Ce 17
septembre « On en parle »
avait un sujet sur la saison de la chasse qui débute sous peu. On y parlait des
risques éventuels pour les randonneurs, des quotas, des cibles inscrites sur le
tableau de chasse ; des bouts de vêtement fluos que porteront les
chasseurs, que devront porter les amoureux de la Nature et les bouviers
bernois. Il a aussi été question du grand professionnalisme de ces tueurs qui
identifieront clairement leurs cibles avant d’engager leur arme.
Des pros de la
"gâchette responsable" qui
réussissent à se flinguer eux-mêmes en trébuchant sur leur fusil.
Aux
dernières nouvelles, les chasseurs valaisans se tiraient dessus ( ?!) Certainement
une histoire de territoire, vu qu’ils ne peuvent pas pisser sur tous les
rochers.
Dans le
sous chapitre des quotas, le terme « réguler » fut mentionné en
parlant de la population des cerfs qui nuisent à la « diversité des essences » (c’est fou cette manie humaine de
vouloir tout réguler). Une surpopulation de cerfs chiffrée à 1'800 bestioles de trop qui, ma foi, se
nourrissent aux arbres, en soulignant que les jeunes cerfs bouffent de jeunes
arbres, d’où la menace pour la diversité des « essences ».
Le chasseur serait-il
un écologiste vert de chez vert qui préserve la vertitude de nos monts… ?
Il fut
également question du "suivi" de ces gibiers abattus et, fait étonnant, on
ne les retrouve pas, emballés sous vide, sur les étals de nos supermarchés. Nos
supermarchés préfèrent nous proposer des produits issus de la chasse de l’Europe
de l’Est. Sont pas fous les chasseurs de là-bas : Manger de la viande apprêtée
aux résidus de Tchernobyl ? Que Niet-niet…
En Suisse
on peut trouver de la chasse helvétique chez les bouchers du coin qui sont dans
la filière d’approvisionnement « SwissHunters »
et dans les cuisines de certains restaurants. Pour le reste, le chasseur
dispose de ses victimes, qu’il peut consommer à sa guise.
Le chasseur
serait-il aussi l’ennemi des sociétés multinationales qui oeuvrent dans
l’alimentaire ?
Il se nourrit local, laisse quelques restes pour les
renards errants et enterre ses victimes dans la plus pure tradition des druides
celtiques, bref serait-il un altermondialiste qui œuvre dans une communauté
autogérée ?
Si c’était
le cas pourrions-nous, une fois la saison de la chasse terminée en Suisse, expédier
ces protecteurs de la biosphère en Indonésie, en Amazonie ou en Afrique pour
qu’ils régulent la population des coupeurs d’arbres locaux et mettre un terme à
la déforestation aveugle de notre Terre ?
Du coup nos
chasseurs se retrouveraient en confrontation avec les flingueurs locaux qui
cartonnent sur les syndicalistes, les néocommunistes, les écologistes… au lieu
de se tirer dessus dans les montagnes valaisannes.
Nous avons
une sensibilité variable avec le vivant. Les libres cousins des pensionnaires
de zoos doivent être réguler, mais on protège la panthère des neiges (je n’ai
absolument rien contre) ; Nos animaux de compagnie sont bien mieux nourris
que les paysans dans les pays en voie de développement; les bêtes de rentes
doivent être préservées psychologiquement lors de leur séjour en abattoirs,
l’expérimentation animale est à bannir tout comme le commerce de la fourrure,
mais les périodes de chasse demeurent.
Comme s’il
y avait un consensus qui tolère et accepte la mise à mort dès qu’elle se
ritualise un minimum ou qu’elle se donne de manière "normale". Et là encore
il y a des divergences sur la "normalité" de la mise à mort qui dépend de
l’endroit dans lequel vous vous trouvez sur la planète, des religions et des
"us et coutumes" locales.
Ces morts
intolérables.
Le pire
c’est que cette sensibilité à géométrie variable s’applique également aux
humains. Nous, pays civilisés à l’économie avancée, faisons tout pour mettre en
place des systèmes qui nous assurent une sécurité sanitaire, une sécurité
professionnelle, une sécurité routière, pour que nous mourrions heureux et de
vieillesse. Trop de morts sur les routes exige des mesures de
préventions ; des morts violentes en banlieue créent des émeutes sur
plusieurs jours ; les erreurs médicales et les scandales liés à certains
médicaments initient des procès ; des violeurs meurtriers récidivistes
deviennent des tragédies nationales.
Mais que
deviennent les petits noirs de cinq ans qui meurent de faim au milieu d’un
désert ?
Leur sort,
ainsi que celui des petits asiatiques, nous importe-t-il ? De savoir
qu’ils ont faim va-t-il nous encourager à mieux redistribuer nos "richesses"
alimentaires et faire un sorte que nous ne jetions plus, chaque année, près
d’un tiers de la production alimentaire mondiale ?
« Même pas en rêve », dirait le
Génie.
En Syrie,
les belligérants ainsi que les populations civiles peuvent mourir, les enfants
peuvent faire partie des dommages collatéraux, des femmes peuvent se faire
violer, des crimes de guerres peuvent être commis
le plus « conventionnellement » du monde. Mais il est formellement interdit d’utiliser
des armes chimiques et non conventionnelles.
On se demande bien pourquoi?!?
Peut-être que les armes conventionnelles demandent moins de travail d'entretien sur les victimes. Des pinces chirurgicales pour retirer des éclats d'obus, du fil et des aiguilles, une bonne scie, de la morphine et des dafalgans coûtent moins cher que la prise en charge des blessés aux neurotoxiques. Et comme l'économie va pas fort en Syrie, faut pas trop endetter les futurs vainqueurs avec des frais médicaux à la con, vu ce qu'ils débourseront déjà pour payer l'achat de matos de guerre aux gentils gouvernements qui œuvrent pour la paix...
[Notez au passage que le départ de Bachar n’est plus une condition mentionnée dans les négociations actuelles…]
On se demande bien pourquoi?!?
Peut-être que les armes conventionnelles demandent moins de travail d'entretien sur les victimes. Des pinces chirurgicales pour retirer des éclats d'obus, du fil et des aiguilles, une bonne scie, de la morphine et des dafalgans coûtent moins cher que la prise en charge des blessés aux neurotoxiques. Et comme l'économie va pas fort en Syrie, faut pas trop endetter les futurs vainqueurs avec des frais médicaux à la con, vu ce qu'ils débourseront déjà pour payer l'achat de matos de guerre aux gentils gouvernements qui œuvrent pour la paix...
[Notez au passage que le départ de Bachar n’est plus une condition mentionnée dans les négociations actuelles…]
NEMo.
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