mardi 2 juillet 2013

Planète... verte (?)

Intro : On apprend à nos enfants, comme nos parents nous l’on appris, que les arbres nous donnent de l’oxygène, et qu’il faut prendre soin de notre végétation.
Force est de constaté, au vu de nos modes de vies à nous les civilisations autoproclamées : avancées, que nous sommes une belle bande d’hypocrites. Pratiquement tout dans le maintient de notre confort concourt à la destruction de notre biosphère : de la pub qui veut nous vendre je ne sais quel produit déjà obsolète sur les étagères des boutiques spécialisées au bois de nos meubles que nous changeons tous les 18 mois ; de la monoculture intensive d’une graine de Tchikchikouaoua, sensée nous rendre éternellement la vitalité de nos 20 ans à l’incontournable « huile de palme » en passant par d’incalculables surfaces de vallées volontairement inondées pour la construction de barrages aux flans de montagnes ravagés pour le plaisir des promoteurs immobiliers.
Pour nous donner ‘’bonne conscience’’ on nous dit que grâce à nos voyages en avion on peut replanter des arbres dans un coin que nous ne connaîtrons certainement jamais. Youpie, mais cela serait trop facile.
Sauf que le réchauffement climatique, qui n’existe pas, est entrain de tuer nos forêts de différentes manières.

Les forêts sont menacées d’embolie.
En 2012, des études ont montré une fragilité des forêts que les effets du réchauffement climatique, telles les sécheresses, devraient aggraver. Une équipe internationale menée par le Jet Propulsion Laboratory de l’Administration nationale de l’aéronautique et l’espace (NASA) aux Etats-Unis a constaté dans la revue PNAS, en décembre 2012, que les épisodes secs de 2005 et 2010 avaient eu des effets négatifs sur la canopée amazonienne.
Quelques semaines plus tôt, dans la revue Science, un groupe australo-américain s’était alarmé de la hausse du taux de mortalité des vieux arbres. En Suède, par exemple, le nombre d’arbres ayant un tronc de plus de 45 centimètres est passé de 19 par hectares à un seul.
Mais l’annonce la plus surprenante est venue de la revue Nature du 21 novembre 2012. Selon cette étude, la majorité des arbres est menacée d’embolie, c-à-d d’un dessèchement causé par l’apparition de bulles d’air dans les conduits transportant la sève. Ce groupe international piloté par Brendan Choat, de l’université Western Sydney (Australie), et Steven Jansen, de l’université d’Ulm (Allemagne) a étudié 220 espèces d’arbres réparties dans 80 biotopes plus ou moins humides.
Il a constaté que, de façon assez surprenante, tous ces végétaux sont sur le fil du rasoir, frôlant l’embolie.
« Tous les arbres et toutes les forêts du globe vivent en permanence à la limite de leur rupture hydraulique. Il y a donc une convergence fonctionnelle globale de la réponse de ces écosystèmes à la sécheresse », résume Hervé Cochard, chercheur à l’université national de la recherche agronomique, à Clermont-Ferrand.
Pour aboutir à ces constats, les chercheurs ont sondé l’état de santé des systèmes vasculaires de transport du liquide nutritionnel chez les végétaux. La probabilité d’apparition de bulles d’air dans la sève augmente si l’arbre est contraint d’aspirer plus fort le liquide dans ses ramifications. C’est ce qui arrive en cas de fortes chaleurs, qui augmentent la transpiration de l’arbre, ou lors d’une carence en eau, qui oblige la plante à pomper intensément.
Les chercheurs sont capables de mesurer à partir de quelle pression dans la sève la conduction hydraulique est diminuée de moitié par la formation de bulles.
Ce seuil de vulnérabilité est ensuite comparé à la pression in situ pour différentes espèces. Mauvaise surprise, il n’y a que peu d’écart entre la majorité des espèces recensées.

Certains constats sont d’ores et déjà alarmants. « En vingt ans, les superficies connaissant un dépérissement des forêts sous l’effet de la sécheresse ont été multipliés par quatre. Dans l’Ouest canadien, c’est une zone équivalente à la forêt française qui est dans ce cas », précise Michel Vennetier, de l’institut national de recherche en science et technologies pour l’environnement et l’agriculture, à Aix-en-Provence.
La mise au jour de ce paramètre physiologique de rupture hydraulique est cruciale pour mieux modéliser le rôle des forêts dans le climat. Il reste à le relier à d’autres causes de mortalité comme la « mort de faim », lorsque la plante, soumise à de trop fortes chaleurs, bloque sa photosynthèse et puise dans ses réserves de sucres, jusqu’à épuisement. « Ce dysfonctionnement du système hydraulique des plantes peut rendre les forêts beaucoup plus fragiles qu’on ne le pensait. Les scénarios sur lesquels discutent les gouvernements dans le cadre des négociations climatiques sont donc certainement trop optimistes », alerte Jérôme Chave, du Centre national de la recherche scientifique au laboratoire Evolution et diversité biologique de Toulouse.
[Article éponyme de David Larousserie publié dans le « Bilan du Monde », édition 2013.]

Et juste histoire d’en rajouter un peu :
L’UICN, un organisme qui recense les espèces en voie de d’extinction à travers le monde, vient d’annoncer que le séquoia californien était justement menacé d’extinction…
En 2012 la Malaisie, gros producteur d’huile de palme, a dépêché à Paris son ministre des industries de plantation et des matières premières et lancé des campagnes de communication tous azimuts pour tenter de redresser leur image. Résultat : Au début décembre 2012, l’Association interprofessionnelle de la filière palmier à huile a réussi à faire condamner le groupe Magasins U par le tribunal de commerce de Paris pour une campagne de publicité dénigrant l’huile de palme.
Quant à nos chers OGM, nous pouvons dire que, à coups d’études et contre-étude des « pro » et « anti » OGM, le débat tourne en rond et que certains Etats vont vers un renforcement des tests réglementaires. Ce qui pourrait être une bonne chose. Sauf qu’au rythme auquel nous détruisons nos ressources alimentaires, aidés en cela par des phénomènes météorologiques de plus en plus catastrophiques qui détruisent sur leurs passages nos agricultures à coup de milliers d’hectares, les aspects socio-économiques deviennent une dimension incontournable de la question des OGM.

Allez, mettons un clou de plus dans notre cercueil…
[Extrait de l’article « Sale temps pour les abeilles », de Martine Valo, publié dans le « Bilan du monde » édition 2013]
Bien que 2012 ait donné aux apiculteurs quelques raisons d’espérer, elle restera néanmoins comme une année noire pour les abeilles, dont le bulletin de santé ne s’améliore pas.
Pour preuve, leur production de miel est en baisse de plusieurs milliers de tonnes. Et la météo contrariante n’a fait qu’allonger la longue liste des fléaux frappant les butineuses domestiques et sauvages, dont fait partie le frelon d’asiatique, qui aime bien s’en prendre aux abeilles, et qui, au début de l’année 2013, n’avait pas encore été classé comme espèce envahissante et nuisible…
En 2012, la bataille de leurs défenseurs s’est portée sur le front des pesticides. Le Cruiser OSR, un neurotoxique que produit la firme Syngenta, accusé de faire perdre le sens de l’orientation aux abeilles, et donc de décimer les ruches, a été interdit.
Cette restriction ne concerne que le colza. L’insecticide continue d’être épandu sur les immenses superficies de maïs, au grand dam de l’Union nationale de l’apiculture française qui conteste depuis des années, devant la justice, son utilisation. De nouveaux néonicotinoïdes tels le Cheyenne (ou Santana GR) de Philagro et le Sonido de Bayer viennent d’être autorisés. Ils contiennent des substances encore plus toxiques pour les butineuses.
 
Véritables sentinelles de l’environnement, les abeilles sont frappées de plein fouet par le développement de l’agriculture intensive. Des colonies entières s’effondrent en Europe et en Amérique du Nord. En France, la mortalité d’hiver a été multipliée par deux ces dernières années, le taux de pertes annuelles dépassent fréquemment les 30%, indique le rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, remis au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, en octobre 2012.
« 80 % des plantes à fleurs de la planète sont pollinisées par les insectes, [dont] environ 85 % le sont par les abeilles », c’est même le cas de 90 % des arbres fruitiers, rappelle l’auteur de ce travail. Il semble donc urgent de décréter la mobilisation générale contre les produits phytosanitaires toxiques.
Sinon, les seules abeilles qui feront encore « Bzz Bzz » seront celles que Kellogg’s a engagé pour sa pub ‘’Miel Pops’’.
 
N.

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