dimanche 8 février 2015

Livre de Paix...

…ou livre de guerre ?

Voilà une question qui partage bien des avis, quand n’importe quel quidam lance l’Islam comme sujet de causerie. C’est que cela fait bien plus de vingt ans que l’on nous vend le terrorisme islamique comme principale menace à la sécurité planétaire, que sans les fous d’Allah la terre connaîtrait une ère de paix mondiale.
Avant le ‘’coming out’’ des recruteurs djihadistes et les tristes événements de janvier, le musulman était déjà la cible de presque tous les reproches xénophobes et discriminatoires qui alimentaient les campagnes des partis politiques officiellement extrémistes. Le musulman partageait, jusqu’à récemment, le haut du panier, avec les "Blacks", des personne que l’on ne veut pas croiser dans nos rues.
Notre société moderne, qui veut accepter et intégrer le monde entier dans ses rangs, prétend se battre contre toutes les discriminations en catégorisant les-dites discriminations : Il y a les trucs en –phobe; l’antiracisme, principalement alimenté par notre sentiment de culpabilité envers le continent Africain et l’antisémitisme. Par contre, l’islamophobie en est encore à ses balbutiements et peine à trouver de la crédibilité. En partie à cause du comportement autodestructeur d’une partie des représentant de cette religion.

La propagande djihadiste a fait un tort considérable aux musulmans qui ne demandent qu’à vivre en paix au milieu des populations qui les accueillent. Si bien qu’aujourd’hui, en plus de quelques illuminés du bulbe céphalien à éliminer, c’est le Coran lui-même qui est remis en question. Certaine personne, comme Madame Saïda Keller-Messahli, Présidente du Forum pour un islam progressiste, allant même jusqu’à proposer une réécriture des paroles révélées à Mahomet il y a plus de 1'300 ans. Parce que « le texte coranique contient des éléments, contient des passages qui ont comme contenu la violence. »
Affirmation qu’applaudirait Monsieur Freysinger, s’il n’était pas de l’UDC (valaisan), lui-même ayant dit en son temps que: « Le Coran est un livre de guerre ; d’ailleurs Mahomet était un chef de guerre. »
Amputer le Coran de ses versets belliqueux ? Pour Jean Ziegler, qui voit dans cet ouvrage « (…) un Livre de paix et d’Amour », cela ne serait sans doute pas nécessaire. D’un autre côté si cela pouvait empêcher que des crétins autosanctifiés n’abusent des écritures pour encourager d’autres crétins lobotomisés à commettre des massacres, why not.
Mais n'Est-ce pas oublier que chaque civilisation a ses imbéciles extrémistement supérieurs, qui se réclament d'une volonté à dominante patriotique, nationale ou religieuse pour imposer leurs inepties? Et suis pas sûr que d’enlever une partie des révélations y change quoi que ce soit. D’autant plus que le Livre, dicté par Gabriel, contient un passage interdisant toute modification du texte et mentionne, à plusieurs reprises, que ses Ecrits s’adressent aux croyants, « aux hommes qui raisonnent. »
Pour ma part, je ne suis pas pour une modification d’un texte qu’une partie de l’humanité considère comme saint. Non pas par croyance religieuse, mais par respect pour celles et ceux qui ont la Foi.

Ce qui fait que j’ai eu une lecture profane des Coran (j’en ai lu deux versions) avec mes interrogations, mes doutes et en y trouvant des Vérités contradictoires.
Mes lectures de parfait petit mécréant m’ont plongé dans une version donnée par Kasimirski (qui donnât sa première traduction du Koran en 1840) et celle de Monsieur Malek Chebel, philosophe et anthropologue algérien des religions, qui en fit une nouvelle traduction en 2009.
169 ans d’écarts entre les deux écrits, et quelques surprises dans les traductions.
La raison de cette lecture ‘’stéréo’’ se trouve dans le fait que la numérotation des versets contenus dans la version Kasimirski ne correspond pas avec la version contemporaine du Coran. Ce qui fait que, lorsque j’ai voulu débattre de certain verset avec des connaissances musulmanes, il y avait souvent une incompréhension réciproque. Ce qui me valut des remarques genre :
« Il n’y a qu’un seul et véridique Coran », ou : « Il ne faut pas acheter n’importe quelle traduction, qui ne dit pas la vraie vérité. »

Alors, le Coran, livre de guerre ou livre de paix ?
De mon humble avis de croyant sans religion ce Livre n’est ni un ouvrage sur l’art de la guerre ni un traité sur l’art du bien vivre paisible en communauté. Puis, comme dans tous les ouvrages traitant de religions ou de philosophies, vous y trouvez ce que vous y apportez.
Dans le Coran, il y a de la violence, de la paix, et de la soumission ; il y a aussi des recommandations sur la manière de vivre en tant que croyants (prière, aumône, pèlerinage, etc.), de se comporter avec les hommes (principalement les arabes musulmans) et le comportement des femmes ; de nombreux versets traitent de l’héritage, du partage des prises de guerres, du sort réservé aux menteurs, à celles et ceux qui commettent l’adultère, aux prisonniers et aux esclaves.
On y trouve également tous les prophètes, ‘’héros’’ divins, d’Adam à David; les histoires  de Noé, Moïse, Loth et d’autres, qui ont vu des civilisations disparaître, sont racontées en boucle. Avec une petite prédisposition pour l’histoire de Moïse et Pharaon.
Ce qui permet de penser à une sorte de filiation entre l’Ancien testament et le Coran.
Et dans l’Ancien Testament, nous avons aussi à faire à un Dieu vengeur qui ne recule pas devant le nettoyage ethnique pour sauver le peuple élu.
Il est aussi possible, en refermant le Livre, de se questionner sur l’autodétermination du musulman en tant qu’être humain et du libre-arbitre ; tout comme de sérieux doutes subsistent sur le destin de l’homme.
Mais ce qu’il manque par-dessus tout dans le Coran, c’est de l’Amour véritable.

Pour ce qui est de la violence, les Sourates II, 190 – 193 ; VIII, 39 et 16 ; IX, 5,14 et 29, entre autres, devraient amener du grain à moudre au moulin des islamophobes.
Mourir en « combattant dans la voie de Dieu ceux qui vous combattent », est une belle mort qui sera récompensée par le paradis. Le combat doit être mené jusqu’à ce que la religion d’Allah s’impose, et les déserteurs finiront à la géhenne.
La Sourate IV ; 89 parle du sort à réserver aux traîtres infidèles qui renie Dieu : « (…) S’ils font marche arrière, saisissez-vous d’eux où qu’ils soient et tuez-les. (…) »
Quant au verset 91, « Allah donne une autorité pleine et entière » aux croyants sur ceux qui « désirent la paix et la sécurité pour vous autant que pour leur peuple, mais qui reviennent en masse à la sédition », qui ne s’éloignent pas du conflit, qui ne s’en remettent pas à Allah et ne cessent de se battre.
Parmi les surprises de traductions entre les deux Coran, il m’est apparu que certain versets avaient été ‘’adoucis’’ : dans la version de  Kasimirski, qui propose à la Sourate XI, Versets :
« [95] O mon peuple! Agissez, faites le mal tant que vous pourrez, j’agirai de mon côté et vous apprendrez. [96] Sur qui tombera le châtiment ignominieux, et qui de nous est menteur. Attendez l’heure, moi je l’attends aussi. »
deviennent, dans la version proposée par M. Chebel, le verset 93 :
« Ô mon peuple, faites le mieux selon vos positions, (…) »
Ces versets ‘’guerriers’’, dont se servent les nombreux détracteurs du Coran, n’ont rien à envier au Chapitre 12 ;3 de la Genèse ou au Deutéronome 6 ;19 et Deutéronome 7 ;16:
« Tu détruiras donc les peuples que l’Eternel, ton Dieu, te livre. Ton œil sera pour eux sans pitié. »

C’est que depuis toujours (tous) les croyants ont eu de nombreux ennemis. Pour le musulman, ses ennemis se résument aux idolâtres, aux infidèles, aux impies, aux juifs, à tous ceux qui ne croient pas au jugement dernier et qui osent dire que le Coran n’est qu’un livre de fables des anciens (dans le Coran, le blasphème est pire que le meurtre). Bref tous ceux qui se sont opposés à l’avènement de cette nouvelle religion (ou qui la combattent encore) et, bien entendu, Satan (Eblis).

Après la guerre, il est normal de rechercher la ‘’paix’’. Une paix toute religieuse. D’ailleurs le chef de guerre qu’était Mahomet avait bien dit, à l’un de ses fidèles, que le grand Djihad était un combat à mener contre soi-même. Cette citation intervenant à la fin d’une guerre, on peut supposer que cette pensée s’oriente vers une pacification générale et globale. Une pensée qui ouvre sur la ‘’tolérance’’ :
Sourate II verset 256:
« Il n’y a pas de contrainte en religion, car la vérité s’est distinguée de l’erreur. Quant à celui qui rejette les [idoles] et croit en Allah, celui-là aura pris l’anse la plus solide (…) »
Sourate XXIX ; 46 :
« Vous ne discutez avec les gens du Livre que de la meilleure façon, à l’exception de ceux qui se sont révélés injustes. Dis-leur : Nous croyons en notre révélation et en votre révélation. Notre Seigneur et votre Seigneur sont le même Dieu. Nous Lui sommes, quant à nous, soumis. »
Sourate V, verset 47 :
« Que ceux qui disposent de l’Evangile arbitrent en se fondant sur les révélations que Dieu y a consignées. (…) »
Et celle que tout le monde oublie :
Sourate XXIII ; 96 :
« Réponds à la mauvaise action par la bonne. Nous sommes le mieux informé quant à leur description. » ‘’Nous’’ étant Allah. Recommandation que l’on trouve également à la Sourate XLI ; 34.
Il y a même un verset qui parle de la protection des lieux de cultes, que se soit une mosquée, une église ou une synagogue.

Pour revenir un instant en arrière, vers ceux qui prétendent que le Coran est un livre de guerre, les quelques versets mentionnés ci-dessus peuvent invalider cette affirmation et permettre de dire que les violents écrits parlent d’actes commis (ou à commettre) en état de légitime défense.
Je conçois sans peine qu’il y ait un fossé entre Mahomet et Gandhi, dans la manière d’appréhender les conflits, mais le Coran contient de nombreux versets qui conseillent aux croyants de se tenir loin des corrompus, des infidèles, des impies, etc :
Sourate XXVIII, Verset 55 :
« Et lorsqu’ils [les musulmans] entendent de vaines paroles, ils s’en écarte en disant : Nous avons nos actes et vous les vôtres. Que la paix soit avec vous ! Nous ne frayons pas avec les ignorants. » Ou encore : Sourate XXXIII, verset 48.
En gros, tant qu’on lui chie pas dans ses bottes, le croyant islamisé n’embête personne. Comme tout un chacun en fait.
Et, en plus, le musulman ne doit pas « envier » ou convoiter les richesses terrestres accordées à quelques uns, parce que sa récompense sera bien plus grande au paradis. Un paradis dans lequel il n’est pas sûr d’aller. Loin de là.

En fait, ceux qui prônent une application rigoriste des écritures révélées dans le Coran commettent une infraction divine au regard d’Allah puisque, pour le musulman, tu ne peux prendre une partie des Ecritures (celles qui t’arrangent) et rejeter les autres (qui ne te conviennent pas).
Ensuite la nature même du Coran qui est un Rappel, un Avertissement adressé aux Arabes en personne, comme il est précisé dans plusieurs Sourates :
« Nous avons rendu le Coran facile en te le donnant dans ta langue [Arabe], (…) »
D’ailleurs, quand Mahomet, débutait de nombreux versets par : « Ô croyants », « Ô les hommes », voire « Ô mon peuple », il ne parlait pas à toute l’humanité, mais bien à ceux qui étaient présents, rassemblés, pour l’écouter.
Dès lors je me dit que si, en tant qu’européen, vous désirez vous convertir pour accéder à la Vérité divine, vous devez demander la nationalité Arabe, prendre un nom arabe, apprendre la langue, étudier les Ecrits (et il y en a…), abandonner tous les plaisirs éphémères sur cette sphère et vous soumettre à la volonté d’Allah. Cela laisse, aux néophytes fraîchement convertis, théoriquement peu de temps pour le petit dijhadisme militarisé.

Enfin… pour ceux qui « comprennent » et qui « raisonnent. »

Nemo.

La suite: Le manque d’Amour dans le Coran.

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