jeudi 25 décembre 2014

Un bon 25 décembre à vous.

Nous voilà reparti pour le jour de la fête païenne à Coca. Le moment attendu par tous les bambins de la galaxie qui espèrent trouver les bons cadeaux aux pieds d’un jeune épicéa qui a les boules à force d’être la victime d’un massacre à la tronçonneuse. C’est le jour du déchiquetage programmé des emballages si bien ‘’emballés’’, des réunions de familles (quand il en reste une) et des prises de tête pour savoir chez qui va ‘’réveillonner’’ le petit.
Les pépés et mémés AOC attendent que leurs petits-enfants viennent leur chanter les cantiques de Ramstein avant de distribuer chaussettes, slips kangourous, chocolats et vignettes à leurs invités. Mais on s’en fout : C’est l’intention qui compte.
Les plus croyants auront préparés la petite crèche avec le petit Jésus et toute la symbolique qui va avec. Pour les autres, qui ne croient pas que Dieu ait enfanté mais qui sont entraîné dans la tourmente consumériste, ils passeront un 25 décembre joyeux, comme les précédents.

Alors comment rassembler, autour d’une pensée, le plus de monde possible autrement que par des festivités dignes de la grande bouffe ?
Comment notre attachement à notre prochain pourrait-il se matérialiser autrement que par la valeur estimée des cadeaux que l’on offre ?
Par la diffusion d’un message d’amour universel et de paix mondiale ?
Plutôt raté par les temps qui courent, me direz-vous. Soit. Mais essayons quand même. Cela ne peut pas nous faire de mal…

Une bonne partie des populations présente sur la surface de notre belle planète va donc fêter la naissance du petit prophète pas-mort-sur-la-croix-pour-le-salut-de-nos-âmes.
Nous partagerions donc avec eux une sorte de jour de commémoration, un jour du ‘’souvenir’’.
Alors si au lieu de focaliser notre mémoire sur ce personnage controversé, qui aurait vécu il y a plus de 2'000 ans, nous remontions les souvenirs de notre propre existence ?
Pour cela, rebâtissons les ponts brûlés de Stoppard et remontons le long du chemin que nous avons parcouru. Laissons les bons souvenirs alterner avec les mauvais sans que ces derniers ne fassent naître des commentaires du genre : « C’était mieux avant… » ; « Quel con j’ai été… » ; « J’étais bien naïve… » ou « Depuis qu’il[elle] n’est plus là, c’est plus la même chose. »

Le souvenirs des Noëls précédents risque bien de s’imposer, vu le hasard calendaire du moment. Si ce jour est fêté dans la résignation, la confusion, la tristesse, le manque, l’abandon ou le deuil, il est peut-être nécessaire de remonter le temps à la recherche du dernier 25 décembre partagé dans une ambiance sereine et paisible.
Oublions la colère ou l’euphorie et revenons à notre premier enfant, notre premier couple, notre premier job, notre premier coup, nos premiers sparadraps, nos premiers amis, à la sensation qui accompagnait toutes nos ‘’premières fois’’ et, pour les plus ‘’forts’’, la fin de notre premier jour d’école…

Aller plus loin dans le temps devient quasi impossible. Sauf pour Lucy. Pourtant, en arpentant les jardins publics dans lesquels s’ébattent de joyeux bambins, nous ne sommes pas insensibles quand nous voyons un enfant aller se réfugier contre l’épaule de son père, pour retrouver calme et courage au rythme de battements de son cœur ; pourtant nous nous laissons attendrir par la vision d’une famille heureuse et réunie autour d’une poussette ; pourtant, quand nous sommes les témoins des prémisses d’une vie nouvelle qui s’annonce, nous courrons en ‘’maternité’’ pour accueillir ou féliciter, avec Amour et tendresse le petit miracle de la Vie.

Cette fibre, qui vibre en chacun de nous, nous rappelle que nous avons été, nous aussi, ces enfants qui font leurs premières découvertes au sein d’une communauté qui prodiguait amour, tendresse et patience. Plus tard nous avons découvert l’empathie, sans pour autant pouvoir la nommer. L’empathie nous a emmené vers le partage, la solidarité et le respect.
Malheureusement pour nous, nous ne pouvons nous souvenir du goût du lait maternel et nous finissons, trop souvent, par puiser dans la fontaine des reproches l’eau qui arrose les racines de notre arbre.

Les esclaves du modernisme qui se répandent sur toute la surface de notre globe veulent nous faire croire que l’Homme ne peut se réaliser qu’au travers de la technologie, qu’il se définit par cette technologie parce que c’est le seul domaine qu’il peut ‘’contrôler’’, et que ses liens avec ses semblables sont ‘’secondaires’’.
Pourtant, même si aucune machine, aucune technologie, ne pourra jamais remplacer l’irrationalité d’une relation amoureuse, un spermatozoïde, un ovule ou la division cellulaire, nous continuons d’offrir notre gratitude aux faiseurs de chèques.

Anatole France a écrit (ou dit) : « Tous les changements, même les plus souhaités, ont leur mélancolie, car ce que nous laissons derrière fait partie de nous même. On doit faire le deuil de sa vie passée avant d’entrer dans la nouvelle. »
L’enfant qui se terre au fond de mon être n’est pas mort, il crie pour que je me souvienne de ses rires. L’ado me malmène tandis que l’adulte me tempère. Tous sont là, tous sont moi. Et si aujourd’hui je suis capable, comme beaucoup d’entre vous, d’avoir une fibre paternelle, comme chacune d’entre vous peut ressentir ce même élan maternel, c’est parce que nous avons eu, l’espace d’un instant, des parents.
Et si aujourd’hui nous sommes toutes et tous capable de donner de l’Amour c’est bien parce que nous l’avons ressenti à notre premier battement de cœur et premier coup de pied dans le ventre de notre mère, que nous l’avons reçu dès notre premier souffle de vie et que nous l’avons partagé à notre premier sourire. Et que nos parents l'ont connu avant nous. Comme les parents de nos parents.

Alors comme cadeau de 25 décembre, je vous souhaite à toutes et à tous de pouvoir, ne serait-ce que le temps d'un battement de cils, retrouver cette sensation, ce sentiment, qui envahira tout votre être.

Joyeux Noël.

Nemo.

mercredi 17 décembre 2014

Loyale concurrence

L’autre jour, pendant que j’attendais que mon gentil garagiste pas cher monte les pneus d’hiver sur mon T4 tout pourri, chuis parti au contact de quelques commerçants qui s’accrochent pour qu’un semblant de vie subsiste dans Vevey-Est.
Les puristes géographes et fins connaisseurs de Vevey ne manqueront pas de me rappeler que la Place du Marché, la Vieille-ville, la rue piétonne du Lac et le Simplon-centre ouvert par la Coop sont situés dans la partie ‘’Est’’ de la ville. Ce qui n’empêche pas, en poursuivant sa route vers le ‘’Levant’’, qu’à partir de l’Hôtel de Ville et la Rue du Panorama jusqu’à l’Avenue des Alpes (La Tour-de-Peilz) le presque désert économique s’est installé dans cette portion de la ville, et que le pôle consumériste de Vevey se situe bien entre le centre St-Antoine (Manor) et Migros-Coindet. Avec une tendance à l’expansion vers le couchant.

Ma promenade m’a emmené d’un oasis artisanal à l’autre, à la redécouverte de ‘’petits poucets’’ qui ne courbent pas l’échine (pour le moment encore) devant les golgoths de la distribution. Et qui, face à l’ouverture toute récente du discounter national qu’est Denner (à la place de l’Epa, sacrifiée pour la gloire de la Coop), ont décidé de redoubler d’efforts pour ne pas se faire bouffer par le géant orange. Je dis ‘’orange’’ parce que Denner (rouge) est devenu la propriété de la Migros (orange).
Ce qui fait qu’aujourd’hui, entre les deux bâtiments de Nestlé (Bureaux Bergère et Nestlé Suisse), soit 2 à 2,5 km en ligne droite, il n’y a pas moins de six points de ventes ‘’gestionnés’’ par le « M » magique qui promet des produits tout frais de la région. 4 enseignes Denner et 2 Migros. Contre 1 Coop et 1 Manor. Dire, à ce niveau là que ce sont les Suisses Allemands qui décident de ce que nous allons manger, nous autres Velches, n’est pas tout faux.

Revenons à nos héros du commerce local.
« Ze fork », le restaurant le mieux situé de Vevey (sur le quai Perdonnet dans la portion interdite à la circulation) qui ne désemplit pas depuis son ouverture et où il faut absolument réserver si vous voulez avoir une table libre pour manger ; le « Marina », une centaine de mètres plus loin, accueillant tea-room pour les mamans, en quête de soleil, de tranquillité, de pâtisseries faites ‘’maison’’, et qui peuvent laisser leurs bambins se fatiguer dans le petit parc, fermé, juste à côté. Un « Marina », qui a décidé de traverser le bâtiment qui l’héberge pour offrir un point de vente avec pignon sur la Rue d’Italie.
La Rue d’Italie qui voit se succéder  « Dog City », qui bataille dur contre Qualipet ; le bar « Le Bout du monde », qui devient gentiment le QG de campagne des alter-mondialistes locaux, juste à côté du théâtre de l’Oriental fraîchement rénové ; le disquaire qui ne vend que des vinyls ; le « Neptune » centre de danses pour les ‘’djeuns’’ avec ses cours de Hip-hop ou autres et des salons de coiffures. J’oublie le vendeur tv et le réparateur de computer et l’antiquaire…
Surtout il y a le « Côté potager » et Mlle Forney son infatigable, mais pas inusable proprio, qui a décidé d’agrandir son épicerie de produits frais pour offrir encore plus de produits frais bio de saison, garantis de chez nous. En face de sa porte il y a le kiosque à Michel qui vend depuis trente ans des revues gays sans que qui que ce soit n’y trouve à redire. La pharmacie des Trois couronnes, devenue Benu pour le plus grand plaisir de La Poste qui a fermé son office de quartier il y a peu.

Derrière le fameux Denner, il y a l’un des plus vieux café de Vevey : le Café de la Valsainte. A côté, l’homme de Lecce a ouvert son épicerie Italienne : « Chez Mario », qui prépare tous les midis des menus simples mais appétissants, en plus de faire quotidiennement les meilleures lasagnes de la galaxie ; et Ines la coiffeuse indépendante, deux portes plus loin, qui a refait la déco de son salon sans pour autant revoir ses tarifs à la hausse. Elle continue donc à proposer la simple coupe homme la meilleure marché de Vevey, si ce n’est des environs.
Si je parle de Mario, je dois parler del Signore Lagona qui tient la Salumeria italiana depuis 15 ans déjà. Des épiceries concurrentes, Portugaises, Brésiliennes, Indiennes sont venues ouvrir pas loin de sa porte. La dernière est encore là, les autres ont fermé. M Lagona chasse sur ses terres et propose des produits droit de chez lui : la Sicile avec une modeste, mais jolie cave pleine de vins que l’on ne trouvera ni à la Coop, ni chez Denner, ni nulle part ailleurs. (De mémoire) : Ripasso della valpolicella, Ergenta ou le trésor en bouche de Sassicaia. Des liqueurs dont je n’ai pas retenu le nom mais sacrément bonnes.

J’ai fait un bout de trottoir avec une jeune et fringante retraitée qui m’a raconté la vie qui animait la Rue au temps de Sudi-Collet, du confiseur, du boulanger ou de la laiterie Tornare. Tous disparus du PIB veveysan comme bientôt la Coutellerie du lac. J’ai croisé José et Marina, en couple depuis plus de trente ans. J’ai regardé tourner les machines de la laverie automatique qui a remplacé la boutique de vêtements et articles de décorations Indiens et taillé une bavette avec l’inconnue patronne de Jenif’Hair. Avant de finir chez LOG (Log On Games).
Magasin de DVD et (surtout) de jeux vidéos, inauguré il y a 16 ans par un mordu de… jeux vidéos et de Kung-Fu Shaolin. Ce qui fait que l’on trouve aussi des vêtements made in China, pas cher du tout, vu qu’il va les chercher lui-même du côté de l’Empire du Milieu.
Mr LOG, en plus de diriger 3 entraînement de Kung-fu, organise même, une fois par année, un week-end initiatique aux plaisirs de l’entraînement à la ‘’Shaolin’’. Avec professeurs tout jaune et les yeux plissés qui viennent décourager les plus téméraires et démonstrations acrobatiques.
Son rêve : ouvrir un centre Shaolin francophone dans le Valais, parce qu’il sait bien, qu’à la longue les Mediamarkt, FNAC et autres Manor finiront par avoir économiquement sa peau.

Il me raconte comment, grâce à Manor, il a perdu l’avantage qu’il avait obtenu auprès de Sony, qui lui livrait ses nouveautés trois jours avant les grandes surfaces. Parce que lui le petit ne pouvait pas avoir les produits, qu’il commandait en plus petite quantité que le Grand, avant le Grand ; parce que ce n’était pas de la loyale concurrence.
Il raconte aussi ses déboires quand il a voulu ouvrir, comme le Grand, son magasin à minuit le jour de la sortie de la PS3. L’ouverture nocturne lui fut clairement refusée. Alors Mr LOG décida d’ouvrir personnellement son magaze le lendemain à 0600. Ce que la Police du commerce désapprouva fortement, quelques heures plus tard… Il fut même menacé de sanctions alors que les patrons de Manor avaient laissé leurs employés faire des heures sup’ nocturnes.

Au courant de cette ‘’affaire’’ un client LOG, qui est également journaliste, décida d’en faire un article. Une fois rédigé, l’article fut présenté au rédacteur en chef qui, en toute impartialité, est allé le soumettre à la direction de Manor. Ne serait-ce que pour obtenir leur avis sur ce cas, disons litigieux. La réponse de Manor fut nette et sans appel : Il n’était pas question que le journal en question publie un article contre « un client qui laisse plus de 10'000 francs de pub par mois dans [le dit]  journal. »
L’article fut donc réécrit et censuré de tout ce qui aurait pu permettre de penser que Manor ne suivait pas les règles prescrites par la Police du commerce ou pratiquait de la concurrence déloyale.
A méditer...

Pour conclure je dirai : retournez chez les petits commerçants, ceux du quartier que vous traversez pour vous rendre dans les centres commerciaux. Tout y est certainement un peu plus cher, mais le temps que vous consacrerez naturellement au contact humain vous évitera peut-être de vous faire piéger par les tentations d’achats compulsifs. Ce qui, au final, pourrait bien vous enrichir en vous faisant faire des économies.

Nemo.

mardi 9 décembre 2014

Les chaleurs de la semaine passée.

Attention. Quand je dis « chaleur», j’exagère un peu et ce n'est une histoire de "Q".
On est en Suisse quand même. Pays où l’événementiel médiatique quotidien est alimenté par la nomination de Madame S. Sommaruga à la présidence du pays ; le devenir de la vie sociale des lapins ‘’d’appartement’’ ; le sort du cervelas, la baisse de qualité des ‘’souper de fin d’année’’ ou même la pénibilité du job de St-Nicolas.
Un Saint-Nicolas qui annonce ses tournées de distributions à l’aide d’une camionnette Mercedes dernier modèle, transformée en vitrine roulante avec guirlandes et autres accessoires de Noël.
« Le père Noël sera présent au centre St-Antoine de Vevey [Manor] le … » bla-bla-bla, crie les haut-parleurs installés sur le toit du véhicule.

Pendant ce temps, dans la Berne fédérale, se déroulait, le débat de la décennie sur notre avenir énergétique. Sujets : Longévité des centrales nucléaires, émissions de CO2, etc…
Une semaine dédiée à la Stratégie énergétique 2050 que notre cher gouvernement veut mettre en place. Une semaine de débats accueillis en Romandie par l’annonce, des acteurs économiques vaudois, de vouloir mettre un terme au moratoire sur le gaz de schiste. Histoire d’aller vider la poche de gaz qui se trouverait sous le lac Léman.
Au vu de l’état général de nos cours d’eau, qui laisse méchamment à désirer, et que nos lacs ne sont accueillants que par leurs beaux reflets bleutés, M. P. Eperon du Centre patronal vaudois et Mme J. de Quattro cheffe du département de l’environnement vaudois ont voulu exprimer leur nostalgie du temps où les baignades étaient interdites dans le Léman…
Et, comme pour saluer les efforts que notre gouvernement consentira pour préserver la qualité de notre environnement, la Suisse recule de trois places (de la 8ème à la 11ème ) au classement international de l’indice du bonheur climatique.

Mais avant cela, tandis que l’on parlait de réduire le taux des émissions de CO2 des futures voitures neuves qui seront importées en Suisse, la démolition auto d’Ecublens a fêté cette annonce par un magnifique feu de joie.
Heureusement, l’incendie qui a occupé une bonne centaine de pompiers est maîtrisé. Pas encore éteint, mais sous contrôle 24 heures plus tard (jeudi 5 décembre). Voilà que c’est rassurant.
Le taux de particules fines dans l’atmosphère pouvait revenir à la ‘’normale’’. Comme si la pollution de l’air pouvait être ‘’normale’’.
Les habitants de Morges et de l’Ouest lausannois ont pu recommencer à ouvrir leurs fenêtres, reprendre leur véhicule pour leurs déplacements ; les enfants de la garderie voisine retourner jouer dans la cour. Nos voisins Français d’en-face-sur-l’autre-rive du Léman ne seront plus incommodés par le nuage pas toxique de l’incendie ; tout comme les Vaudois n’auront plus à se demander qu’est-ce qui pue de la sorte en ville de Vevey, Montreux ou même Aigle.
Etait encore juste recommandé de veiller, 48 heures max, les irritations de la gorge ou des yeux chez les personnes vulnérables (enfants et seniors) ou souffrant de maladies chroniques des voies respiratoires.
Quant à toute la flotte utilisée pour circonscrire l’incendie et qui s’est répandue dans la nature, la Venoge par exemple, elle ne constitue pas un risque pour l’écosystème. Celle qui s’est évaporée, non plus.
Tout est donc sous contrôle.

Contrôlé aussi les carcasses de voitures qui ont été dépolluées avant d’alimenter le gigantesque brasier. C’est-à-dire qu’elles ont été vidées « de leurs fluides tels que l’essence et l’huile, et n’ont plus de batterie », comme l’a précisé Mr D. Balmelli, administrateur de Barec Holding, à qui appartient la casse (Thévenaz-Leduc) qui a flambé. Heureusement.
Sauf qu’une voiture qui crame, fusse-t-elle une carcasse, ne pollue pas uniquement par la combustion de ses hydrocarbures. Toutes les garnitures et le tableau de bord, les rembourrages de sièges, qui rendent joli et confortable leur habitacle, les gaines du câblage électriques, les joins, les caoutchoucs se consument très bien, sans forcément être bénéfique pour nos poumons ou notre environnement. Sans parler des pneus…

L’incendie chez Thévenaz-Leduc, c’est le genre de catastrophe que l’on n’aime pas voir chez nous. Parce que chez nous de ‘’un’’ tout est sous contrôle, bien sécurisé, et qu’ensuite rien ne doit venir perturber le confort de notre mode de vie. Sauf que c’est justement notre mode de vie qui crée, à la longue, des événements comme cet incendie.
Le truc qui me titille dans cet incendie, qui a quand même foutu un gros bordel dans la région et sur l’autoroute longeant la démolition, vient du syndic d’Ecublens, le libéral-radical P. Kaelin qui montait au front en affirmant qu’il ne pouvait pas « laisser passer un tel incident ». Alors que le brasier couvait encore.

Il ne sera pas demander à la démole de déménager, bien que les habitants du coin en aient marre de la valse des camions, mais de revoir ses systèmes d’alertes et surtout de sécurité. En gros, de faire des investissements supplémentaires pour ramener le risque d’incendie ‘’incidentel’’ vers zéro. Th-L fait travailler du monde et génère certainement des rentrées fiscales et des taxes spécialement adaptées aux activités de la démolition. Et puis, les interventions ‘’régulières’’ des sapeurs-pompiers sont facturées ; et puis ce genre ‘’d’incident’’, ça fait aussi du bien au PIB local.

Jeff.

dimanche 30 novembre 2014

Libéré de la bête, dompté par l'homme.

De tous les prédateurs recensés sur terre, l’homme est certainement le plus lent et le moins bien équipé, physiquement parlant. Pourtant nous sommes devenu l’espèce dominante sur cette planète.
Sapiens, grâce à son intelligence, son ingéniosité, sa faculté à reproduire artificiellement des phénomènes naturels qu’il a pu observer, trône presque au sommet de la pyramide alimentaire.
Par sa créativité l’homme est parvenu a sécurisé son habitat. Ce qui fait que ses ‘’petits’’ n’ont plus besoin d’avoir, comme premiers réflexes après leur naissance, celui de s’agripper fermement à leur mère ou de savoir marcher, puis courir, rapidement pour garantir leur survie.

De longues périodes d’observations nous ont permis de découvrir, de comprendre et prendre conscience de notre environnement proche, puis terrestre, avant que les bafouillements de la découverte spatiale ne nous renvoient à notre dimension de picobactéries arrogantes et prétentieuses.
Les multiples progrès réalisés par l’homme, dans tous les domaines sur lesquels il s’est penché, nous ont permis de repousser les limites de notre survie, sans toutefois parvenir à enfreindre les lois qui définissent le processus de ‘’création’’ de la Vie ainsi que notre mort.

Du coup, l’homme est-il encore un animal, dans le sens qu’il ne réagit plus instinctivement aux événements, qu’il n’a plus vraiment à subir son environnement, qu’il est capable de reproduire artificiellement le processus de la vie et qu’il est capable, en théorie, de créer des conditions de vie permettant à l’homme de s’installer sur Mars, ou encore de détruire volontairement sa biosphère ?Sommes-nous encore des animaux alors qu’au fil de notre histoire, de notre mythologie, nous avons fini par vaincre, sans forcément nous en débarrasser, cette animalité qui nous hante ?

Quand je pose cette question autour de moi : « Es-tu un animal ? », la majorité des personnes me répondent que l’homme est pire qu’un animal. Ce qui en soit est vrai, puisque aucunes créatures vivantes ne détruit volontairement son habitat ou n’exterminent ses congénères pour des raisons politico-religieuses. Mais le fait de répondre à la question d’une manière générale évite, dans un premier temps, à la personne interrogée de répondre pour elle-même.

L’homme, ou la femme, croyant-e refuse toutes filiations avec le règne animal. L’Homme est une créature élue qui se place au-dessus de tout ce qu’il y a de vivant sur notre globe. Pour les autres, les avis se partagent entre ceux qui admettent timidement une descendance avec une espèce de singe disparue et ceux qui voudraient soumettre des nouveaux-nés à des examens génétiques avant de les catégoriser dans le genre ‘’Humain’’ ; il y a aussi celles et ceux qui demandent à leur ego de fournir des justifications intelligentes pour être autre chose que ce que la biologie leur montre.

Pourtant, tous autant que nous sommes, nous acceptons parfois la comparaison lorsqu’elle est flatteuse, qu’elle se réfère à la force, à la puissance, à l’ardeur d’un animal.
Pourtant, étant enfants, nous avons grandi avec les Fables de La Fontaine et au milieu d’expressions devenues familières valorisant un comportement animal que l’homme se serait réapproprié.
« Etre malin comme un singe » pour deviner qu’il y a « anguille sous roche » ; « Etre à l’aise comme un poisson dans l’eau » ; faire le paon pour séduire sa belle et avoir une mine de cocker quand ça fini mal. L’homme qui se fait « tondre comme un mouton », devient une « vache à lait » dès qu’il s’installe au volant de sa voiture. Allez, versons  « une larme de crocodile ». Requin, chacal, vautour, renard, baleine, thon, faucon, crapaud, étalon, porc, cochon, biche, lion, lynx, etc… trouvent une place dans la métaphore humaine.
L’art de la chasse est copié sur celle des loups et les art martiaux ont puisé dans l’imagerie animale pour différencier leurs techniques : singe, tigre, cobra, dragon, mante religieuse… Même le paresseux a eu son moment de gloire avec le Taï-Chi.
Plus d’une personne pourront dire que ce bestiaire de la métaphore n’alimente que du verbiage familier et populaire, que l’homme savant (Sapiens) est au-dessus de tout cela et n’a pas besoin de souvenirs animaliers pour se définir. Soit.

Retour au gymnase, dans les premiers cours donnés aux téméraires qui font ‘’psycho’’. Il y a l’étude de l’expérience de Pavlov, qui récoltait de la bave de chien, pour comparer celle d’un chien affamé à celle d’un autre canidé normalement nourri ; il y a aussi un cours autour d’une étude de Skinner qui reliait des rats à un circuit électrifié : les pauvres rongeurs branchés devaient ‘’trouver’’ et appuyer sur le bon bouton pour interrompre le courant...
Le travail écrit proposé aux gymnasiens, qui a suivi ces périodes d’études, portait non pas sur les deux expériences citées, mais sur l’influence des cartes de fidélité sur les consommateurs.
Carte de fidélité qui récompense son détenteur pour ne pas s’être trompé d’enseigne lumineuse.
L’Homme n’est pas un animal, mais il se laisse dompter de la même manière : par la récompense. Et le plus humiliant dans cela, c’est qu’il ne cède pas sous la menace de coups ou de chocs électriques, mais pour de l’argent.

Confucius avait écrit une pensée du style : Si un homme à faim, ne lui donne pas un poisson, donne-lui une canne à pêche.
Benjamin Franklin, un des pères de la Constitution Américaine, écrivait en 1776 : « Plus on organise des secours publics pour prendre soin des pauvres, moins ils prennent soin d’eux-mêmes et, naturellement, plus ils deviennent misérables. Au contraire, moins on en fait pour eux, plus ils font pour eux-mêmes, et mieux ils se tirent d’affaire. »
Une réflexion motivera tous les égards des gardiens de la science libérale, envers les pauvres Anglais, en 1834, aux débuts de la révolution industrielle, quand William Townsend, suite à une expérience menée sur des chèvres et des chiens dans île du Pacifique, conclut que « La faim apprivoisera les animaux les plus féroces, elle apprendra la décence et la docilité, l’obéissance et la sujétion aux plus pervers. »
Quant au personnel ‘’masterisé’’ de divers organismes officiels du XXIe siècle, oeuvrant dans le domaine social, ils leur arrivent, en confidence, de lâcher que « pour attirer les gens, il faut leur donner à manger. »

Konrad Lorenz, Desmond Morris ou encore Boris Cyrulnik après avoir étudié l’éthologie, qui parle de l’étude du comportement des animaux dans leur habitat naturel, se sont permis des parallèles avec nos comportements humains au niveau tant social que familial.
Mais voilà, nous voulons toujours pas n’être que de stupides singes.
Si l’éthologie ne peut pas s’appliquer aux humains, sous cette définition, l’idée en soi a séduit plus d’un psychanalistes. Des psys qui ont entrepris de mélanger tous les ingrédients qui épices notre quotidien (famille, travail, intégration sociale, us et coutumes) pour tenter d’en extraire une explication logique qui expliquerait le comment du pourquoi de blessures profondes, de notre impossibilité à faire confiance ou encore une infidélité chronique, et d’appeler cela : la thérapie systémique.
Heureusement, aucuns de ces docteurs de l’esprit torturé ne se tournent vers de simiesques comportements pour expliquer nos ‘’troubles’’ légers. Ouf.

Ils se réfèrent à des travaux d’expérimentations ou d’observations sur des amibes unicellulaire ou le travail de Grégory Bateson qui a observé les fêlures d’une vitre heurtée par une pierre pour tenter d’expliquer le hasard; les observations de Grassé, reprises par Ilya Prigorine, sur la construction des termitières ; les travaux de S. Frenck et H. R. Maturana sur la rotation de l’œil de la salamandre ou de la grenouille ou encore les recherches sur la vision des pigeons qui concluront sur la ‘’fermeture’’ de notre système nerveux, chez nous les humains.
Quand ce n’est pas la thermodynamique des fluides qui explique les différences entre les systèmes thérapeutiques « ouverts à l’équilibre ou les systèmes ouverts à l’écart de l’équilibre. »
Une approche liquide des interactions humaines qui, mélangée au travail de Bateson, entre autre, ou encore a un concept de ‘’feed-back évolutif’’, a permis d’étudier « un modèle mathématique élaboré à partir d’une transaction familiale répétitive. »
[Mony Elkaïm, « Si tu m’aimes, ne m’aime pas. »]

Malgré cela la démarche de M. Elkaïm, telle que je l’ai comprise en parcourant son livre, cherche à offrir aux ‘’patients’’, venant le consulter pour des problèmes de couples ou familiaux, une réponse différente que celle de la psychologie classique qui catégorise ses ‘’sujets’’. La thérapie systémique veut laisser une chance à l’humain d’être autre chose que la résonance d’un héritage génético-historique.
Je dirais, en parfait ignare, que les travaux de M. Elkaïm pourraient s’inscrire dans la continuité de ceux de B. Cyrulnik psychologue qui, ayant marre de bourrer ses patients de psychotropes et autres substances chimiques, chercha, avec succès dans l’éthologie, des réponses permettant de mettre un nom et une explication sur les souffrances de ses patients.

Pour en finir, je repense à l’animalité de l’homme. Une animalité qui ne devrait être qu’un lointain souvenir, tant notre intelligence et notre inventivité nous ont permis de flirter avec les lois de la Nature.
Nous nous sommes redressés et nous avons appris à nous protéger des colères de la Nature.
Nous avons observé ce monde avec un regard nouveau et nous en avons percé quelques mystères. Nous avons compris les liens qui unissaient chaque créature terrestre aux autres mais nous n’avons pas encore pris conscience de notre place dans ce grand Tout.
Mais l’animal, soumis aux lois de la Nature, est encore là, quelque part.
Alors nous gesticulons, pour lui échapper ; nous vociférons, notre humanité ; nous légiférons pour le dompter. Mais nous ne pouvons échapper à la logique, aux lois qui le contraignent.
Le ‘’Nous sommes trop nombreux’’ se heurte à notre respect du droit à la Vie de notre prochain, fusse-t-il notre ennemi. L’éradication du plus faible, que prône l’autorité libérale ne nous convainc pas, parce que bien qu’inscrite dans nos gènes, elle ne l’est pas dans nos comportements ancestraux.

L’empathie, la solidarité, le partage, le respect de notre prochain, l’amour de la Vie et des vivants, l’envie de sympathie sont les cadeaux que la Nature nous a offert en nous permettant la bipédie.
Nous serons toujours moins près des nuages que la girafe, mais ce que notre esprit est capable de concevoir, dans les mondes réels ou imaginaires, nous élève bien au-dessus des magnifiques créatures qui recouvrent la surface de la Terre de nos enfants.
Ajoutez à cela notre notion du beau en tant qu’observateur ou créateur et vous obtenez une entité promise au meilleur, capable du meilleur, mais qui se laisse renvoyer dans la fange primordiale. Quel dommage.
Je peux deviner les pensées sarcastiques des amnésiques émotionnels qui lanceraient que nous ne vivons pas « dans le monde des Bisounours ».
C'est vrai. Mais notre monde est plus beau.
Et à toutes ces personnes, tous ces animaux domptés pour mouvoir la charrue du PIB, je dirais: Souvenez-vous de votre naissance ; souvenez-vous de la ‘’chaleur’’ ressentie lors du premier sourire que vous avez reçu et de cette attention que l’on vous portait ; souvenez-vous du réconfort dans les bras de vos parents, quand votre tête reposait sur le buste de celle ou celui qui vous portait, et que les battements de son cœur vous apaisaient.
Pour protéger celles et ceux que l’homme a appris à aimer, il a sécurisé son habitat. Ce qui fait que sa descendance n’a plus besoin d’avoir, comme premiers réflexes après sa naissance, celui de s’agripper fermement à sa mère ou de savoir marcher, puis courir, rapidement pour garantir sa survie.
Alors souvenez-vous que c’est dans des sentiments d’Amour que vous avez débuté votre développement, votre vie.

Nemo.

vendredi 28 novembre 2014

Fédé le Grand

Voilà c’est fait !
En quatre matches, l’équipe de Suisse de tennis a remporté la Coupe Davis en battant la France, en finale, par 3 victoires à 1.
Et c’est (re)partis dans les bulles de champagnes, la joie des Helvètes qui crient leur bonheur du sommet d’une montagne très très haute, l’occupation festive des places publiques lausannoises, les éditions spéciales ou les numéros ‘’Collectors’’ avec poster détachable et la valse des superlatifs...

Avant ce moment de gloire éphémère Swiss tennis et quelque média pipolisé avaient quand même préparé le terrain au cas où la Suisse échouerait à Lille. Un truc chelou a même été imaginé entre Stan Wawrinka et Mirka, la meuf à Rodg.
Comme s’il lui restait encore une main de libre avec tous ses mouflets qu’elle a à trimbaler…

Mais l’info qui inquiétait plus le bon Suisse, plus que le devenir de sa réserve d’or dans sa Banque Nationale, était de savoir si Federer jouerait, ou pas, la finale.
C’est que Monsieur avait mal au dos.
Là je me dis que balancer cette info en service relevait peut-être d’une stratégie psychologique qui devait, à défaut de déstabiliser l’adversaire, lui faire ramollir sa prépa.
Pour nous, sur l’autre rive du Léman, l’excuse de la défaite étant déjà prête, la victoire n’en serait que plus grandiose.

Les médias sportifs ont bien joué le jeu. Et après avoir disséqué, en slow motion, le moindre déplacement de Federer sur le court, à la recherche du moindre indice révélant ou trahissant l’état de santé du champion Suisse, nos chers commentateurs ont pu claironner que Roger Federer avait fini par remporter le seul titre qui manquait encore dans son magnifique palmarès.

Et c’est là que ça coince. Roger Federer n’a pas gagné la Coupe Davis, c’est l’équipe de Suisse. Ou peut-être, dans une moindre mesure, le capitaine de cette équipe. Mais, si d’un commun accord, Roger peut ramener le saladier chez lui et l’exposer dans sa salle des trophées, c’est de la cuisine interne.

Sans rien retirer à l’exploit qu’ont accompli Stan et Roger (Stan ayant fait un carton plein le dernier week-end de novembre, alors que Fédé n’a que 66% de réussite), une équipe ne se résume pas à deux joueurs (les Français ont opposé quatre mangeurs d’escargots différents).
Maintenant, dans un pays qui s’apprête à voter une initiative à la con nommée Ecopop, je ne suis pas trop surpris de voir que même au niveau sportif on fait dans l’économie des ressources.

Pour moi, qui ne suis pas un grand fan de tennis, il me faut remercier le Nouvelliste, un quotidien Valaisan, qui a mis sur la première page de son édition du mardi suivant la réussite Helvétique, une photo de l’équipe complète. Ce qui m’a éviter d’ouvrir Le Matin, quotidien Romand, pour voir la tête des équipiers passeurs de linges.

Bref. Bravo les champions pour le marathon tennistique et votre victoire qui pourrait peut-être permettre au grand Roger de prendre enfin sa retraite avant qu’il se fasse un vilain tour de rein en plein échauffement.

Jeff.

lundi 17 novembre 2014

Le machin Ecopop.

Ecopop : Initiative, proposée au peuple Suisse, qui veut faire baisser la surpopulation, nationale et mondiale, et demande une préservation durable des ressources naturelles par le biais d’un contrôle démographique volontaire des populations exotiques et une limitation drastique de l’immigration.
Impossible à soutenir ; difficile à ignorer.

L’observation que pose l’initiative, quand elle voit en l’humanité la responsable de l’état de détérioration de notre biosphère, n’est pas si fausse que cela.
Je pense que nous pouvons dire, nous qui vivons dans un environnement confortable, sécurisé et moderne, que nous sommes responsables de l’état actuel de dégradation de notre planète.
On peut mettre en avant toutes les mesures de préservations de notre environnement proche (quartier, état, pays), mais cet environnement national n’a qu’un impact minime sur la climatologie mondiale et nous ne sommes pas de grands producteurs d’accessoires inutiles qui encombrent notre confort matériel.

Nos bûcherons ne sont plus d’épaisses brutes, vêtus de jaquettes taillées dans la peau de l’ours qu’ils viennent de tuer de leurs mains ; ils doivent respecter des règles strictes concernant l’abattage, la taille ou l’élagage des arbres dont ils s’occupent. Idem pour le ramassage du bois mort : en dessous de 18 cm de diamètre, ça reste au sol.
Cela n’empêche pas le bétonnage des sols, le déclassement des terrains agricoles en zones de construction et surtout cela ne freine pas la déforestation en Afrique, en Asie, au Brésil…
L’air frais et pur de nos Alpes fait du bien à nos petits poumons mais ne fait pas baisser le taux de mortalité infantile, lié à la pollution, dans ces pays, loin là-bas.
On peut parler de la méthanisation des algues, des pets de vaches ou des rots de bouquetins. Cela n’enlève en rien à notre implication dans la détérioration de notre atmosphère ou la progression des zones mortes aquatiques.

Sommes-nous trop nombreux sur Terre?
Il est estimé que la terre supportait 1 milliard d’individu en 1815 et qu’en 1900, ce chiffre avait augmenté de 650 millions de têtes.
Il a fallu un peu plus d’un siècle (1815 – 1927) pour que le milliard d’êtres vivants sur notre belle planète double et franchisse la barre des 2 milliards.
Moins de 50 ans plus tard (1927- 1974), ce chiffre double encore (et on passe à 4 milliards).
Le cap des 7 milliards a été franchi en octobre 2011.
Depuis 1970, la Terre voit régulièrement le nombre de ses enfants augmenter de 400 à 500 millions tous les cinq ans et nous serons, selon les estimations de l’ONU, 10 milliards aux alentours de 2050.
Cela ne peut se faire sans effets sur notre environnement, sur nos ressources alimentaires et naturelles (nous atteignons l’Overshoot Day - date calendaire à laquelle nous avons consommé les ressources annuelles de la planète- à la mi-août de l’année en cours) et sur notre manière de ressentir les gens, les populations qui nous entourent.
La réponse semble être positive, mais la situation est gérables en mettant fin aux monopoles des grandes sociétés multinationales, en rendant leur autonomie économique aux pays producteurs et avec une meilleure redistributions des richesses.

Bien sûr, il y a celles qui parlent de la stabilisation et la baisse prochaine de la population mondiale, dont Mme Agazzi d’Alliance Sud. Pour elle, cette réorientation démographique se produira « au milieu du siècle » en prenant à témoin les estimations de l’ONU.
Sauf qu’elle a omis de préciser : ‘’Prochain’’, pour le siècle. La stabilisation dont elle parle se produira aux alentours de 2115 après que la population mondiale ait atteint, toujours selon l’ONU, le seuil de 12,3 milliards de terriens. Une situation que connaîtra le fils de mon fils et son petit-fils. Peut-être.
En tous cas, si cette prévision se confirme, l’Humanité aura multiplié par 12 le nombre de ses représentants sur Terre, en seulement trois siècles.

Les initiants d’Ecopop, n’ayant pas envie d’attendre la seconde décennie du siècle prochain pour retrouver un peu d’espace vital, ont décidé de trancher le mal à sa racine : l’homme est responsable ; l’homme prend trop de place sur cette Terre. Donc on diminue le nombre d’hommes.
Pour la Suisse, qui se retrouve gentiment avec plus de ‘’vieux’’ que de jeunes, le principe de contrôle des naissances est assimilé depuis longtemps. Alors on s’en prend, comme d’habitude, aux étrangers, en rognant au maximum sur les quotas d’immigrations.
Seront pénalisés celles et ceux qui ont réellement besoin de trouver refuge dans notre pays, ou même des chômeurs étrangers, à la faveur des expatriés des multinationales qui ont demandé, à nos dirigeants, l’asile fiscal (pendant qu’il en est encore possible).

De plus, les initiants demandent que notre gouvernement verse un joli petit paquet de millions de nos francs, en guise d’aide au développement, aux Etats qui appliqueraient un programme restrictif de contrôle des naissances. Les Etats concernés pourraient faire distribuer, gratuitement, capotes et stérilets ; comme ils pourraient mettre en place des programmes lorgnant vers l’eugénisme ou tout simplement couper court dans certaines ethnies et pratiquer la césarienne à la machette dans d’autres. Tout ça pour être dans les bonnes grâces de la Suisse.
Je crois que nous autres, civilisés occidentaux, nous cautionnons assez de saloperies dans les pays en voie de développement sans avoir besoin d’en rajouter une sordide couche, en leur demandant de calquer leur mode de vie sur le modèle familial chinois.

Bien sûr il y a des opposants à cette initiative. En fait il n’y a que des opposants.
Parmi eux, il y a ceux qui pensent que la Suisse pourrait supporter 3 à 4 millions de résidants de plus ; celles qui sont heureuses dans un environnement de béton ou ceux qui parlent de la potentialité de densification urbaine du canton de Vaud, en se référant au bétonnage de Renens.
Je pense que la personne qui en parle n’y habite certainement pas, et pour avoir dû traverser, à moto, cette agglomération, je vous promets que je n’y remettrais plus jamais les roues, ou une semelle.
Rien qu’à Vevey, le cap des 20'000 résidants est franchi depuis peu. Mais nous sommes depuis longtemps plus nombreux au km2 que les Tokyoïtes, et Vevey, avec ses 2,38 kilomètres carrés de superficie, est l’une des plus forte densité de population de Suisse. Si ce n’est la plus forte.
Cela n’empêche pas de nouvelles bâtisses de se construire, cela ne refreine pas les envies de futurs projets.
Amenez du Nescafard ; amenez du contribuable ; amenez du propriétaire… Pour l’école publique on attendra encore ; nos enfants locaux, produits dans le terroir, attendront que les oppositions soient levées.

Il y a aussi celles et ceux qui affirment qu’Ecopop ne résoudra en rien le problème de gestion de nos ressources naturelles, et qu’il suffit de « consommer moins et mieux », d’éviter le « gaspillage », pour préserver durablement nos ressources. Ils ont raison.
Malheureusement, le « consommer moins et mieux » n’est pas à la portée de toutes les bourses. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais toutes celles et ceux qui ont un budget plus que ‘’serré’’ comprendront, eux qui sont déjà forcé de consommer moins.
De temps à autres il est possible de faire un vrai bon repas avec des produits locaux, mais le reste du temps on pioche dans les frigos des hard discounters de proximité.
Idem pour les constructions labellisées « Minergie » : la famille du fond du panier se loge à 4 dans un 120 mètres carrés standard pourri, tandis que le couple aisé se pâme dans une surface égale en « Minergie ». Il n’y a pas qu’Ecopop qui ne tienne pas compte des besoins de la société et de l’économie.
De plus «consommer moins et mieux » en cette période, alors que les invit’s commencent à s’écrire sur les Smartphones pour le réveillon de Noël, c’est un peu la merde qui se fout du balais.
Sans omettre qu’en cette saison les décorations lumineuses éclairent de milles teintes les galeries marchandes et les centres commerciaux. Le Lausanne Palace illumine à lui tout seul tout son bout de rue pendant que le centre St-Antoine de Vevey éclaire la Place de la Gare.
Heureusement que la commune compense en retardant la mise en service de certains éclairages publics, pour la plus grande insécurité des usagers des routes concernées.

De plus, j’aimerais savoir combien de ces beaux parleurs durables vont chercher du pain chaudement sortir du four, 10 minutes avant la fermeture du supermarché ou de la station-service et comment ils vont faire pour que les pontes d’EconomieSuisse, qui ont l’application monPIBquotidien.ch sur leur smartphone et qui doivent la croissance de ce chiffre magique à 60 ou 70%  à la consommation des ménages et les travaux d’entretiens de divers réseaux nationaux, acceptent de voir leur PIB baisser?

Avant de poursuivre et de donner encore une fois raison aux détracteurs d’Ecopop, faisons un mini tour dans le règne animal :
« La surpopulation chez les animaux provoque toujours un mécanisme régulateur qui va permettre au groupe de retrouver sa densité optimale. Chez les rats mâles, la surpopulation va épuiser les glandes surrénales et provoquer leur impuissance. Les femelles perdront leur cycle hormonal. Dans une surpopulation de lapins, les femelles gravides vont résorber leur fœtus et le dissoudre en elle. Chez les tupayes, de petits singes lémurs qui ressemblent à des écureuils, lorsque l’environnement devient trop agressif, les femelles subissent une agression hormonale. » Le cerveau épuisé par une surpopulation n’a plus la force de commander aux glandes qui synthétisent les hormones, « dont une glande odoriférante sur le sternum de la femelle, entre ses pattes de devant. » Si bien que seuls les enfants toilettés les premiers seront marqués à l’odeur de leur mère. Ceux qui ne seront pas olfactivement marqués, seront chassés, voire tués. Par leur propre mère. Un comportement que l’on retrouve chez d’autres mammifères et que nous pourrions qualifier d’infanticide. Une mère, ou un père, tuant sa progéniture : Pas besoin d’entrer plus en avant dans les détails pour provoquer de la révulsion.
Et pour nous de crier haut et fort que nous ne sommes pas des animaux. Même si la classification de l’Homo sapiens, que l’on peut lire sur wikipedia, nous dit que nous sommes d'eucaryotes animaux mammifères à tendance primate. Alors nous ne devrions pas avoir de problème de surpopulation.
Eh ben que nenni: "Chez les humains, on constate plutôt l’effet contraire : c’est dans les pays surpeuplés que les femmes font le plus grand nombres d’enfants et c’est dans les grandes villes, dans les sociétés en surnombres que l’érotisation est exacerbée."

Dans ces pays surpeuplés, qui sont aussi des Etats en voie de développement, la surpopulation peut également être liée, en plus de la pauvreté et du manque d’éducation générale, à une baisse de la mortalité infantile. Ma petite sœur m’expliquait, il y a déjà bien longtemps, que la bien pensante Europe, émue par le sort de nouveaux-nés Africains, avait apporté à ces mères, ces familles, qui connaissaient le décès prématuré de leurs descendances, une aide ‘’sanitaire’’.
Et fini de relier le cordon ombilical du nouveau-né à la terre.
Du coup, la mortalité infantile a baissé tout en promettant, à ces enfants sauvés, de mourir de faim plus tard parce que le colonisateur continuera à s’accaparer les ressources et les richesses du continent noir.

Il n’est pas faux non plus de se dire que si les femmes faisaient beaucoup d’enfants ce n’était pas dans le but de surpeupler l’Afrique ou l’Asie, mais pour ‘’compenser’’ les pertes humaines prématurées, avant la vieillesse, dues aux dangers et à une pénibilité de vie propre à leur pays, voire leur continent, pour que l’économie locale, villageoise, puisse continuer à ‘’tourner’’.
Les coups d’Etats à répétition et les guerres tribales chroniques, les sécheresses et les famines qui se succèdent, ajoutées à la mondialisation galopante, ont poussé des populations entières à migrer vers des terres plus ‘’accueillantes’’ - vers plus de sécurité.
Maintenant si, au passage, des mères doivent abandonner un de leurs enfants au milieu du désert pour que le plus robuste survive, cela ne choquera personne. Du moins pas autant qu’une initiative ‘’Ecopop’’. Pourquoi ? Eloignement géographique, Darwinisme, teinte de l’épiderme ?

Les populations qui migrent traînent dans leurs bagages leurs coutumes, leurs modes de vie et, ma foi, leur rythme de procréation.
Ces enfants, qui naissaient dans ces régions défavorisées, participaient, pour une bonne partie d’entre-eux, à l’économie villageoise. Ne serait-ce qu’en allant travailler dans les petites agricultures locales, avant que le FMI, la Banque mondiale ou des sociétés multinationales n’imposent leurs règles de ‘’libre-échange’’ aux dirigeants politiquement corrects, qui ont fait suivre le message aux chefs de tribus.
Le produit de la Terre ne se vend plus aussi librement ou la terre doit produire d’autres ressources. Ou la Terre ne produit simplement plus rien.

Dans ce monde d’une vénalité obscène, ces enfants qui pouvaient librement prélever juste de quoi se nourrir, se retrouvent forcés de migrer aux portes des grandes métropoles et à devoir quémander pour de la nourriture, ou pour de l’argent. Parce qu’on n’arrête de nous répéter qu’il faut du pognon pour vivre!
D’agriculteur familial, l’enfant se retrouve, au mieux, à bosser dans les mines, les usines ou les ateliers de ceux-là mêmes qui sont à l’origine de son exode ou, au pire, sont vendus comme bidoche dans le milieu du tourisme sexuel ou deviennent des esclaves, sexuels aussi, de ces mêmes maîtres qui ne peuvent assouvir leurs perversions dans les quartiers d’habitations luxueusement civilisés.
Il est clair qu’Ecopop ne résoudra en rien tous ces problèmes comportementaux de mépris vis-à-vis de l’humain qui n’est pas ‘’blanc’’ de la part des ‘’civilisés’’.
Au pire, les enfants se vendront aux enchères ; les ‘’passes’’ autour des stades FIFA se négocieront peut-être moins facilement auprès des prostituées mineures. Abject, n’est-ce pas ?

Il est écrit que l’acceptation d’une telle initiative amènerait « un risque de blocage complet de l’économie » et un « risque principal (…) au niveau de l’embauche ». Encore vrai.
Vrai dans un monde qui accorde sa Foi au grand Financier libéral.
Pour l’économie, pensons simplement à ce ‘’pouvoir’’ que nos politiciens corrompus aiment à nous donner : Le sacro-saint Pouvoir d’achat.
Comme la quasi totalité des habitants de notre planète n’ont pas des salaires de PDG, il faut s’arranger pour que les produits de consommations de bases ne soient pas trop chers.
Donc les gros industriels et autres multinationales, qui peuvent difficilement rogner sur les acquis sociaux dans les états qui accueillent leur siège principal, délocalisent leurs fabriques, leurs sites de productions, vers des contrées plus ‘’ouvertes’’ à la minimisation des ‘’coûts du travail’’.
Les ‘’coûts’’ du travail étant uniquement composés des cotisations sociales et le salaire que doit payer un patron pour son ouvrier.
Plus la main d’œuvre est bon marché, plus la tentation de s’implanter à sa proximité est grande. Et nous savons très bien ce qu’est une main d’œuvre bon marché : des pauvres sans formations, des tous aussi pauvres chômeurs étrangers ou… des enfants.
Les économies occidentales l’ont très bien compris depuis longtemps.
Contrôler la démographie dans les pays surpeuplés, comme le voudrait Ecopop, c’est réduire la main d’œuvre des multinationales. Et ça, nous n’en voulons pas. Pas plus qu’une élévation de leur niveau de vie. Parce qu’il est hors de question que nous payions 10x plus cher notre café Nespresso, notre chocolat Cailler, notre Coca-Cola, nos fruits de provenance exotiques, les vêtements estampillés Hachez M, ou  Hyène dit, ou tous autres produits offerts ‘’gratuit-pas-cher’’ aux consommateurs électeurs civilisés.

« Au niveau de l’embauche », notre économie locale et nationale a besoin de salariés qui ne ‘’coûtent’’ pas trop chers à leur patron. Et où va-t-on les chercher ? A l’étranger, bien sûr. Parce qu’il y a pas mal de jobs que le bon Suisse se refuse de faire aux conditions salariales proposées dans diverses professions (Santé, restauration, hôtellerie, chantier, entretien…).
Propos d’une restauratrice fribourgeoise : « Notre femme de ménage est Kosovare, nos deux cuisiniers sont Français, notre serveuse est Portugaise et notre plongeur vient de Syrie. Pour attirer plus de Suisses, il faudrait augmenter nos salaires (…) ou diminuer nos effectifs. Dans les deux cas nous n’arriverions plus à tourner.»
Voilà, c’est dit. Et il n'y a toujours pas de dumping salarial...

Mais le plus grave dans cette initiative, c’est de poser des règles qui nous permettront de décider quelles populations méritent de se développer; c’est de poser des conditions sur toutes nouvelles vies à venir dans les pays défavorisés. Et qui sommes-nous pour prétendre imposer nos choix aux autres ? N’étant pas Obama, je m’abstiendrais de toutes réponses.
Pourtant, il faut reconnaître un mérite à cette initiative. Celle de nous mettre ouvertement sous le nez ce que nous appliquons en douce, en fermant les yeux, en regardant Miss Manifaïque sur M6.

Prenez simplement Ebola. Tant que l’épidémie restait en Afrique, peu de nos politiciens s’en souciaient. On rapatriait quelques patients appartenant au corps médical estampillé OMS, voire MSF, que l’on soignaient à grands coups de matériels spécialisés. Sur le terrain : « MSF, démerdez-vous ! », en gros, et on a équipé divers aéroports de scanners thermiques pour empêcher le virus de migrer sous nos latitudes.
Chikungunya ? Des milliers de cas dans les pays exotiques sans qu’on lève le petit doigt. 4 cas du côté de Montpellier et c’est démoustication de la ville…
Pourquoi l’UE fait-elle des ‘’guerres humanitaires’’ dans certains pays et pas d’autres ? Par manque de moyens pour faire triompher la démocratie néolibérale ?
Pourquoi s’intéresse-t-on plus au Burkina Faso qu’à son pays voisin ?
Pourquoi la Côte d’Ivoire, la Libye, le Cameroun, le Nigéria ou même l’Afghanistan ? Il faut creuser pour avoir la réponse.
L’humanitaire suit les Marines là où il y a quelque chose à récupérer, une monnaie d’échange. Les autres, qui n’ont rien à offrir, peuvent mourir de faim. Cela vous choque plus, ou moins, qu’Ecopop ? Parce que c’est ce à quoi nous participons indirectement.

A cette initiative, un responsable de la Croix- Rouge Suisse oppose un « ensemble d’activités comme le renforcement du rôle de la femme, la diminution de la pauvreté et la promotion de la santé. » C’est très intéressant, et très malin. Les femmes qui débutent une carrière, ne se pénalisent pas d’une maternité. Elles se trouvent une place dans la société active, elles touchent leurs salaires, donc leur ‘’pauvreté’’ diminue. Elles accèdent au consumérisme grâce à leur nouveau pouvoir d’achat, et le tour est joué. C’est simpliste me direz-vous, mais ça marche pour tous les humains corruptibles, femmes ou hommes, Africains, Asiatiques, Américains ou Européens.
L’hygiène de vie s’améliore dans tous les sens du terme. Ne reste plus qu’à promouvoir les petits contraceptifs. J’entends les dents qui grincent…

« On a soutenu que le développement des méthodes contraceptives et la législation de l’avortement participaient à ce processus naturel de régulation des naissances. »
Les programmes de ‘’Planning familial’’, ‘’Profa’’ ou d’autres organismes chargés de présenter aux jeunes demoiselles en fin de scolarité, ou en phase d’apprentissage, les divers moyens de contraception existants, sont bien là pour retarder leur première maternité.
Non pas parce qu’elles sont inaptes à s’occuper d’un enfant, mais bien parce qu’elles ne sont pas prêtes à l’assumer financièrement seule. Et la société actuelle ne veut pas s’encombrer de filles mères.
D’ailleurs, je ne connais aucune future nouvelle grand-maman qui a sauté de joie à l’annonce de la maternité de sa fille à peine majeure,,, Idem de l’autre côté, chez les parents du futur papa.
Pour les jeunes mecs, l’éducation nationale, qui connaît parfaitement le cycle hormonal masculin, a mis en place ‘’l’éducation physique’’. Le sport, qui en plus d’inculquer ‘’l’esprit d’équipe’’ ou de faire rêver des parents s’imaginant dépoussiérer les trophées de leur rejeton, a pour rôle inavoué de faire baisser le taux de testostérone qui prend trop souvent l’ascenseur chez ces jeunes mâles en devenir.
L’épuisement physique pour les empêcher de sauter, comme des bonobos en rut, sur les petits fessiers affriolants qui leurs passent sous le nez? Pas plus compliqué que cela.
Ainsi, l’éducation nationale rempli son devoir qui est de formater les esprits des enfants que nous lui confions de sorte, qu’entre 18 et 25 ans, ils ou elles puissent assurer la pérennité du monde économico-financier qui nous étouffe.

Le hic, c’est que cela fait déjà tellement d’années que le ‘’programme’’ tourne, qu’il nous est devenu normal.
Normal dans un monde qui n’écoute la Nature que pour faire l’inverse de ce qu’elle demande.
Normal dans un monde qui met en avant les libertés individuelles égoïstes de quelques uns, pour le malheur de tous les autres.
Normal dans un monde financier qui a su faire du profit sur les envies d’émancipation féminine.
Micro-onde, Tupperware et surtout Diane 35. Que de belles inventions qui ont donné du temps libre aux femmes pour qu’elles se consacrent plus à la croissance des PIBs.
Ne vous y méprenez pas, je n’ai rien contre.
Juste une question : Cela en valait-il vraiment le coup de laisser les pharmas jouer les apprentis sorciers avec la chimie des corps féminins? Des pharmas dirigées, à l’époque, par des mecs qui ont aussi perçu l’opportunité ‘’sexuelle’’ de suivre les femmes dans leurs combats pour l’égalité.
Mais où est l’égalité quand ce n’est que l'équilibre hormonal féminin que l’on chamboule ?
Choquant Ecopop ? Bien sûr que non. Par contre, la manière de présenter cette initiative est… choquante.

Donc vous l’aurez compris, je voterai ‘’NON’’ à cette initiative que je trouve de plus en plus xénophobe et qui ne reconnaît aucun respect du droit à la vie de celles et ceux qui ne sont pas Blancs et Suisses.
Et si le monde civilisé veut commencer à faire de l’Ecopop, alors il nous faut d’abord rendre les mines de diamants, d’or et d’autres trucs précieux à leurs véritables propriétaires (qui ne sont pas des chefs sanguinaires de rebelles guerrieros) ; idem pour les gisements de coltane, d’uranium, d’aluminium, de fer, de cuivre, de terres rares ; les cultures de café, de chocolats, de bananes ou encore de coton et j’en oublie.
Et, pourquoi pas, trouver une solution pour encourager les gens de notre pays à faire des enfants.

Jeff.

Source: Boris Cyrulnik - Mémoire de singe et paroles d'homme.

samedi 25 octobre 2014

Fait divers banal, normal.

Je me permets de penser, sans difficulté, qu’une gérante, qui est en poste depuis plus d’une décennie dans un magasin de distribution, est à même de repérer les petits chapardeurs qui chercheraient à soustraire des produits quelconques aux scanners des caisses enregistreuses.
J'ose également conclure qu’une personne, qui essaierait de sortir d’un magasin par la porte d’entrée d’un discount, avec dans son cabas des produits estampillés de l’enseigne qu’il tente de quitter, est l’un de ces petits voleurs.
Eh bien, l’une de ces personnes s’est faite coincer, il y a peu, par l’une de ces gérantes à qui « On ne la fait pas. »

L’individu fut ‘’invité’’ à suivre la gérante, ainsi qu’une employée, au bureau afin que le personnel puisse constater la présence de produits volés dans le sac du ‘’petit’’ délinquant, un peu récidiviste.
Le bonhomme en question s’est bien sûr défendu d’avoir volé quoi que ce soit, en prétendant que ces produits made in discount sortaient d’une autre succursale, située dans une autre ville.
Affirmation fortement contredite, après un entretien téléphonique, par le gérant du magasin en question. Il est judicieux de préciser que l’on ne parle pas d’un paquet de chips, d’une teille de whisky bas de gamme ou d’un tube de Cénovis dérobé à la vigilance du personnel.

Sentant l’étau se resserrer, notre individu a commencé à s’en prendre verbalement, et de manière agressive, aux femmes qui lui faisaient face. La police fut donc appelée en ‘’renfort’’.
Délai d’attente (non annoncé) : une heure.
Quand le couple d’agents s’est enfin présenté, la pizza était froide et la petite fripouille avait trouvé un couteau de cuisine (qui traînait dans le coin) et faisait tout un cinéma dans le bureau du discounter.

Mode replay et récapitulation des faits pendant que l’individu, présenté comme le voleur, continuait à vociférer des menaces à l’encontre du personnel du magasin, sans qu’aucun des deux agents (un homme et une femme) n’envisage de le rappeler à l’ordre.
A partir de là, on change de dimension.

L’agent, le mec, le seul qui a ouvert la bouche durant toute la durée de l’intervention, scotche tout le monde avec sa question d’une importance plus que capitale et qui va changer la vie de tous les voleurs du monde :
« Est-ce que vous l’avez vu mettre ces produits dans le sac ? »
La gérante étant honnête, la réponse fut malheureusement (pour elle) négative.
Du coup l’agent en remet une couche :
« SI je vais à la Migros pour acheter un pantalon et qui j’y retourne quelques minutes plus tard, avec le pantalon, est-ce que j’aurais volé le pantalon ? »
Bien sûr que non [crétin], parce que tu auras ton ticket de caisse avec toi et, si ce n’est pas le cas, la caissière aura retiré l’antivol du pantalon. Ce qui enlèvera tous doutes possibles sur l’obtention du pantalon.
Bref, vous l’aurez compris, le voleur est reparti avec ce qu’il était venu chercher. Non sans menacer une dernière fois la gérante : « Toi ! ch’te fais la peau à la sortie. »
Bien sûr ce n’était que des menaces de petite frappe pas toute seule dans sa tête. Mais quand même…

Pour finir le fait divers, la gérante doit signaler à sa direction le nombre de fois qu’elle appelle la police. Et le policier doit donner son matricule pour pouvoir retracer l’intervention. Eh bien cette fois, aucun des deux agents n’a voulu donner son matricule.
Donc il ne c’est rien passé, un certain après-midi d’octobre, dans une succursale d’un discounter helvétique d’une commune de Montreux.

Ce qui m’hérisse le poil, c’est de voir le peu d’intérêt, de crédibilité et de soutien, porté à la travailleuse.
La gérante en question doit bosser dans un magasin ‘’portes ouvertes’’ où n’importe qui peut ressortir par où il est rentré sans que personne ne le voie. Primo : parce que rien n’empêche le quidam de ressortir ; secundo : parce qu’il y a des gondoles entre les caisses et l’entrée qui masquent toute visibilité et enfin parce que les réductions de frais de personnels, imposés par la direction (une direction qui connaît très bien la particularité de sa succursale), l’empêche d’avoir un employé qui tournerait en permanence dans le magasin pendant les horaires d’ouvertures.

Du coup tous les socialement largués, les p’tits voleurs et autres amateurs de ‘’bonnes affaires’’ se donnent rendez-vous chez le discounter du coin. C’est de notoriété publique.
Et au prochain inventaire, la gérante devra, une fois de plus, expliquer par écrit pourquoi elle n’a pas atteint son chiffre.
Et une fois de plus la gérante se fera du souci pour son taf, parce que, au bout de trois inventaires négatifs, c’est sa place qu’elle risque de perdre.

Nemo.