vendredi 17 février 2012

Terre d'Asile Financière.

La Suisse n'a pas toujours été aussi accueillante et prospère.
Dès le XVe siècle les helvètes migrent, majoritairement en France, et ce pour des raisons essentiellement économiques. Depuis toujours, la Suisse n'a jamais eu assez de ressources naturelles pour nourrir toute sa population…
Le bal des migrants "prendrait fin", en gros fin XIXe, avec les centaines de milliers d'helvètes qui partiront vivre le rêve américain. Si notre génome a gardé une "mémoire" de ces périodes de famines, ce qui pourrait donner un début d'explication à notre folie de la surconsommation; l'esprit les a effacées pour, peut-être, ne pas vouloir prendre conscience du mal que nous faisons lorsque nous appauvrissons des populations entières, et que nous laissons des peuples du Sud de l'Europe plonger dans la misère.
Il s'est évaporé le souvenir du temps où nos ancêtres avaient faim.

Aux alentours de 1950, la Suisse facilite son importation de main-d'œuvre étrangère (il y a beaucoup de choses à construire: Tunnels, barrages, autoroutes et construction en général).
La guerre est finie, le chantier est immense… Le monde s'ouvre sur de nouvelles visions, de nouvelles idéologies: les perspectives d'enrichissement sont colossales…
Les banquiers  nationaux, qui ont pu, entre temps, tester et affiner leurs "techniques" de gestions de fortunes avec les fonds en déshérences, sont prêts à accueillir, gérer et protéger les fortunes de quelques futurs grands salopards qui marqueront l'empreinte de leur passage sur terre dans le sang des innocents. Marcos, Mobutu (qui possédait une maison à Savigny), le clan Duvalier, Ben Ali, Moubarak, Kadhafi, Gbagbo. Pour les plus connus.
Le président Kazakh Noursoultan Nazarbaiev, réélu en 2011 avec 95% des voix et une présence de 22 ans à la tête de son pays… Le dictateur-président Paul Byia qui puise dans les caisses de l'Etat du Cameroun pour s'offrir de luxueux séjours dans nos palaces. Il viendrait, avec ses suites, se la couler douce chez nous sept mois par année.
Sans oublier l'incontournable Kim Jong eun qui est venu apprendre les bonnes manières en Suisse.
Une belle brochette de philanthropes en relation d'affaire avec nos exceptionnels banquiers suisses.

Nous avons même eu un SDF célèbre: Benito Mussolini naviguera entre Lausanne et Yverdon de 1902 à 1903 avant de se faire expulser. Il fera sept jours de prison, après s'être fait arrêter à Bellinzone en possession d'un faux permis de séjour l'année suivante

Dans cette meute de chacals sanguinaires, il y a un personnage qui me tient à cœur: Oswaldo Miguel Frederico Ballarin, un brésilien qui passait son temps "entre son quartier général à Sao Paulo et l'Europe où il réside (Paris, Genève ou…Vevey)". "Un homme qui professait une idéologie simple mais vigoureuse: quiconque attaque ou critique le libéralisme économique, les pratiques d'exploitation et de suraccumulation des sociétés multinationales est forcément un partisan du totalitarisme."

"Ballarin était l'un des principaux bailleurs de fonds d'une société de conseil nommée CIA (Consultores Industrias Associados). Cette société avait été créée, entre autre, par une organisation appelée Operaçao Bandeirantes" qui regroupait les services secrets des forces militaires et des polices fédérales ou étatiques, et qui s'enrichissait en faisant disparaître définitivement, et souvent après tortures, des opposants au régime et les dirigeants de la résistance.
"Cette société a récolté des millions auprès de certains dirigeants de grandes sociétés multinationales."
C'était dans les années 1970, au Brésil.
"En mars 1978, une sous commission du Sénat américain a tenu des auditions sur la commercialisation inappropriée de lait pour bébé dans les pays en voie de développement". Monsieur Ballarin y était présent pour défendre les intérêts de la société qui l'y avait délégué. NESTLE.
Il est difficile de dire à qui ont "profité" les assassinats politico-économiques pendant cette période (1965-1979 (?)), et au nom de quelle multinationale Ballarin les rémunérait, vu qu'il présidait "au Brésil la Brown-Bovery Company, et occupait des positions-clé au sein du trust de produits pharmaceutiques Sandoz, et Nestlé Alimentana."

La libéralisation des médias, et les progrès informatiques et technologiques, ont rendu la Terre "plus petite". Tout, ou presque, finit par se savoir. Entre l'éveil de l'opinion public et les signatures de traités d'entraide judiciaire, sanitaire, humanitaire, juste pour plaire et de Convention sur les droits de l'homme, les dictateurs sont priés de ne plus faire trop de vagues qui pourraient éclabousser les alliés "occidentaux"; Les trafiquants d'armes devront se labéliser patrimoine gouvernemental pour continuer à bénéficier des faveurs attentionnées des grands argentiers de ce monde, et continuer à "blanchir" leurs revenus. Comme les narcotrafiquants…

Le monde s'humanise…, les gangsters aussi. A l'image de ces drones qui dézinguent les fantasmagoriques ennemis de la Liberté, de la démocratie et de la Paix dans le monde, les hommes de la finance ruinent à distance les ennemis potentiels de leur enrichissement personnel et s'accaparent les ressources de notre Monde, de l'Humanité. Confortablement installés dans leur bureau, dans lequel pourrait y loger une famille modeste avec deux enfants, "ils" spéculent loin des cris, loin des pleurs de ces enfants qui meurent de faim à quelques heures d'avion de chez nous…

Mais aujourd'hui, le banquier aussi est en danger. Messieurs Berlinka, Frei et Keller ont rejoint deux de leurs collègues, M. L. et F. M. (dont je ne retrouve plus les noms), dans le très select "Club des 5" des financiers suisses sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par Interpol.
De quoi sont-ils accusés..? D'avoir ruiné l'économie d'un état africain? Livré du matériel de guerre à un dictateur? Aidé à contourner un embargo? Participé à l'assèchement des puits d'eau potable au Pakistan? Spéculé sur des denrées alimentaires de premières nécessités?
Rien de tout cela! Ils ont juste incité à, et facilité l'évasion fiscale d'un bon nombre de ressortissants américains. Une vulgaire histoire d'impôts, en somme…

A quand le tour des élites politiques d'être jugés pour leurs "crimes" contre l'Humanité?
Il y a aussi, rien que sur la rive Suisse du Léman, 400 sociétés qui spéculent sur les matières premières. 400 dirigeants qui connaissent et maîtrisent parfaitement ce système qui permet d'enrichir quelques uns au détriment de la plus grande majorité, 400 dirigeants qui ne peuvent ignorer les dommages collatéraux de leurs manœuvres de détournement de biens publics, 400 responsables qui devraient aussi avoir à se présenter devant le Tribunal des Peuples.

La mauvaise nouvelle dans tout cela, c'est que nos voisins et cousins qui nous sonnent les cloches, et tirent nos oreilles, font exactement comme nous. Mais en pire.

NEMo

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