mercredi 14 mars 2012

Les vacances capotent.

Si les discussions de bistrot reflètent pour la plupart d'un niveau culturel au niveau du tabouret, elles témoignent souvent d'un état d'esprit assez désagréable, et irrespectueux envers les étrangers, les politiciens et, dernièrement, ceux qui étaient en faveur des six semaines de vacances.
La version économique "soft": "Mais qu'est-ce que tu veux foutre en vacances? Tu veux allez donner du fric aux bougnoules…?"; "T'as les moyens de partir 6 semaines en vacances, toi?! Faudra que ch'touche un mot à ta patronne…"; la version culpabilisante "soft": "Tu nous abandonnerais 6 semaines?!?"; et l'agressive "soft": "Tu fous déjà rien toute l'année, et tu voudrais 2 semaines de vacances en plus???"
Quand aux employés "importés", ils viennent ici pour travailler! Pas pour se faire payer des vacances. "Déjà qu'ils nous piquent nos femmes pour avoir le permis…".

Chose étonnante, nous pouvons découvrir en creusant un peu, et avec l'aide d'un ballon de "blanc", que les vieux-bosseurs-pas-encore-à-la-retraites n'ont pas voté pas en faveur des 6 semaines simplement parce qu'ils ne veulent pas que les "jeunes" travailleurs puissent avoir des avantages qu'eux-mêmes n'ont pu avoir. Et de finir par d'héroïques tirades grâce auxquelles "ils" nous racontent comment le labeur a occupé leur prime jeunesse. Ma foi il est vrai qu'il n'y a qu'un seul endroit où l'argent arrive avant le travail: c'est dans le dictionnaire.

Autre constante mais qui s'exprime, cette fois dans un environnement clos et privé, est le conditionnement infantile par le biais de l'école. "Tu dois travailler si tu veux réussir dans la Vie"; "Si tu ne fais pas plus d'effort que cela, tu finiras balayeur de rue (ou vendeuse à la Migros)." Alors, et afin de bien motiver l'enfant-écolier, les bonnes notes sont soumises à récompenses. L'argent de poches devenant le premier objet de chantage, après le cadeau, auquel les jeunes pousses sont confrontés. Ce qui doit faire de la Suisse l'un des pays le plus corrompu de la planète

Bref l'amour inconditionnel du travail, le truc biogénétique et hormonal que les chinois nous envient, à nous les Suisses, c'est que du chiqué:
Une bonne partie des "votants" actuels ont connu la période des "arrestations arbitraires" qui se produisaient en Suisse avant la fin des années 1980. Un gosse ne cadrait pas dans le paysage, ou n'avait pas les faveurs d'un syndic, et celui-ci partait en vacances forcées quelque part en Suisse Alémanique. Ce n'était pas systématique, mais la menace était présente.
De plus, tout les "anciens" parents ont, une fois ou l'autre menacé leurs enfants d'en appeler à la police si ce(s) dernier(s) n'obéissai(en)t pas.
En 1998, la Suva (l'assureur accident des employés) diffusa une campagne dans les médias qui demandait aux employés malades, ou accidentés, de reprendre leur place dans leur entreprise le plus rapidement possible. Comme le suggérait le "clip", qui montrait le concierge du théâtre remplacer une ballerine au pied levé dans "Le lac des cygnes", chaque employé avait des compétences que personne d'autre ne pouvait remplacer. Sans oublier que trop de frais médicaux liés aux multiples convalescences, nuisaient à la bonne santé des assureurs. "Il est très important que les personnes victimes d'un accident puissent réintégrer le monde du travail". Ce message est encore d'actualité.
Chers travailleurs, votre patron a besoin de vous; l'économie de votre pays à besoin de vous… Du JFK 30 ans plus tard…

En vérité, le Suisse souffre dans son travail: Le Burn out est en constante augmentation et touche 34% des travailleurs en Suisse (http://www.travailsuisse.ch/fr/node/2883 ); L'absentéisme, même s'il concerne un pourcentage moins élevé de travailleurs, coûte cher aux patrons (+ de 4 milliards par année). A tel point que la Suva, encore elle, a développé la "Médecine du travail". Un programme qui consiste à promouvoir, et maintenir, le bien-être physique, mental et social de tous les travailleurs de toutes les professions.
Ce qui me permet de douter que la majorité des Suissesses et des Suisses aiment leur travail. Mais elles/ils le préfèrent certainement à la peur du chômage, à la honte d'être un assisté. Nous avons le taux de chômage le plus bas d'Europe, ce qui n'empêche pas les D.G. de faire remarquer à leurs troupes que, dehors, il y a des personnes qui aimeraient bien être à la place des râleurs présents au séminaire. Et vu que dans notre beau pays où tout est en vitrine, même les prostituées officiellement reconnues, que tout peut s'acheter, il n'est nul besoin de présenter un C.V. à la Société, puisque celle-ci "juge" de notre intégration sociale par le biais de nos acquisitions compulsives…

 "(…) Il existe encore des personnes confrontées à des situations précaires. On regroupe sous ce terme celles qui ne peuvent pas influer sur l’aménagement de leur travail (elles sont 52% dans ce cas) ou tout au moins à qui l’on ne demande pas leur avis sur cette question (48%) (…)" ( http://www.business-leader.ch/dossiers/15/36-la-satisfaction-des-suisses-masque-quelques-zones-dombre.html )

Donc, pour tous ces Suisses qui aiment avoir peur de leurs patrons et préfèrent sacrifier leur santé à la gloire de leur boss plutôt que de profiter de leurs descendances, je les informe que les
15; 16; 17; 18: 20; 22; 23 et 24 mars prochain, à 12h30,
décolle de Kloten le vol LX 196 à destination de Pékin.
Prix du billet: dès 899 frs.
Le 25 mars, le vol partira à 13h25.
Toujours depuis Zurich. Prévoyez quelques heures en sup. pour visiter les nouveaux boxes de la ville, avant de quitter le territoire Suisse.

Ceylor de venir schätzeli…
Alors il y aura des Drive-in du sex à Zurich… Cool. Des belles filles peu vêtues, des belles voitures alignées, "le Salon de l'auto toute l'année"… Pour reprendre l'expression de Sir Thierry. Meury.
Je dois dire qu'ils me font de la peine ces pauvres Suisses Allemands: être obligé de payer une femme pour s'entendre dire qu'ils sont les meilleurs…
EN tout cas, cette initiative aura de l'influence sur le commerce intérieur de capote, de tempo, de poppers et autres petites gâteries. Sans oublier les bouquets de fleurs de ces messieurs, pour excuser leur retard.:
"Tu n'imagines pas la queue qu'il y avait en ville, schätzi…"

Les UDC, qui sont à donf pour la famille traditionnelle (Homme au boulot, femme au fourneau), devraient aussi voire l'ouverture de ces Boxes à P…. d'un bon œil. Ben oui, la femme zurichoise sera prisonnière à domicile, vu qu'elle ne passera plus la porte de chez elle, avec ses bois d'élan sur le crâne.
Johnny, qui n'a pu ouvrir son resto à Gueux-Stad, envisage de revenir en banlieue zurichoise pour inaugurer son premier resto à la "Chick", baptisé: "Mes Couilles Mickey". Ne soyez pas surpris. Selon ce bon vieux Johnny, qui a du se faire retendre la peau du cul pour avoir une telle face d'alien, veut faire concurrence directe à "Maqueue Donald".

NEMo

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