mardi 21 février 2012

Bande noire, piste blanche.

Ca y est, il perd encore son temps à parler trafic et voiture, pourriez-vous dire.
Ben oui!
Primo: Parce qu'il y a de plus en plus de personnes handicapées qui ne peuvent plus faire trois cent mètres sans leur chaise roulante thermique;
Secundo: Parce que les bouchons, ralentissements et autres problèmes de circulation ne sont plus des maladies chroniques du bitume, mais bien le cancer de l'asphalte…
Aux heures de bureau: les villes saturent en Co2;
Aux heures de classes: les abords des bâtiments scolaires (publics et privés) deviennent inabordables;
Et ensuite, c'est rebelote en centre-ville avec les mamans qui laissent libre cours à leurs pulsions "Shopaolic", "Coffee-Time", et autres rencarts auxquels elles ne peuvent définitivement pas se rendre à pied...

Tous les week-ends de chaque hiver les autoroutes débordent de véhicules en tous genres.
L'échangeur de Saint-Légier, qui fait la jonction entre l'autoroute qui vient de Lausanne-Genève et celle qui descend de Fribourg-Berne, se coince en direction du Valais. Et, une simple touchette qui se produirait, dans le même sens, à hauteur de Roche se répercute 15-20 kilomètres derrière;
Un banal accident de tôles froissées sur cette autoroute, multiplie par trois le temps nécessaire pour relier Vevey à Montreux (7 kil.), et rend inutilisable les transports publics entre les deux villes (donc perturbe tout le réseau des VMCV).

Samedi dernier, en 18, les "soucis" ont débuté vers 10 heures, pour se résoudre 7 heures plus tard.
Autrement, les réjouissances autoroutières commencent le vendredi aux alentours de 16 heures, jusque vers 20-21 heures, et se "distillent" sur tout le dimanche.
Et tout cela pour quoi!? Deux heures de descente journalière sur des skis…? Un peu maigre, sauf si vous faite la "Valée Blanche" aux Grands Montets, qui vous propose une descente de 4 à 6 heures.
Donc, à moins d'être un pro des lattes et de partir en "Noire" ou en hors piste, je ne vois pas vraiment quel "feeling", quel "ressenti" de la montagne et de la neige il est encore possible de communié, tant ça glisse de tous les côtés.

Du coup je me demande si l'osmose avec la Nature ne se fait pas en fin de soirée lorsque le seul écho aux mots, que vous partagez avec celle ou celui qui vous accompagne, est le crissement de la neige sous vos pieds; Tout comme je me demande si cette osmose ne nous ferait pas prendre conscience de notre vulnérabilité dans cet environnement qui demeure sauvage lorsque, en plaisantant, nous imaginons une meute de carnassiers surgir de la forêt…
Un souvenir lointain de l'époque où nous n'étions que du gibier, une époque où nous avons appris à vivre avec Dame Nature. Je vous rassure, les "cavernes" ne me manquent pas.
D'un autre côté, comment peux-t-on s'éblouir de la beauté de la Nature le samedi ou le dimanche, et participer à sa destruction le reste de la semaine?

Dans toutes les stations se cache, sous une neige maltraitée par les chasse-la-neige et les "Caterpillar", du bitume; les beaux hôtels, malgré leurs ornements en cèdre rouge du Canada, sont érigés sur du béton et de l'acier; la majesté des montagnes est lacérée de barrières anti-avalanches et des dizaines de tonnes d'explosifs sont utilisés pour "sécuriser" un site qui naturellement ne le serait pas…

La faune sauvage, qui ne peut s'observer qu'au télescope, est refoulée au loin par la présence bruyante de l'homme, par les dameuses qui "bossent" de nuit, par les touristes et leur voiture, par les hélicos, le dynamitage et j'en passe…
L'homme moderne a pris violemment possession des lieux. Mais sait-il seulement le faire autrement?

NEMo

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