jeudi 27 octobre 2011

Croissance ?! Ok, mais l'inverse.

[Un jour que je pestais contre l'hégémonie informaticienne qui contrôle nos faits et gestes, un pote, qui bosse dans un Centre de média Romand, m'a demandé:
"Quel est le meilleur moyen de bloquer notre économie, de mettre une grosse pagaille dans le système...?"]
Je vous laisse gamberger...

Les problèmes de traffic, cela me connaît. Mon job me fait baigner dedans une bonne dizaine d'heures par jour. Quand je suis motivé et de bonne...
Donc pas besoin de compter pour se rendre compte que des voitures, il y en a définitivement trop. Trop de voitures qui sont mono-occupées.
07h30-08h30. Les nescafards finissent de descendre des collines pour se rendre au bureau, chacun dans SA voiture: bouchons!
Deux heures plus tard c'est au tour des nescafardes de venir en ville, chacune dans SA voiture, pour faire des emplettes et retrouver leurs copines du quartier chic: ralentissements!
Entre 11h30 et 13h30, tout le monde bouge en voiture: emmerdements!
Et des 15h30 (15heures le vendredi): cela ne sert plus à rien de s'énerver...!

La vitesse moyenne d'un véhicule qui traverse Vevey durant ces périodes est de 10 km/h.
Il est même possible de faire des pointes à 2km/h, si vous arrivez par le Nord de la ville, en direction Gare.
Alors si quelqu'un propose de baisser la limitation de vitesse en ville, ne ricanez pas. Il serait bien capable de vous faire aller plus vite...

Vous pouvez réflechir à tous les plans de circulation possibles et inimaginables, cela ne servira à rien tant que le nombre de véhicules se rendant aux mêmes endroits, et aux mêmes heures, n'aura pas diminuer.
Là je parle essentiellement de Nestlé-City, mais cela n'est pas très différents dans les autres villes de moyennes et grandes importances.
Tous les quartiers centre-ville et proximité Gare sont ralentis à cause de la surpopulation des piétons.

Tous le monde peste contre la circulation, mais encore trop peu nombreux sont ceux qui laissent leur voiture au garage, ou la revende. Par contre TOUS sauront reconnaître le "bien-être", et le "plaisir" de déambuler dans un centre-ville "libéré" de l'emprise des automobiles. Cette observation se fait généralement pendant des vacances à l'étranger... Bref.

La plupart des municipalités veulent faire de leur Centre-ville le haut-lieu régional du commerce et du secteur tertiaire; chaque ville, dès 15'000 âmes, souhaite que son Centre-ville soit "The Place to Be!"
Cela marche tellement bien que les services d'urbanisme locaux doivent jongler avec la sécurité des usagers pour que: voitures-piétons-cyclistes-transports publics et livreurs, puissent accéder, et circuler, dans une ville qui rétrécit à mesure que son économie croît!
Question:
Lequel de ces usagers, que je viens de citer, faudrait-il supprimer des villes pour que cela redevienne respirable?

Autre aspect du problème:
Vevey s'approche des 18'000 habitants. Un petit 12'000 d'entre-eux aurait un job. Selon le faux syndic, il y aurait environ 11'000 place de travail sur le territoire communal.
(11'000, c'est aussi le nombre de voitures traversant le village de Chexbres en une journée. Soit une toutes les huit secondes, à peu près. Durdur de traverser...)
Sur ces 11'000 places disponibles, combien sont-elles occupées par des autochtones? Quel pourcentage représente le nombre de salariés, résidants entre Vevey et La Tour-de-Peilz, travaillant à Vevey?
Le chiffre ne peut pas excéder les 45%.. Qu'en est-il des autres villes?

Pour je ne sais quelles obscures raisons les patrons ont décidés que la majorité de leurs employés devraient perdre leur temps sur les routes, ou dans les transports publics.
Serait-ce pour éviter de croiser, dans le bistrot du coin, ceux qui auront été "injustement" virés?
Ou pour éloigner l'élément "parasite" sur la disponibilité de l'employé que représente la proximité de la famille?
Aux heures de pointes le traffic routier, et autoroutier, est saturé, tandis que les trains sont bondés.
Ce qui démontre bien que ni le réseau routier et ni les CFF ne sont capables de résorber, d'assurer et d'assumer, SEUL, l'intégralité des déplacements professionnels de la population.
Solution proposée: Augmenter la capacité de transports de certains axes. Fini les jumelles, on fait des triplés.
Autre solution: Cesser, une bonne fois pour toute, de vouloir déplacer les foules inutilement!

Le temps passé dans les transports, publics ou privés, génère plus de stress qu'autre chose; pour ceux qui s'enqueutent sur les routes, le risque d'accident s'additionne au stress.
De plus, les émissions de produits nocifs, et toxiques, croissent au même rythme que les "frais" de déplacements à la charge de l'employé.
Ceci sans compter les risques d'arriver en retard sur son lieu de travail. A moins d'être plus malin que les autres, et de ne pas voir ses enfants avant de partir, tôt le matin...

Rien que de bonnes raisons pour encourager tout ce petit monde à travailler "local"!
Qui sont les même bonnes raisons pour soutenir la consomation "locale". Ce qui permettrait une croissance endogène de notre agriculture...
Parce que toutes les péripéties auxquelles sont confrontés les "voyageurs" pendulaires menacent également l'acheminement de notre approvisionnement alimentaire.
Plus la distance entre le site de production et le lieu de consommation est grande, plus le risque de ne pas voir arriver le "produit" augmente. Et augmente encore si vous passez par un intermédiaire "transformateur-préparateur"...

Là je vais rêver éveillé...: Arrêter d'importer des marchandises que notre agriculture et nos paysans peuvent produire, et cesser nos "caprices" alimentaires peut, ou pourrait, permettre à bien des peuples de récupérer leurs terres arables. Et, à terme, amener un début de solution valable à toutes ces famines chroniques...
Fin du rêve.

J'ai envie de croire que la démondialisation est possible en Suisse.
La particularité topographique de ce pays qui délimite naturellement les territoires, peut permettre la régionalisation, et une pseudo indépendance, de certains cantons, districts ou autre; la géographie particulière de ce pays peut ouvrir la voie de l'auto-gestion de certaines régions. Sans pour autant envisager une quelconque "sécession".
Et ce schéma s'applique très bien à plus petite échelle. Une ville pourrait trés bien disposer de terres cultivables, et d'une partie du bétail nécessaire à l'alimentation de base des citoyens, tout comme la construction, l'entretien et l'exploitation de ces "fermes" favoriseraient des emplois locaux.

La décroissance, la non-croissance, la croissance négative, la démondialisation, ou je ne sais quelles autres appellation apporteraient beaucoup de bonnes choses dans nos régions. Certes moins de profits spéculatifs, mais un bénéfice Humain sans nulle autre pareil.
Et, à choisir entre un système actuel qui nous ruine sans contreparties, et un système qui nous ferait gagner moins d'argent, mais développerait le mieux vivre, je choisi le second...

NEMo

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire