mardi 9 décembre 2014

Les chaleurs de la semaine passée.

Attention. Quand je dis « chaleur», j’exagère un peu et ce n'est une histoire de "Q".
On est en Suisse quand même. Pays où l’événementiel médiatique quotidien est alimenté par la nomination de Madame S. Sommaruga à la présidence du pays ; le devenir de la vie sociale des lapins ‘’d’appartement’’ ; le sort du cervelas, la baisse de qualité des ‘’souper de fin d’année’’ ou même la pénibilité du job de St-Nicolas.
Un Saint-Nicolas qui annonce ses tournées de distributions à l’aide d’une camionnette Mercedes dernier modèle, transformée en vitrine roulante avec guirlandes et autres accessoires de Noël.
« Le père Noël sera présent au centre St-Antoine de Vevey [Manor] le … » bla-bla-bla, crie les haut-parleurs installés sur le toit du véhicule.

Pendant ce temps, dans la Berne fédérale, se déroulait, le débat de la décennie sur notre avenir énergétique. Sujets : Longévité des centrales nucléaires, émissions de CO2, etc…
Une semaine dédiée à la Stratégie énergétique 2050 que notre cher gouvernement veut mettre en place. Une semaine de débats accueillis en Romandie par l’annonce, des acteurs économiques vaudois, de vouloir mettre un terme au moratoire sur le gaz de schiste. Histoire d’aller vider la poche de gaz qui se trouverait sous le lac Léman.
Au vu de l’état général de nos cours d’eau, qui laisse méchamment à désirer, et que nos lacs ne sont accueillants que par leurs beaux reflets bleutés, M. P. Eperon du Centre patronal vaudois et Mme J. de Quattro cheffe du département de l’environnement vaudois ont voulu exprimer leur nostalgie du temps où les baignades étaient interdites dans le Léman…
Et, comme pour saluer les efforts que notre gouvernement consentira pour préserver la qualité de notre environnement, la Suisse recule de trois places (de la 8ème à la 11ème ) au classement international de l’indice du bonheur climatique.

Mais avant cela, tandis que l’on parlait de réduire le taux des émissions de CO2 des futures voitures neuves qui seront importées en Suisse, la démolition auto d’Ecublens a fêté cette annonce par un magnifique feu de joie.
Heureusement, l’incendie qui a occupé une bonne centaine de pompiers est maîtrisé. Pas encore éteint, mais sous contrôle 24 heures plus tard (jeudi 5 décembre). Voilà que c’est rassurant.
Le taux de particules fines dans l’atmosphère pouvait revenir à la ‘’normale’’. Comme si la pollution de l’air pouvait être ‘’normale’’.
Les habitants de Morges et de l’Ouest lausannois ont pu recommencer à ouvrir leurs fenêtres, reprendre leur véhicule pour leurs déplacements ; les enfants de la garderie voisine retourner jouer dans la cour. Nos voisins Français d’en-face-sur-l’autre-rive du Léman ne seront plus incommodés par le nuage pas toxique de l’incendie ; tout comme les Vaudois n’auront plus à se demander qu’est-ce qui pue de la sorte en ville de Vevey, Montreux ou même Aigle.
Etait encore juste recommandé de veiller, 48 heures max, les irritations de la gorge ou des yeux chez les personnes vulnérables (enfants et seniors) ou souffrant de maladies chroniques des voies respiratoires.
Quant à toute la flotte utilisée pour circonscrire l’incendie et qui s’est répandue dans la nature, la Venoge par exemple, elle ne constitue pas un risque pour l’écosystème. Celle qui s’est évaporée, non plus.
Tout est donc sous contrôle.

Contrôlé aussi les carcasses de voitures qui ont été dépolluées avant d’alimenter le gigantesque brasier. C’est-à-dire qu’elles ont été vidées « de leurs fluides tels que l’essence et l’huile, et n’ont plus de batterie », comme l’a précisé Mr D. Balmelli, administrateur de Barec Holding, à qui appartient la casse (Thévenaz-Leduc) qui a flambé. Heureusement.
Sauf qu’une voiture qui crame, fusse-t-elle une carcasse, ne pollue pas uniquement par la combustion de ses hydrocarbures. Toutes les garnitures et le tableau de bord, les rembourrages de sièges, qui rendent joli et confortable leur habitacle, les gaines du câblage électriques, les joins, les caoutchoucs se consument très bien, sans forcément être bénéfique pour nos poumons ou notre environnement. Sans parler des pneus…

L’incendie chez Thévenaz-Leduc, c’est le genre de catastrophe que l’on n’aime pas voir chez nous. Parce que chez nous de ‘’un’’ tout est sous contrôle, bien sécurisé, et qu’ensuite rien ne doit venir perturber le confort de notre mode de vie. Sauf que c’est justement notre mode de vie qui crée, à la longue, des événements comme cet incendie.
Le truc qui me titille dans cet incendie, qui a quand même foutu un gros bordel dans la région et sur l’autoroute longeant la démolition, vient du syndic d’Ecublens, le libéral-radical P. Kaelin qui montait au front en affirmant qu’il ne pouvait pas « laisser passer un tel incident ». Alors que le brasier couvait encore.

Il ne sera pas demander à la démole de déménager, bien que les habitants du coin en aient marre de la valse des camions, mais de revoir ses systèmes d’alertes et surtout de sécurité. En gros, de faire des investissements supplémentaires pour ramener le risque d’incendie ‘’incidentel’’ vers zéro. Th-L fait travailler du monde et génère certainement des rentrées fiscales et des taxes spécialement adaptées aux activités de la démolition. Et puis, les interventions ‘’régulières’’ des sapeurs-pompiers sont facturées ; et puis ce genre ‘’d’incident’’, ça fait aussi du bien au PIB local.

Jeff.

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