mardi 22 octobre 2013

Tais-toi et nage!

Le 3 octobre 2013 un bateau de migrants coule au large de Lampedusa. 374 victimes mortes noyées.En une bonne dizaine de jour Lampedusa se retrouve sous le feu des projecteurs médiatiques internationaux, Lampedusa devient « le mouroir de l’Europe, le miroir de l’Europe » (http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/lampedusa-mouroir-de-l-europe-miroir-de-l-europe_1289103.html)
Selon l’article le gouvernement italien considère que «1'500 personnes essaient d’accoster chaque semaine sur les rivages du Sud de la Botte» et que près de 25'000 migrants auraient déjà trouvé refuge en Italie depuis le début de l’année (quatre fois plus qu’en 2012 à la même époque); chiffre auquel Frontex additionne quelques 37'220 migrants qui ont franchi la frontière gréco-turque.
Frontex l’agence de surveillance des frontières européennes a décidé de râcler les fonds de tiroirs pour donner «deux millions d’euros de [son] budget à l’Italie, lui donnant la priorité sur d’autres missions, afin de prolonger l’opération Hermès jusqu’à novembre.» La Marine italienne pourra envoyer plus de matériel pour l’interception des migrants en pleine mer et faire en sorte que leurs cadavres ne viennent plus s’entasser sur les contreforts de la forteresse européenne.
Une semaine plus tard, c’est un autre bateau transportant quelques 250 migrants qui se retourne entre Malte et la Sicile. 50 personnes trouveront la mort, dont une dizaine d’enfants. Les survivants ont été accompagnés à Malte. Après? Ils seront certainement réexpédiés chez eux.

Le récent drame de Lampedusa fut titré, par certain quotidien, comme étant le drame qui faisait «honte à l’Europe». Sauf que ce n’est pas la première embarcation qui sombre dans la Méditerranée avec des miséreux auxquels d’ignobles passeurs ont séquestrés leurs dernières économies.
La honte se révèle quand les cadavres se découvrent sur des plages européennes, parce que dans le silence de la Méditerranée, il n’y a personne pour vous voir mourir.
Les marins s’entraident et il y a un honneur certain à ne pas laisser une personne en détresse au milieu de ces vastes étendues d’eau qui recouvrent une bonne partie de notre globe. Mais un migrant est-il un marin? Un migrant est-il un touriste en perdition?

Il y a quelques jours ce sont plus de 250 migrants qui furent recueillis en pleine mer. La cause de ces personnes fuyant la misère et les conflits de leur pays étant, pour l’instant, médiatisée, le sauvetage est filmé avant d’être diffusé par nos journaux télévisés. Il faut faire croire à l’opinion publique que le sort de ces migrants importe à nos dirigeants si bien costumés. Dans un mois, tout cela sera oublié et nous commencerons à songer aux cadeaux inutiles que nous offrirons à Noël.

Un article paru dans le 24 Heures du mardi 10 mai 2011 nous révélait une grave accusation lancée par le journal britannique The Guardian : L’OTAN et des effectifs militaires européens non identifiés auraient laissé une soixante de migrants mourir de faim et de soif en Méditerranée.
Suite à son enquête, le Guardian estimait que le porte-avions pouvait être le navire français Charles-de-Gaulle, «qui opérait en Méditerranée à ces dates».
L’Alliance et le commandement Français démentirent toutes accusations :
«Nous n’avons pas croisé ce type d’embarcation. Nous nous serions évidemment portés à son secours», a affirmé un porte-parole de l’état-major au site Rue 89.
«Un seul porte-avions était sous commandement de l’OTAN à cette date, le navire italien Garibaldi, et il se trouvait à plus de 100 milles nautiques au large», a affirmé Carmen Romero, porte-parole de l’organisation. «Par conséquent, toute déclaration affirmant qu’un porte-avion de l’OTAN a repéré puis ignoré le navire en détresse est fausse.»
Cela a-t-il amené plus de sécurité pour celles et ceux qui tentent la traversée sauvage de la Méditerranée?
Non...

Mai 2007, en Méditerranée à 150 kilomètres au sud de Malte. Un avion d’observation de l’organisation Frontex repère un zodiac surchargé de cinquante-trois passagers qui- probablement à la suite d’une panne moteur- dérive sur les flots agités. Abord du zodiac, les caméras de l’avion identifient des enfants en bas-âge et des femmes. Revenu à sa base, à La Valette, le pilote en informe les autorités maltaises (la radio de l’avion était en panne…), qui refusent d’agir, prétextant que les naufragés dérivent dans la « zone de secours libyenne ». La déléguée du Haut-commissariat des Réfugiés des Nations-Unies Laura Boldini intervient, demandant aux maltais de dépêcher un bateau de secours. Rien n’y fait. L’Europe ne bouge pas. On perd toutes traces des naufragés.
[Article de Jean Ziegler Lu dans Manière de voir N° 108/ Indispensable Afrique.]

Moi ce que j’aimerais savoir, c’est comment l’officier qui retient l’information qui condamne à la noyade des dizaines, des centaines d’êtres humains justifie son silence ? Comment ces gros pontes de l’UE qui se pavanent dans leurs belles limousines de service, se rencontrent dans les plus beaux palaces d’Europe et bouffe en un week-end l’équivalent de la consommation mensuelle d’un village somalien justifient leur inaction qui envoie à la mort hommes, femmes et enfants?

NEMo.

mardi 15 octobre 2013

Mise en scène

Les séries télé nous captivent parce qu’elles racontent, en plus des énigmes momentanées, des histoires humaines auxquelles nous pourrions toutes et tous nous identifier. Les séries américaines j’aurais du préciser, parce que les productions policières françaises cassent pas des briques.
Le cinéma, lui, c’est du spectacle. Du grand spectacle ! Le kino c’est top quand on veut se faire décérébrer pendant 120 minutes. Il y a une année ou deux, des spécialistes de nos neurones prétendaient que les zones qui s’illuminent dans notre boîte crânienne lorsqu’on regarde un film bourré d’effets spéciaux sont les mêmes que celles des bébés qui découvrent les lueurs et les images du monde qui l’entoure. Sauf que le bambin ‘’apprend’’ quelque chose de toutes ces ‘’images’’, ce qu’il touche ou découvre lui est et sera utile sa vie durant. Nous ? A part en causer derrière une bière ou essayer de savoir pendant des heures si la fin d’ Inception est ‘’vécue’’ en ‘’vrai’’ ou en ‘’rêve’’, je vois pas trop l’utilité.
Par contre cela devient inquiétant quand ce que nous visionnons, sur grand ou petit écran, a la capacité de nous influencer dans nos choix, sur notre manière d’être.

Dès qu’il l’a vu, le petit Nono voulait le Kart télécommandé de Mario ; son père ne serait pas contre la Camaro qui ne se transformera jamais et peut toujours fantasmer sur l’Aston Martin de Jimbo. Quand aux meufs de 007, on n’y pense encore moins.
On va faire les Golgoths au fitness, s’inscrire dans des clubs de sport, passer au solarium parce que les U.V « donnent… la même couleur aux gens » et chez le tatoueur histoire de finaliser le relooking.
Ensuite, le tout s’exhibe fièrement sans la moindre conscience d’avoir mis un masque sur le visage de Dieu.

La trente-neuvième semaine de cette année c’était la sortie en DVD-Blu-ray-HD-Full-3D de « Fast & Furious 6 », l’occasion pour les fans de Cars de voir  Strip Weathers, dit : « Le King », en vrai et dans une autre teinte que son bleu Dinoco. Est-ce pour marquer zi événement que W9 a rediffusé les 5 et 4 de cette franchise en tout début de semaine? Un déballage de grosses mécaniques bruyantes et rutilantes, des explosions de tous les côtés, de la musique, de la meuf. Et le choc !!! Riddick vs Le Roi Sorpion ; Testorettone Man vs Samoan Thor.
Le pire, c’est qu’au lieu de rester sur le happy end du sixième opus, Hollywood va nous en remettre un septième de « Furious » ! Et là Dom va prendre de vilains coups, parce que le probable méchant-méchant c’est pas n’importe qui ! C’est le Transporteur himself (pas le ringard de la série sur M6), celui qui fout la raclée à toutes les pègres du monde ! Le vainqueur de la Death Race, première édition! L’Expendable Jason Statham ! Si toute l’histoire n’était pas déjà ficelée, les bookmakers seraient aux anges.
Mais bon, c’est quoi la suite ? Parce qu’après avoir bousillé un tank et crashé un gros, très gros, Antonov Russe sur la plus longue piste d’aéroport de la terre et de l’univers, qu’est-ce qu’ils vont bien pouvoir casser cette fois ? Le Missouri, un porte-avions, une station orbitale ?
Et après !? « Furious 8 » : La Famille Toretto vs de méchants aliens ; le numéro « 9 » : Nick Fury enrôle Toretto dans le SHIELD et l’épisode « 32 » sera le drift à l’EMS, tandis que le rejeton de Brian aura piqué une invention à pépé Stark et roulera en Iron Skyline.. ?
Le lendemain (le 24.09) de la redif’ une succursale de l’UBS s’est fait braquer à Genève par une bande de malfrats, peut-être gonfler à bloc par le rush final de Dom et de Brian (qui sait ?!), mais avec des scooters. [Des scooters qui pourraient aussi profiter du « tourne à droite », en grillant les feux rouges si l’expérience rhénane est positive avec les vélos].
Le Matin publiait le 30 septembre un autre article sur le casse genevois de l’UBS, vendu en première page par cette petite phrase : « La police savait qui serait pris en otage. »
Lu comme ça en vitesse j’ai pensé à « Médium », « Numbers », « Déjà vu » ou encore « Minority report »… Je me doutais bien que nous étions sous surveillance, mais pas à ce point.

Cinéma et télévision ont aussi la mission de nous vendre, et surtout de nous faire ‘’accepter’’, les technologies de demain. Des Experts (toutes les séries) aux NCIS  en passant par Esprits criminels accèdent à des technologies informatiques quasi révolutionnaires, ainsi qu’à des fichiers référençant tout ce qui peut exister de vivant ou non sur notre planète, en plus des informations persos sur toutes les personnes ayant, de près ou de loin, un quelconque lien avec leur affaire en cours.
Si le fichage et la surveillance servent à arrêter de vilains criminels ou de dangereux terroristes, toute cette technologie fonctionne quand même 24 heures sur 24 et peut enregistrer nos moindres faits et gestes. Ce qui n’est pas pour plaire à tout le monde. Alors comment faire passer la pilule ? Person of interest répond à la question. Là ce ne sont plus les méchants qui sont surveillés, mais les innocentes victimes (la plupart du temps). Les victimes potentielles sont étroitement épiées, leur ordinateur fouillé et leur téléphone cloné juste pour découvrir QUI leur veut du mal. On nous surveille pour notre bien. Fallait y penser…

L’homme et la machine.
La machine est sous contrôle (fini les Matrix, les Terminator et, dans une moindre mesure, I, Robot) et l’homme qui y accède ne nous veut plus du mal (exit Ennemi d’Etat ou L’œil du mal). La machine devient notre alliée, ou l’arme ultime, pour combattre de dangereuses menaces extra-terrestres (Transformers ; Pacific Rim) ou plus simplement cette extension de nous même qui nous permet de vaincre l’adversité (Real Steel). Le robot peut devenir cette armure philanthropique qui ressemble à ces exosquelettes qui permettront aux handicapés de re-marcher.
Avec Iron Man on explose tous les standards dans les domaines de l’informatique, de la robotique et de la domotique (Jarvis, le majordome de l’hôtel des vengeurs, devenu le laquais informatisé de Tony Stark). Tony Stark est Iron Man, l’homme est la machine. Un ‘’robot’’ aux dimensions humaines qui n’a rien à voir avec l’arme de destruction d’Avatar ou le monstrueux Samouraï d’argent qui fit la manucure à Wolverine, et pourrait très bien être un équipement de l’US Army pour les gentils Marines.

Comme les amalgames de métal et d’informatique ont la cote, les robots vont revenir dans le prochain épisode des X-men sous l’apparence des Sentinelles. Une invention financée par le gouvernement US pour protéger les faibles humains de la menace que représentent les mutants. La machine qui sortait des numéros prend corps et devient autonome. Les Sentinelles veillent sur les gentilles familles américaines en neutralisant l’ennemi qui se cache sur le sol américain. Le délit de faciès automatisé, l’eugénisme programmé, la mise en place possible d’un système autonome qui pourrait, pourquoi pas, contrôler les flux migratoires et couler les boats-peoples avant qu’ils ne pénètrent dans les eaux territoriales.
Cela paraît extravagant !? Pourtant des systèmes d’armements autonomes qui analysent les comportements avant de définir si l’humain analysé représente une menace pour la sécurité, ou pas, existent déjà.
Et contre cela il n’y a pas de héros ; pas de héros non plus pour régler les problèmes récurrents de notre monde. Mais la petite graine implantée dans nos subconscients peut permettre d’imaginer, après environ 220 minutes d’effets spéciaux, que le salut descendra du ciel, qu’un messie extra-terrestre body-buldé viendra nous montrer le chemin de l’Espoir…

NEMo.
 

samedi 12 octobre 2013

Rentrer à la Maison

C’est ce que nous finissons toutes et tous par faire à un moment donné dans les 24 heures qui agrémentent notre jour de vie. Sauf les expropriés, les SDF, les boats-people, les réfugiés et les prisonniers.
Nous revenons tous vers ce lieu que nous avons aménagé, décoré et entretenu selon nos propres goûts personnels, voire intimes.
Dans ce lieu il y a une chaise, un pouf, un sofa, un canapé, un fauteuil, un rocking-chair, un hamac, un lit ou même la cuvette des wc sur lequel le corps se relâche et se détend ; un endroit où le corps expire les contrariétés, les difficultés et les emmerdes de la journée.
Dans chaque maison il y a cet endroit particulier qui vous signifie ‘’physiquement’’ que vous êtes rentré à la maison.

Un corps qui se calme, se repose et se détend c’est également un cœur qui se calme, se détend, se repose et qui peut aussi rentrer à la maison. Un cœur qui rentre à la maison est un cœur qui peut retrouver un confident, pourquoi pas un chien ou un poisson rouge, une femme, un enfant, une famille. Un cœur qui peut se repaître d’un sentiment d’Amour partagé à l’infini ; un cœur qui se sent ‘’à la maison’’ parvient à apaiser un corps qui court et se stresse.
Pour que nous nous sentions bien dans notre Etre, il faudrait que le corps, le cœur et l’esprit soient en harmonie, qu’ils ‘’cherchent’’ la même chose.

Comment se détendre si notre esprit est hanté par les fantômes de notre journée ? Comment faire rentrer à la maison cet esprit s’il ne laisse pas s’envoler les souvenirs de clients insatisfaits, d’un patron mécontent, d’automobilistes ne conduisant pas de la même manière que nous, de cette grand-mère qui nous a passé devant dans la file au supermarché ?
Laisser rentrer l’esprit à la maison se peut être lâcher l’emprise qu’à l’ego sur notre manière de penser ; se peut être laisser partir l’autosatisfaction et les frustrations.
Puis, sans s’affaler, c’est prendre place confortablement sur un fauteuil ou un sofa, s’étaler sur un lit de tout son corps ; c’est aussi ressentir le poids de ce corps qui veut s’enfoncer dans un matelas et apprécier la composition de ce support qui s’y oppose ; c’est ressentir cette force qui vient du Ciel pour nous pousser vers la Terre et prendre conscience de cette autre force qui, venant de la Terre, nous pousse vers le Ciel.

Maintenant, il y a ce corps qui bouge tout seul. Qui se gonfle et se vide au rythme de notre respiration. La cage thoracique, l’abdomen. Il y a ce mouvement devenu inconscient de vie qui nous insuffle de la chaleur et de l’énergie. D’abord c’est tout le corps qui enfle avant de s’aplatir ; nous pouvons jouer avec : respirer dans nos poumons, puis dans le ventre ; nous pouvons alterner : Inspirer dans le thorax, expirer par le ventre. Puis l’inverse.
Nous finissons par ressentir une énergie qui voyage dans notre corps, comme nous le faisons dans notre appartement, et que nous pouvons la ‘’guider’’. Nous inspirons par le bassin et nous expirons au travers de nos mains. Amplifiez. Les genoux peuvent être difficiles à passer. Ralentissez...
Vous inspirez par la plante de vos pieds et relâcher cette énergie par le sommet de votre crâne…
‘’Je’’ suis rentré, bienvenue à la maison.
Cet apaisement mène vers une quiétude qui tutoie la sérénité. Dès lors c’est le Monde qui vient vers vous, qui s’invite en vous.
Une voisine qui, perchée sur ses talons, fait toujours autant de bruit dans le corridor, même quand elle ressort de l’ascenseur deux étages plus haut ; la plomberie est indiscrète des besoins des autres locataires. Puis c’est le mécanisme de l’horloge de la cuisine; la respiration de la personne qui dort dans l’autre pièce (sans ronfler). Il y a un scooter qui monte sur la route principale, une voiture qui la descend, un chat dans les buissons et, pourquoi pas, le cœur qui bat dans votre poitrine...

« Nous sommes loin de ce que nous fûmes à l’origine », disait le Furyan. Comme cela est vrai.
Que de terres arpentées en long et en large depuis nos premiers grognements au fin fond des cavernes ; que de découvertes depuis notre premier levier, depuis Prométhée, depuis la roue ; que de questionnement, parfois sans réponse, depuis nos premières frayeurs face à la foudre, depuis nos premières prières adressée à un bout de bois ou à un rocher.
Peut-être qu’un jour les astrophysiciens perceront les secrets des 95% de l’Univers restant à découvrir ; peut-être connaîtrons-nous un jour tous les ‘’Comment’’ de la Vie mais nous serons toujours loin, très loin, du ‘’Pourquoi’’ la Vie.
« Nous sommes loin de ce que nous fûmes à l’origine», seront les dernières paroles du Furyan qui offrit sa vie à la colère d’un soleil levant, les dernières paroles avant de, pourquoi pas, rentrer à la maison.

L’homme peut déménager, changer de domicile, au gré de ses envies et de ses besoins ; l’Humanité n’a qu’une seule maison. Des sociétés peuvent se divertir de tout ce que l’industrie des loisirs a à proposer, l’esprit de l’Homme sait qu’il ne trouvera sa sérénité que dans une communion avec la Nature, avec la Vie et pourquoi pas Dieu.
Une communion qui nous époustoufle de beauté et de puissance ; une puissance qui, malgré l’humilité qu’elle nous impose, nous dit :
« Tu fais partie de tout cela, Tu es tout cela. »

Une petite voix, qui pourrait être l’enfant que nous étions, pourrait nous confronter à tous ces choix de vie qui nous ont tant éloigné de ce que nous étions à l’origine ; cet enfant qui nous questionne obtient des réponses dont la rationalité n’a aucune logique.
La voix de cette conscience que l’on désire muette nous dit la même chose que cet enfant que nous tenons par la main et qui en a marre de ‘’courir’’ dans un urbanisme stressant :
« Papa, je veux rentrer à la Maison ».

NEMo

mercredi 9 octobre 2013

Cette route qui tue.

2 ans de réclusions pour un chauffard qui a renversé et tué une fillette de neuf ans (avec délit de fuite) et 6 mois fermes pour le passager. Le chauffeur qui ne semblait pas vraiment comprendre pourquoi il a comparu au tribunal a dit :
« Heureusement que je me suis arrêté, sinon vous ne m’auriez jamais retrouvé .»
Et il a décidé de faire appel du jugement parce qu’il n’est « pas un tueur ». 2 octobre 2013.
C’est vrai quoi ! Ce jugement va envoyer en prison un homme innocent parce que techniquement c’est sa fourgonnette qui a tué la petite fille ; une fillette qui est allé voler des pommes dans les champs de l’autre côté de la route. Fille, pomme, reste plus qu’à faire intervenir le divin châtiment pour libérer cet homme. Pis quoi encore !!!
Deux ans de prison c’est vraiment cadeau pour la vie d’une petite fille et la douleur des parents.
Mais depuis le temps, nous savons qu’une vie humaine ne vaut pas grand chose face à la calandre d’un véhicule.

3 ans de prison dont 8 mois ferme pour un chauffard français de 29 ans, informaticien, qui au volant d’une voiture de location, a tué un ouvrier de 24 sur l’autoroute en novembre 2011.

Contresens mortel près de Chavornay, un chauffard de 53 ans sous le coup d’un retrait de permis, multirécidiviste et avec 1,89g d’alcool dans le sang, tue en août 2011, le conducteur d’un véhicule circulant normalement sur l’autoroute. Trois ans de réclusion dont 18 mois avec sursis.
Un des gros titres en relation avec ce drame apprenait aux lecteurs que le chauffard n’avait pas attaché sa ceinture de sécurité, et qu’il a aussi été sanctionné pour cela. Ouh le vilain !
Le code de la route, tel qu’il est appris aux élèves conducteurs, n’accepte aucune ‘’perte de maîtrise’’ du véhicule, rend responsable le conducteur du véhicule qu’il met en mouvement ; vous devez même être capable d’anticiper les erreurs des autres usagers de la route afin d’éviter tout accident.
La théorie est claire mais la pratique, encouragée par la technologie embarquée, autorise les inattentions et les avocats se chargent de déresponsabiliser les conducteurs fautifs.
« Mon client venait d’apprendre une très mauvaise nouvelle, il a bu quelques bières pour oublier quand malheureusement sa femme sur le point d’accoucher l’a appelé pour se rendre à la maternité. Il était presque arrivé à son domicile quand son patron l’a appelé sur son portable, et c’est en cherchant son téléphone qu’il n’a vu que trop tard l’enfant qui se lançait sur la route… Son intention n’était pas de répondre à l’appel, juste de voir qui cherchait à le joindre ».

En gros si vous avez les moyens pour vous défendre c’est zéro prison, comme cet automobiliste zurichois qui a écrasé, et tué, non pas une, mais deux personnes. A cause d’une crise d’épilepsie.
Une vedette sportive est responsable d’un violent carambolage quasi en pleine ville d’Aigle et la justice le laisse s’envoler vers l’étranger une fois remis de ses blessures ; un étudiant d’une école hôtelière sur les hauts de Montreux peut envoyer sa voiture dans les décors, tuant au passage sa passagère, et quitter la Suisse sans encombres.
Et pourtant… En juillet 2003 un homme jette volontairement sa voiture du haut du Grand-Pont à Lausanne, en roulant sur le trottoir. Il a entraîné 10 victimes dans sa chute folle : « 3 d’entres-elles décèderont, les autres seront blessées à des degrés divers, dont une fillette de deux ans. »
Il faudra attendre deux ans pour qu’il soit condamné à 10 ans de réclusions. Un jugement qui sera cassé par les juges cantonaux quelques mois plus tard, estimant le conducteur irresponsable. Ce qui change ? Au lieu de croupir en prison, le conducteur est depuis interné en unité psychiatrique et ne retrouvera pas « sa liberté tant que la Commission interdisciplinaire consultative, qui évalue les délinquants nécessitant une prise en charge psychiatrique, n’aura pas la certitude qu’il ne représente plus un danger pour la société. » [on line, 24 Heures du 06.07.2013.]

Est-ce mieux ou pire ? Ce qui est sûr ce que les psys se sont confortablement installés dans les allées des tribunaux locaux, installent leurs cellules de soutien psychologique au moindre drame et facturent les honoraires qui vont avec, of course.
Lors d’un drame récent où un écolier de six ans s’est fait écraser, presque devant son école, par le bus qui venait de le déposer, une cellule psy fut mise immédiatement en place pour que les enfants n’aient pas peur de revenir à l’école ou de reprendre le transport mis en place par la direction. Une mère se dira même satisfaite que sa fille lui soit rendue, en fin de matinée, souriante.

En France le Code pénal prévoit de cinq à sept ans d’emprisonnement en cas d’homicide involontaire pour les chauffards. Mais même chez nos voisins la peine maxi est rarement appliquée. Trois ans ferme pour un chauffard de 23 ans qui, en voulant échapper à un contrôle de police, s’est engagé à contresens dans un tunnel avant de percuter un motard de plein fouet et de le tuer (Val d’Oise, octobre 2012) ;
Dans le Loir et Cher une sexagénaire ayant consommé alcool et antidépresseur s’engage en contresens sur l’A71, la gendarmerie parviendra à mettre en place un barrage que l’automobiliste forcera avant d’encastrer frontalement un autre véhicule, tuant son conducteur, un père de famille d’une quarantaine d’année. Six mois plus tard le tribunal correctionnel du coin condamne la femme à une peine de deux ans d’emprisonnement, dont une année avec sursis. L’auteure du drame est une personne psychologiquement fragile qui vit très mal ses difficultés conjugales.
Un homme a écopé de quatre ans pour avoir tué quatre personnes, et la plus lourde condamnation que j’ai trouvée a été prononcée en juin 2013 : Dix ans de prison dont deux années assorties du sursis, soit huit ans fermes pour un chauffard récidiviste. Multirécidiviste dans la consommation d’alcool (l’accusé avait été contrôlé une semaine avant le drame pour lequel il a été jugé avec un taux d’alcoolémie à plus de 2g d’alcool dans le sang), récidive pour avoir roulé sans permis mais surtout la récidive pour avoir déjà été condamné pour accident mortel en 2004.
http://www.aisnenouvelle.fr/article/actualites/accident-mortel-la-juste-pein%0F

Comme je le disais plus haut, le conducteur doit être maître de son véhicule (la perte de maîtrise est punissable) ; le conducteur doit aussi renoncer à prendre le volant si son état de santé ne lui permet pas de conduire. Mais l’homme se croit tellement plus fort que tout.
Personne ne nous oblige à boire ; personne ne nous oblige à enfreindre les règles de la circulation routière, fussent-elles trop contraignantes ; personne n’appuie sur l’accélérateur à notre place. Mais quand survient l’accident, ça couine : « Je ne le voulais pas… ». Pourtant tout ce qui a mené à l’accident était ‘’volontaire’’.
Une Droite libérale qui s’oppose à toutes mesures visant à limiter les ventes de produits en tous genres, alcool inclus, clame qu’il faut « faire confiance aux consommateurs », que le consommateur Suisse est une grande personne qui sait prendre ses responsabilités. Oui, quand tout va bien.
Mais quand les choses vont mal : « Je ne me souviens plus » ; « J’ai eu un trou noir » ; « Ce n’est pas de ma faute… ». On fête une promotion, on arrose un nouveau job, on est en retard au travail ou chez un client, et que sais-je encore de toutes ces excuses qui vont nous déresponsabiliser dans l’acte fautif que l’on vient de commettre, parce que nous avons toujours une bonne raison pour enfreindre les règles que l’on nous impose. Mais le plus imparable reste encore le problème de santé passager ou la crise d’épilepsie.

Je ne dis pas qu’il faut que nous nous pliions aux règles établies, sans réagir, tels de vulgaires moutons. Je pense juste que lorsqu’une vie est prise, qu’un enfant est enlevé à ses parents, le coupable devrait avoir le courage de reconnaître ses fautes et de demander avec sincérité le pardon des survivants.

NEMo.

mercredi 2 octobre 2013

Un peu d'exagération...

Y sont forts nos journalistes. Y font tout le temps dans l’excès. Il est vrai que s’ils racontaient simplement les faits tels qu’ils sont survenus, les TJs seraient d’un ennui mortel.

Prenez les catastrophes naturelles, au hasard : les débordements du Danube au printemps. D’abord on s’en est soucié jusqu’à la frontière Serbe, après : On s’en fout. Le Danube a connu deux crues du siècle en moins de 12 ans. Et on est qu’en 2013 ! La première c’était la crue du siècle ! La seconde étant plus importante que la précédente, il a bien fallut réfléchir un peu avant de lui trouver un qualificatif vendeur. La seconde crue fut donc classifiée en catégorie: ‘’historique’’… La prochaine sera celle du millénaire, celle d’après sera d’envergure biblique et les journalistes décriront la suivante d’apocalyptique. Ca va en faire des sacs de sable…
En attendant ces super phénomènes on se contente des : « Pas vu depuis 30 ans » ; « Le dernier (…) s’est produit en 1921 »  en comptant les morts, les disparus et les sans-abris.
 
La présentatrice de « Mise au point », une émission TV d’actualité de la RTS Un, a aussi oublié qu’il reste encore 87 ans avant que l’on ne change de siècle. L’un des courts, et derniers sujets du dimanche 22.09, parlait du rapport du GIEC qui a été remis ces jours à nos incompétentes autorités politiques (en matière de climat, of course).
La gentille dame nous a donc appris que, et à cause du réchauffement climatique, la dernière décennie avait été la plus chaude su siècle. Les experts du climat nous annoncent une hausse moyenne de la température de l’ordre de 5° max d’ici la fin de ce siècle. Si l’on réparti cette une hausse sur les 87 ans à venir, cela nous donne : 0,0575 degré d’élévation de la température par année.
Rassurez-vous braves amis terriens, le plus dur est fait ! Ouf !
 
De parler « climat » cela me fait penser « météo ». Penser à une des présentatrices de la météo qui se promène dans l’écran de ma TV (toujours sur la RTS Un), pour être plus précis. Elle a deux qualités : Un joli visage et elle passe pile poil entre le côté droit du panneau des prévisions à 5 jours et le bord droit de ma télé. De profil bien entendu, parce que si elle était aussi large de face qu’elle est épaisse de profil, elle pourrait poser sur les affiches contre la faim de la Croix-Rouge Suisse, après quelques retouches de couleurs.
 
L’autre jour sur les ondes FM, alors que ça s’interrogeait sur nos éventuelles remises en question concernant nos mode de vie à la Galactus, et autres allusions aux économies d’énergies que nous devrions envisager de faire, j’ai entendu cette petite question, qui doit angoisser Mme Leuthard, qui demandait si nous pourrions nous passer d’électricité ? La réponse de l’invité fut négative.
Par contre, et grâce à l’idée d’un scientifique dont je n’ai pas retenu le nom, des p’tits génies de la manipulation génétique, aurait trouvé une solution pour remplacer l’éclairage public énergétivore par un procédé 100% naturel : Intégrer un certain gène de ‘’ver luisant’’ à celui de nos bons vieux arbres, histoire de les transformer en lampadaires naturels géants qui s’illumineraient dès la tombée de la nuit.
Esthétiquement ça aurait de la gueule des jardins publics luisants, des avenues éclairées par la végétation. Fini de faire pipi discrètement contre les arbres et les coïts furtifs derrière le peuplier.
Et pourquoi pas tout notre mobilier en bois, tant qu’on y est ? Reste plus qu’à concevoir l’interrupteur à lucioles qui va avec.
Ils pourraient aussi y mélanger des colorants naturels qui permettraient de différencier les espèces d’arbres : « Nono, de quelle couleur est le saule ? ». Au début de l’automne nos rues seraient recouvertes d’une Nature morte qu’Eole dessinerait au gré de ses humeurs ; nous marcherions sur des allées luminescentes en chantant « Billie Jean… » ; une substance inconnue pourrait se déposer sous nos semelles et nous laisserions enfin une trace visible de notre passage ; cette même substance pourrait se diluer les jours de pluies, créant de petits rus aux couleur de l’arc-en-ciel qui finiront par se déverser dans nos lacs, puis nos océans. Les poissons deviendraient phosphorescents, puis le Milan noir,  les goélands, puis les requins blancs, les thons rosés et nos cacas. Ensuite nous deviendrions tout bleu, il nous pousserait une queue et, attristée de savoir que plus personne ne rêve en levant les yeux au ciel pendant la nuit Séléné, n’ayant plus rien à éclairer, s’en irait vers une autre galaxie.
 
Les gars, faut que j’arrête Avatar… !
 
NEMo.