lundi 5 mars 2012

Est-ce que je veux payer des impôts..?

Patrick senseï nous avait répondu par l'affirmative à cette douloureuse question. Pour lui, l'idée de s'acquitter de ce "deal" fiscal, qui le lie aux différentes administrations helvétiques, lui donne la chance de pouvoir faire ce qu'il aime, plus ou moins où et quand il le souhaite, comme de partager sa pratique dans l'art de l'aïkido, et de l'enseigner dans un endroit chauffé à l'abri des intempéries, alimenté en eau et en électricité, desservis par les transports publics ainsi que par des voies d'accès et de circulations éclairées de nuits, entretenues et sécurisées, etc…
Tout un tas de petites choses qui paraissent anodines, tant nous y avons pris l'habitude, mais qui nous assurent un certain confort, et une qualité de vie, que nous ne trouvons pas partout ailleurs. Comme pouvoir se désaltérer grâce à l'eau qui coule de nos robinets, par exemple.

Sans pour autant devenir un "fan" de Monsieur Broulis (Monsieur impôts Vaud), l'idée de départ n'était pas si mauvaise. Sauf qu'à l'arrivée, l'impôt est devenu la Bête Noire de la majorité de nos concitoyens… De ceux qui doivent les payer, bien sur.

En bas de l'échelle sociale, il y a partie de la population qui n'a pas un "revenu imposable" suffisant pour que l'état puisse lui demander sa contribution sociale. Tout à l'opposer, il y a une autre tranche de cette population qui a trop d'argent pour que ce même état OSE lui demander cette même contribution. Et entre deux, il y a tout un pan de la population qui doit se saigner pour compenser les "manques" des extrémités.
Il y a là, déjà, un sérieux problème de "Justice" fiscale.

Prenons rapidement, au bol, Nestlé-City. La Mune a fait pas mal de chose d'un point de vue "social", mais la Gauche-caviar se fait assez critiquer pour sa gestion des finances publiques, et la ville se retrouve avec un trou d'environ cinq millions dans son budget 2012. On n'en est pas encore à l'austérité, loin de là. Mais il y a, sur le territoire veveysan, une société multinationale qui, si elle payait vraiment ses impôts, verserait dans les caisses veveysanes un montant quatre à cinq fois supérieur au montant du budget communal…
Sur le territoire de la commune voisine, où la Tribu de Brabeck est également présente, celle-ci ne recevrait que 7 millions de francs en impôts "Good food, good life". Info a prendre avec des pincettes bien sur, vu que ma source n'est pas officielle. Tout comme n'est pas "officiel" le fait que la T.d.B. aurait acheté près de la moitié des 114 appartements, encore en construction, du Domaine du Parc, sur les hauts de La Tour-de-Peilz. Ne vous y fiez pas, la contrepartie risque d'être dure à faire passer.
Sur la Riviera on se penche et on écarte, sur la Côte on s'agenouille et on aVale.
Le Libéral nous dit que c'est pour la bonne cause, et le Radical nous prélève les dernières gouttes.

Mais revenons à ce que nous n'aimons pas payer, les impôts.
Cet impôt, que l'on veut nous vendre "heureux", est devenu "injuste" alors qu'il devrait être "utile". Cependant, je pense qu'il est difficile de voir dans la feuille de "taxation" un prélèvement nécessaire au bon fonctionnement de notre Etat-nation parce que 1°: nous n'avons pas accès aux comptes de la Confédération, donc nous ne savons pas vraiment où part notre argent; 2°: parce que ce même Etat-nation a laissé la gestion de ses prérogatives à des entités "privées" qui, elles, ne pensent que "bénéfices et rendements".
Nous payons des impôts pour le fonctionnement d'un appareil administratif qui nous facture le moindre de ses services; Il fut décidé que quelques dizaines de centimes seraient prélevés sur chaque litre d'essence vendu pour l'entretien du réseau routier et autoroutier, et voilà que "demain" le prix de la vignette autoroutière augmentera de 250% pour la même raison.
Confédération, villes et communes lâchent des millions de millions aux transports publics pour qu'ils nous augmentent le prix des billets; Electricité, eau, gaz, télécommunication, Poste, ces chacals d'assureurs, les grands distributeurs et producteurs externalisent certains de leurs frais, que la Confédération "couvre" par l'intermédiaire de subsides, assurant ainsi de confortables marges bénéficiaires aux Conseils d'administration et les dividendes des actionnaires...

Bref, un sac de nœuds dans un nid de vipères. Nous n'avons plus vraiment confiance en ceux qui dirigent. Nous ne voyons plus dans l'Etat-nation cette entité qui garanti notre job, nous fournit un toit, permet l'éducation de nos enfants et sécurise nos jardins. Le lien entre les décisions de nos élus et notre feuille de paie est loin d'être d'une évidente clarté, et nous considérons (peut-être) la "Déclaration d'impôt" comme une intrusive formalité qui va nous enlever de notre pouvoir d'achat et niquer nos vacances.
D'ailleurs, en écoutant les politiciens débattre, il y a un sorte de sainte-diabolique "Trinité" qui semble effrayer, si ce n'est terroriser, chaque Helvète de la Suisse: Impôt-Chômage-Insécurité.
Trois spectres qui obscurcissent notre jugement et nous engagent parfois dans la mauvaise voie…

NEMo

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