Donc, quelques 8,3 milliards de francs forts (8,9 en y incluant les achats par internet) qui, par rapport au chiffre global de la vente de détail en Suisse représente 10% de capital, sont allés gonfler les chiffres d’affaires d’enseignes de la grandes distribution étrangères. Un sérieux manque à gagner que ne se partagent pas les actionnaires et autres directoires helvétiques. Sniff…. pour eux.
Ce sont les
chiffres qui ont été présentés au grand public par l’institut GfK, et Darius
Rochebin dans le 19:30 de ce 5 avril. Des chiffres qui correspondent à quelques
décimales près, à ceux que le même institut évoquait en août 2012, et que les
douaniers helvétiques confirmaient sans peine, parlant même d’une
croissance à deux chiffres (en pourcent,
bien sûr) du tourisme d’achat.
A cette
époque (fin été 2012), Pas besoin d’onéreux affichages en septembre (2012), les médias audiovisuels seront présents (presque) gratuitement au printemps prochain. « Presque », parce qu’il faut bien prévoir le petit apéritif et l’after-work, pour faire bonne présentation…
Ces 8,3 milliards de francs représenteraient, en moyenne
journalière par habitant, quelque chose de l’ordre de fr : 2,75 francs par
tête de pipe ; vu qu’un
Suisse sur quatre pratique le tourisme d’achat, on peut dire que ces braves
traîtres au PIB Suisse donneraient 11 francs quotidiennement aux européens
parce que les prix pratiqués en Suisse sont trop élevés pour de plus en plus de
consommateurs.
Mais ne
culpabilisez pas modestes consommateurs helvétiques, le tourisme d’achat existe
aussi entre En août 2012, dans l’édition du 18 du 24 Heures, Kaspar Engeli, directeur de Commerce suisse, et opposant à la révision de la loi sur les cartels, disait :
« Les différences de prix qui subsistent entre
Saines peut-être parce qu’elles permettent encore de la concurrence entre les grands distributeurs (lol) ; et normales : parce que le niveau de vie en Suisse est élevé, et qu’il faut le maintenir. D’accord, mais pour qui ?
Cette année un membre PLR, et pas n’importe lequel, son président M. Philipp Müller défend les migrants de la superette : « Il faut considérer le tourisme d’achat dans le cadre des échanges globaux avec l’UE ». Alors, bon ou mauvais, le tourisme d’achat ?
Parce que si c’est bien de soigner le chiffre d’affaire des supermarchés frontaliers, pourquoi montrer du doigt les ambassadeurs de la dépense pour réclamer des ouvertures prolongées des magasins Suisses et une baisse de
Une baisse de
Est-ce que des magasins ouverts plus longtemps vont empêcher ceux qui doivent compter, avant de dépenser, de franchir la frontière ? J’en doute.
De l’autre côté de la longue chaîne de distribution, par contre, il n’est pas questions d’envisager la moindre baisse de la marge bénéficiaire que réalise, par exemple,
Des
enseignes comme Aldi ou Lidl sont gentiment entrain de grignoter
des consommateurs au discounter national (Denner),
pour le plus grand malheur des gérantes qui doivent expliquer et justifier leurs
baisses de C.A. ; mais là aussi
c’est un leurre, parce que les économies que font les deux groupes allemands
sont réalisés, en très grande partie, sur le dos du personnel.
Les stat’
prétendent que la Suisse
compterait 10 % de pauvres. Mais nous sommes 25% de la population à courir
après les bonnes affaires. Pour survivre.
Le groupe
de distribution valaisan Magro qui
n’a pas bénéficié d’un sursis concordataire, fermera ses onze supermarchés
exploités en Suisse romande (Hyper Casino,
Super Casino et Distrigros),
mettant ainsi 300 personnes au chômage. Je n’ai jamais vu autant de monde sur
le parking du Casino de Roche depuis
cette annonce. Peut-être pour profiter des bonnes affaires, et multiples
actions qui accompagnent les fermetures définitives. Les « fin de
bail » ont autant d’attrait sur les clients que le miel en a sur les
abeilles. Autant que la ruée sauvage sur les « Sales » ! Sorry,
les soldes.
Et si tout
ce remue ménage autour de nos magasins Swissmade n’avait pas pour but d’obtenir
des ouvertures prolongées généralisées pour encourager et satisfaire le besoin
de claquer du fric des riches touristes, et/ou des expatriés économiques des
grandes sociétés multinationales qui sont incapables, comme leur personnel de
maison, d’anticiper le moindre vide dans leur frigo, ou de repousser la partie
de squash pour aller acheter le lait du petit dernier parce que madame ne
pouvait pas déplacer son massage épilatoire aux pierres chaudes baignées dans l’huile
de Jojoba ?
Tous les deux mois, j’achète le « Manière de voir ». 8,50 euros en France, soit 10,30 francs et le bimensuel est vendu 13,80 francs. Trois francs cinquante pour traverser la frontière franco-suisse, alors que le voyage, entre
Chers Suisses, tous vos quotidiens romands que vous adorez tant, et qui sont menacés par Tamedia, coûtent moins chers en euro sur territoire helvétique. 15 centimes moins cher, si je calcule bien !
La presse écrite suisse doit être le seul et unique média au monde qui baisse ses prix à l’exportation !
Le parking à Clarens-Montreux coûte 1,20 francs par heure. Chers Suisses, si vous glissez une pièce de 1 euro dans l’horodateur, la machine vous l’encaissera à 1,40 francs et vous remerciera en vous accordant un boni de dix minutes de parking pour… 1,21 francs.
La Suisse est-elle gérée par des propriétaires d'exploitations agricoles qui ne pensent qu'à traire leurs concitoyens?
NEMo.
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