Ce développement ne c’est pas fait sans laisser de traces durables dans son environnement, sans accroître les discriminations sociales ou encore sans opposer, dans un combat bien inégal, les héritiers d’une culture ancestrale aux apôtres de l’idéologie ultra libérale.
La fracture sociale était bien présente quand le Brésil a officiellement déposé sa candidature pour l’organisation de la prochaine coupe du monde de football auprès de
Aujourd’hui, à quelques jours du début des festivités, les brésiliens se rendent bien compte que les rêves d’il y a sept ans n’étaient que de jolis spots publicitaires.
Selon Christian Rappaz, journaliste à L’Illustré, qui a fait plusieurs voyages aux Brésil en portant son attention dans les favelas qui jouxtent les grandes métropoles sud-américaines, le constat exprimé par la presque totalité des ‘’oubliés’’ de la croissance brésilienne est : «
Alors pour qui est-elle ?
Les plus de 150'000 représentants des forces de l’ordre chargés de la sécurité autour des enceintes FIFA, donnent un début de réponses.
Le montant avancé, pour la préparation de la plus belle Coupe du Monde de l’histoire du football, se monte à 12 milliards de dollars. Un budget colossal que se partagent le gouvernement et le secteur privé.
Le football, en devenant le sport le plus populaire de la planète, s’est transformé en une gigantesque société financière chapeautée par des fédérations continentales, l’UEFA et
Il est donc normal, dans un monde financier, que tout le monde en veuille pour son argent et que tous ceux qui seront reliés à l’événement en retirent le meilleur profit. Surtout dans le secteur ‘’privé’’.
Alors pour que le retour sur investissement soit positivement favorable tout doit être fait pour que celles et ceux qui ont les moyens de voyager, de séjourner au pays de la samba et de s’offrir des places dans les jolis stades construits pour l’occasion se sentent ‘’comme à la maison’’ et en sécurité dans les fameuses enceintes FIFA. Quitte à déloger au passage quelques miséreux pouilleux auxquels on peut foutre le feu sans déclencher la troisième guerre mondiale.
La polémique au sujet des enceintes de
L’enceinte FIFA, c’est comme une gigantesque Fans zone. Sauf qu’à la place d’un écran géant, il y a un stade de foot. La gestion et l’organisation des Fans zones locales est confiée à des sociétés privées spécialisées dans ‘’l’événementiel’’, au Brésil c’est
Après 2010 (C.M. en Afrique du Sud) et les critiques acerbes contre
Au Brésil, c’est plus subtil. Il n’y a pas de méchant terroristes Tchétchènes musulmans et il ne me semble pas que le pays soit en conflit avec ses voisins. Le danger vient d’une majorité de la population qui normalement devrait sauter de joie, comme le cabri qui se rend au barbecue et qui dans ses violentes manifestations revendique un message social. Les affrontements sont filmés et font le tour de la planète. De plus, certain quotidien et média ne se sont pas gênés de prétendre que le supporter brésilien pouvait devenir un « Ultra » violent et que l’on pouvait se ramasser une cuvette w.-c. sur le crâne à n’importe quel moment.
La série d’articles, consacrés à cette violence qui gangrène le sport brésilien, s’est donc normalement achevée par une manchette du Matin, qui informait les futurs fans ayant envie de faire le déplacement avec leur équipe nationale, qu’ils seront plus en sécurité dans les stades que dans les rues. C’est déplorable. Mais surtout, cela légitime la main mise de
C’est le message que veulent faire passer certains pontes de l’association tutélaire du foot mondial. Pourtant quand le plus d'un demi millions de visiteurs se pointeront, ils risquent fort d’être les témoins directs des violences commises par la police militaire défendant la fête des riches brésiliens contre les pauvres du Brésil. Si les touristes du foot ont cette réflexion dans l’esprit, quand ils seront coincé au nouveau terminal de l’aéroport ou au milieu de l’Amazonie à cause d’une grève,
L’opinion publique d’une Europe bien pensante s’émeut du sort des miséreux qui vivent dans des favelas qui sont ‘’dératisées’’ au lance-flamme ? (Exagéré, le lance-flamme.)
La riposte fournit aux enfants d’autres favelas des appareils de photos pour qu’ils expriment au travers d’une série de clichés ce qu’est le futebol pour les enfants brésiliens, pour qu’ils immortalisent la passion du Brésil pour le football.
Les conditions sociales et le droit des travailleurs sont lamentables ?
Il se crée des logements style Bed & breakfast, en version favelas, pour le séjour des fans les plus téméraires et de nombreuses et nombreux brésilien-ne-s, sans formations pour la plupart, auraient trouvé la possibilité de suivre gratuitement des cours d’initiation à tout ce qui touche à la restauration et à l’accueil des visiteurs. Une formation ‘’sur le tas’’ qui ferait rêver quelques chanceuses qui se voient déjà ouvrir leur petit resto une fois le messe du foot terminée.
Sans oublier les prostituées qui ont reçu l’équivalent d’un peu moins de mille francs suisses chacune pour suivre des cours de langue. Pardon, d’Anglais.
Dans un pays où le salaire moyen est de moins de 400 francs et qu’un tiers de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté, la nouvelle a été dure à avaler.
Ajoutez à cela l’« Official licensed stickers album », qu’une bonne majorité des enfants veulent remplir: Un truc à vignettes Panini qui, en page ‘’5’’ affiche une pub en trois passes : « Develop the game » ; Touch the world » et le merveilleux « Build a better future ».
Là-dessus les équipementiers sportifs y vont de leurs pubs ‘’magiques’’ et Coca nous fait sniffer sa dernière ligne avec son slogan : « Et si le monde ressemblait davantage à
A moins d’une semaine du début de la compétition, de nombreuses questions subsistent. Nous les connaissons, parce que les médias nous les ressassent régulièrement. Et même si Sepp Blatter, le seigneur de
Et cette incertitude pousse
A moins d’une semaine du début de la compétition,
Nemo.
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