Ecopop :
Initiative, proposée au peuple Suisse, qui veut faire baisser la surpopulation,
nationale et mondiale, et demande une préservation durable des ressources
naturelles par le biais d’un contrôle démographique volontaire des populations
exotiques et une limitation drastique de l’immigration.
Impossible
à soutenir ; difficile à ignorer.
L’observation
que pose l’initiative, quand elle voit en l’humanité la responsable de l’état
de détérioration de notre biosphère, n’est pas si fausse que cela.
Je pense
que nous pouvons dire, nous qui vivons dans un environnement confortable,
sécurisé et moderne, que nous sommes responsables de l’état actuel de
dégradation de notre planète.
On peut
mettre en avant toutes les mesures de préservations de notre
environnement proche (quartier, état, pays), mais cet environnement national n’a
qu’un impact minime sur la climatologie mondiale et nous ne sommes pas de
grands producteurs d’accessoires inutiles qui encombrent notre confort
matériel.
Nos
bûcherons ne sont plus d’épaisses brutes, vêtus de jaquettes taillées dans la
peau de l’ours qu’ils viennent de tuer de leurs mains ; ils doivent
respecter des règles strictes concernant l’abattage, la taille ou l’élagage des
arbres dont ils s’occupent. Idem pour le ramassage du bois mort : en
dessous de 18 cm
de diamètre, ça reste au sol.
Cela
n’empêche pas le bétonnage des sols, le déclassement des terrains agricoles en
zones de construction et surtout cela ne freine pas la déforestation en
Afrique, en Asie, au Brésil…
L’air frais
et pur de nos Alpes fait du bien à nos petits poumons mais ne fait pas baisser
le taux de mortalité infantile, lié à la pollution, dans ces pays, loin là-bas.
On peut
parler de la méthanisation des algues, des pets de vaches ou des rots de
bouquetins. Cela n’enlève en rien à notre implication dans la détérioration de
notre atmosphère ou la progression des zones mortes aquatiques.
Sommes-nous trop nombreux sur Terre?
Il est
estimé que la terre supportait 1 milliard d’individu en 1815 et qu’en 1900, ce
chiffre avait augmenté de 650 millions de têtes.
Il a fallu
un peu plus d’un siècle (1815 – 1927) pour que le milliard d’êtres vivants sur
notre belle planète double et franchisse la barre des 2 milliards.
Moins de 50
ans plus tard (1927- 1974), ce chiffre double encore (et on passe à 4
milliards).
Le cap des
7 milliards a été franchi en octobre 2011.
Depuis
1970, la Terre
voit régulièrement le nombre de ses enfants augmenter de 400 à 500 millions
tous les cinq ans et nous serons, selon les estimations de l’ONU, 10 milliards
aux alentours de 2050.
Cela ne
peut se faire sans effets sur notre environnement, sur nos ressources alimentaires
et naturelles (nous atteignons l’Overshoot Day - date calendaire à laquelle
nous avons consommé les ressources annuelles de la planète- à la mi-août de
l’année en cours) et sur notre manière de ressentir les gens, les populations
qui nous entourent.
La réponse semble être positive, mais la situation est gérables en mettant fin aux monopoles des grandes sociétés multinationales, en rendant leur autonomie économique aux pays producteurs et avec une meilleure redistributions des richesses.
Bien sûr,
il y a celles qui parlent de la stabilisation et la baisse prochaine de la
population mondiale, dont Mme Agazzi d’Alliance
Sud. Pour elle, cette réorientation démographique se produira « au milieu du siècle » en prenant à
témoin les estimations de l’ONU.
Sauf
qu’elle a omis de préciser : ‘’Prochain’’, pour le siècle. La
stabilisation dont elle parle se produira aux alentours de 2115 après que la
population mondiale ait atteint, toujours selon l’ONU, le seuil de 12,3
milliards de terriens. Une situation que connaîtra le fils de mon fils et son
petit-fils. Peut-être.
En tous
cas, si cette prévision se confirme, l’Humanité aura multiplié par 12 le nombre
de ses représentants sur Terre, en seulement trois siècles.
Les
initiants d’Ecopop, n’ayant pas envie
d’attendre la seconde décennie du siècle prochain pour retrouver un peu
d’espace vital, ont décidé de trancher le mal à sa racine : l’homme est
responsable ; l’homme prend trop de place sur cette Terre. Donc on diminue
le nombre d’hommes.
Pour la Suisse, qui se retrouve
gentiment avec plus de ‘’vieux’’ que de jeunes, le principe de contrôle des
naissances est assimilé depuis longtemps. Alors on s’en prend, comme
d’habitude, aux étrangers, en rognant au maximum sur les quotas d’immigrations.
Seront
pénalisés celles et ceux qui ont réellement besoin de trouver refuge dans notre
pays, ou même des chômeurs étrangers, à la faveur des expatriés des
multinationales qui ont demandé, à nos dirigeants, l’asile fiscal (pendant qu’il
en est encore possible).
De plus,
les initiants demandent que notre gouvernement verse un joli petit paquet de
millions de nos francs, en guise d’aide au développement, aux Etats qui
appliqueraient un programme restrictif de contrôle des naissances. Les Etats
concernés pourraient faire distribuer, gratuitement, capotes et
stérilets ; comme ils pourraient mettre en place des programmes lorgnant
vers l’eugénisme ou tout simplement couper court dans certaines ethnies et
pratiquer la césarienne à la machette dans d’autres. Tout ça pour être dans les
bonnes grâces de la Suisse.
Je crois
que nous autres, civilisés occidentaux, nous cautionnons assez de saloperies
dans les pays en voie de développement sans avoir besoin d’en rajouter une
sordide couche, en leur demandant de calquer leur mode de vie sur le modèle
familial chinois.
Bien sûr il
y a des opposants à cette initiative. En fait il n’y a que des opposants.
Parmi eux,
il y a ceux qui pensent que la
Suisse pourrait supporter 3 à 4 millions de résidants de
plus ; celles qui sont heureuses dans un environnement de béton ou ceux qui
parlent de la potentialité de densification urbaine du canton de Vaud, en se
référant au bétonnage de Renens.
Je pense que la personne qui en parle n’y habite
certainement pas, et pour avoir dû traverser, à moto, cette agglomération, je
vous promets que je n’y remettrais plus jamais les roues, ou une semelle.
Rien qu’à
Vevey, le cap des 20'000 résidants est franchi depuis peu. Mais nous sommes
depuis longtemps plus nombreux au km2 que les Tokyoïtes, et Vevey, avec ses 2,38 kilomètres
carrés de superficie, est l’une des plus forte densité de population de Suisse.
Si ce n’est la plus forte.
Cela
n’empêche pas de nouvelles bâtisses de se construire, cela ne refreine pas les
envies de futurs projets.
Amenez du
Nescafard ; amenez du contribuable ; amenez du propriétaire… Pour
l’école publique on attendra encore ; nos enfants locaux, produits dans le
terroir, attendront que les oppositions soient levées.
Il y a aussi
celles et ceux qui affirment qu’Ecopop
ne résoudra en rien le problème de gestion de nos ressources naturelles, et qu’il
suffit de « consommer moins et mieux »,
d’éviter le « gaspillage »,
pour préserver durablement nos ressources. Ils ont raison.
Malheureusement,
le « consommer moins et mieux »
n’est pas à la portée de toutes les bourses. Je ne vais pas entrer dans les
détails, mais toutes celles et ceux qui ont un budget plus que ‘’serré’’
comprendront, eux qui sont déjà forcé de consommer moins.
De temps à autres il est possible de faire un vrai bon repas avec
des produits locaux, mais le reste du temps on pioche dans les frigos des hard
discounters de proximité.
Idem pour
les constructions labellisées « Minergie » :
la famille du fond du panier se loge à 4 dans un 120 mètres carrés
standard pourri, tandis que le couple aisé se pâme dans une surface égale en
« Minergie ». Il n’y a pas
qu’Ecopop qui ne tienne pas compte
des besoins de la société et de l’économie.
De plus «consommer moins et mieux » en cette
période, alors que les invit’s commencent à s’écrire sur les Smartphones pour le réveillon de Noël,
c’est un peu la merde
qui se fout du balais.
Sans omettre qu’en cette saison les décorations
lumineuses éclairent de milles teintes les galeries marchandes et les centres
commerciaux. Le Lausanne Palace illumine
à lui tout seul tout son bout de rue pendant que le centre St-Antoine de Vevey éclaire la Place de la Gare.
Heureusement que la
commune compense en retardant la mise en service de certains éclairages publics,
pour la plus grande insécurité des usagers des routes concernées.
De plus,
j’aimerais savoir combien de ces beaux parleurs durables vont chercher du pain
chaudement sortir du four, 10 minutes avant la fermeture du supermarché ou de
la station-service et comment ils vont faire pour que les pontes
d’EconomieSuisse, qui ont l’application monPIBquotidien.ch
sur leur smartphone et qui doivent la croissance de ce chiffre magique à 60 ou
70% à la consommation des ménages et les
travaux d’entretiens de divers réseaux nationaux, acceptent de voir leur PIB
baisser?
Avant de
poursuivre et de donner encore une fois raison aux détracteurs d’Ecopop, faisons un mini tour dans le
règne animal :
« La surpopulation chez les animaux
provoque toujours un mécanisme régulateur qui va permettre au groupe de
retrouver sa densité optimale. Chez les rats mâles, la surpopulation va épuiser
les glandes surrénales et provoquer leur impuissance. Les femelles perdront
leur cycle hormonal. Dans une surpopulation de lapins, les femelles gravides
vont résorber leur fœtus et le dissoudre en elle. Chez les tupayes, de petits
singes lémurs qui ressemblent à des écureuils, lorsque l’environnement devient
trop agressif, les femelles subissent une agression hormonale. » Le
cerveau épuisé par une surpopulation n’a plus la force de commander aux glandes
qui synthétisent les hormones, « dont
une glande odoriférante sur le sternum de la femelle, entre ses pattes de
devant. » Si bien que seuls les enfants toilettés les premiers seront
marqués à l’odeur de leur mère. Ceux qui ne seront pas olfactivement marqués,
seront chassés, voire tués. Par leur propre mère. Un comportement que l’on
retrouve chez d’autres mammifères et que nous pourrions qualifier
d’infanticide. Une mère, ou un père, tuant sa progéniture : Pas besoin
d’entrer plus en avant dans les détails pour provoquer de la révulsion.
Et pour
nous de crier haut et fort que nous ne sommes pas des animaux. Même si la
classification de l’Homo sapiens, que
l’on peut lire sur wikipedia, nous
dit que nous sommes d'eucaryotes animaux mammifères à tendance primate. Alors nous ne devrions pas avoir de problème de surpopulation.
Eh ben que nenni: "Chez les humains, on constate plutôt l’effet
contraire : c’est dans les pays surpeuplés que les femmes font le plus
grand nombres d’enfants et c’est dans les grandes villes, dans les sociétés en
surnombres que l’érotisation est exacerbée."
Dans ces
pays surpeuplés, qui sont aussi des Etats en voie de développement, la
surpopulation peut également être liée, en plus de la pauvreté et du manque
d’éducation générale, à une baisse de la mortalité infantile. Ma petite sœur
m’expliquait, il y a déjà bien longtemps, que la bien pensante Europe, émue par
le sort de nouveaux-nés Africains, avait apporté à ces mères, ces familles, qui
connaissaient le décès prématuré de leurs descendances, une aide ‘’sanitaire’’.
Et fini de
relier le cordon ombilical du nouveau-né à la terre.
Du coup, la
mortalité infantile a baissé tout en promettant, à ces enfants sauvés, de
mourir de faim plus tard parce que le colonisateur continuera à s’accaparer les
ressources et les richesses du continent noir.
Il n’est
pas faux non plus de se dire que si les femmes faisaient beaucoup d’enfants ce
n’était pas dans le but de surpeupler l’Afrique ou l’Asie, mais pour
‘’compenser’’ les pertes humaines prématurées, avant la vieillesse, dues aux
dangers et à une pénibilité de vie propre à leur pays, voire leur continent,
pour que l’économie locale, villageoise, puisse continuer à ‘’tourner’’.
Les coups
d’Etats à répétition et les guerres tribales chroniques, les sécheresses et les
famines qui se succèdent, ajoutées à la mondialisation galopante, ont poussé
des populations entières à migrer vers des terres plus ‘’accueillantes’’ - vers
plus de sécurité.
Maintenant
si, au passage, des mères doivent abandonner un de leurs enfants au milieu du
désert pour que le plus robuste survive, cela ne choquera personne. Du moins
pas autant qu’une initiative ‘’Ecopop’’.
Pourquoi ? Eloignement géographique, Darwinisme, teinte de l’épiderme ?
Les
populations qui migrent traînent dans leurs bagages leurs coutumes, leurs modes
de vie et, ma foi, leur rythme de procréation.
Ces
enfants, qui naissaient dans ces régions défavorisées, participaient, pour une
bonne partie d’entre-eux, à l’économie villageoise. Ne serait-ce qu’en allant
travailler dans les petites agricultures locales, avant que le FMI, la Banque mondiale ou des
sociétés multinationales n’imposent leurs règles de ‘’libre-échange’’ aux
dirigeants politiquement corrects, qui ont fait suivre le message aux chefs de
tribus.
Le produit
de la Terre ne
se vend plus aussi librement ou la terre doit produire d’autres ressources. Ou la Terre ne produit simplement
plus rien.
Dans ce
monde d’une vénalité obscène, ces enfants qui pouvaient librement prélever
juste de quoi se nourrir, se retrouvent forcés de migrer aux portes des grandes
métropoles et à devoir quémander pour de la nourriture, ou pour de l’argent.
Parce qu’on n’arrête de nous répéter qu’il faut du pognon pour vivre!
D’agriculteur
familial, l’enfant se retrouve, au mieux, à bosser dans les mines, les usines
ou les ateliers de ceux-là mêmes qui sont à l’origine de son exode ou, au pire,
sont vendus comme bidoche dans le milieu du tourisme sexuel ou deviennent des
esclaves, sexuels aussi, de ces mêmes maîtres qui ne peuvent assouvir leurs
perversions dans les quartiers d’habitations luxueusement civilisés.
Il est
clair qu’Ecopop ne résoudra en rien
tous ces problèmes comportementaux de mépris vis-à-vis de l’humain qui n’est
pas ‘’blanc’’ de la part des ‘’civilisés’’.
Au pire, les enfants se vendront
aux enchères ; les ‘’passes’’ autour des stades FIFA se négocieront
peut-être moins facilement auprès des prostituées mineures. Abject, n’est-ce
pas ?
Il est écrit
que l’acceptation d’une telle initiative amènerait « un risque de blocage complet de l’économie » et un « risque principal (…) au niveau de l’embauche ». Encore
vrai.
Vrai dans un
monde qui accorde sa Foi au grand Financier libéral.
Pour
l’économie, pensons simplement à ce ‘’pouvoir’’ que nos politiciens corrompus
aiment à nous donner : Le sacro-saint Pouvoir d’achat.
Comme la
quasi totalité des habitants de notre planète n’ont pas des salaires de PDG, il
faut s’arranger pour que les produits de consommations de bases ne soient pas
trop chers.
Donc les gros industriels et autres multinationales, qui peuvent
difficilement rogner sur les acquis sociaux dans les états qui accueillent leur
siège principal, délocalisent leurs fabriques, leurs sites de productions, vers
des contrées plus ‘’ouvertes’’ à la minimisation des ‘’coûts du travail’’.
Les
‘’coûts’’ du travail étant uniquement composés des cotisations sociales et le
salaire que doit payer un patron pour son ouvrier.
Plus la
main d’œuvre est bon marché, plus la tentation de s’implanter à sa proximité
est grande. Et nous savons très bien ce qu’est une main d’œuvre bon
marché : des pauvres sans formations, des tous aussi pauvres chômeurs
étrangers ou… des enfants.
Les
économies occidentales l’ont très bien compris depuis longtemps.
Contrôler la
démographie dans les pays surpeuplés, comme le voudrait Ecopop, c’est réduire la main d’œuvre des multinationales. Et ça,
nous n’en voulons pas. Pas plus qu’une élévation de leur niveau de vie. Parce
qu’il est hors de question que nous payions 10x plus cher notre café Nespresso, notre chocolat Cailler, notre Coca-Cola, nos fruits de provenance exotiques, les vêtements
estampillés Hachez M, ou Hyène
dit, ou tous autres produits offerts ‘’gratuit-pas-cher’’ aux consommateurs
électeurs civilisés.
« Au niveau de l’embauche », notre
économie locale et nationale a besoin de salariés qui ne ‘’coûtent’’ pas trop
chers à leur patron. Et où va-t-on les chercher ? A l’étranger, bien sûr.
Parce qu’il y a pas mal de jobs que le bon Suisse se refuse de faire aux
conditions salariales proposées dans diverses professions (Santé, restauration,
hôtellerie, chantier, entretien…).
Propos d’une restauratrice
fribourgeoise : « Notre femme
de ménage est Kosovare, nos deux cuisiniers sont Français, notre serveuse est
Portugaise et notre plongeur vient de Syrie. Pour attirer plus de Suisses, il
faudrait augmenter nos salaires (…) ou
diminuer nos effectifs. Dans les deux cas nous n’arriverions plus à
tourner.»
Voilà,
c’est dit. Et il n'y a toujours pas de dumping salarial...
Mais le
plus grave dans cette initiative, c’est de poser des règles qui nous
permettront de décider quelles populations méritent de se développer; c’est de
poser des conditions sur toutes nouvelles vies à venir dans les pays
défavorisés. Et qui sommes-nous pour prétendre imposer nos choix aux
autres ? N’étant pas Obama, je m’abstiendrais de toutes réponses.
Pourtant,
il faut reconnaître un mérite à cette initiative. Celle de nous mettre
ouvertement sous le nez ce que nous appliquons en douce, en fermant les yeux,
en regardant Miss Manifaïque sur M6.
Prenez
simplement Ebola. Tant que l’épidémie
restait en Afrique, peu de nos politiciens s’en souciaient. On rapatriait
quelques patients appartenant au corps médical estampillé OMS, voire MSF, que l’on
soignaient à grands coups de matériels spécialisés. Sur le terrain :
« MSF, démerdez-vous ! »,
en gros, et on a équipé divers aéroports de scanners thermiques pour empêcher
le virus de migrer sous nos latitudes.
Chikungunya ? Des milliers de cas dans les pays
exotiques sans qu’on lève le petit doigt. 4 cas du côté de Montpellier et c’est
démoustication de la ville…
Pourquoi
l’UE fait-elle des ‘’guerres humanitaires’’ dans certains pays et pas
d’autres ? Par manque de moyens pour faire triompher la démocratie néolibérale
?
Pourquoi
s’intéresse-t-on plus au Burkina Faso qu’à son pays voisin ?
Pourquoi la Côte d’Ivoire, la Libye, le Cameroun, le
Nigéria ou même l’Afghanistan ? Il faut creuser pour avoir la réponse.
L’humanitaire suit les Marines là où
il y a quelque chose à récupérer, une monnaie d’échange. Les autres, qui n’ont
rien à offrir, peuvent mourir de faim. Cela vous choque plus, ou moins, qu’Ecopop ? Parce que c’est ce à quoi
nous participons indirectement.
A cette
initiative, un responsable de la Croix-
Rouge Suisse oppose un « ensemble d’activités comme le renforcement du rôle de la femme, la
diminution de la pauvreté et la promotion de la santé. » C’est très
intéressant, et très malin. Les femmes qui débutent une carrière, ne se
pénalisent pas d’une maternité. Elles se trouvent une place dans la société
active, elles touchent leurs salaires, donc leur ‘’pauvreté’’ diminue. Elles
accèdent au consumérisme grâce à leur nouveau pouvoir d’achat, et le tour est
joué. C’est simpliste me direz-vous, mais ça marche pour tous les humains
corruptibles, femmes ou hommes, Africains, Asiatiques, Américains ou Européens.
L’hygiène
de vie s’améliore dans tous les sens du terme. Ne reste plus qu’à promouvoir
les petits contraceptifs. J’entends
les dents qui grincent…
« On a soutenu que le développement des
méthodes contraceptives et la législation de l’avortement participaient à ce
processus naturel de régulation des naissances. »
Les
programmes de ‘’Planning familial’’, ‘’Profa’’ ou d’autres organismes chargés
de présenter aux jeunes demoiselles en fin de scolarité, ou en phase
d’apprentissage, les divers moyens de contraception existants, sont bien là
pour retarder leur première maternité.
Non pas parce qu’elles sont inaptes à
s’occuper d’un enfant, mais bien parce qu’elles ne sont pas prêtes à l’assumer
financièrement seule. Et la société actuelle ne veut pas s’encombrer de filles
mères.
D’ailleurs,
je ne connais aucune future nouvelle grand-maman qui a sauté de joie à
l’annonce de la maternité de sa fille à peine majeure,,, Idem de l’autre côté,
chez les parents du futur papa.
Pour les
jeunes mecs, l’éducation nationale, qui connaît parfaitement le cycle hormonal
masculin, a mis en place ‘’l’éducation physique’’. Le sport, qui en plus
d’inculquer ‘’l’esprit d’équipe’’ ou de faire rêver des parents s’imaginant
dépoussiérer les trophées de leur rejeton, a pour rôle inavoué de faire baisser
le taux de testostérone qui prend trop souvent l’ascenseur chez ces jeunes
mâles en devenir.
L’épuisement
physique pour les empêcher de sauter, comme des bonobos en rut, sur les petits
fessiers affriolants qui leurs passent sous le nez? Pas plus compliqué que cela.
Ainsi, l’éducation
nationale rempli son devoir qui est de formater les esprits des enfants que
nous lui confions de sorte, qu’entre 18 et 25 ans, ils ou elles puissent
assurer la pérennité du monde économico-financier qui nous étouffe.
Le hic,
c’est que cela fait déjà tellement d’années que le ‘’programme’’ tourne, qu’il
nous est devenu normal.
Normal dans un monde qui n’écoute la Nature que pour faire
l’inverse de ce qu’elle demande.
Normal dans un monde qui met en avant les
libertés individuelles égoïstes de quelques uns, pour le malheur de tous les
autres.
Normal dans
un monde financier qui a su faire du profit sur les envies d’émancipation
féminine.
Micro-onde,
Tupperware et surtout Diane 35. Que de belles inventions qui
ont donné du temps libre aux femmes pour qu’elles se consacrent plus à la
croissance des PIBs.
Ne vous y
méprenez pas, je n’ai rien contre.
Juste une
question : Cela en valait-il vraiment le coup de laisser les pharmas jouer
les apprentis sorciers avec la chimie des corps féminins? Des pharmas
dirigées, à l’époque, par des mecs qui ont aussi perçu l’opportunité
‘’sexuelle’’ de suivre les femmes dans leurs combats pour l’égalité.
Mais où est
l’égalité quand ce n’est que l'équilibre hormonal féminin que l’on chamboule ?
Choquant Ecopop ? Bien sûr que non. Par
contre, la manière de présenter cette initiative est… choquante.
Donc vous
l’aurez compris, je voterai ‘’NON’’ à cette initiative que je trouve de plus en
plus xénophobe et qui ne reconnaît aucun respect du droit à la vie de celles et
ceux qui ne sont pas Blancs et Suisses.
Et si le
monde civilisé veut commencer à faire de l’Ecopop,
alors il nous faut d’abord rendre les mines de diamants, d’or et d’autres trucs
précieux à leurs véritables propriétaires (qui ne sont pas des chefs sanguinaires
de rebelles guerrieros) ; idem pour les gisements de coltane, d’uranium,
d’aluminium, de fer, de cuivre, de terres rares ; les cultures de café, de
chocolats, de bananes ou encore de coton et j’en oublie.
Et,
pourquoi pas, trouver une solution pour encourager les gens de notre pays à
faire des enfants.
Jeff.
Source: Boris Cyrulnik -
Mémoire de singe et paroles d'homme.