dimanche 22 juin 2014

Euh... Hop Suisse.

Cela faisait six mois que chaque supporter de l’équipe de Suisse attendait le 20 juin 2014 avec une certaine impatience, depuis le tirage au sort des groupes constituant la phase éliminatoire de la Coupe du monde au Brésil. La date qui verrait la Nati de Hitzfeld affronter les Bleus de Deschamps et les vaincre, les renvoyer aux vestiaires admiratifs devant la classe, la stratégie et la technique des joueurs Suisses.
Mais avant cela, il y avait la joie des inconditionnels de l’équipe Suisse, staff inclus, qui décomptaient les mois, les semaines puis les jours avant le début de la grosse fiesta brésilienne du futebol.
Après dix matches sans défaite dans la phase de qualification, après être arrivée première de son groupe, après être tirée au sort dans le chapeau des têtes de série et de se retrouver sixième au classement FIFA, la Nati a fait naître les rêves les plus fous dans l’esprit de ses supporters. Oubliant au passage que ses adversaires de la poule qualificative n’étaient pas de grandes nations du football européen non plus.
A l’issue du tirage au sort, dans le journal de 19 :30 de Darius sur RTS 1, Monsieur Michel Pont, assistant number one du patibulaire Ottmar Hitzfeld, dissimulait à peine son plaisir de se retrouver face à la France et au Brésil : « (…) A Salvador de Bahia, ville festive, multicolores, un stade fantastique, ce sera une date historique dans l’histoire du football Suisse. » Une date historique se fut, en effet…
Mais avant cela, il y eut l’Equateur. Tout a été dit sur ce match dont la victoire fut arrachée dans la douleur et l’abnégation, à la 93ème minute. Un peu comme en 2010 contre l’Espagne, où la Nati avait su trouver le courage et les forces nécessaires pour repousser les attaques incessantes d’une formation qui dominait le football mondial depuis deux ans déjà, et qui obtiendrait sa première étoile sur le maillot de l’équipe nationale à la fin du tournoi.

La 93ème minute, trois acteurs, un exploit, pour une réussite qui a fait oublier toutes les errances précédentes. Valon Behrami très critiqué pour sa piètre prestation durant 92 minutes, devient le héros du mythe fondateur de la résurrection de l’équipe de Suisse, l’incarnation de « l’esprit guerrier » qui hante l’âme des sélectionnés helvétiques.
Il dira devant les journalistes : « Ces trente dernières secondes ont donné quelque chose d’incroyable à l’équipe. Si on avait perdu, on était mort, avant de jouer contre l’équipe la plus forte.»
On y a cru quelques jours et une quinzaine de minutes. Sauf que lors du second match tant attendu de la Suisse contre la France, il glissera une passe parfaite en retrait directement dans les pieds de Karim Benzema, un Benzema qui n’en demandait pas tant et qui devient tranquillement l’un des meilleurs attaquants du monde.

Celles et ceux qui ont acheté les places pour les matches à Salvador de Bahia en ont eu pour leur argent : trois matches joués, et pas n’importe lesquels, pour 17 buts marqués. Pays-Bas- Espagne : 5-1 ; Allemagne- Portugal : 4-0 ; Suisse- France : 2-5.
Dès le début du tournoi mondial, le staff helvétique a rappelé aux supporters de la Nati que le favori du groupe était bien la France. Quant à Mr Deschamps il a souligné, avant le match fatidique, que la France allait affronter le sixième au classement FIFA et que l’équipe Suisse n’était pas arrivée là « par hasard ». C’est donc en toute logique que les Français ont envoyé à cinq reprises Diego Benaglio rechercher le ballon dans ses filets.
Il aurait pu y avoir un sixième goal, mais l’arbitre de la rencontre sifflera la fin du match avant que le dernier tir de Benzema ne franchisse la ligne du but Suisse. Merci.
En moins de 100 minutes l’ascenseur émotionnel de la Nati est tombé en chute libre de l’étage ‘’terrasse avec vue panoramique sur le Brésil’’ en défonçant cave, sous-sol et garage. Et quand nous ressortirons des décombres, ce sera pour espérer que la Suisse batte le Honduras.
J’ai vu que certain média romand donnait des ‘’notes’’ liées aux prestations des joueurs lors du match de la veille. Ce qui me surprend c’est que quasiment personne ne remet en question la stratégie et les choix d’Ottmar Hitzfeld.
L’équipe de Suisse vit pour le moment, parce que le match contre le Honduras n’a pas encore eu lieu quand j’écris ces lignes, le même scénario que lors du mondial précédent en Afrique du Sud : Sa qualification aux 1/8 de finale dépend de son résultat contre cette équipe du Honduras.
Quatre ans de travail pour espérer battre le Honduras, waow quels progrès! Je m’excuse, mais Monsieur Hitzfeld mérite-t-il son salaire ?

Michel Pont, le meilleur assistant du monde, l’un des rares qui s’expriment en Français dans le groupe et que j’apprécie beaucoup disait, dans les lignes du lematin.ch le 4 juin dernier :
« Je veux croire qu’on a des moments magiques devant nous. On est plein d’espoirs. L’atmosphère est excellente, on va tout faire pour qu’elle le reste. On a mis trois ans pour créer cette ambiance, c’est elle qui doit nous permettre de vivre de grands moments au Brésil. »
Trois ans pour créer une ambiance qui nous fait revivre le mondial africain quasi à l’identique. De son côté, Monsieur Deschamps a su transformer son équipe et lui redonner la rage collective de vaincre en moins d’une année !
Ne me parlez pas des individualités qui garnissent les rangs des Tricolores ! Ils nous surpassent, ils nous surclassent. Mais pas assez pour qu’on baisse le froc sans se battre vraiment.
Monsieur Léonard Thurre, un consultant RTS, continue d’affirmer que la Suisse a « l’esprit guerrier ». Serait temps que cet "Esprit" sorte de la tête de nos joueurs pour envahir le terrain.

Nemo.
 
Ou alors, ce vieux loup gris d'Hitzfeld nous a fait la feinte de l'ours polaire à l'échelle "Coupe du Monde". Et là: Chapeau!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire