mardi 14 février 2012

Un air de vacance.

Guy-P. Bolay fait partie d'un clan qui ne peut légitimement pas accepter de donner six semaines de vacances aux salariés.
1°: Il est Libéral, PLR;
2°: Il est le Directeur adjoint de la Chambre de commerce vaudoise du commerce et de l'industrie (CVCi);
Donc, et en tant que tels,
3°: Il perçoit tout ce qui pourrait ressembler, de près ou de loin, à de la solidarité financière, ou ce qui rentrerait dans la catégorie "Assurances sociales" comme une CHARGE pour l'employeur.
Une charge qu'il est IM-PE-RA-TIF d'alléger!

Le terme de "charge" reviendra sept fois dans son ode au refus de l'initiative populaire fédérale (6 semaines de vacances…) qui nous sera soumise en votation le 11 mars prochain.
Charge supplémentaire de un demi-salaire par employé à verser en plus pour "rien" d'autre que du repos; Une charge additionnelle pour les patrons qui intervient dans un contexte économique morose alors que ces mêmes patrons fantasment sur la possibilité de faire travailler PLUS leurs employés en les payants MOINS.

"L'invité" qui s'exprimait dans les colonnes du "24 heures" va même jusqu'à nous faire croire que le refus de cette initiative serait bénéfique pour les travailleurs, arguant que ces deux semaines de repos en plus apporteraient une charge de travail supplémentaire pour les salariés. Ce qui en soit est juste, et l'a toujours été.
Maintenant, je doute que les "collègues" soient en défaveur d'un volume de travail ponctuellement accru, du moment qu'ils en seraient les premiers bénéficiaires. Cependant, étant encore en Suisse c'est pour cela que je "doute".

Il y a quelque chose d'assez désagréable (pour éviter "ignoble") chez les représentants des sociétés patronales et autres regroupements faîtiers des vampires de l'économie: A chaque fois qu'une idée, un projet, ou une initiative qui serait favorable à ceux qui n'ont comme liquide de refroidissement que leur sueur, ceux qui bâtissent physiquement notre pays, pointe le bout de son nez, ils nous balancent à la figure des menaces "Sur la garantie de l'emploi", et parlent d'amplification des "risques de perte d'emploi."
Dans le pays qui a le plus bas taux de chômage du continent Européen, la menace de licenciement fonctionne à merveille. Ce ne sont pas les employées Denner qui me contrediraient... 

Dans une rubrique intitulée "L'œil du pro", éditée sur la première page du cahier "Emplois" du "24 heures" encore, Monsieur V. Ganci (directeur de Careerplus Group, une société spécialisée dans le conseil et le placement de personnels) conseille à tous ceux qui se présentent à un entretien d'embauche, en Romandie, d'"Evitez de parler salaire, vacances, allocations familiales, bonus et autres congés". En gros tout ce qui ressemble à une "charge patronale" liée à votre engagement.

Le travailleur Romand n'est pas intéressé par un salaire; Il n'a pas le sens de l'humour et ne critique jamais ses anciens patrons; Il fait preuve d'une totale abnégation dans son travail et trouve sa récompense dans la gloire de son entreprise. Vous y croyez…? Si j'étais en Chine, je dirais: OUI!

Dans le débat qui a déjà commencé, les principaux ténors des grosses formations politiques ne font que s'étriller par statistiques interposées; Chacun ayant une traduction, signification, explication ou encore une vision différente des chiffres qu'ils ont étudiés en commun. Et aux chiffres, nous pouvons leur faire dire ce que nous voulons…
Le Monsieur G.-P. B. avance que les fameuses 2 semaines supplémentaires sont une augmentation de 50% du temps de vacances qui, au final, ne représentent qu'un-tiers du temps global…

D'ici au 11 mars, chaque Suissesse et chaque Suisse pourrait mettre de côté les argumentaires socio-économiques des multiples acteurs politico-économiques de notre paysage gouvernemental, et se contenter de ne répondre qu'à une seule question:
" Les travailleuses et les travailleurs suant sur notre territoire méritent-ils 6 semaines de vacances?",  "Méritez-vous 6 semaines de vacances par années?"

Les patrons, vos patrons, nos patrons, ont déjà répondu par la négative à cette question. Que cela ne nous décourage pas, ils sont minoritaires… Maintenant si leurs lâches menaces sur nos emplois parviennent à faire échouer cette petite avancée "Humaine", j'encouragerais vivement les détracteurs de cette initiative à profiter de la ré-ouverture, par Swiss, de la correspondance direct Zurich-Pékin!
Quoique, Pékin-Zurich serait tout aussi appropriée…

NEMo

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