dimanche 15 février 2015

L'impossible destinée du croyant

[Réf. : « Jésus et Mahomet, profondes différences et surprenantes ressemblances », de Mark A. Gabriel ;
Traduction du Coran faite par Kasimirski et nouvelle traduction du Coran par M. Chebel.
Nota : Quand j’utilise le terme ‘’musulman’’ je parle des croyants arabes et de ceux qui pratiquent l’Islam comme religion.]

Le Coran n’est pas l’histoire romancée de la Création, comme nous pouvons la lire dans la Bible.
Il se lit un peu comme Il a été ‘’raconté’’, au gré des humeurs du narrateur. La seconde Sourate ne parle pas plus de la Création que la dernière ne révèle de secret apocalyptique.
Selon Hani Ramadan, Président Union des organisations musulmanes de Genève, « Le Coran a été écrit sur des pierres plates, sur des pots, sur des feuilles de palmiers. Il était entièrement écrit et le prophète le dictait à des scribes. » Et, ces différentes pièces d’écritures furent réunies pour former le Coran au temps « du Califat d’Abu Bakr, qui est mort deux ans après la mort du Prophète. »
Un Coran dont il n’existe qu’une seule et unique version et qui, de ce fait, se réclame d’une divine authenticité.
Un Livre authentique écrit selon les paroles que l’ange Gabriel a transmises, avec l’autorisation d’Allah, à Mahomet afin que celui-ci avertisse, une dernière fois, ceux qui ont reçu le Pentateuque, l’Evangile ou la Torah et les infidèles, sur le sort qui leur sera réservé s’ils s’écartent de la droite voie d’Allah. Avec comme mot d’ordre : " Craignez-moi ! "

Nous le savons à peu près tous: Dieu a tout créé. Toute la création est soumise à Allah et rien, absolument rien, ne se meut dans l’univers sans l’autorisation d’Allah.
Cette certitude, qui occupe l’esprit des croyants de tous bords, ajoutée à l’omnipotence, à l’omniscience d’Allah, a créé l’Islam.
Si vous demandez à un musulman la signification du terme « Islam », celui-ci vous répondra par : « Soumis », soumis à Allah (Mark Gabriel va plus loin dans son livre en traduisant « Islam » par « esclave. »)
Ainsi le musulman n’hésite pas à se proclamer comme étant un intermédiaire terrestre à la volonté de son Dieu. Pensée que l’on retrouve à la Sourate IX ; 14 : « Combattez-les afin que Dieu les châtie par vos mains et les couvre d’opprobre, (…) » [Kasimirski]
Le verset 17 de la Sourate VIII [Chebel] abonde également dans ce sens : « Vous ne les aurez pas tués, car Allah les a tués. Tu n’as pas décoché de flèche, alors que tu en décochais : c’est Allah qui a décoché, cela pour mettre à l’épreuve, et de manière favorable, les croyants. (…) »

En évitant tous les tracas quant à la responsabilité du croyant dans les actes qu'il accomplit, là je me pose une petite question de lecture au premier degré :
Si tout obéit aux ordres d’Allah ; que le musulman est juste un intermédiaire qui fait acte de Sa volonté ; à quel besoin répond cette mise à l’épreuve ?
Là-dessus une connaissance, avec laquelle je débats souvent du Coran, me parlât du libre-arbitre.
Une notion qui, pour moi, n’a pas sa place dans un monde régit par Dieu et encore moins dans le Coran.
Ou alors, cette ‘’mise à l’épreuve’’ (mon pote parle de mise à l’épreuve de la sincérité dans le cœur du musulman) est juste là pour que le croyant, qui se considérait comme tel, se rende compte qu’en fait il ne l’est pas, qu’il n’est pas sincère dans ses actes et qu’il n’aura pas sa place au paradis.
Ainsi passera-t-il le restant de ses jours à implorer le pardon d’Allah le grand Miséricordieux pour qu’IL ne l’envoie pas rôtir dans la géhenne en se désaltérant d’une eau brûlante.

Le pauvre homme fera tout pour retrouver la grâce de son Dieu, se démènera dans tous les bons sens comme un beau diable, alors que son Destin a peut-être été scellé avant le jour de sa naissance.
Du moment de sa conception au jour de sa mort, la moindre seconde de vie du musulman est, selon eux-mêmes, dirigée par la volonté d’Allah (même si le musulman s’octroie une part de libre-arbitre pour s’opposer au sheitan).
Il est aisé d’en supposer que son séjour, soit en enfer, soit au paradis, est déjà ‘’programmé’’.
Supposition que contesteront fermement tous bons musulmans que vous pourriez côtoyer.

Avant de citer les versets qui permettent de douter (pour mieux croire), je vous livre un passage du livre de Monsieur M. Gabriel, qui a étudié pendant de nombreuses années les Ecritures coraniques. Ce passage est référencé: L’Authentique de Boukhâri, vol.4, livre 55, n° 549. Raconté par Abdullah:

Le messager d’Allah, l’inspiré vrai et sincère dit (par rapport à votre création) :
« Chacun de vous est formé dans le sein de sa mère pendant les quarante premiers jours, puis il devient un caillot et le reste quarante jours durant, avant de se transformer en un morceau de chair pour quarante jours. C’est alors qu’Allah envoie un ange écrire quatre paroles : il écrit ses actions, l’heure de sa mort, ses moyens de subsistances, et s’il sera misérable ou béni (dans sa religion). L’âme est alors soufflée dans son corps. Ainsi un homme peut faire les oeuvres typiques des gens du feu (enfer), pour autant qu’il n’y ait que la distance d’une coudée entre lui et le feu. Mais finalement, ce qui a été écrit (par l’ange) prend le dessus, et il commence à faire les oeuvres typiques des gens du paradis, et entre au paradis. De même un homme peut faire les œuvres typiques des gens du paradis, pour autant qu’il n’y ait que la distance d’une coudée entre lui et le paradis. Mais finalement, ce qui a été écrit (par l’ange) prend le dessus, et il commence à faire les œuvres des gens du feu (enfer) et entre en enfer. »

La marque de l’ange qui défini si il, ou elle, sera béni ou misérable voudrait dire, selon l’auteur (p 127-128 du livre référence), que sa place au paradis, ou en enfer, est définie avant sa naissance.
Ce genre d’allégation serait presque un trésor de révélation pour ceux qui vacillent de la Foi.
Sauf que cette pensée n’étant qu’un haddith, elle n’a aucune valeur de vérité.
Un haddith étant un écrit rapporté par un des nombreux fidèles qui ont côtoyé le Prophète Mahomet et témoignant de paroles prononcées, de pensées partagées, d’actes accomplis ou même sur la manière de faire les ablutions avant de procéder à la prière. Il y en aurait un demi million de ces témoignages sur la vie de Mahomet.

J’écrivais dans le premier article sur le Coran que l’on trouve dans ce genre d’Ecrits ce que l’on y amène. Amenez-y du doute, et vous risquez de finir athée.
Après avoir lu le livre de Mark Gabriel, le doute s’est renforcé quand j’ai simplement retourné le Coran traduit par Kasimirski pour y lire, au dos de la couverture :
« Dieu égare qui IL veut, et guide qui IL veut sur le droit chemin. »
Mais ce simple ‘’avertissement’’, même si il se répète (dans des termes différents) de nombreuse fois dans le Coran, ne suffit pas pour sceller le destin de l’humanité.
Alors on replonge dans le Coran à la recherche de plus de Vérité sur le paradis et l’enfer et sur ceux qui y vivront éternellement.

Pour moi, cela commence avec Adam, quand Allah ordonna aux anges de s’agenouiller devant la créature qu’IL venait de créer à partir de « glaise limoneuse ». [Sourate XV ; versets 26]
Eblis (Satan) refusa de se prosterner devant une créature faite de boue, alors que lui était créé de feu. Allah se fâchât et bannît l’ange rebelle du Royaume céleste en le maudissant jusqu’au jour du jugement.
Eblis demande alors à Dieu de lui accorder un délai jusqu’au jour « où ils seront ressuscités. » [Sourate XV ; 37]
Le délai est accordé et avant de quitter définitivement le paradis, il promet de chercher à induire (l’homme) en erreur et de les égarer tous, « exception faite de [Ses] serviteurs les plus dévoués. » [Sourate XXXVIII ; 83]
Et Dieu acquiesce au versets suivants : Sourate XXXVIII  « [84] Dieu dit : Vérité ! Et la vérité Je dis ! [85] J’emplirai la géhenne de toi et de tous ceux qui te suivront. »
Cette vérité est racontée dans plusieurs Sourates.

Ce qui me chiffonne, dans un premier temps, c’est de comprendre « exception faite de Tes serviteurs les plus dévoués. » Cela signifie-t-il que ces fameux serviteurs auront la Foi nécessaire pour résister aux tentations de Satan, ou parce qu’ils seront ‘’marqués’’ comme tels et qu’il sera interdit à Satan de s’approcher d’eux ?
Deuxième chose, un peu plus ennuyeuse, c’est, qu’en tenant pour Vérité que Allah a tout créé, qu’IL ordonne le moindre des mouvements dans l’univers et que même un grain de sable ne saurait bouger sans Sa permission, comment Eblis aurait-il pu se rebeller autrement que par la volonté de Dieu ?
Et ça s’enchaîne :
Sourate XX, verset 123 : « Il leur dit [à Adam et Eve] : Descendez tous d’ici, dressés les uns contre les autres, jusqu’au moment où une bonne direction vous parviendra de ma part. »
Sourate XXII, verset 24: « Ils ont été orienté pour n’entendre que les bonnes paroles et pour ne prendre que le chemin digne de louanges. »
Sourate XXXII ; 13 : « Car, si Nous l’avions voulu, Nous aurions orienté toutes les âmes dans la bonne direction. Mais la vérité émanant de Nous a voulu peupler l’enfer autant de djinns que d’êtres humains. »
Sourate XI, verset 119 : « (…) Ainsi les a-t-Il créé différents de façon que s’accomplisse la parole de ton Seigneur : Je remplirai la géhenne autant de djinns que d’êtres humains. »
Sourate V, verset 35 : « Ô vous les croyants, craignez Allah et suivez le chemin qui vous mène à Lui. Combattez en Son nom, peut-être serez-vous parmi les bienheureux. »

Comme je l’ai écrit plus haut, le musulman conteste fermement toutes conclusions tirées de ces ‘’vérités’’, qui prédestinent l’homme, soit à l’enfer, soit au paradis.
Déjà parce que ces versets sont noyés au milieu de paroles qui affirment qu’Allah est Celui qui pardonne, le grand Miséricordieux et autres synonymes ; ensuite parce que c’est de l’arrogance que de prétendre comprendre le Coran en ne le lisant qu’une seule fois, alors qu' « il y a des savants qui lisent le Coran depuis des siècles et qui n’ont toujours pas réussi à comprendre le sens profond du texte sacré. »
Il ressort quand même des nombreuses discussions que j’ai eues, qu’aucun des musulman, que j’ai rencontré, ne se permet le moindre ‘’pronostique’’ quant à sa destination finale le jour du jugement dernier.
Il est vrai qu’il serait fortement présomptueux et blasphématoire que d’affirmer que « Moi, j’irai au paradis ».

Par contre, il me semble avoir remarqué une différence à la fois subtile et flagrante entre les croyants et les musulmans. Il émane de celui, ou celle, qui a une Foi véritable en Jésus-Christ, une certaine sérénité, un apaisement dans le cœur qu’il n’est pas aussi évident de retrouver chez les musulmans; tant les ‘’contraintes’’ liées à la pratique de leur religion (Islam) sont ‘’pressantes’’ et que le doute final est quand même entretenu quasiment tout au long du Coran.
Un doute dont pourrait même bénéficier à Eblis, bien qu’il semble condamné à la géhenne.

Je dis ‘’semble’’ parce qu’au fil de mes palabres musulmanes, il ressort que la destinée d’Eblis n’est peut-être pas aussi évidente que ça.
Le jour du jugement dernier nous comparaîtrons tous devant Dieu, Satan y compris. Et la différence entre Eblis et ‘’nous’’, c’est qu’Eblis connaît Allah mieux que nous.
Alors quand ceux qui se seront égarés tenteront d’incriminer Satan, celui-ci se défendra [Sourate XIV ; 22] en affirmant qu’il ne s’est jamais prétendu l’égal de Dieu, qu’il n’a jamais ‘’forcé’’ un homme à faire la mal et qu’il ne peut pas nuire aux hommes. Juste les tenter.
Eblis se permettra même de rappeler aux hommes que « les injustes auront un cruel châtiment. »
La Sourate XXXVII ; 30, confirmera que les démons n’ont aucun pouvoir sur les hommes.
Donc si Eblis finit en enfer cela sera pour s’être opposé à son Créateur et non pas pour nous avoir montrer le chemin du péché.

Pour revenir au musulman, cela n’est pas entre ses mains. Chaque acte, geste, pensée, mot, regard, etc. sera mis dans la balance. Cette certitude va entretenir son incertitude tout au long de son existence terrestre de croyant et permettre à la crainte, de déplaire à son Dieu, de s’installer dans son esprit.

En début d'article Monsieur Hani Ramadan a mentionné Abu Bakr. Je vais laissé au défunt Calife le mot de la fin.
Abu Bakr As- Saddiq (le Véridique), fidèle disciple de Mahomet, était aussi surnommé « le pleureur ».
Une personne lui demandât pourquoi il pleurait continuellement lorsqu’il priait ?
Abu Bakr aurait répondu :
« Chaque fois que je commence à prier, j’imagine Allah à côté de moi et le roi de la mort derrière moi, le paradis à ma droite et l’enfer à ma gauche, et je ne sais pas ce que mon Dieu va faire de moi. » [ Haykyl, Men around the Messenger.]

Jeff.

lundi 9 février 2015

Je t'aime, Moi non plus.

[Les Sourates et versets donnés en références sont extraits de la traduction faite du Coran par Malek Chebel.
Si j’utilise la version de Kasimirski, cela sera mentionné après les versets cités.]

A quelques rares exceptions près, le Coran ne parle pas d’Amour inconditionnel comme nous pourrions éventuellement le concevoir. N’en déplaise à Monsieur Ziegler.
Il y a bien un passage qui parle de l’amour entre l’homme et la femme dans le couple unit légalement devant Allah [Sourate XXX ; 21]; ou la Sourate XXXIII ; 6 : « Le prophète aime les croyants plus qu’ils ne s’aiment eux-mêmes. (…) » [Kasimirski].
Malheureusement ce second exemple, qui faisait un peu trop ‘’Jésus-Christ’’, est devenu, dans la version contemporaine proposée par M. Chebel :
« Le prophète a plus de droits sur les croyants qu’ils n’en ont sur eux-mêmes. (…) »
Ceci étant dit, je pense que d’un point de vue sentimental, le Coran peut se résumer par cette sentence toute catho qui affirme : « Qui aime bien, châtie bien. »

Alors est-ce que Allah aime les hommes, comme Moïse l’affirme à son peuple : « Dieu vous aime, comme Il a aimé vos pères » ?
Moïse va même plus loin en disant que le Dieu grand puissant et redoutable est un Dieu « qui aime l’étranger » [Deut. 10 ; 18]

Il est possible de dire, en lisant le Coran, que « Oui » Allah est un Dieu qui aime. Il aime à pardonner ; Il aime ceux qui aspirent à la pureté, ceux qui agissent noblement, ceux qui font le bien, ceux qui se repentent et qui reviennent à Lui. Il aime ceux qui persévèrent et qui ont mis en Lui leur confiance. Mais par-dessus tout, « Il aime ceux qui le craignent. »
La Sourate XXVII, verset 73 et Sourate X ; 60 annoncent : «  Car ton Seigneur est pétri de bonté pour les gens, mais la plupart d’entre eux ne sont pas reconnaissants. »
Alors dans le Coran, il y a aussi tous ce que Allah n’aime pas. Il n’aime pas les orgueilleux, les prodigues, les transgresseurs, les présomptueux, les avares, le désordre, ceux qui agissent avec perfide et les criminels. Mais par-dessus tout,  « Il hait les infidèles. »
Pour le premier groupe Il sera le Clément, le Miséricordieux et pour les autres Il leur réserve le feu de la géhenne.
L’Amour d’Allah serait-il élitiste,  une récompense pour ‘’bonne conduite’’ lors du passage éphémère des ‘’véritables’’ croyants sur terre ? Vous conviendrez (peut-être) qu’il n’y a pas un fossé énorme entre le Dieu vengeur d’Abraham ou de Moïse qui promet son indéfectible amour à ceux qui respecteront Sa Loi et, même en creusant un peu, on peut considérer que l’humanisme ravageur du charismatique Jésus avait ses limites.
Son fameux « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » (le souligné est important !) était adressé à ses apôtres et à celles et ceux qui croyaient en sa parole et qui auront, en récompense de leur Foi, la vie éternelle.

Jésus est devenu la pierre angulaire du conflit qui oppose les deux principales religions monothéistes. Divergences conflictuelles que la Sourate VII ; 111, et les versets 4 et 5 de la Sourate XVIII résument assez bien : « Il mettra en garde [le Coran] ceux qui disent : Allah a un fils. [5] Qu’en savent-ils ? Ni eux ni leurs pères qui profèrent des monstruosités, tant est mensonger ce qu’ils disent. »
Avec Jésus l’église a quitté ses murs de pierres pour s’investir dans le cœur de chaque homme. Il est aussi prétendu que Dieu a créé l’homme à son image et que par Jésus nous trouverions une sorte de filiation avec notre Seigneur Dieu. Après tout, n’est-Il pas le Créateur de toutes choses, nous y compris ?

Pour Mahomet, l’homme est une créature parfaite qui doit dominer toutes les autres. D’ailleurs dans la Sourate XIX, dédiée à Marie, le verset 17 décrit que l’Esprit, qui fut envoyé à elle, «  prît devant elle la forme d’un homme, la figure parfaite. » [Kasimirski], ou « la forme harmonieuse d’un être humain. » Pour éviter toutes pinailleries, Allah n’a pas d’enfants et les anges ne sont que « Ses serviteurs honorés », Ses créatures.
Et vous oubliez aussi toutes allusions à une sainte Trinité. « Allah se suffit à Lui-même. »
L’homme est une création parfaite qui ne ressemble pas à Dieu, qui n’a aucune filiation divine et une fâcheuse tendance à l’ingratitude et au mal.
Sourate XVI ; versets 4 : « Il a créé l’Homme d’une goutte de sperme, avant qu’il ne devienne un contestataire évident, un querelleur. »
Mahomet disait d’ailleurs que toutes les bonnes choses qui [nous] arrivent sur terre, nous viennent de Dieu et que le mal provient de nous-même, des hommes [Sourate IV ; 79]. Même pas de Satan, qui pourtant est l’ennemi déclaré des croyants, des hommes.

Les maux de l’humanité étant le fait de ses représentants, et je pense qu’à la période durant laquelle le Coran est né, Mahomet a dû être le témoin de bien des horreurs commises entre les hommes, il devenait presque logique que le Dieu, créateur de cette magnifique sphère terrestre et de tout ce qui l’entoure, ne pouvait avoir engendrer l’homme, en tant que fils à l’image de Son Père.
Avant l’épisode du serpent, d’Eblis (et même du Prométhée grec) Dieu aimait inconditionnellement ses créatures humaines. Après, les choses changent.
Le Créateur distille son Amour au mérite et le sentiment ascendant se mue en une crainte profonde de ‘’déplaire’’. Et ce sentiment de peur va même jusqu’à affaiblir l’amour que l’homme éprouve pour ses semblables.
Les croyants arabes se doivent de se respecter entre eux, mais au moindre faux-pas, les ‘’amitiés’’ se déchirent. Allah étant le seul qui puisse pardonner.
Le Coran édicte les actes à ne pas commettre et les plaisirs dont le musulman doit se tenir éloigner pour ne pas corrompre, salir, sa pratique de la Foi.
Si on peut comprendre le rejet des jeux d’argent et la consommation de l’alcool, les relations familiales, l’amour familial, en prend aussi un coup :
Sourate III ; 14 : « L’amour des réjouissances a été présenté aux hommes de manière trompeuse ; il en est ainsi des femmes, des enfants, des quintaux d’or et d’argent, des chevaux (…). Tout cela est un plaisir éphémère, mais c’est auprès d’Allah que se trouve le lieu du retour bénéfique. »

Peut-on dès lors résumer l’amour que porte un musulman à sa femme par la Sourate II ; 223 : « Vos femmes sont un champ de labour pour vous ; cultivez votre champ de la manière qui vous convient, (…) »?
Pour la relation père-fils terrestre, l’histoire de l’enfance de Mark A. Gabriel, auteur du livre  « Jésus et Mahomet, profondes différences et surprenantes ressemblances », est assez parlante de vérité.
Il raconte comment il a appris ‘’par cœur’’ tous les versets du Coran, comment il devait les réciter chaque matin et comment il a échappé à l’infanticide après avoir annoncé à son père son intérêt sincère pour le christianisme.
Dès le plus jeune âge, l’Amour sincère des enfants est assujettis à la crainte de ne pas faire la fierté de son père, de ne pas être dans les bonnes grâces d’Allah. Sentiment de crainte grandissant à mesure que l'on s'enferme dans la foi coranique.
Cela me fait penser à un film, dont je ne me souviens plus du titre, et dans lequel un Marine quelque peu débile criait : « Dieu ! Patrie ! Famille ! »

Maintenant, et j’ignore si je peux me permettre cette humaine comparaison, combien de parents, aujourd’hui dans notre monde actuel, renient leurs enfants parce qu’ils, ou elles, ne font pas leur fierté ? Combien de parents chassent leurs enfants de leur foyer parce qu’ils commettent des actes de débauche ? Combien de parents promettent l’enfer à leurs enfants ?
En religion, cet Amour de la famille nucléaire est une faiblesse qui rend le croyant vulnérable. Donc, et par extension, Allah n’a pas d’enfants parce qu’il n’a aucune faiblesse dans sa suprême grandeur.
Le sacrifice de la famille, de son enfant, au profit de Dieu n’est pas spécifique à l’Islam, il est tiré de l’Ancien testament.
Le choix entre Dieu et famille se retrouve aussi avec Jésus et, pour l’exemple qui n’a rien à voir, il n’était pas rare que la femme du samouraï se ‘’suicide’’ avant le départ de son époux à la guerre. Afin d’éviter que ce dernier ne soit distrait, ou ne refreine son ardeur quand il combattra sous la bannière de son maître.
Et pour finir d’enfoncer le clou du cercueil des relations socio-familiales en religion, les musulmans affirment qu’au jour du Jugement dernier, il n’y aura plus d’amis, de parents et de fils.
Que le jour où nos actes seront mis sur la balance ; que le jour où notre œil témoignera contre nous, que notre oreille témoignera contre nous, ou encore notre bouche ou notre peau témoigneront contre nous, nous renierons tous nos proches, enfants inclus, afin d’éviter le séjour éternel en compagnie de Satan.

Le croyant doit pratiquer une sorte d’ascèse compliquée pour plaire à son Seigneur et avoir la chance d’être vêtu de soie verte ; de s’allonger sur un lit dans une loge au dessous de laquelle coulent des rivières ; de pouvoir goûter à des fruits incomparablement plus savoureux que ceux qu’il a goûté sur terre et de pouvoir boire du vin qui ne fait pas tourner la tête ; et pour, enfin!, pouvoir profiter de la compagnie de femmes de son âge et aux regards chastes.
Une ascèse compliquée et quelque par hypocrite puisqu’il a droit. Éternellement, à tout ce qu’on lui a (presque) interdit sur terre.
Maintenant savoir si l’homme ira au paradis, indépendamment de son comportement sur terre, c’est une autre histoire…

Une histoire quelque peu déprimante, pour les musulmans.
 
Nemo.

dimanche 8 février 2015

Livre de Paix...

…ou livre de guerre ?

Voilà une question qui partage bien des avis, quand n’importe quel quidam lance l’Islam comme sujet de causerie. C’est que cela fait bien plus de vingt ans que l’on nous vend le terrorisme islamique comme principale menace à la sécurité planétaire, que sans les fous d’Allah la terre connaîtrait une ère de paix mondiale.
Avant le ‘’coming out’’ des recruteurs djihadistes et les tristes événements de janvier, le musulman était déjà la cible de presque tous les reproches xénophobes et discriminatoires qui alimentaient les campagnes des partis politiques officiellement extrémistes. Le musulman partageait, jusqu’à récemment, le haut du panier, avec les "Blacks", des personne que l’on ne veut pas croiser dans nos rues.
Notre société moderne, qui veut accepter et intégrer le monde entier dans ses rangs, prétend se battre contre toutes les discriminations en catégorisant les-dites discriminations : Il y a les trucs en –phobe; l’antiracisme, principalement alimenté par notre sentiment de culpabilité envers le continent Africain et l’antisémitisme. Par contre, l’islamophobie en est encore à ses balbutiements et peine à trouver de la crédibilité. En partie à cause du comportement autodestructeur d’une partie des représentant de cette religion.

La propagande djihadiste a fait un tort considérable aux musulmans qui ne demandent qu’à vivre en paix au milieu des populations qui les accueillent. Si bien qu’aujourd’hui, en plus de quelques illuminés du bulbe céphalien à éliminer, c’est le Coran lui-même qui est remis en question. Certaine personne, comme Madame Saïda Keller-Messahli, Présidente du Forum pour un islam progressiste, allant même jusqu’à proposer une réécriture des paroles révélées à Mahomet il y a plus de 1'300 ans. Parce que « le texte coranique contient des éléments, contient des passages qui ont comme contenu la violence. »
Affirmation qu’applaudirait Monsieur Freysinger, s’il n’était pas de l’UDC (valaisan), lui-même ayant dit en son temps que: « Le Coran est un livre de guerre ; d’ailleurs Mahomet était un chef de guerre. »
Amputer le Coran de ses versets belliqueux ? Pour Jean Ziegler, qui voit dans cet ouvrage « (…) un Livre de paix et d’Amour », cela ne serait sans doute pas nécessaire. D’un autre côté si cela pouvait empêcher que des crétins autosanctifiés n’abusent des écritures pour encourager d’autres crétins lobotomisés à commettre des massacres, why not.
Mais n'Est-ce pas oublier que chaque civilisation a ses imbéciles extrémistement supérieurs, qui se réclament d'une volonté à dominante patriotique, nationale ou religieuse pour imposer leurs inepties? Et suis pas sûr que d’enlever une partie des révélations y change quoi que ce soit. D’autant plus que le Livre, dicté par Gabriel, contient un passage interdisant toute modification du texte et mentionne, à plusieurs reprises, que ses Ecrits s’adressent aux croyants, « aux hommes qui raisonnent. »
Pour ma part, je ne suis pas pour une modification d’un texte qu’une partie de l’humanité considère comme saint. Non pas par croyance religieuse, mais par respect pour celles et ceux qui ont la Foi.

Ce qui fait que j’ai eu une lecture profane des Coran (j’en ai lu deux versions) avec mes interrogations, mes doutes et en y trouvant des Vérités contradictoires.
Mes lectures de parfait petit mécréant m’ont plongé dans une version donnée par Kasimirski (qui donnât sa première traduction du Koran en 1840) et celle de Monsieur Malek Chebel, philosophe et anthropologue algérien des religions, qui en fit une nouvelle traduction en 2009.
169 ans d’écarts entre les deux écrits, et quelques surprises dans les traductions.
La raison de cette lecture ‘’stéréo’’ se trouve dans le fait que la numérotation des versets contenus dans la version Kasimirski ne correspond pas avec la version contemporaine du Coran. Ce qui fait que, lorsque j’ai voulu débattre de certain verset avec des connaissances musulmanes, il y avait souvent une incompréhension réciproque. Ce qui me valut des remarques genre :
« Il n’y a qu’un seul et véridique Coran », ou : « Il ne faut pas acheter n’importe quelle traduction, qui ne dit pas la vraie vérité. »

Alors, le Coran, livre de guerre ou livre de paix ?
De mon humble avis de croyant sans religion ce Livre n’est ni un ouvrage sur l’art de la guerre ni un traité sur l’art du bien vivre paisible en communauté. Puis, comme dans tous les ouvrages traitant de religions ou de philosophies, vous y trouvez ce que vous y apportez.
Dans le Coran, il y a de la violence, de la paix, et de la soumission ; il y a aussi des recommandations sur la manière de vivre en tant que croyants (prière, aumône, pèlerinage, etc.), de se comporter avec les hommes (principalement les arabes musulmans) et le comportement des femmes ; de nombreux versets traitent de l’héritage, du partage des prises de guerres, du sort réservé aux menteurs, à celles et ceux qui commettent l’adultère, aux prisonniers et aux esclaves.
On y trouve également tous les prophètes, ‘’héros’’ divins, d’Adam à David; les histoires  de Noé, Moïse, Loth et d’autres, qui ont vu des civilisations disparaître, sont racontées en boucle. Avec une petite prédisposition pour l’histoire de Moïse et Pharaon.
Ce qui permet de penser à une sorte de filiation entre l’Ancien testament et le Coran.
Et dans l’Ancien Testament, nous avons aussi à faire à un Dieu vengeur qui ne recule pas devant le nettoyage ethnique pour sauver le peuple élu.
Il est aussi possible, en refermant le Livre, de se questionner sur l’autodétermination du musulman en tant qu’être humain et du libre-arbitre ; tout comme de sérieux doutes subsistent sur le destin de l’homme.
Mais ce qu’il manque par-dessus tout dans le Coran, c’est de l’Amour véritable.

Pour ce qui est de la violence, les Sourates II, 190 – 193 ; VIII, 39 et 16 ; IX, 5,14 et 29, entre autres, devraient amener du grain à moudre au moulin des islamophobes.
Mourir en « combattant dans la voie de Dieu ceux qui vous combattent », est une belle mort qui sera récompensée par le paradis. Le combat doit être mené jusqu’à ce que la religion d’Allah s’impose, et les déserteurs finiront à la géhenne.
La Sourate IV ; 89 parle du sort à réserver aux traîtres infidèles qui renie Dieu : « (…) S’ils font marche arrière, saisissez-vous d’eux où qu’ils soient et tuez-les. (…) »
Quant au verset 91, « Allah donne une autorité pleine et entière » aux croyants sur ceux qui « désirent la paix et la sécurité pour vous autant que pour leur peuple, mais qui reviennent en masse à la sédition », qui ne s’éloignent pas du conflit, qui ne s’en remettent pas à Allah et ne cessent de se battre.
Parmi les surprises de traductions entre les deux Coran, il m’est apparu que certain versets avaient été ‘’adoucis’’ : dans la version de  Kasimirski, qui propose à la Sourate XI, Versets :
« [95] O mon peuple! Agissez, faites le mal tant que vous pourrez, j’agirai de mon côté et vous apprendrez. [96] Sur qui tombera le châtiment ignominieux, et qui de nous est menteur. Attendez l’heure, moi je l’attends aussi. »
deviennent, dans la version proposée par M. Chebel, le verset 93 :
« Ô mon peuple, faites le mieux selon vos positions, (…) »
Ces versets ‘’guerriers’’, dont se servent les nombreux détracteurs du Coran, n’ont rien à envier au Chapitre 12 ;3 de la Genèse ou au Deutéronome 6 ;19 et Deutéronome 7 ;16:
« Tu détruiras donc les peuples que l’Eternel, ton Dieu, te livre. Ton œil sera pour eux sans pitié. »

C’est que depuis toujours (tous) les croyants ont eu de nombreux ennemis. Pour le musulman, ses ennemis se résument aux idolâtres, aux infidèles, aux impies, aux juifs, à tous ceux qui ne croient pas au jugement dernier et qui osent dire que le Coran n’est qu’un livre de fables des anciens (dans le Coran, le blasphème est pire que le meurtre). Bref tous ceux qui se sont opposés à l’avènement de cette nouvelle religion (ou qui la combattent encore) et, bien entendu, Satan (Eblis).

Après la guerre, il est normal de rechercher la ‘’paix’’. Une paix toute religieuse. D’ailleurs le chef de guerre qu’était Mahomet avait bien dit, à l’un de ses fidèles, que le grand Djihad était un combat à mener contre soi-même. Cette citation intervenant à la fin d’une guerre, on peut supposer que cette pensée s’oriente vers une pacification générale et globale. Une pensée qui ouvre sur la ‘’tolérance’’ :
Sourate II verset 256:
« Il n’y a pas de contrainte en religion, car la vérité s’est distinguée de l’erreur. Quant à celui qui rejette les [idoles] et croit en Allah, celui-là aura pris l’anse la plus solide (…) »
Sourate XXIX ; 46 :
« Vous ne discutez avec les gens du Livre que de la meilleure façon, à l’exception de ceux qui se sont révélés injustes. Dis-leur : Nous croyons en notre révélation et en votre révélation. Notre Seigneur et votre Seigneur sont le même Dieu. Nous Lui sommes, quant à nous, soumis. »
Sourate V, verset 47 :
« Que ceux qui disposent de l’Evangile arbitrent en se fondant sur les révélations que Dieu y a consignées. (…) »
Et celle que tout le monde oublie :
Sourate XXIII ; 96 :
« Réponds à la mauvaise action par la bonne. Nous sommes le mieux informé quant à leur description. » ‘’Nous’’ étant Allah. Recommandation que l’on trouve également à la Sourate XLI ; 34.
Il y a même un verset qui parle de la protection des lieux de cultes, que se soit une mosquée, une église ou une synagogue.

Pour revenir un instant en arrière, vers ceux qui prétendent que le Coran est un livre de guerre, les quelques versets mentionnés ci-dessus peuvent invalider cette affirmation et permettre de dire que les violents écrits parlent d’actes commis (ou à commettre) en état de légitime défense.
Je conçois sans peine qu’il y ait un fossé entre Mahomet et Gandhi, dans la manière d’appréhender les conflits, mais le Coran contient de nombreux versets qui conseillent aux croyants de se tenir loin des corrompus, des infidèles, des impies, etc :
Sourate XXVIII, Verset 55 :
« Et lorsqu’ils [les musulmans] entendent de vaines paroles, ils s’en écarte en disant : Nous avons nos actes et vous les vôtres. Que la paix soit avec vous ! Nous ne frayons pas avec les ignorants. » Ou encore : Sourate XXXIII, verset 48.
En gros, tant qu’on lui chie pas dans ses bottes, le croyant islamisé n’embête personne. Comme tout un chacun en fait.
Et, en plus, le musulman ne doit pas « envier » ou convoiter les richesses terrestres accordées à quelques uns, parce que sa récompense sera bien plus grande au paradis. Un paradis dans lequel il n’est pas sûr d’aller. Loin de là.

En fait, ceux qui prônent une application rigoriste des écritures révélées dans le Coran commettent une infraction divine au regard d’Allah puisque, pour le musulman, tu ne peux prendre une partie des Ecritures (celles qui t’arrangent) et rejeter les autres (qui ne te conviennent pas).
Ensuite la nature même du Coran qui est un Rappel, un Avertissement adressé aux Arabes en personne, comme il est précisé dans plusieurs Sourates :
« Nous avons rendu le Coran facile en te le donnant dans ta langue [Arabe], (…) »
D’ailleurs, quand Mahomet, débutait de nombreux versets par : « Ô croyants », « Ô les hommes », voire « Ô mon peuple », il ne parlait pas à toute l’humanité, mais bien à ceux qui étaient présents, rassemblés, pour l’écouter.
Dès lors je me dit que si, en tant qu’européen, vous désirez vous convertir pour accéder à la Vérité divine, vous devez demander la nationalité Arabe, prendre un nom arabe, apprendre la langue, étudier les Ecrits (et il y en a…), abandonner tous les plaisirs éphémères sur cette sphère et vous soumettre à la volonté d’Allah. Cela laisse, aux néophytes fraîchement convertis, théoriquement peu de temps pour le petit dijhadisme militarisé.

Enfin… pour ceux qui « comprennent » et qui « raisonnent. »

Nemo.

La suite: Le manque d’Amour dans le Coran.