jeudi 1 mars 2012

Mauvaise ambiance.

La relation vendeurs/clients se dégrade lentement, mais surement.
La clientèle devient de plus en plus exigeante et dans un même temps, elle perd le respect pour la personne qui lui fait face, qui travaille pour satisfaire ses lubies.
Le nombre de vendeuses qui se font insulter en public va croissant: "Vous êtes une incapable…, Pas étonnant que ne soyez qu'une simple vendeuse!"
Le petit personnel est maltraité, souvent rabaissé, parfois humilié. Neuf fois sur dix, injustement.

Une simple erreur de retour de monnaie à une caisse Denner a déclenché les foudres d'un client qui menaçait violemment d'envoyer un mail à la direction. Et l'erreur en question portait sur 60 centimes…!
Ajoutez à cela les remarques désobligeantes dès qu'un produit en "promotion" est introuvable ou, bêtement, en rupture de stock.
Dans les cafés, le phénomène, bien que se manifestant différemment, est identique. Les habitués se permettent des familiarités, parfois outrancières, avec le personnel et les critiques fusent dans la rigolade.
"Ahaha… T'as tes règles, ces jours?", quand il n'est pas fait allusion à des pseudos exploits sexuels décevants de la veille (lol-mdr).
A tout ceci s'ajoutent bien sur les menaces à peine voilées des gérants, des patrons et autres directeurs régionaux, la pression des actionnaires, le mobing, le dumping, le choming, etc…èring.

Jusqu'à présent je n'ai pas souvenir d'avoir lu, quelque part dans les médias, qu'un client s'était pris une droite méritée de la part d'un employé "rabaissé"; Je n'ai pas non plus le souvenir d'un boss défendant son ouvrier face aux critiques d'un client échaudé.
K. travaillait au Mac Do pour financer ses études. Une fois, un client est venu lui réclamé son burger.
K., qui est loin d'alzheimer, lui fit remarquer que le burger avait été mené à la table du client il y a peu de temps. Ce que le client contestait vivement. Le superviseur qui trainait alentours vint s'enquérir de la situation, écouta les deux parties du client, et refila un burger au râleur.
Vous me direz que sur la quantité de sandwiches chauds ruminés que Ronald refile aux affamés civilisés, un de plus ou un de moins ne changera rien au bilan final. Sauf que K. fut désavoué, et indirectement considéré comme un menteur.  K. a démissionné, sans prime de départ.
La femme qui gère le magasin Denner ne peut quitter volontairement son job. Elle a des enfants à domicile qui ont quand même besoin d'un minimum de denrées alimentaires pour leur développement, et il y a une caisse chômage qui ne se gênerait pas de la pénaliser pour "perte fautive d'emploi".
Sans oublier les serveuses qui peinent à joindre les deux bouts, et tous les autres.

Et de l'autre côté de la chaîne sociale, vous avez d'illustres sphincters mous qui se permettent toutes les entourloupes possibles, et même d'en coller une à des travailleurs, sans que cela ne puisse nuire à leur carrière…!? Vous avez un prof qui s'est fait virer pour une mauvaise blague, un entraîneur de Swiss ski qui a été éjecté pour un comportement inapproprié et contraire à l'éthique sportive; et dans le cas de Monsieur Muller, sa formation politique attend qu'il démissionne et le peuple genevois va lui refiler du fric!?! 21 fois son salaire, qui est à plus de 20'000 francs Suisse!

A l'heure où il y a des luttes contre les inégalités de toutes sortes qui naissent un peu partout, n'est-ce pas un peu exagéré qu'une frange de la population puisse, sous nos civilisées latitudes, se permettre n'importe quels abus sans risquer de se faire lourder à coup de lattes dans l'cul?
N'est-ce pas se foutre de la G….. du peuple, de ceux qui se saignent pour payer des impôts, que de dédommager des brigands?
Les PLR qui nous gonflent sans cesse avec la "responsabilisation" de l'homme face à ses actes, ses choix, et leur rejet de l'Etat social demeure bien souvent silencieux sur ces "primes" sur départ volontaire.
Sans parler des directeurs des conseils d'administration, dans le secteur financier, qui négocient leur prime de départ avant de prendre leurs fonctions.

J'imagine assez bien la gérante Denner se livrer à quelques malversations dans l'enceinte de son magasin et démissionner parce que l'ambiance de travail c'est détériorée. Une démission qu'elle remettrait à contrecœur parce qu'elle aime trop son job, mais que dans l'intérêt général de la profession c'est ce qu'il y a de mieux à faire.
Je suis sur que la Confédération, dans un élan de générosité, ne comptera que 21 jours de pénalité, prélevé directement sur son allocation chômage.

J'imagine aussi très bien n'importe quel employé lambda demander à son futur patron combien il peut espérer "toucher" en cas de démission "forcée". La question qui fera "tomber" le peu de cheveux qu'il reste sur la tête à Monsieur Ganci.

NEMo

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