vendredi 13 septembre 2013

Pensées sur l'homosexualité

Histoire de mettre fin à une inégalité jugée choquante, le partenaire étranger d’un homosexuel suisse pacsé devrait pouvoir obtenir plus facilement le passeport à croix blanche, sans devoir passer par une demande officielle de naturalisation. Annonce valable au féminin également.
Ben tant mieux pour eux, même si les UDC crient à l’invasion de barbarellos.
De quoi ont-ils peur à l’UDC, qu’on chante « Y.M.C.H. »  en hymne national ?!?
Vouloir faire disparaître le plus d’inégalités en tous genres, c’est une noble idée. Même si l’homosexualité est devenue un sujet sur lequel on ne peut écrire ou s’exprimer tranquillement, car il est souvent impossible de partager une pensée divergente sans se retrouver étiqueté, critiqué, parfois insulté. Dommage, et vive l’égalité et la liberté d’expression homodirectionnelle.

Du coup je me dis bêtement, face à ce désir violent d’égalité absolue, que nous pourrions balancer tout le monde dans le même panier. Que tous les clubs de gym, de fitness ou de sport, que tous les vestiaires et douches des piscines devraient être mixte. Ainsi les femmes qui revendiquent les mêmes droits et devoirs que les hommes se doucheront avec les hommes, ou le contraire. Les addictées du body-sculpting et autres Golgoths de fitness iront se baigner dans une grande baignoire collective, où tout le monde se savonnera mutuellement le dos.
C’est irréalisable, bien sûr. Question d’hygiène…

Dans notre petit monde douillet, alors qu’un bonhomme un peu voyeur se fait traiter de pervers lorsqu’il guigne dans la douche des femmes, comment définir l’homosexuel qui se masse le corps parmi les membres du genre masculin ? Question valable également au féminin.
Les femmes ont un ‘’droit’’ légitime de foutre une baffe à un mec qui passerait trop près de leur fessier ; un mec pourra-t-il flanquer une rouste à un autre ‘’mec’’ pour d’identiques raisons, sans se faire traiter d’homophobe ?
Faudrait-il que les gays se douchent avec les femmes et les lesbiennes avec les hommes, pour éviter tout malentendu ? Impensable, bien entendu.

Pour les personnes voulant préserver leur intimité, parce que le monde n’est pas rempli d’exhibitionnistes et de voyeurs, ou celles et ceux qui expriment encore une certaine pudeur, cela pourrait se compliquer parce qu’on ne va définitivement pas installer douches et vestiaires pour chaque groupe sexuel. Même pas en rêve, ce serait discriminatoire.
Donc l’hétéro pas homophobe mais un poil pudique qui ne souhaite plus entendre les histoires ‘’drôles’’ et crasseuses qui parlent de «canapé convertible difficile à monter » finira par changer ses habitudes. Une minorité lésée dont il faudra bientôt tenir compte, peut-être.
 
Autre question taboue :
Les enfants. J’ai eu un enfant avec cette femme ou cet homme ; je me découvre une attirance homosexuel-le ; je fais mon coming-out ; ou alors mon désir de famille, en tant que gay, est tellement fort que j’établi un contrat avec une amie lesbienne (qui s’est découvert une envie de materner) pour la procréation et l’éducation d’un enfant. Un enfant qui dès le départ subira les rythmes de vie de parents ‘’divorcés’’.
Un enfant ça pose beaucoup de questions, des questions souvent pertinentes. Mais un enfant ça peu aussi se taire sur les sujets qui le rendent triste. Il peut arriver qu’il trouve la force de poser certaine question et bien souvent les réponses des adultes n’amènent qu’un réconfort passager, ainsi que des promesses rarement tenues.
L’enfant dit ce qu’il a sur le cœur, l’adulte répond à côté, l’enfant acquiesce par affection et l’adulte croit que le problème est réglé.
On entend souvent des professionnels de ce-qui-se-passe-dans-la-tête-de-nos-enfants dire : qu’importe les personnes qui vivent avec l’enfant, parce que l’enfant ne demande que de l’affection et que l’on s’occupe de lui (j’évite volontairement les pensées les plus glauques pour ne pas me mettre trop de monde à dos).
 
Quand une petite fille de 6 ans à peine va demander à son papa pourquoi maman vit dans une autre maison avec un autre dame, et que papa vit avec un homme, c’est quoi la bonne réponse ?! Quelle est la bonne réponse à une question qui sera formulée, neuf fois dix, de cette manière : « J’aimerais bien que papa et maman soit dans la même maison » ?
Intervient l’explication d’adulte sur l’impossibilité de réaliser le souhait de l’enfant (là-dessus homos et hétéros se valent sans discussions possible), suivie d’un blabla mielleux sur les orientations sexuelles. Avec le risque d’entendre, venant de la fillette : « T’aime pas les filles ?!? ». Cette remarque a de très forte chance de jaillir de la bouche de la petite fille. Si ce n’est pas avec papa, cela sera avec maman ; si ce n’est pas dans le cadre de la famille, cela sortira à l’école ou avec les copines. La remarque peut très bien ne jamais être formulée, ce qui ne signifie pas pour autant que l’enfant a tout compris, tout accepté.
« Bien sûr que j’aime les femmes, mais elles ne m’attirent pas (…) mais avec toi c’est différent, tu es mon petit trésor (ou mon ange, etc…) ».
 
La question sans réponse qui me vient à l’esprit demande à savoir ce qui va se passer pour cette petite fille lorsqu’elle commencera à grandir, quand elle commencera à devenir une femme ? Redoutera-t-elle de voir son père se détourner d’elle à mesure que sa féminité s’affirme ? Refusera-t-elle de ‘’grandir’’ pour les mêmes raisons ? Que pensera cette enfant quand elle comprendra que son existence n’est pas le fruit d’une union amoureuse entre deux personnes, mais un projet de coparentalité, que deux adultes ne pouvant vivre ensemble ont ‘’signé’’, que le début de sa vie a été régi par « un contrat moral » définissant « des règles au départ pour que tout soit clair ensuite. » ?
L’exemple n’est pas pris au hasard car le ‘’signataire’’ du contrat moral est une personne oeuvrant dans le domaine du divertissement d’une commune vaudoise. Il est aussi l’auteur d’un livre qui parle de la paternité en tant que gay.
Lors d’une interview accordée à un hebdomadaire local, Monsieur P., parle de sa « forte gêne » lorsque le désir d’enfant chez les homosexuel-les est assimilé à de l’égoïsme ou des « horreurs » qu’il a pu entendre. Des horreurs qu’il traduit par la peur de l’inconnu. Il parle également de son association avec une amie lesbienne dans le projet de coparentalité qui mena à la naissance d’une petite fillette… Par quel procédé, on l’ignore.
Parce qu’« Il s’agit de la vie d’un enfant ! », il nous dévoile aussi ces fameuses règles clarifiant dès le départ les choses.
Chaque couple homosexuel-le a sa maison. « Ces deux maisons sont proches géographiquement », c’est bien et pratique. « [Le] foyer principal est chez sa maman, le foyer secondaire chez le papa », formule classique des couples divorcés ; « Nous tâchons de transformer les inconvénients de notre situation en avantages. Etant donné que je ne vois pas ma fille tous les jours, j’utilise ce temps libre pour me consacrer à mon compagnon ou à mes loisirs, et je suis d’autant plus heureux de retrouver ma fille ensuite. »
En gros, le comportement classique du mâle macho hétéro séparé qui vit sa vie de forniqueur, pendant que la maman se tape tout le boulot…
Alors qu’en début d’entretien, Monsieur P. rassurait les lecteurs en disant : « A partir du moment où l’enfant est là, n’importe quel parent sur cette terre lui donne la priorité et cherche à l’élever du mieux possible. »
Quelle priorité à l’enfant si le père choisit de ne pas le voir tous les jours ? Comment va grandir l’enfant si le noyau nucléaire servant de base à son développement n’est pas constitué par deux entités distinctes, mais deux fois deux entités identiques ? Quelles influences un environnement intégralement homosexuel peut avoir sur le développement sexuel de l’enfant quand la mémoire génétique est orientée vers la dualité ? Que deviennent les discussions à trois qui permettent à l’enfant de développer une faculté de jugement, la critique, la négociation, la manipulation, toutes ces caractéristiques permettant de construire l’argumentation, de ce faire une opinion au milieu de pensées divergentes ? (Si c’est pas clair, saisissez l’idée). Quel comportement aura-t-elle une fois l’âge adulte atteint ?
Que de possible dégâts en perspective dans la tête de cette enfant… Tout comme les choses peuvent bien se passer. Mais honnêtement, j’ai un gros doute.
 
Un jour de manifestation contre l’homophobie, un jeune homme gay, qui revendiquait sa différence sexuelle, demandait sur les ondes de notre radio nationale « quel homme a décidé que nous ne pourrions pas avoir d’enfants » ? J’ai trouvé la question assez pertinente. C’est vrai qu’aucun homme n’a interdit aux couples homosexuels de se reproduire, c’est juste la Nature qui ne le permet pas.
La question qui suit est de savoir si nous avons le droit, bien que la science nous le permette, d’enfreindre une ‘’loi’’ qui nous a quand même permis de traverser les millénaires et qui a permis à toutes les créatures vivantes, passées, présentes et à venir, de respirer sur cette terre ? Chacun sa réponse, la mienne n’est pas positive.
 
« La vie trouve toujours son chemin ».
Monsieur P. aime citer cette petite phrase du professeur Malcom dans Jurassic Park à tel point qu’il en a fait sa devise et se veut un tantinet philo en affirmant qu’il y a autant de façons différentes pour la vie de trouver son chemin, qu’il y a d’âmes errantes sur terre.
C’est beau, ça passe bien, c’est optimiste et c’est pas faux. Mais de toute l’histoire de la création et de l’humanité, la seule créature mammifère se déplaçant sur ses pattes arrières ayant enfanté, sans l’intervention physique d’une autre créature tout aussi mammifère, s’appelle Marie.
Dans le premier volet des aventures préhistoriques orchestrées pas Spielberg, le dialogue du film fait dire à Jeff Goldblum, en V.O. : « Life finds a way », « La vie trouve UN chemin » et, pour expliquer la reproduction des dinosaures dans un environnement exclusivement occupé par des femelles, les scénaristes se sont simplement servi d’une spécificité génétique d’une certaine espèce de grenouille exotique qui a la faculté incroyable de changer de sexe en fonction du nombres d’individus de genre différents présents. Une faculté qui garanti la reproduction de l’espèce.
Désolé, mais dans Jurassic Park, il n’y a pas de brontosaures lesbiennes. La vie trouve son chemin par l’union complémentaire de deux organismes opposés. Même les plus grands scientifiques, dans leurs laboratoires de clonage, n’échappent pas à cette règle.
 
D’autres part, je trouve que c’est faire insulte aux homosexuel-le-s que de considérer leur divergence sexuelle comme une maladie, ou d’essayer de trouver un gène de l’homosexualité, et je ne crois pas que l’on naisse homosexuel. Je me dis, en zappant les détails, qu’une suite d’événements a permis, ou encouragé, cette différence et que le reste n’est qu’une succession de choix.
Une ado un peu fragilisée choisit de perdre sa virginité trop tôt avec un autre ado qui n’a pas vraiment de sentiment ; la jeune fille en garde un souvenir douloureux physiquement et psychiquement lorsque le jeune mec ne donne plus signe de vie. La jeune fille, honteuse, choisit de ne pas en parler avec ses parents qui de toutes façon sont absents ou trop fatigués. La jeune fille s’attache à une de ses amies jusqu’à en développer un sentiment d’amour ; elle choisit de se déclarer, l’amie s’en va choquée, et la jeune fille reste trois jours dans sa chambre à pleurer. Sans pour autant choisir d’en parler. Quelle sera la suite… ?
Le choix existe tout le temps. Celui de tenter une telle expérience, de réessayer après un échec, de passer à tout autre chose et que sais-je encore… Mais quand le choix du « coming-out » se fait, qu’il est revendiqué avec force et courage, il y a des portes qui s’ouvrent, tandis que d’autres se referment. Et l’une des portes que l’on laisse volontairement se refermer, et celle de la procréation naturelle.
Aussi cruel que cela puisse paraître, c’est comme ça, c’est la violence de la Vie.
 
Jeff.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire