mercredi 29 février 2012

Chez nous aussi...

… nous avons des élections qui s'annoncent dans le canton de Vaud (et six ou sept autres cantons de Suisses). Nous devrons élire le Grand conseil et le Conseil d'état. C'est moins rigolo que ce qu'il est entrain de se passer chez nos voisins et outre-atlantique, mais pas moins important pour le devenir de nos enfants.

Du coup, tous les placards qui affichent les beaux sourires de circonstances ont gangréné l'espace urbain, et au delà. Parfois en mettant en péril la sécurité des usagers de la route: Un pote à moi n'a vu qu'au dernier moment un gosse qui fonçait, sur sa "trotte", vers un passage pour piétons, tant il était caché par l'UDC du coin.
Le premier a planté sur les freins; le second a eu la frousse de sa vie; et le troisième riait grassement… (Nous savons depuis peu que la frange droite de la politique Suisse n'est pas une lumière d'un point de vue sécuritaire).

Le casting des Mister E.M.Suisse Romande, nous laisse découvrir un Claude Béglé qui, fort d'une certaine expérience acquise chez Nestlé ou Philip Morris, se présente comme "une vraie force innovatrice", dans sa soixante-troisième année de vie. Un homme du Centre qui concentre… Les employés de la Poste Suisse peuvent en témoigner, après la fermeture (communément appelé: révision de statut) de 400 bureaux postaux dans tout le pays.
Monsieur Riesen, l'UDC de Nestlé-City se la joue "Hessel's style" avec son: "Je m'engage, et vous?". Si la suite d'"Indignez-vous" avait fait des émules, nous l'aurions su plus tôt, non…? Mais bon, le monsieur qui se décrit comme un jeune retraité, a encore une petite trentaine d'années pour espérer faire aussi bien que l'ancien résistant…
Monsieur Leuba, bientôt ex-quadra, pique le joujou à Dame Chevalley et se la joue "djeuns" avec son affiche "smartphone" pour nous rappeler que nous avions prévu de voter pour lui dans deux semaines…

Le PBD veut représenter une "Force nouvelle", composée de transfuges d'extrémistes repentis; Le groupe à Béglé prône un "Centre fort", plus fort qu'un rock fort; tandis que Vaud libre se revendique comme "Le Centre, le vrai", celui qui risque bien de n'être ni pour ni contre, bien au contraire.
La Droite nous promet "une dynamique durable", pour les grosses sociétés multinationales avec réductions, parfois de 100%, de leurs impôts… L'UDC du bout du lac, à l'Est, encourage à "Suivre une ligne claire" (pour ne pas dire blanche), et oublie qu'à force de suivre une idée fixe, on n'avance pas beaucoup. Le PS change quelques photos et ressort ses vieilles affiches et compte sur les Verts qui semblent quand même mieux réfléchir à l'illustration de leurs idées.
Regroupons un peu tout ça:
Par amour de notre canton
Ensemble défendons nos valeurs
Pour nos emplois, pour nos enfants
Pour tous, sans avantages
Ensemble traçons d'autres voies
Pour une dynamique durable
L'avenir en bonnes mains
Vous ne trouvez pas que cela fait un peu discours du premier Août…?

Bref. Les alliances vont bon train également… La gauche-caviar qui fricotte depuis des années avec les écolos; des écolos qui virent Libéraux et recentre l'Alliance du centre. Un centre qui décentre sous les racolages des PLR qui s'acoquinent avec l'UDC… Qui fait quoi et avec qui?!? Tout cela dans le seul et unique but d'avoir plus de voix pour le parti "principal" au moment du décompte final. Vous n'aimez pas de Quattro? Ne votez pas UDC. Et vice-versa. Ou alors vous détachez le dernier feuillet du petit fascicule reçu à domicile et vous vous faites ièche à le remplir "à la main", en n'oubliant pas que vous pouvez, suivant où, écrire deux fois le même nom.

Sincèrement, si vous désirez que rien ne change, comme le souhaite une certaine Elite qui a décidé, il y a quelques dizaines d'années, de ce qui serait le mieux pour la Suisse, votez les formations politiques habituelles. Leurs "promesses" n'engagent à rien, n'offrent rien et ne demandent rien.
Voyez l'Union Européenne… Combien de pays qui ont été mis dans la mouise par un gouvernement, et ont vu leur situation s'empirer suite au renversement horizontal des tendances politiques du gouvernement suivant?
Faire confiance aux ténors qui arpentent les couloirs du pouvoir agripen à leur déambulateur, c'est vouloir choisir entre Charybde et Scylla.

Heureusement une Alternative existe, un autre choix nous est proposé. Un choix qui nous montre une nouvelle voie à suivre, qui nous demande, à chacun, de s'impliquer et de participer à la (re)construction d'un Monde différent de celui que les grandes puissances nous ont imposé au cours des deux siècles précédents.
Nous pouvons (re)penser une civilisation dans laquelle notre temps serait libéré des contraintes mercantiles et financières; Nous pouvons poser les premières pierres d'une civilisation dans laquelle l'homme parle avec l'homme en le regardant d'égal à égale; nous pouvons créer un centre de Vie où tout est en partage, tout est à apprendre, à donner et à recevoir.
Dès aujourd'hui nous pouvons être les précurseurs  de cette Société nouvelle, nous pouvons être des "Pères fondateurs" et réécrire les constitutions de notre pays.
Vous trouvez que j'affabule…? Un ancien, très ancien président des USA, dont je n'arrive pas à retrouver le nom, aurait suggéré que la Constitution des Etats-Unis d'Amérique soit réécrite tous les dix ans, en tenant compte à chaque fois des besoins du peuple américain. C'était il y a très très longtemps certes, mais aujourd'hui, l'Islande est entrain de le faire.
Pour nous réapproprier notre Devenir nous pouvons repenser nos modes de consommation, repenser nos liens avec notre environnement ainsi qu'avec nos voisins humains; Nous devons nous affranchir du système financier actuel qui nous emprisonne et nous assujettit jusque dans nos propres corps.
Thomas Jefferson, dans une lettre adressée à son secrétaire du Trésor, Albert Gallatin,et datée de 1802, disait ceci:
“Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques  priveront les gens de  toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession,  jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis”

Cette alternative dont je parlais plus haut, qui est appelée La Gauche, est un regroupement de femmes et d'hommes qui partagent le même désir de voir l'Homme (et la femme, cela va de soi) reprendre sa place en tant que tel dans les échanges socioprofessionnels; de revoir l'Homme au cœur de la Société; de voir l'Humain retrouver sa place dans la Nature. Non pas comme un grand Singe nu, mais dans son rôle d'entité Bienveillante.

Des hommes et des Femmes qui ne sont pas corrompus par les avantages et les petits cadeaux des lobbyistes.

NEMo

mardi 28 février 2012

Ester et Angel.

A Madrid, des vies "sous hypothèques".
Article paru dans manière de voir N° 119
"Crise bancaire, le casse du siècle."

Jusqu'à l'apparition du mouvement des Indignés, la crise ne se promenait pas dans les rues de Madrid, même si l'Espagne figurait sans doute parmi les pays les plus touchés par la récession de l'économie mondiale. Jusqu'au printemps 2011, la vie semblait suivre son cours…
Mais les annonces "A vendre", aux balcons des immeubles, signalent un changement profond. Il suffit de jeter un œil sur la vitrine de n'importe quelle agence immobilière pour le vérifier: les prix se sont effondrés.

Ainsi à Aluche, une banlieue populaire, un appartement de 65 mètres carrés, situé au troisième étage avec ascenseur, était vendu 240'000 euros en 2006. Trois ans plus tard, des logements de ce type se vendent 160'000 ou 170'000 euros. Deux ans après le début de la crise, les sociétés immobilières ont fermé plus de 40% de leurs agences. Néanmoins, quand on pousse la porte de l'une d'elles, les visages sont aimables et souriants: les affaires continuent. 86% des Espagnols sont propriétaires, un modèle pour M. Nicolas Sarkozy, qui souhaitait encourager l'accès à la propriété en guise de politique du logement: "Mon ambition serait de faire de la France un pays de propriétaires. Un Français sur deux est propriétaire de son logement. 80% des Espagnols le sont. 76% des Anglais le sont. Douze millions de familles françaises aimeraient être propriétaires et ne le sont pas", avait-il déclaré le 2 mai 2007 sur la chaîne de son ami Martin Bouygues, TF1.

Dans les faits, en Espagne, l'"accès à la propriété" ouvre surtout sur… un endettement de longue durée. Entre 2004 et 2007, cinq millions de crédits avec garantie hypothécaire ont été octroyés pour l'achat de logements. Une situation si fréquente que l'expression "avoir une hypothèque" est passée dans le langage courant. Parallèlement ont proliféré les prêts à la consommation- le plus souvent garantis sur le bien immobilier- , les cartes de crédit, les crédits rapides accordés par des sociétés financières- dont les taux d'intérêt atteignent parfois 25%- , tout comme les entreprises privées de rachat de crédits. Au point que certains prêts ne sont plus associés à l'achat d'un bien concret, mais deviennent un produit de consommation à part entière.
Cette prolifération incontrôlée du crédit et de l'endettement pèse fortement sur les ménages. Au dernier trimestre 2008, le rapport entre la dette et les revenus de base disponibles (le ratio d'endettement) atteignait 125%, contre 88,9% en France. En 2008, les impayés des crédits hypothécaires se sont accrus de 310%, et 2,7 millions de personnes ont fini l'année sans pouvoir acquitter leurs dettes. En 2009, les mises en demeure ont atteint le chiffre de 850'000, et les saisies hypothécaires dépassé la barre des 90'000 – un niveau maintenu en 2010…

Comment en est-on arrivé là? Pour le comprendre, il faut revenir sur le rôle des agences immobilières. Après avoir confirmé que c'est le "meilleur moment pour acheter", l'agence offre une "étude financière", gratuite et sans engagement, destinée à évaluer ce que le futur acheteur sera en mesure de payer et le bien auquel il peut prétendre. Elle propose même de démarcher ultérieurement un crédit auprès de la banque. Dans le calcul sont pris en compte le salaire, les revenus non déclarés – ou revenus "B", comme on les appelle par euphémisme -, l'épargne et les garanties familiales. L'agence dévoile également les secrets de l'"évaluation", c'est-à-dire l'estimation du prix du logement réalisée par des entreprises certifiées qui détermineront la valeur du futur prêt. Le montant de l'évaluation, sur lequel l'agence peut influer, sert ensuite de référence à la banque pour accorder le crédit. Ce dernier doit de plus permettre de couvrir les frais additionnels: impôts, actes notariés et, bien sur, commissions des intermédiaires (de l'agence en question, de la société financière et de la banque). Le paiement s'échelonne sur trente, trente-cinq ou quarante ans, avec des mensualités qui ne dépassent pas 40% de vos revenus. On vous laisse toutefois entrevoir la possibilité de les augmenter un peu, surtout si vous gagnez aussi de l'argent "B"…

Lors du boom immobilier, les évaluations gonflées, la prolifération des intermédiaires, les crédits octroyés aux limites des possibilités de paiement étaient des pratiques courantes. Et il n'est guère surprenant que, désormais, nombre de personnes ayant commencé à payer des "hypothèques" se retrouvent dans l'incapacité de les honorer.

Ester et Angel ont décidé d'acheter un logement en 2004. "Je ne me suis même pas posé la question de la location, reconnaît Ester. Je n'y ai pas pensé." Il est vrai que l'Espagne connaît une pénurie de logements à louer, les autorités ayant toujours encouragé l'accès à la propriété par des dispositions fiscales et des facilités de crédit. Les parents d'Ester, quoique travaillant à Madrid, ont successivement vécu dans les cités-dortoirs du sud de la ville, où le prix de vente des appartements était accessible: Leganés (à 11 kilomètres), Fuenlabrada (à 22 kilomètres), Valdemoro (à 27 kilomètres) et, finalement, Seseña (à 36 kilomètres). Si exceptionnel soit-il, ce périple résidentiel rend compte de la manière dont la revalorisation immobilière et la plus-value qu'elle autorise ont favorisé l'acquisition d'un meilleur logement – une maison avec jardin, en dernier lieu -, mais à condition de s'éloigner toujours plus de la capitale. Dès la fin des années 1980, les prix de l'immobilier ont connu une augmentation régulière. Il n'était même pas nécessaire d'avoir fini de payer son logement pour le vendre, rembourser l'ancienne "hypothèque", financer une partie du nouveau logement et faire une autre "hypothèque" pour en payer le reste.

Bien qu'Ester et Angel n'aient pas réfléchi à cette valorisation continue au moment de l'achat, la hausse des prix -18% en 2004 – fut un encouragement psychologique important. L'idée que "payer un loyer, c'est jeter de l'argent par les fenêtres" relevait pratiquement de l'évidence. "L'idée fixe, c'était d'avoir quelque chose à soi, explique Ester. Mais personne ne s'en rendait compte, tout le monde s'embarquait, tous tes amis achetaient une maison. Je me souviens avoir dit à mon mari: Soit on embarque maintenant [dans l'achat d'un appartement], soit on laisse passer, parce que ça va devenir trop cher."

Tous deux travaillent à Madrid, mais ils se décident pour un F4 de 64 mètres carrés que leur montre l'agence de Valdemoro et qui coûte 165'000 euros. Ils demandent un crédit personnel destiné à l'acompte, soit 9'000 euros, qu'ils pensent rembourser vite grâce à la différence entre l'évaluation et le prix réel du logement. La signature devant notaire se fait ensuite rapidement, sans accès préalable aux documents, ce qui est pourtant un droit. Plusieurs changements de dernière minute modifient les conditions du prêt, ce dont Ester se souviendra plus tard avec amertume: "Tout était déjà en marche. Mes parents, qui étaient les garants, et les propriétaires de l'appartement étaient là. Ils ne voulaient pas perdre l'appartement ni l'argent de l'acompte. Mais maintenant, il m'arrive de me demander: et si j'avais dit devant tous ces gens si bien fringués – dans le bureau, outre le notaire, étaient présents le directeur et le sous-directeur de la banque, la jeune femme de l'agence et deux représentants de la banque -, si j'avais dit, quitte à ce qu'on me prenne pour une folle: "Ben moi, désolée, je ne signe pas"? C'est ce que j'aurais dû faire. Mais avec quelle force ou avec quelle clairvoyance aurais-je pu faire une chose pareille? A ce moment là, mon idée était de m'acheter un appartement. J'étais complètement aveuglée par le fait qu'il était déjà à nous, qu'il n'y avait plus qu'à signer. En plus, la date limite pour la vente, c'était ce jour-là."

Ils acceptent ainsi une "hypothèque" de quarante ans, mais en s'engageant auprès d'une banque qu'ils n'ont pas choisie, avec un intérêt légèrement supérieur à celui qui a été précédemment annoncé et pour un montant de 189'000 euros… Ce à quoi s'ajoutent les actes et les taxes, qui  représentent en général 10% du prix de l'appartement, mais qui, dans le cas d'Ester et Angel, montent à 14,5%. Plus question de rembourser le crédit de 9'000 euros: l'agence immobilière en a déjà pris 6'000. Ils découvrent que le droit de désistement n'est pas reconnu par la législation espagnole dès lors que les parties sont physiquement présentes lors de la signature du contrat. Comme la plupart des ménages, c'est dans l'opacité la plus totale qu'ils ont signé un contrat financier qui engage une part considérable de leurs revenus pour le restant de leur vie. Mais ils se rassurent en pensant que, en dernier recours, il leur sera toujours possible de revendre leur logement prestement et de faire des bénéfices…

Ester et Angel entreprennent de payer des mensualités de 770 euros, ce qui représente 38% de leurs revenus. Un an après l'achat, Ester est congédiée de l'entreprise où elle travaillait comme auxiliaire administrative. Elle est alors enceinte et soupçonne que c'est la raison de son renvoi. Mais, en Espagne, le licenciement sans cause avérée n'entraîne pas de grosse difficultés pour les employeurs: il suffit de verser dans les 48 heures l'indemnisation fixée par la loi, correspondant à 45 jours par année travaillée. A partir de ce moment, et jusqu'en 2008, Ester parvient seulement à enchaîner des emplois temporaires, comme presque 30% des travailleurs espagnols. Ensuite, elle ne retrouve plus de travail.

Durant l'année 2008, le relèvement des taux d'intérêts fait passer la mensualité à… 1'130 euros. A peu près au même moment, Angel est licencié à son tour. Pour la première fois, le couple ne peut payer ses traites. Il décide de ne pas faire appel à la famille. "On pensait régulariser le mois suivant et, au pire, on pouvait retirer de l'argent avec la carte de crédit pour le reverser sur le compte. Mais on a pas pu payer et ça a fait boule de neige." Angel retrouve finalement du travail. Le couple entame des négociations pour régler les retards, mais reçoit une mise en demeure menaçant d'une saisie de l'appartement. La solution proposée par la banque? Contracter un nouveau crédit pour couvrir la dette en instance. Ester et Angel doivent donc adjoindre un plan d'épargne aux conditions déjà exigées lors de la signature de l'hypothèque (ouverture d'un compte, souscription d'une assurance-vie et d'une assurance-habitation auprès de l'entité) et accepter une augmentation du "différentiel", le pourcentage qu'ajoute la banque au taux d'intérêt de base. L'une des clauses du nouveau contrat stipule un seuil plancher des intérêts à 3,6%. Nous sommes précisément à la fin de l'année 2008, c'est-à-dire à l'époque où les taux officiels commencent à passer en dessous de ce seuil.

Scandalisé par ce qui est à leurs yeux un nouvel abus, Ester et Angel rejettent l'offre et continuent  à payer comme ils le peuvent, sans s'être acquittés des retards, en attendant de trouver un moyen de mettre un terme à la menace d'exécution hypothécaire. En effet, en Espagne, il n'existe aucune loi sur le surendettement des ménages qui permette aux particuliers de faire face à ce type de situation. En dernier recours, les parents d'Ester sont prêts à demander un crédit pour les aider. C'est aussi une manière d'éviter que ne soit saisie la caution qu'ils ont engagée.

Bien que cela lui pèse, Ester considère désormais que "plus tu te comportes comme un pirate, mieux tu réussis dans la vie. Je pars maintenant du principe que tous ceux qui m'entourent vont me tromper".
Cela vaut d'abord pour les banques. Elle calcule ce qu'elle finira par payer: 369'600 euros avec les intérêts, pour un appartement vendu 165'000. "Je souhaitais faire d'autres choses, regrette-t-elle, je voulais étudier, passer mon baccalauréat. Et la réalité, c'est qu'aujourd'hui je me retrouve avec un appartement et rien d'autre."
(…)

De Raul Guillén

N.

dimanche 26 février 2012

Melting pot (dé)sécurisant

C'est la course entre les States, l'Afghanistan et le Pakistan pour savoir lequel des trois fera ami-ami en premier avec les Talibans; le couple sino-russe joue les mauvais garçons à l'ONU, Poutine veux surarmer la Russie, et Israël veut bombarder l'Iran.
Bachar est méchant, DSK dégoûtant, Sarko un "Sale mec" et Hollande "un menteur".
Des bombes continuent à péter à Baghdad, le Sénégal est pas au top Tripoli, le Caire, le Cameroun et la RDC non plus.

Une des grippes revient, les vaccins ne servent à rien; Les farines animales veulent retourner dans les mangeoires de nos bêtes de rentes, le cassis de Dijon prend l'eau, l'ESB n'est pas totalement éradiquée, les poulets étrangers sont aux antibiotiques et le Casino de Roche propose de la viande de kangourou.
Les requins d'Australie mutent, les japonais aussi, et il y a de super-méga-gros trous noirs dans notre galaxie.
25% de la population de l'Union Européenne est menacé de pauvreté, tandis qu'il est estimé qu'à chaque instant, environ 0,7% de la population mondiale est saoule.
Des millions de personnes sont mortes dans la Corne de l'Afrique et Nestlé rêve d'un monopole sur l'agriculture après s'être accaparé une bonne partie des réserves mondiales d'eau potable.

Le 12 mai c'est la Révolution mondiale, sept mois et neuf jours plus tard il n'y a plus de Monde.

Les animaux sauvages connaissent, eux aussi leur crise alimentaire, et vont faire leurs courses "en ville". Mais ailleurs.
Un léopard dans un village pakistanais; des loups dans des bleds perdus en Italie et en Sibérie, et une troupe de babouins particulièrement agressifs du côté du Zimbabwe.
Il y a quelques années de cela, les vautours ré-installés dans les Pyrénées s'en prenaient au bétail vivant après qu'un charcutier aie du fermer son commerce dans un petit village espagnol, situé au pied de la fameuse chaîne de montagne.

Heureusement nous n'avons pas ce genre de problèmes. Les lynx sont assez discrets; les loups sont abattus à titre préventif; les renards qui s'aventurent trop près de nos villes finissent écrasés sur nos routes principales, les buses s'éclatent sur les autoroutes, et nos hérissons nous narguent pour nous montrer ce qu'ils ont dans le ventre.
Au final, le seul animal "sauvage" qui s'attaque le plus régulièrement à l'homme en Suisse, c'est le chien.
Bref, pas de quoi fouetter un chat. Des chats qui disparaissent bien souvent sans laisser de traces, d'ailleurs…
La route ça tue, et pas que des animaux sur quatre pattes. Fort heureusement en quantité moins grande. Cela n'empêche pas la Suisse d'avoir les passages à piétons parmi les plus dangereux d'Europe.

Le ciel étant moins dangereux pour les piétons, nous pouvons équiper au rabais ceux qui en font la police.
Je vous le dit de suite, je n'ai pas vraiment suivi les Paul et Mick sur l'affaire des Gripen, ces avions suédois qui veilleront, dès 2016, sur la virginité de notre espace aérien.
Mais un rapide coup d'œil jeté sur l'interview du conseiller fédéral en charge de nos forces armées, Herr Ueli Maurer, m'a convaincu que finalement nous n'en saurions pas plus sur les motivations qui l'ont poussé à arrêter son choix sur cet avion qui serait actuellement moins performant que le F/A-18. Un appareil encore en service.
Par contre, il sait nous rassurer le bougre… Choix de réponses aux journalistes qui s'interrogent sur la supériorité du Gripen sur l'actuel chasseur américain:
"Dans quatre ou cinq ans, le F/A-18 sera plus vieux"; "Je garantis qu'il le sera (meilleur) sur trente ans".
Bref, on nous prend pour des "cons" avec ces réponses à la con. Sans compter les centaines de millions d'économies que les Suisses vont devoir faire pour permettre l'acquisition de cette "Logan" du ciel.
Aujourd'hui le Gripen arrive aux genoux du F/A-18; en 2016, quand l'Ikea volant prendra son service, il lui sera à la taille; et dans trente ans il le surclassera…
D'ici là, nous pourrions gentiment demander à nos voisins de garder un œil sur notre espace aérien…
Vraiment rassurant, non…?

L'insécurité est grandissante, en pleine croissance, selon nos élus de Droite.
Tandis que le plus haut "gradé" des UDC s'apprête à fragiliser nos cieux, Madame de Quattro (un petit peu moins à "droite" que Herr ULM) qui est en charge du dicastère de la Police en terre vaudoise voudrait prendre des sanctions plus radicales contre les criminels de tous poils qui arpentent notre beau pays.
Interviewée, il y a quelques semaines, sur ce sujet par nos médias locaux, elle décrivait les mesures à prendre pour lutter contre cette recrudescence de la criminalité.
A la question du journaliste, qui lui demandait si cette vague de cambriolages l'avait encouragée à modifier ses habitudes, J. de Q. nous apprenait que depuis elle "fermait sa voiture à clé".
Madame Bachelot n'aurait pu dire mieux.

Tandis que la fille à Jean-Marie fait mariner son plat de résistance et que le Dominique nous prépare une mauvaise droite, Droopy et Satanas squattent le devant de la scène en se prenant mutuellement pour cible par meetings interposés. Chacun des deux favoris, dans la course à l'Elysée 2012, concourant également pour le prix de la meilleure insulte académicienne.

Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa versus François Gérard Georges Hollande.
Dans un duel, où tous les coups sont permis, il n'y a que les journalistes, ainsi que les fidèles observateurs politiques, qui se permettent de remettre en cause le bilan politico-socio-économique du premier quinquennat du candidat-président. Du moins pour le moment.
En évitant de revenir sur les sujets qui fâchent, et les promesses non tenues, de son premier mandat et en se posant comme le détenteur des solutions qui sortiront la France, et l'Europe au passage, du merdier économique actuel, Monsieur Sarkozy se la jouerait "Challenger". Un challenger attaquant le programme d'un Hollande qui se retrouverait presque dans le rôle de celui qui doit défendre et justifier son "poste".
Un p'tit roublard le "Zizou des Carpates"… Du moins ses conseillers.

C'en est à se demander si la véritable menace pour la sécurité et la santé des Peuples, ne viendrait pas de l'Intérieur…

NEMo

mardi 21 février 2012

Bande noire, piste blanche.

Ca y est, il perd encore son temps à parler trafic et voiture, pourriez-vous dire.
Ben oui!
Primo: Parce qu'il y a de plus en plus de personnes handicapées qui ne peuvent plus faire trois cent mètres sans leur chaise roulante thermique;
Secundo: Parce que les bouchons, ralentissements et autres problèmes de circulation ne sont plus des maladies chroniques du bitume, mais bien le cancer de l'asphalte…
Aux heures de bureau: les villes saturent en Co2;
Aux heures de classes: les abords des bâtiments scolaires (publics et privés) deviennent inabordables;
Et ensuite, c'est rebelote en centre-ville avec les mamans qui laissent libre cours à leurs pulsions "Shopaolic", "Coffee-Time", et autres rencarts auxquels elles ne peuvent définitivement pas se rendre à pied...

Tous les week-ends de chaque hiver les autoroutes débordent de véhicules en tous genres.
L'échangeur de Saint-Légier, qui fait la jonction entre l'autoroute qui vient de Lausanne-Genève et celle qui descend de Fribourg-Berne, se coince en direction du Valais. Et, une simple touchette qui se produirait, dans le même sens, à hauteur de Roche se répercute 15-20 kilomètres derrière;
Un banal accident de tôles froissées sur cette autoroute, multiplie par trois le temps nécessaire pour relier Vevey à Montreux (7 kil.), et rend inutilisable les transports publics entre les deux villes (donc perturbe tout le réseau des VMCV).

Samedi dernier, en 18, les "soucis" ont débuté vers 10 heures, pour se résoudre 7 heures plus tard.
Autrement, les réjouissances autoroutières commencent le vendredi aux alentours de 16 heures, jusque vers 20-21 heures, et se "distillent" sur tout le dimanche.
Et tout cela pour quoi!? Deux heures de descente journalière sur des skis…? Un peu maigre, sauf si vous faite la "Valée Blanche" aux Grands Montets, qui vous propose une descente de 4 à 6 heures.
Donc, à moins d'être un pro des lattes et de partir en "Noire" ou en hors piste, je ne vois pas vraiment quel "feeling", quel "ressenti" de la montagne et de la neige il est encore possible de communié, tant ça glisse de tous les côtés.

Du coup je me demande si l'osmose avec la Nature ne se fait pas en fin de soirée lorsque le seul écho aux mots, que vous partagez avec celle ou celui qui vous accompagne, est le crissement de la neige sous vos pieds; Tout comme je me demande si cette osmose ne nous ferait pas prendre conscience de notre vulnérabilité dans cet environnement qui demeure sauvage lorsque, en plaisantant, nous imaginons une meute de carnassiers surgir de la forêt…
Un souvenir lointain de l'époque où nous n'étions que du gibier, une époque où nous avons appris à vivre avec Dame Nature. Je vous rassure, les "cavernes" ne me manquent pas.
D'un autre côté, comment peux-t-on s'éblouir de la beauté de la Nature le samedi ou le dimanche, et participer à sa destruction le reste de la semaine?

Dans toutes les stations se cache, sous une neige maltraitée par les chasse-la-neige et les "Caterpillar", du bitume; les beaux hôtels, malgré leurs ornements en cèdre rouge du Canada, sont érigés sur du béton et de l'acier; la majesté des montagnes est lacérée de barrières anti-avalanches et des dizaines de tonnes d'explosifs sont utilisés pour "sécuriser" un site qui naturellement ne le serait pas…

La faune sauvage, qui ne peut s'observer qu'au télescope, est refoulée au loin par la présence bruyante de l'homme, par les dameuses qui "bossent" de nuit, par les touristes et leur voiture, par les hélicos, le dynamitage et j'en passe…
L'homme moderne a pris violemment possession des lieux. Mais sait-il seulement le faire autrement?

NEMo

vendredi 17 février 2012

Terre d'Asile Financière.

La Suisse n'a pas toujours été aussi accueillante et prospère.
Dès le XVe siècle les helvètes migrent, majoritairement en France, et ce pour des raisons essentiellement économiques. Depuis toujours, la Suisse n'a jamais eu assez de ressources naturelles pour nourrir toute sa population…
Le bal des migrants "prendrait fin", en gros fin XIXe, avec les centaines de milliers d'helvètes qui partiront vivre le rêve américain. Si notre génome a gardé une "mémoire" de ces périodes de famines, ce qui pourrait donner un début d'explication à notre folie de la surconsommation; l'esprit les a effacées pour, peut-être, ne pas vouloir prendre conscience du mal que nous faisons lorsque nous appauvrissons des populations entières, et que nous laissons des peuples du Sud de l'Europe plonger dans la misère.
Il s'est évaporé le souvenir du temps où nos ancêtres avaient faim.

Aux alentours de 1950, la Suisse facilite son importation de main-d'œuvre étrangère (il y a beaucoup de choses à construire: Tunnels, barrages, autoroutes et construction en général).
La guerre est finie, le chantier est immense… Le monde s'ouvre sur de nouvelles visions, de nouvelles idéologies: les perspectives d'enrichissement sont colossales…
Les banquiers  nationaux, qui ont pu, entre temps, tester et affiner leurs "techniques" de gestions de fortunes avec les fonds en déshérences, sont prêts à accueillir, gérer et protéger les fortunes de quelques futurs grands salopards qui marqueront l'empreinte de leur passage sur terre dans le sang des innocents. Marcos, Mobutu (qui possédait une maison à Savigny), le clan Duvalier, Ben Ali, Moubarak, Kadhafi, Gbagbo. Pour les plus connus.
Le président Kazakh Noursoultan Nazarbaiev, réélu en 2011 avec 95% des voix et une présence de 22 ans à la tête de son pays… Le dictateur-président Paul Byia qui puise dans les caisses de l'Etat du Cameroun pour s'offrir de luxueux séjours dans nos palaces. Il viendrait, avec ses suites, se la couler douce chez nous sept mois par année.
Sans oublier l'incontournable Kim Jong eun qui est venu apprendre les bonnes manières en Suisse.
Une belle brochette de philanthropes en relation d'affaire avec nos exceptionnels banquiers suisses.

Nous avons même eu un SDF célèbre: Benito Mussolini naviguera entre Lausanne et Yverdon de 1902 à 1903 avant de se faire expulser. Il fera sept jours de prison, après s'être fait arrêter à Bellinzone en possession d'un faux permis de séjour l'année suivante

Dans cette meute de chacals sanguinaires, il y a un personnage qui me tient à cœur: Oswaldo Miguel Frederico Ballarin, un brésilien qui passait son temps "entre son quartier général à Sao Paulo et l'Europe où il réside (Paris, Genève ou…Vevey)". "Un homme qui professait une idéologie simple mais vigoureuse: quiconque attaque ou critique le libéralisme économique, les pratiques d'exploitation et de suraccumulation des sociétés multinationales est forcément un partisan du totalitarisme."

"Ballarin était l'un des principaux bailleurs de fonds d'une société de conseil nommée CIA (Consultores Industrias Associados). Cette société avait été créée, entre autre, par une organisation appelée Operaçao Bandeirantes" qui regroupait les services secrets des forces militaires et des polices fédérales ou étatiques, et qui s'enrichissait en faisant disparaître définitivement, et souvent après tortures, des opposants au régime et les dirigeants de la résistance.
"Cette société a récolté des millions auprès de certains dirigeants de grandes sociétés multinationales."
C'était dans les années 1970, au Brésil.
"En mars 1978, une sous commission du Sénat américain a tenu des auditions sur la commercialisation inappropriée de lait pour bébé dans les pays en voie de développement". Monsieur Ballarin y était présent pour défendre les intérêts de la société qui l'y avait délégué. NESTLE.
Il est difficile de dire à qui ont "profité" les assassinats politico-économiques pendant cette période (1965-1979 (?)), et au nom de quelle multinationale Ballarin les rémunérait, vu qu'il présidait "au Brésil la Brown-Bovery Company, et occupait des positions-clé au sein du trust de produits pharmaceutiques Sandoz, et Nestlé Alimentana."

La libéralisation des médias, et les progrès informatiques et technologiques, ont rendu la Terre "plus petite". Tout, ou presque, finit par se savoir. Entre l'éveil de l'opinion public et les signatures de traités d'entraide judiciaire, sanitaire, humanitaire, juste pour plaire et de Convention sur les droits de l'homme, les dictateurs sont priés de ne plus faire trop de vagues qui pourraient éclabousser les alliés "occidentaux"; Les trafiquants d'armes devront se labéliser patrimoine gouvernemental pour continuer à bénéficier des faveurs attentionnées des grands argentiers de ce monde, et continuer à "blanchir" leurs revenus. Comme les narcotrafiquants…

Le monde s'humanise…, les gangsters aussi. A l'image de ces drones qui dézinguent les fantasmagoriques ennemis de la Liberté, de la démocratie et de la Paix dans le monde, les hommes de la finance ruinent à distance les ennemis potentiels de leur enrichissement personnel et s'accaparent les ressources de notre Monde, de l'Humanité. Confortablement installés dans leur bureau, dans lequel pourrait y loger une famille modeste avec deux enfants, "ils" spéculent loin des cris, loin des pleurs de ces enfants qui meurent de faim à quelques heures d'avion de chez nous…

Mais aujourd'hui, le banquier aussi est en danger. Messieurs Berlinka, Frei et Keller ont rejoint deux de leurs collègues, M. L. et F. M. (dont je ne retrouve plus les noms), dans le très select "Club des 5" des financiers suisses sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par Interpol.
De quoi sont-ils accusés..? D'avoir ruiné l'économie d'un état africain? Livré du matériel de guerre à un dictateur? Aidé à contourner un embargo? Participé à l'assèchement des puits d'eau potable au Pakistan? Spéculé sur des denrées alimentaires de premières nécessités?
Rien de tout cela! Ils ont juste incité à, et facilité l'évasion fiscale d'un bon nombre de ressortissants américains. Une vulgaire histoire d'impôts, en somme…

A quand le tour des élites politiques d'être jugés pour leurs "crimes" contre l'Humanité?
Il y a aussi, rien que sur la rive Suisse du Léman, 400 sociétés qui spéculent sur les matières premières. 400 dirigeants qui connaissent et maîtrisent parfaitement ce système qui permet d'enrichir quelques uns au détriment de la plus grande majorité, 400 dirigeants qui ne peuvent ignorer les dommages collatéraux de leurs manœuvres de détournement de biens publics, 400 responsables qui devraient aussi avoir à se présenter devant le Tribunal des Peuples.

La mauvaise nouvelle dans tout cela, c'est que nos voisins et cousins qui nous sonnent les cloches, et tirent nos oreilles, font exactement comme nous. Mais en pire.

NEMo

mercredi 15 février 2012

Comment peut-on avoir la grippe ???

Sur ce coup là, je l'a fait facile. Je vous propose une "newsletter" reçue tout dernièrement et envoyée par "Santé Nature", et signée par M. Jean-Marc Dupuis.

Bonne lecture.

 

"Le mécanisme de la grippe est parfaitement connu. La médecine sait quels sont les nutriments essentiels qui, lorsque vous en manquez, vous rendent vulnérable à la grippe.

Mais qui en informe les populations ?
Personne ou presque.
Alors cette année, comme toutes les précédentes, ce sont des millions de personnes qui se retrouvent à frissonner, à souffrir de raideurs dans les membres. Elles s'alitent, transpirent, toussent, mouchent puis crachent une substance jaune-verte, épaisse, collante et vraiment dégoûtante. Et ce sont autant de journées de perdues, de consultations médicales inutiles, et, comble de l'absurdité, de boîtes d'antibiotiques avalées en pure perte.
Tout cela pourrait être évité avec trois simples vitamines, en grande partie apportées par l'alimentation, plus quelques produits naturels simples et bon marché pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli (par l'âge, la prise de médicaments, une mauvaise hygiène de vie, ou une maladie).
Mais non, cela ne fait pas partie de la politique de santé officielle. Pour les autorités sanitaires, le seul moyen de lutter contre l'épidémie de grippe est de dépenser encore plus d'argent en campagnes de publicité pour... le vaccin antigrippe.

Le vaccin antigrippe ne marche pas

Ne le dites pas trop brusquement à votre médecin mais le vaccin antigrippe est totalement inefficace.
C'est le contraire qui lui a été enseigné en Faculté de médecine, et plus encore lors des séminaires de formation payés par l'industrie des vaccins (séminaires efficaces d'ailleurs, puisque pas moins de cinq millions de vaccins sont administrés chaque automne en France !).
Et pourtant, tous les scientifiques de bonne foi savent que le vaccin antigrippe n'est pas efficace.
Deux grandes études, l'une publiée en 2005, l'autre en 2006, ont observé que la vaccination des plus de 65 ans n'avait entraîné aucune baisse de la mortalité, dans les deux groupes de population étudiés (l'Italie et les Etats-Unis). La même absence d'efficacité à été observée chez les enfants de moins de deux ans, en 2006.
Chez les adultes en bonne santé de moins de 65 ans, la vaccination contre la grippe n’a aucune influence ni sur la fréquence et la durée des hospitalisations, ni sur les arrêts de travail, ni sur les décès dus à la grippe ou aux complications de la grippe.
Et peut-on s'en étonner ?
Un vaccin n'est efficace que s'il correspond exactement au microbe qui vous infecte. Mais ce qu'on appelle communément la grippe regroupe toutes les maladies qui vous mettent à plat une semaine, avec mal partout, le besoin de dormir, de cracher et de moucher, et surtout, surtout l'envie irrésistible d'envoyer au diable tous les imbéciles qui vous entourent.
Ces même symptômes peuvent être provoqués par toutes sortes de virus, le picornavirus, le métapneumovirus, le coronavirus, le virus respiratoire, le syncytial, le rhinovirus, pour ne citer qu'eux, et pas seulement par le virus de la « vraie » grippe, seule habilité par les autorités médicales à porter le titre officiel d'influenzae, et qui est donc le seul concerné par le vaccin antigrippe. Et malheureusement, cette vraie grippe ne représente que 8 à 10 % des maladies étiquetées grippe !
Si vous étiez malgré tout touché par la vraie grippe, votre vaccin ne vous protégerait que s'il contenait les mêmes souches de la maladie.
Une fois sur deux, les scientifiques se trompent en préparant les vaccins, six mois à l'avance. Ce n'est pas de leur faute, car prévoir l'avenir est compliqué, sauf pour certaines personnes dont parlent les journaux (dans la rubrique petites annonces).
Prédire l'avenir est compliqué, et prédire la souche de grippe qui va dominer l'hiver prochain l'est encore plus. Il existe la grippe A, B et C, qui ont chacune des sous-catégories, et le virus peut lui même changer de visage en quelques mois. La souche de grippe A H3N2 de l'hiver 2005-2006 était différente de celle de 1968, qui s'appelait pourtant aussi A H3N2, et dont elle descendait !
Le dernier problème vient de notre système immunitaire : quand bien même vous auriez la vraie grippe, et que par miracle votre vaccin ait contenu la bonne version de la bonne souche, plus nous vieillissons, moins l'injection de vaccin provoque de fabrication d'anticorps, et donc de protection :
·                         Entre 60 et 70 ans, seule une personne sur deux vaccinées contre la grippe saisonnière va produire des anticorps qui pourraient l’aider à reconnaître et combattre le virus.
·                         Entre 70 et 80 ans, seules 31 % des personnes vaccinées fabriquent des anticorps contre le virus en réponse au vaccin.
·                         Enfin, même si l’on continue de vacciner à cet âge-là, il faut savoir qu’après 80 ans, seules 11 % des personnes vaccinées feront des anticorps.
Conclusion : les chances que le vaccin vous protège de la maladie sont proches de zéro et vous n'avez donc pas d'autre choix que de... vous protéger naturellement contre la grippe.

La vitamine D contre la grippe

Le virus de la grippe est normalement éliminé par votre système immunitaire avant que vous ne tombiez malade.
La contre-attaque est menée par l'AMP, nos antibiotiques naturels. Cependant, vous avez besoin de vitamine D pour déclencher la production d'AMP, lors d'une attaque virale. Il est rare en hiver d'avoir assez de vitamine D circulante, à moins que vous ne suiviez toujours l'injonction de votre grand-mère de boire de l'huile de foie de morue, et d'aller jouer dehors quand paraît un rayon soleil (la vitamine D est produite dans votre peau, à partir du cholestérol, sous l'effet de l'exposition directe aux rayons du soleil).
Des résultats spectaculaires contre la grippe ont été obtenus grâce à la vitamine D dans plusieurs études scientifiques, dont une disparition quasiment totale de toute grippe dans une étude anglaise, pour des personnes qui avaient pris une complémentation de vitamine D ! (1) (2)

La vitamine E et la vitamine C

Pour renforcer votre système immunitaire, ce qui reste la meilleure (et la seule !) solution contre la grippe, vous devez prendre de la vitamine E quotidiennement, associée à de la vitamine C. Plusieurs études ont montré l'efficacité de ce cocktail vitaminé contre les maladies infectieuses, en particulier grâce à leur pouvoir anti-oxydant. (3)
Le mieux, cependant, est de leur ajouter du N-acétyl-cystéine (NAC) : ce nom ne vous dit peut-être rien. Pourtant c’est le principe actif des sachets et sirops de fluidifiants bronchiques type Mucomyst, Exomuc, etc., que vous avez certainement donnés à vos enfants ou utilisésvous-même… La NAC est en fait un antioxydant qui donne naissance à une substance détoxifiante appelée glutathion : expérimentalement, le glutathion et la NAC bloquent l’activité de nombreux virus de la grippe dans les cellules.
La NAC n’est pas efficace contre tous les virus de la grippe, et on manque d’études cliniques chez l’homme mais les résultats expérimentaux sont suffisamment intéressants pour l’essayeen période de grippe et surtout en cas d’infection.

Produits naturels

Enfin, toute une série d'aliments naturels doivent être consommés avant et pendant la grippe, pour aider votre corps à lutter contre l'infection.
Les plus intéressants sont les flavanols, que l’on nomme aussi catéchines, et les proanthocyanidines que l’on appelle aussi tannins condensés.
Il y a des quantités importantes de catéchines dans les abricots, les haricots, les fèves, le raisin, les prunes, le vin, le cidre et surtout le chocolat et le thé. Les proanthocyanidines se rencontrent dans la pomme, le kaki, les baies, la pistache, le raisin, le vin, la bière, le cidre, le chocolat. Ils sont responsables de l’amertume ou astringence bien connue du kaki, de la bière, du vin ou du chocolat.
Ceci est dû au fait que les proanthocyanidines précipitent les protéines de la salive en se liant à elles.
La canneberge (cranberry) est particulièrement riche en catéchines mais aussi en proanthocyanidines. En 2005 des chercheurs israéliens ont montré que les flavonoïdes de la canneberge empêchent les virus H1N1 et H3N2 d’infecter les cellules, notamment lorsque des doses répétées de canneberge sont administrées.
Je pourrais continuer longuement sur le sujet de la grippe car il s'agit d'une maladie qui peut avoir de nombreux symptômes très personnels et des stratégies variées sont souvent nécessaires pour en venir à bout…"

Jean-Marc Dupuis
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Sources  de cet article :
(1) Urashima M, Segawa T, Okazaki M, Kurihara M, Wada Y, Ida H.Randomized trial of vitamin D supplementation to pre
vent seasonal influenza A in schoolchildren. Am J Clin Nutr 2010;91:1255–60.
(2) Aloia JF, Li-Ng M. Re: epidemic influenza and vitamin D. Epidemiol Infect2007;135:1095–6; author reply 1097–8.
(3) Meydani SN, Han SN, Hamer DH. Vitamin E and respiratory infection in the elderly. Ann N Y Acad Sci. 2004
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N.

mardi 14 février 2012

Un air de vacance.

Guy-P. Bolay fait partie d'un clan qui ne peut légitimement pas accepter de donner six semaines de vacances aux salariés.
1°: Il est Libéral, PLR;
2°: Il est le Directeur adjoint de la Chambre de commerce vaudoise du commerce et de l'industrie (CVCi);
Donc, et en tant que tels,
3°: Il perçoit tout ce qui pourrait ressembler, de près ou de loin, à de la solidarité financière, ou ce qui rentrerait dans la catégorie "Assurances sociales" comme une CHARGE pour l'employeur.
Une charge qu'il est IM-PE-RA-TIF d'alléger!

Le terme de "charge" reviendra sept fois dans son ode au refus de l'initiative populaire fédérale (6 semaines de vacances…) qui nous sera soumise en votation le 11 mars prochain.
Charge supplémentaire de un demi-salaire par employé à verser en plus pour "rien" d'autre que du repos; Une charge additionnelle pour les patrons qui intervient dans un contexte économique morose alors que ces mêmes patrons fantasment sur la possibilité de faire travailler PLUS leurs employés en les payants MOINS.

"L'invité" qui s'exprimait dans les colonnes du "24 heures" va même jusqu'à nous faire croire que le refus de cette initiative serait bénéfique pour les travailleurs, arguant que ces deux semaines de repos en plus apporteraient une charge de travail supplémentaire pour les salariés. Ce qui en soit est juste, et l'a toujours été.
Maintenant, je doute que les "collègues" soient en défaveur d'un volume de travail ponctuellement accru, du moment qu'ils en seraient les premiers bénéficiaires. Cependant, étant encore en Suisse c'est pour cela que je "doute".

Il y a quelque chose d'assez désagréable (pour éviter "ignoble") chez les représentants des sociétés patronales et autres regroupements faîtiers des vampires de l'économie: A chaque fois qu'une idée, un projet, ou une initiative qui serait favorable à ceux qui n'ont comme liquide de refroidissement que leur sueur, ceux qui bâtissent physiquement notre pays, pointe le bout de son nez, ils nous balancent à la figure des menaces "Sur la garantie de l'emploi", et parlent d'amplification des "risques de perte d'emploi."
Dans le pays qui a le plus bas taux de chômage du continent Européen, la menace de licenciement fonctionne à merveille. Ce ne sont pas les employées Denner qui me contrediraient... 

Dans une rubrique intitulée "L'œil du pro", éditée sur la première page du cahier "Emplois" du "24 heures" encore, Monsieur V. Ganci (directeur de Careerplus Group, une société spécialisée dans le conseil et le placement de personnels) conseille à tous ceux qui se présentent à un entretien d'embauche, en Romandie, d'"Evitez de parler salaire, vacances, allocations familiales, bonus et autres congés". En gros tout ce qui ressemble à une "charge patronale" liée à votre engagement.

Le travailleur Romand n'est pas intéressé par un salaire; Il n'a pas le sens de l'humour et ne critique jamais ses anciens patrons; Il fait preuve d'une totale abnégation dans son travail et trouve sa récompense dans la gloire de son entreprise. Vous y croyez…? Si j'étais en Chine, je dirais: OUI!

Dans le débat qui a déjà commencé, les principaux ténors des grosses formations politiques ne font que s'étriller par statistiques interposées; Chacun ayant une traduction, signification, explication ou encore une vision différente des chiffres qu'ils ont étudiés en commun. Et aux chiffres, nous pouvons leur faire dire ce que nous voulons…
Le Monsieur G.-P. B. avance que les fameuses 2 semaines supplémentaires sont une augmentation de 50% du temps de vacances qui, au final, ne représentent qu'un-tiers du temps global…

D'ici au 11 mars, chaque Suissesse et chaque Suisse pourrait mettre de côté les argumentaires socio-économiques des multiples acteurs politico-économiques de notre paysage gouvernemental, et se contenter de ne répondre qu'à une seule question:
" Les travailleuses et les travailleurs suant sur notre territoire méritent-ils 6 semaines de vacances?",  "Méritez-vous 6 semaines de vacances par années?"

Les patrons, vos patrons, nos patrons, ont déjà répondu par la négative à cette question. Que cela ne nous décourage pas, ils sont minoritaires… Maintenant si leurs lâches menaces sur nos emplois parviennent à faire échouer cette petite avancée "Humaine", j'encouragerais vivement les détracteurs de cette initiative à profiter de la ré-ouverture, par Swiss, de la correspondance direct Zurich-Pékin!
Quoique, Pékin-Zurich serait tout aussi appropriée…

NEMo

dimanche 12 février 2012

Sucrage de fraises.

"Le service de sismologie Suisse enregistre entre 500 et 800 tremblements de terre par an, mais en moyenne, seuls dix d'entre eux sont assez forts pour être ressentis."
Il y en a d'ailleurs un qui c'est produit du côté de Zoug, ce week-end.
Pas grand-chose: 4,2 sur l'échelle de Richter. Bref, pas de quoi affoler nos centrales atomiques...
Il y aurait tellement peu de risques d'accidents nucléaires en Suisse, qu'il n'y a que l'erreur humaine qui pourrait nos transformer en petite luciole stérile. Mais comme le personnel helvétique représente l'excellence de la main d'œuvre mondiale, que dis-je… Universelle, nous n'avons aucuns soucis à nous faire…
La bonne nouvelle que j'ai entendue de la bouche d'un Monsieur Pello serait que les centrales nucléaires suisses ne seront pas stoppées en 2034. D'après lui, la sortie du nucléaire décidée par la Confédération porterait sur le renoncement de la construction de nouvelles centrales nucléaires et non l'arrêt de celles actuellement en fonction. Des "anciennes", qui resteraient en service tant que leur fonctionnement ne sera pas un danger pour les populations…
En somme 2034, cela pourrait être plus loin que prévu…

Les directeurs de stations pleuraient à la neige fin novembre 2011; sautaient tels des cabris des montagnes en décembre 2011; ils déchantent en janvier 2012: Temps maussade, trop froid et, c'est un comble, trop de neige!
Baisse de fréquentation de 13% pour le début de l'année, et moins 7,9% de recettes sur les remontées mécaniques…
On va éviter de trop s'attarder sur les conditions climatiques qui nous malmènent ces derniers jours.
Les historiens de la Terre nous racontent, occasionnellement, qu'une très forte majorité du Vivant avait disparue pendant les ères glaciaires lointaines. Nous avons un exemple, une sorte de "Teaser", grandeur de Nature de l'explication du "Comment" cela pourrait se passer…
Contre les excès de la Nature, personne n'est à l'abri. Même pas les riches qui voient leur tuyauterie geler, et leur citerne à mazout dysfonctionner.
Bon l'avantage qu'ils ont sur nous, c'est que le chauffagiste "risque" de favoriser le dépannage de leurs installations avant les nôtres, celles du Peuple…
Cela fait dix jours que notre chauffage est défaillant dans les chambres à dodo. Le système fonctionne, oui, mais supporte très mal la forte "sollicitation" de ces derniers temps (bâtiment subventionné).
Je vais pas trop me plaindre, parce qu'il y en a beaucoup, beaucoup d'autres qui n'ont pas la chance d'avoir un toit et des murs pour se protéger, mais quand même…

Coup de froid sur nos banques, aussi. Et je ne parle pas des "bancomats" qui toussent, et recrachent les cartes des clients.
Non, la bise qui soufflait sur la confiance que nous portions à nos banquiers vire au noir! "Ils" continuent à nous prendre pour des cons. Notez, qu'ils se foutent de ce que nous pouvons bien penser d'eux, nous le Peuple, on en a l'habitude. Mais que ces chacals passent, "ouvertement", outre les décisions et les adjonctions des gouvernements me sidère à un point tel, que je me demande si nous n'aurions pas meilleur temps de les "euthanasier" tout de suite!

Suite à certaines infractions délibérées, l'épisode UBS two thousand eight, qui a conduit le Peuple à mettre la main au porte-monnaie, pourrait bien se reproduire avec la deuxième banque helvétique.
UBS qui en son temps avait refusé de débourser 2 milliards pour venir en aide au fleuron de l'entreprise helvétique, Swissair en l'occurrence, jouait les Roms quelques années plus tard pour recevoir quelques 65 milliards de la Confédération…
Aujourd'hui certains observateurs redoutent que la même Confédération doive venir en aide au Crédit Suisse, la deuxième fameuse banque de notre pays.
Dans un article du Matin dimanche (12.02), il est justement fait allusion au sauvetage d'UBS, il y a trois-quatre ans, en révélant que les actifs pourris, que la Confédération (donc les Suisses) avait rachetés à la-dite banque, lui rapportent de juteux bénéfices (vivement le partage alors). Est-il possible que cette info ne soit là que pour éviter un tollé général quand l'heure d'ouvrir les caisses pour le C.S. sera venue?
Rassuré, le contribuable déboursera demain, ce qui pourrait lui être rendu dans une semaine…
Il faut reconnaître que nos institutions financières avaient de solides réputations. Aujourd'hui elle est de plus en plus douteuse, et il n'est pas garanti que ce qui a fonctionné pour l'une aujourd'hui, marche pour l'autre demain.

Le plus costaud dans les cas d'UBS c'est que les traders, qui sont à l'origine de la panique financière de 2008, sont les mêmes que ceux qui rentabilisent les actifs "toxiques" aujourd'hui.
Bref, nous avons des chauffards criminels multirécidivistes qui nous confectionnent un nouveau Code de la Route, et une Jacqueline de Quattro qui serait la cheffe des gangs "Lyonnais".
Elle est loin l'Islande...

Le fisc américain a, dans sa ligne de mire, plusieurs établissements bancaires suisses; le gouvernement U.S. réclame tout plein d'infos sur tout plein de gens en Suisse.
Bref les Etats-Unis font passer un sale quart d'heure, qui en deviendrait presque une demi-heure, aux gentils petits Suisses.
Les States obtiennent nos fiches de police; nos banques s'aplatissent; à Fribourg Swiss tennis dévisse.
3 – 0, score sans appel.

NEMo

samedi 11 février 2012

Allouette,...

Depuis quelques semaines les consommateurs Suisses se font traiter de "pigeon" dans, et par certains médias. Alors j'essaie de comprendre quel aspect comportemental du clan des columbidae peut bien nous être attribué.
L'expression: "Se faire pigeonner", serait apparue au XVIe siècle et à mettre en rapport avec la "Huppe fasciée" que l'on déplumait, il y a fort longtemps. http://www.mon-expression.info/se-faire-pigeonner
Le pigeon aurait ensuite remplacé la "Huppe" parce que plus présent dans les bas-fonds des cités de l'époque. Le "Riche" pouvait se faire "dé-hupper", tandis que l'on "pigeonnait" le miséreux.
Au XXIe siècle, dans nos contrées, nous déplumons dindes, dindons, poulets, autruches et autres eiders.

Sapiens a une curieuse tendance à l'anthropo-zoomorphisme. Il ne peut s'empêcher de trouver des motivations humaines à d'autres entités animales, des objets, des phénomènes et des éléments naturels, et d'affubler ses frères et sœurs humain-e-s de multiples comportements animaliers.
L'homme moderne est devenu, aux yeux de ses pairs, une sorte de créature protéiforme qui changerait d'apparence au gré des événements. Une sorte de famille à la Barbapapa.
Barbamama a la faculté de se transformer en puce, en abeille, une caille, une poule, en chienne, en cochonne, en biche, en couguar, lionne ou tigresse, en vache, en thon ou en baleine; alors que Bibendum rose peut être une limace, un rat, un lapin, un vautour, un porc ou un goret, un âne, un requin, un étalon ou un taureau, une hyène, etc…

Cette habitude n'est pas nouvelle: les Egyptiens avaient une religion très zoomorphe, les Africains utilisent beaucoup de masques aux représentations animales et les arts martiaux chinois s'inspirent de nos amis les bêtes pour pratiquement toutes leurs techniques.
A ce stade, nous pourrions légitimement nous demander si nous ne ferions pas mieux d'aller voir le vétérinaire, lorsque nous avons un problème de santé. Ce qui, dans l'absolu, pourrait déjà être le cas.

Alors pourquoi le pigeon?! Avez-vous déjà observé un pigeon? Et qu'est-ce que nous pourrions bien avoir en commun avec volatile urbain?
Esthétiquement, le Biset, casse pas des briques avec sa robe grise, et il n'est pas très fute-fute.
Il suffit qu'un centre de distribution de nourriture se "fixe" à une place pour que ces oiseaux viennent squatter les alentours, et prennent possession des espaces libres en hauteur.
Le pigeon est très difficile à déloger, et il faut recourir à des solutions extrêmes pour s'en débarrasser. Comme inviter des corneilles…
Il ya quelques années, pour faire fuir les pigeons, nous avons nourri les corneilles.
Vous amenez les restes des repas de la veille, vous jetez tout ça en vrac au milieu du parc, et les oiseaux font le reste. Une fois le festin fini, elles repartent. C'est malin ces volatiles, et très organisés. En plus, elles ont de la mémoire. Me souviens qu'un jeune pigeon anarchiste, limite indigné, avait voulu faire le mariole à l'heure du repas.
Les corneilles l'ont forcé à partir et, très exactement 24 heures plus tard, le vieux pigeonneau se faisait mettre en pièces détachées par deux corneilles dans la gouttière de l'hôtel Astra…

Mais revenons à nos pigeons… Ils sont présents sur tous les continents, et leurs déjections sont très "toxiques" pour l'environnement urbain, soit l'architecture, les monuments et les statues de toutes les époques confondues.
Les columbidés vivent généralement en couple tout au long de leur vie. Le mâle et la femelle se partagent les tâches domestiques. Jusqu'à l'alimentation du pigeonneau…
Jusque là, rien de tout ce que vous avez pu lire ne ressemble, ou pourrait faire penser, à nos comportements? Bien sur que non...

De plus, le pigeon est généreux: donnez-lui un gros bout de pain, il le jettera par-dessus sa tête pour le partager avec ses congénères. Un moineau, lui, se dépêchera de plonger dessus, de l'agripper et de s'envoler au loin…
Le pigeon attend sagement que nous lui lancions du pain. Le moineau vient le chercher jusque dans le sandwich que nous nous apprêtons à mordre.
Le pigeon est reconnaissant et pas rancunier. Vous pouvez lui filer un coup de pied au derge, après qu'il ait chi.. sur vos pompes, il reviendra. Le pigeon revient toujours, ou presque.

Le pigeon est un oiseau de paix, il ne se bat pratiquement jamais pour de la nourriture.
Pas comme ces minis piailleurs de moineaux.
Mettez un demi ballon au sol et l'affluence des moineaux vous fera penser à une prise d'assaut d'un magasin Aperto pendant un jour férié, ou encore au combat que se livrent les humains autour de ces réfrigérateurs que la Migros place juste après les portes battantes automatiques de son supermarché, et dans lesquels sont entassés tous les produits bientôt Data et promotionnés "gratuits-pas-chers".
La marchandise s'arrache littéralement des mains; premier arrivé, premier servi. …
Si un tel comportement peut se comprendre chez le "Passer domesticus", un piaf d'une trentaine de gramme, chez Sapiens cela en devient carrément pathétique…

Tiens, puisqu'on est à la Migroche…
Le 24 janvier de cette année le président du conseil d'administration de la Migros, Monsieur Claude Hauser, affirmait, dans une interview qui a fait le tour des médias et le bonheur des chroniqueurs de toutes les mouvances, que "Les Suisses sont des pigeons. Ils acceptent de se faire voler."
L'heure officielle de sa retraite se rapprochant, le vieil homme a du penser qu'il pouvait se laisser aller à quelques confidences sur le lien économique particulier qui unit les commerçants à leurs clients.
Je pense qu'il faudrait le remercier d'avoir enfin avoué, et ouvertement reconnu, que les gros commerçants de tous bords ainsi que les prestataires de services sont des VOLEURS!
Même si Monsieur Hauser tente de faire porter le chapeau aux importateurs…
L'absolution par le confessionnal public… (J'attends avec une certaine curiosité celles de Barack et Sarko.)

Je me suis demandé si nous acceptions vraiment de payer plus cher, et si ce choix était librement consenti, et qu'il ne subissait aucunes influences extérieures?

Cela fait des siècles que l'argent c'est imposé comme l'outil de mesure le plus pertinent pour juger de l'intégration sociale de l'homme.
Cela fait des années que la cherté des produits, et des prestations, fournies en Suisse sont justifiées par la "Qualité", le niveau de vie helvétique "élevé", et la juste récompense de l'excellence.
"Je m'achète des produits de qualité parce que j'en ai les moyens", avait même dit le plus haut représentant du SECO.

Dès lors, il n'est pas étonnant d'observer que la "qualité" des produits mis en vente suivait une sorte de classification: Manor écrétant le sommet des PMC (Petits et Moyens Consommateurs), Migros et Coop tapent au milieu et Denner, Lidl ou Aldi passent le balai.

De plus, ces dernières décennies ont permis aux penseurs de Droite de renforcer, dans l'esprit de la population, une idée déjà bien présente dans les gobelets à petits Suisses, que la "pauvreté" n'est pas due au "hasard". Si les gens sont pauvres c'est parce qu'ils préfèrent l'oisiveté à la valorisation du travail; parce qu'ils n'ont pas su tirer profit de tous les outils que la gentille Suisse a mise à leur disposition, de la "maternelle" aux HE-machin-trucs… L'environnement socioculturel n'a absolument aucunes influences sur celui qui veut réellement être un "winner". C'est vrai. Sur le papier…
En Suisse, il est honteux d'être pauvre. Et celui qui vit dans la misère, devrait se cacher du regard de ses pairs.
Bref. Soit les plus démunis, et les "Working-poor" acceptent de se rendre chez Denner & Co pour leurs commissions, et de côtoyer une délégation locale du HCR; ou ils acceptent de payer un peu plus cher pour se mêler à la population… locale, je dirais. Et manger un tout petit peu mieux. Mais légèreMent.

Le progrès technologique qui, à défaut de nous permettre de rester à la maison pendant que les robots bossent à notre place, a eu comme autre effet désiré de nous simplifier grandement la vie. Et ce, dans toutes les tâches que nous aurions à accomplir.
Evitons la spirale infernale de la course contre le "Temps", juste pour gagner du "Temps", et gardons en tête toutes les "facilités" que le monde moderne nous a offert.
Excepté les irréductibles défenseurs du "Bio produit local" qui arpentent les marchés paysans hebdomadaires, pratiquement toute la population se rue dans les supermarchés et autres centres-commerciaux le week-end venu, et tous les autres jours de la semaine.
Là, dans ces temples de la consommation, la chasse à la nourriture y est rendue aisée et "détendue". Et nous pouvons y trouver tout ce que nous cherchons, ou ce qui s'en rapproche le plus. Ou encore ressortir  du magasin en ayant acheté plein de chose, sauf ce qu'il y avait sur la liste rédigée pa bobonne…
De plus, le patron des lieux met également à disposition des visiteurs, un panier à commission de plus en plus volumineux, monté sur roulettes.

J'avais, il me semble, entendu une expression qui disait qu'"En Suisse il suffit de se baisser pour ramasser". Avec le temps qui passe, et avec l'aide de chercheurs en sociologie comportementale, en neurosciences, qui affublent des cobayes humains de tous pleins de micro-caméras, de capteurs d'ondes cérébrales, et je ne sais quelle autre sonde fourrée dans le sacrum, Monsieur Hauser et ses semblables connaissent, parfois bien mieux que nous, nos petites manies de TAC (Tentations d'Achat Compulsif).
Ils savent également que l'"homo cumulus" ne se baisse plus pour ramasser. Il tend le bras pour saisir ce qui se trouve à sa portée.

Ce qui est surprenant, c'est qu'aucun des produits de la gamme M-Budget, que M. Hauser aime à mettre en avant, ne se trouve dans le champ d'action direct de notre main, ou que leur présence dans les rayons ne nous sautent pas aux yeux…
Monsieur "H", toujours lui, comparait sa Migros avec un hard-discounter, Aldi en l'occurrence, et faisait remarquer que son concurrent proposait, certes, des prix bas, mais que son éventail de marchandise ne contenait qu'un millier d'articles différents.
Migros, c'est 30'000 articles! La gamme M-Budget, c'est 600 produits dans les prix Aldi!
Aldi c'est 100% bon marché. La Migros c'est 2%... de produits bon marchés; donc 98% de produits qui garantissent aux actionnaires, et aux dirigeants des revenus confortables. Pas mal pour un géant.

Je dirais que nous n'acceptons pas, du moins pas volontairement, de nous faire voler. Parce qu'avant de nous détrousser, ces voleurs de grandes surfaces, nous ont distraits, éblouis, leurrés et manipulés pour nous amener là où ils voulaient que nous soyons.
Cela peut paraître choquant pour quelques uns de lire que nos choix sont orientés guidés par la volonté de grands managers, que nos envies sont façonnées par des esprits humains qui n'ont d'autres objectifs que celui de nous piquer notre fric en nous vendant tout et n'importe quoi.
Je vous rassure: je crois dur comme fer dans l'imprévisibilité de l'être humain; je suis persuadé qu'il est difficilement possible de prédire l'action d'un seul, et unique individu.
Par contre, je crois qu'il est possible de prédire, et d'induire les mouvements et les envies d'une foule.

Pour en finir, je vais revenir chez nos amis les bêtes.
En Afrique, si j'ai bonne mémoire, une tribu avait trouvé un moyen très simple et indolore pour capturer des singes (je ne sais plus de quelle espèce).
Une cage en bois suspendue à une branche d'arbre; un fruit ou de la nourriture que le singe convoite à l'intérieur; et un trou dans le socle de la cage juste assez grand pour que le singe puisse y passer la main.
Une fois que l'animal a saisi ce qui l'intéressait, à l'intérieur de la cage, il ne peut plus ressortir sa main. Il est pris au piège, parce qu'il ne peut, ou veut pas lâcher sa prise.
Si au XXIe siècle nous utilisons autant de noms d'oiseaux et d'animaux différents pour nous définir mutuellement dans nos faits et gestes quotidiens, c'est peut-être pour oublier nos liens avec nos simiesques cousins, c'est peut-être pour oublier que nous sommes ce singe prisonnier de ce qu'il convoitait…

Donc, lâchons prise…

NEMo