Le concept "DESERTEC":
L'objectif avoué, par l'intermédiaire d'une phase de ce "projet" qui est en cours de réalisation, est de créer un gigantesque marché des énergies renouvelables issues des déserts de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, et dont le principal bénéficiaire serait l'UE.
L'idée d'un tel projet a germé dans l'esprit des fondateurs de la "Coopération Trans-Méditerranéenne pour les Energies Renouvelables" (TREC), qui s'est créée en 2003 sous l'impulsion du "Club de Rome".
Ce "Club" serait une sorte d'anti-WEF, à tendance philanthropique, réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux et des industriels de plusieurs pays, qui seraient préoccupés par les multiples problèmes que rencontre notre Humanité.
Le Club de Rome, qui a tenu sa première réunion à… Rome en 1968, prévoit l'effondrement de notre civilisation d'ici une vingtaine d'années et serait le précurseur des notions de "développement durable", et de l'"empreinte écologique". Enfin…, c'est ce qui se dit sur le "papier".
Donc, et pour nous préserver de nous même et du chaos qui nous guette, ce fameux "Club" s'est acoquiné avec la "Fondation Hambourgeoise pour la protection du Climat", le "National Energy Research Center" de Jordanie (NERC), et le "Centre aérospatial allemand", pour développer, ensemble, le concept "Desertec" qui deviendra, après une recherche intensive de partenaires financiers publics-privés, une Fondation de droit allemand le 31 octobre 2009 (Dii).
Parmi les premiers signataires de ce vaste projet on trouvait entre autres:
ABB: Entreprise suisse leader des technologies de l'énergie et de l'automation;
ABENGOA Solar: Installateur de centrales solaires espagnol;
CEVITAL: Une entreprise algérienne;
Une société agroalimentaire spécialisée dans l'huile et la margarine;
La DEUTSCHE Bank;
ENEL: Société nationale Italienne d'électricité et le plus important producteur d'énergie géothermique au monde;
E.ON et RWE: Deux géants allemands de l'énergie;
HSH Nordbank: Une autre banque allemande;
MAN Solar Millennium: Spécialiste allemand du solaire;
M+W Zander: Société allemande d'ingénierie;
Münchener Rück: Réassureur;
Saint-Gobain: France
SCHOTT Solar: Autre groupe allemand du solaire;
SIEMENS.
Le projet de base, nommé "Desert Power 2050" repose sur plus d'une trentaine de centrales thermiques solaires à concentrations, et six parcs éoliens, implantées dans la zone "MENA" (Middle East et North Africa). Les pays concernés, pour les "CSP" (centrales solaires), seraient les suivants:
La Mauritanie, le Mali, le Niger, le Soudan, le Maroc et "son" Sahara Occidental, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Egypte, du côté de Gaza, la Syrie, l'Arabie saoudite, le Yémen, Oman, les Emirats arabes units, l'Iran, sans oublier la Turquie.
Tandis que les parcs éoliens seraient partagés, c'est un bien grand mot, entre le Maroc (5) et l'Egypte (1).
L'Egypte qui, sauf erreur, accueillerait également un projet d'hydro-électrique.
Coût du projet: environ 400 milliards d'euros sur 40 ans pour une couverture de 15 à 20% des besoins européens en électricité d'ici à 2050 (en tenant compte de la croissance de notre demande).
Avec, à la clé, une baisse significative du prix du KW/h, une réduction massive des émissions de CO2 liées à la production actuelle d'électricité (Charbon, pétrole, gaz), et une économie sur les dites réserves de combustibles fossiles.
Cette électricité propre ainsi produite sera ensuite "ramenée" sur le vieux continent via des lignes de transmission en Courant Continu Haute Tension (CCHT, ou HVCD pour les anglophones) "sous-marines", via l'Espagne, la France et l'Italie par le trio d'îles que sont la Sardaigne la Corse et la Sicile, l'Albanie et…la Grèce, pour ensuite se connecter au réseau CCHT continental.
L'énergie en provenance de la zone "MENA" pourra également servir de "soutien" aux actuelles, et futures, centrales photovoltaïques, de pompages-turbinages, voire les parcs éoliens et compenser les baisses de productions.
"Futures": Parce que le concept "Desertec" prévoit également la mise en service de plusieurs zones de captation des énergies renouvelables.
14 champs d'éoliennes (dont certains en "offshore" en Europe du Nord); 5 zones photovoltaïques; 5 sites géothermiques; encore 5 autres travaillant avec la biomasse et pour finir encore 5 emplacement dédiés aux forces hydrauliques.
Tout cela réparti en zone périphérique de l'UE du Portugal à la Grèce en passant par les Etats du Royaume-Uni et les rives de la mer Baltique.
Le projet "Desert Power 2050", démarre cette année au Maroc avec l'implantation de 12 km2 de panneaux solaires pour une production électrique de 500 MW, disponible en 2014; En Tunisie le consortium Allemand a déjà approuvé la réalisation du projet TuNur (élaboré en partenariat égal entre Anglais et Tunisiens), qui n'attend plus que la fin des tergiversations bureaucratiques et judiciaires au sein du gouvernement Tunisien pour démarrer la construction. L'Algérie et l'Egypte sont également dans les starting-blocks pour la construction de centrale solaire, tandis que la Jordanie et la Libye sont les prochains Etats sur la liste d'attente pour la mise en service de pareilles centrales.
De l'autre côté de Gibraltar, les Espagnols ont aussi commencé la construction des centrales CSP avec "Andasol 1 & 2" et "Solar tres".
Bien que les initiants de ce gigantesque projet se défendent de vouloir une nouvelle fois exploiter le continent africain, en argumentant sur l'accès à une électricité gratuite-pas chère pour des populations, ma foi, pas vraiment favorisées, ainsi que la création d'emplois (construction des centrales et des réseaux, entretiens, etc.) dans des pays en voie de développement et connaissant de forts taux de chômage, nous pouvons quand même nous demander dans quelles proportions sera redistribuée l'électricité? Et par quels consommateurs seront assumés les 15% de pertes d'électricité qui sont "prévues" lors du transfert Nord-Afrique- Europe?
L'aspect "humaniste" de cet ambitieux projet est soutenu par deux autres réalisations imaginées par le "TREC". Soit:
"
Sana'a Solar Water Project, qui vise la construction d'une centrale de dessalement de l'eau de mer au bord de la Mer Rouge ainsi que la construction d'une canalisation vers la capitale Yéménite qui devra faire face faire face à l'épuisement de ses réserves d'eau potable d'ici 15 ans" (compté depuis 2008); et le "
Gaza Solar & Water Project" qui, pour environ 5 milliards d'euros, construirait"
une CSP pour la cogénération d'électricité et d'eau potable dont pourrait profiter les 2 à 3 millions" de Palestiniens.
Source: http://www.DESERTEC.org
Pour le second de ces projets, vous l'aurez bien devinez, il y a un problème politique assez conséquent à surmonter. D'autant plus que l'on ne vire pas les membres de la Knesset aussi aisément qu'un Ben Ali...
Cela fait plusieurs décennies que quelques "amis" de la Terre tirent la sonnette d'alarme concernant le réchauffement climatique; Cela fait plusieurs décennies que les "amis" de ces amis nous alertent sur la finitude des matières premières de notre Monde.
Aujourd'hui il devient évident, même pour les psychos-rigides du scepticisme, que nos civilisations sont face à de grandes perturbations sociales, économiques et surtout environnementales. La dernière citée étant un bon moteur pour les deux autres.
En 2004 un rapport émis par le Pentagone, à l'intention de son Président Georges W. Bush, l'aurait averti que: "Le changement climatique nous détruira". Sans que cela n'influe d'un iota la vision et la réflexion de Mr Bush Jr.
En français sur:
En 2007, c'est le "Programme des Nations-Unies pour l'Environnement" qui publie un rapport similaire, en version moins "apocalyptique", attirant l'attention sur les risques de conflits que pourraient générer le réchauffement climatique dans des régions déjà trop… "surchauffées" par tout plein de misère, de famines et de guerres. Engendrant du coup, des flux migratoires quasiment incontrôlables
A peu près à la même période un autre rapport, à l'intention du gouvernement Helvétique, est rédigé pour souligner les risques pour la Sécurité intérieure des pays dits "civilisés" qu'entraîneraient de telles migrations. Mais ce serait faire preuve de naïveté que de croire que tous les gouvernements européens n'aient pas "anticipé", ce petit problème depuis quelques temps déjà.
Je me souviens d'avoir imprimé, et lu, un rapport qui aurait été remis à la Maison-Blanche, et qui disait à peu près ceci:
"L'important n'est pas de savoir QUAND, ces événements vont se produire, parce qu'ils vont se produire; Mais bel et bien de prendre des mesures adéquates afin de préserver notre souveraineté, notre sécurité et notre approvisionnement en matière première."
Et de préciser ces mesures:
Fermeture des frontières afin de juguler l'afflux massif de personnes migrantes;
Tout mettre en œuvre pour protéger nos ressources énergétiques et alimentaires, et s'accaparer le plus possible celles des autres…
Etant dans l'incapacité de fournir un lien en référence, ce dernier paragraphe est à prendre au conditionnel.
Cependant… L'Union européenne a créé, en 2004, une "Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'union", mais plus communément appelée: "Frontex". Avec un budget de 3,2 millions d'euros, la "Patrouille européenne contre l'immigration clandestine" peut, dès 2006, voguer sur les flots bleus de la Méditerranée, et opposer de la technologie militaire aux dangereux boat-peoples.
Tandis que des femmes et des enfants disparaissent définitivement au large des "Clubs Med", parfois avec l'"aide" de l'OTAN ou de FRONTEX, de monstrueuses multinationales continuent de s'accapare les matières premières du continent Africain…
Pour revenir au sujet principal, il est difficile d'affirmer que l'UE veut s'accaparer, par le biais du concept "Desertec", les ressources énergétiques des pays de l'Afrique du Nord. Le Soleil n'étant définitivement pas "privatisable".
Il est également difficile de prétendre que les projets humanistes du TREC pour Sanaa et Gaza, et le partage annoncé de l'électricité avec les pays futurs producteurs d'énergie "gratuite", ne sert pas les intérêts des 27 qui, en améliorant passablement le confort des populations défavorisées, ne feraient plus des dites populations des candidates à l'émigration.
Tout comme il est difficile de relier "Desert Power 2050" aux événements du "Printemps arabe". Quand bien même la réalisation d'un tel projet et, surtout, la sécurité d'une partie de notre approvisionnement futur en électricité dépendrait de la stabilité politique des États concernés.
A quelque part, j'ai envie de croire que notre "générosité" envers les plus défavorisés ne se résumera pas par l'offrande de simple "Socckets". Tu veux de l'électricité petit Noir? Alors Shoote dans le ballon…
A quelque part j'ai envie de croire que tout cela se réalisera dans la sincérité et le partage, dans l'union de tous les Hommes pour aller vers quelque chose de plus grand, aller vers quelque chose qui ressemblerait au rêve de Tesla: Une énergie gratuite et disponible pour tout le monde.
"Dans quelques générations nos machines seront propulsées par cette énergie disponible à tout endroit de l'univers (…) Dans l'espace il y a une forme d'énergie. Est-elle statique ou cinétique? Si elle est statique, toutes nos recherches auront été vaines. Si elle est cinétique – et nous savons qu'elle l'est -, ce n'est qu'une question de temps, et l'humanité aura mis en harmonie ses techniques énergétiques avec les grands rouages de la Nature."
Nikola TESLA / 20 mai 1891, Université de Columbia, New-York.
NEMo.