminatoire, etc.
De différencier le tueur de ‘’masse’’ qui flingue des cinéphiles lors d’une avant-première, de celui qui cartonne sur des noir-e-s dans une église ou de celui qui veut ‘’éradiquer’’ les juifs.

Et la différence ne s’arrête pas uniquement à la terminologie usitée pour décrire ‘’l’agresseur’’, elle se manifeste aussi dans une différenciation de traitement quand l’accusé se retrouve face au jury. Si il y arrive.
Quand un jeune diplômé en neuroscience, se déguise en Joker et tire sur tout ce qui bouge dans un cinéma et fait 12 victimes, la justice américaine le condamne à la perpétuité.
Monsieur Tsarnaev attend l’heure de son exécution pour les trois morts et 264 blessés, victimes des attentats de Boston.
Le premier est fou, le second un terroriste.
Une autre distinction s’opère dans le traitement de l’information en fonction de la ‘’cible’’ et de sa situation géographique. Les 39 morts de Sousse nous ont moins ‘’occupé’’ que les victimes de Charlie hebdo.

Merah, Koulibali et Kouachi sont des noms tristement connus dans l’Hexagone. Ils ont à leur actif 24 exécutions et une petite douzaine de blessés ; Seifeddine Rezgui  a fait 39 victimes sur les plages de Sousse (Tunisie). Ces sinistres personnages en ont commun qu’ils ont été décédé par les forces de l’ordre.
Juste retour des choses au vu des 66 vies, cumulées, qu’ils ont pris, me direz-vous. Justice a été rendue pour leur acte de ‘’terrorisme.’’ Soit.
Dès lors, que penser de Anders Behring Brievik, homme blanc, d’extrême droite, qui a pris le temps de flinguer tranquillement 77 résidants norvégiens ?
L’homme s’est vu valider son ticket d’entrée pour l’Université d’Oslo. Avec au programme de ses futures études supérieures, en vue de décrocher un Master : étude du système démocratique, étude des droits de l’homme et le respect des minorités.

Nos dirigeants, politiques ou économiques, jouent avec nos ‘’émotions’’ – donc nos perceptions, pour obtenir de notre part le comportement adéquat qui permettra à la machine socio-économico-financière de fonctionner parfaitement.
Quand on parle d’intégration réussie, je ne peux m’empêcher de penser aux circuits électroniques qui font fonctionner une télévision. Perception due à ma période d’apprentissage comme électronicien en radio télévision. Je nous imagine comme des composants électroniques disposés sur un circuit imprimé invisible de sorte que, quand un démiurge autoproclamé prométhéen appuie sur un ‘’bouton’’, il voie le ‘’spectacle’’ qu’il voulait obtenir.
Il réussit sa mise en scène parce que le formatage, qui ne fait de nous qu’une formule arithmétique, certes complexe, s’est avéré concluant. L’homme est devenu une ressource binaire fonctionnelle. Une suite de ‘’zéro’’ et de ‘’un’’. La société moderne crie sa laïcité et nous renvoie vers un manichéisme modernisé.

Dès notre plus jeune âge, nous ne sommes conditionnés que pour fournir une réponse uniforme et standardisée à un ‘’problème’’ spécifique. Il n’y a pas vraiment de place pour une pensée divergente.
Nos perceptions ainsi modelées ne nous permettent d’apercevoir qu’une seule réalité ; nos pensées ainsi contrôlées ne nous autorisent à vivre que dans un seul monde : le leur.

Nemo.

jeudi 1 octobre 2015

COP21: Paris à l'heure du climat ou à l'heure GMT?

A Paris, bientôt, ceux que l’on décrit comme les grands de ce monde se réuniront pour parler de notre biosphère.
Entre-temps, dans l’ombre se négocier le cadre législatif et les conditions générales qui seront inscrites sur les nouvelles tables de lois commerciales qui conditionneront les échanges transatlantiques entre les Etats-Unis et l’Union européenne.
Selon les ‘’négociateurs’’ il faut que tout les accords du GMT (Grand Marché Transatlantique) soient signées d’ici fin 2015. Et pour ce faire les plus gros actionnaires et des hommes politiques, des deux continents, se réunissent régulièrement afin de faire avancer ce projet.
Maintenant quand on voit l’influence que peut avoir la politique dans le monde économico-financier, il n’y a plus de doute possible sur ‘’Qui’’ mènera le bal quand ces accords seront signés.

La règle de base qui devra régir tous les futurs échanges commerciaux entre les deux continents est simple : Supprimer tout ce qui peut empêcher la bonne marche des affaires. A l’aide d’acronymes aussi divers que variés, TAFTA, CETA, TISA, TTP, TTIP, ACS, une nouvelle vague d’ultralibéralisation se prépare à déferler sur les riverains de l’océan Atlantique. Des conditions salariales trop coûteuses aux normes de qualité dans l’alimentation, en passant par la levée des barrières qui freinent le transfert des flux de données informatiques.
En gros, le sort de plus d’un milliard de personnes est entrain de se jouer dans la plus grande discrétion possible.

A titre d'exemples.
L’industrie américaine de la viande entend obtenir la suppression de la règle européenne qui interdit les poulets désinfectés au chlore. A l’avant-garde de ce combat, le groupe Yum !, propriétaire de la chaîne de restauration rapide KFC (Kentucky Fried Chicken).
D’un autre côté, l’Institut américain de la viande déplore « le rejet injustifié [par Bruxelles] des viandes additionnées de bêta-agonistes, comme la chlorhydrate de ractopamine (1).» Un produit dont même la Russie et la Chine ne veut pas dans sa viande.
Pourtant, « les producteurs de porc américains n’accepteront pas d’autre résultat que la levée de l’interdiction européenne de la ractopamine (1). »

L’industrie américaine voudrait aussi que le GMT avance sur la question des OGM en supprimant leur labellisation ainsi que les normes de traçabilité. Propos tenu par l’Association nationale des confiseurs.
On peut taper sur le dos des ricains, mais cette volonté de faire disparaître toutes traces de la provenance des produits est également soutenue dans les industries européennes de l’agroalimentaire.
De son côté, Monsanto et leurs amis, ne cachent pas leurs espoirs de voir enfin la possibilité d’imposer aux Européens leur catalogue foisonnant de produits OGM en attente d’approbation et d’utilisation. La nouvelle zone de libre-échange transatlantique fait miroiter le rêve de voir « le gouffre qui se creuse entre la dérégulation des nouveaux produits biotechnologiques aux Etats-Unis et leur accueil en Europe (1)» soit prestement comblé.

Le GMT propose d’uniformiser les normes techniques, financières, sociales et sanitaires. Parmi tous les accords et autres manigances englobées par le GMT, il y a l’ACS (Accord sur le commerce des services).
Si cet accord, qui est « actuellement discuté par une cinquantaine de pays entrait en vigueur, une multinationale de la restauration collective pourrait contester à une ville la subvention que son conseil municipal a voté en faveur de la cantine publique (2). » Cet accord renforcerait également le pouvoir des tribunaux d’arbitrage « où des entreprises poursuivent des nations ayant osé augmenter le salaire minimum (2). »

Selon le PDG d’American Express, le droit de l’investisseur ce définit comme suit :
« Le droit d’investir ce qu’il veut, où il veut, quand il veut, comme il veut et d’en retirer le bénéfice qu’il veut. »
Le GMT va bien sûr dans ce sens avec comme but final d’imposer « l’élimination, la réduction ou la prévention de politiques nationales superflues [Final report, High level working group on jobsand growth, 11 février 2013, http://ec.europa.eu ]  » étant considéré comme « superflu » tout ce qui ralentit l’écoulement des marchandises, comme la régulation de la finance, la lutte contre le réchauffement climatique ou l’exercice de la démocratie (1).

On parle beaucoup des Etats-Unis et de leurs industries mastodontes qui veulent écraser le monde de leurs produits manufacturés, ou autres. Pourtant, il serait faux de croire qu’il s’agit d’un projet américain visant à conquérir économiquement l’Europe. C’est fait depuis longtemps.

‘’S’agit-il d’un projet que les Etats-Unis ont imposé à l’Union européenne ?
Pas le moins du monde : la Commission, avec l’accord des vingt-huit gouvernements de l’Ue, promeut activement le GMT, qui épouse son credo libre-échangiste. Le projet est par ailleurs porté par les grandes organisations patronales, comme le Dialogue économique transatlantique (Trans-Atlantic Business Dialogue, TABD). Créée en 1995 sous l’impulsion de la Commission européenne et du ministère du commerce américain, cette organisation, désormais connue sous le nom de Trans-Atlantic Business Council (TABC), promeut un « dialogue fructueux » entre les élites des deux continents, à Washington et à Bruxelles (3).’’
Et la Deutsche Bank en a assez que les autorités de contrôle américaines viennent mettre leur nez dans les affaires des grandes étrangères opérant sur territoire US.

Les accords du Grand Marché Transatlantique doivent être signé d’ici fin 2015. Alors quand j’entend un ministre quelconque d’un autant quelconque état européen demander une réunion d’urgence des ministres de l’Ue, pour parler d’un problème de sécurité dans les trains internationaux, par exemple, ou pour parler de la crise des migrants, cela me fait sourire jaune.
Et du coup j’ai un doute sur ‘’l’intégrité’’ de la prochaine rencontre au ‘’sommet’’. Parleront-ils vraiment et uniquement de notre environnement, ou des impératifs économiques se glisseront-ils dans les discussions, ou seront-ils discutés à part ?
Ces personnalités vont-elles, un jour, défendre la cause de notre planète et le jour suivant se réunir pour ratifier les dernières ‘’mises au point’’ du GMT ?
Vont-elles, les premiers jours, prendre des mesures efficaces pour faire diminuer les émissions de gaz carbonique dans notre atmosphère et, le jour d’après, abolir le système européen de quotas d’émissions de gaz à effet de serre, qui oblige les compagnie aérienne à payer pour leur pollution au carbone, comme l’exige l’organisation Airlines for America ?

Ces grands décideurs vont-ils choisir de financer toutes les nouvelles technologies qui permettraient de passer dans un monde ‘’bas carbone’’ le matin, et continuer d’allouer chaque année 650 milliards de dollars en subventions ou exonérations aux énergies fossiles l’après-midi ?
Parce que le gros problème pour changer de mode de vie n’est pas tant dans la volonté des acteurs, mais bien dans le financement, dans les investissements que nécessite une telle transformation.
Sans oublier que pour aider les pays les plus vulnérables à s’adapter et à s’engager sur une voie ‘’écologique’’, il faudra investir et les aider à investir. Et si les Etats ‘’riches’’, riches de leur dette, se lancent sur ce long chemin en promettant de l’argent, il faudra qu’ils disent où ils vont aller chercher l’argent pour les financements, dits ‘’innovants’’.
L’heure de la taxe sur les transactions financières est-elle venue ? Comme le serait celle de la taxe carbone, ou la fin des subventions aux énergies fossiles ?
Les arguments des ‘’ministres’’ de l’environnement l’emporteront-ils sur les illusoires promesses de croissance, liées au GMT, et avancés par les ‘’ministres’’ des finances et de l’économie ?
Les ‘’riches’’ accepteront-ils de transférer leurs nouvelles technologies dans les pays ‘’pauvres’’, là où elles seront vraiment utiles et nécessaires, ou persévéreront-ils dans leur fuite en avant qui met, et mettra, des millions d’individus sur les routes de la migration, pour le plus grand bonheur des délégués aux Ressources humaines ?
L’économie est une science dans laquelle l’homme n’est pas pris en compte. C’est pourtant ‘’elle’’ que nos dirigeants privilégient au détriment de l’écologie qui, elle, tient compte de l’homme sur cette planète.

Pendant combien de temps encore l’humain sera-t-il considérer comme une ‘’ressource’’ facilement renouvelable, un produit issu de la Vie mais devenu dissocié de l’environnement qui le porte, le nourrit et le fait vivre ? Parce que si la Terre meurt, nous disparaissons.

Alors en décembre, espoirs pour les générations futures ou confirmation d’une lente agonie ?

Nemo.

(1) Lori M. Wallach, Le traité transatlantique, un typhon qui menace les Européens, Le monde diplomatique – novembre 2013.
(2) Pierre Rimbert, Un bâton dans la roue ; Manière de voir N° 141
(3) Raoul Marc Jennar et Renaud Lambert, Mondialisation heureuse, mode d’emploi ; Manière de voir N° 141.