lundi 26 mars 2012

Ville Rose, Etat Noir et lac Blanc

Fin de semaine agitée en Occitanie: le RIS, le RAID et Baygon viennent à bout d'un dangereux cafard de la colonie "Al Qaïda". Un dangereux "fou de Dieu" qui a fait des cartons sur des militaires français et de jeunes enfants. Si une personne qui flingue, délibérément, des enfants mériterait une émasculation à l'éplucheur de patates, imaginez ce que Dieu peut lui réserver si les enfants abattus sont "juifs"…
Bref, "terrorisme individuel" et "Al Qaïda" font leur grand retour sur le devant de la scène médiatique, à quelques semaines des "présidentielles". La Garonne n'étant pas assez profonde pour y "perdre" le corps, Sarko tient le cadavre de son mini-Ben Laden.
Tout le monde s'est empressé de présenter ses hommages aux familles des victimes, en oubliant volontairement une mère: celle du jeune Merah.
A ceux pour qui cela ferait grincer les dents de montrer un poil de compassion pour la femme qui enfanté de Mohamed Merah, je demanderais:
Croyez-vous vraiment que Madame Merah a dit à son fils, tout juste arrivé dans notre monde: "Tu seras terroriste mon fils"?
Pensez-vous sincèrement que cette femme n'a rien tenté pour offrir à ses enfants une vie meilleure? J'en doute.

Je m'offre quelques instants de délire parano. Il y a des voix qui s'élèvent pour demander comment les tragédies de Toulouse ont-elles pu se produire, alors que l'homme était connu et surveiller par ceux sensés protéger la population civile.
Est-il possible qu'il n'ait été qu'un pion servant les intérêts d'un homme plus petit que lui (en taille)?
Est-il possible que l'insécurité qu'à fait naître les deux premières agressions, ait été programmées par de secrètes, mais très influentes, personnalités françaises?
Peut-être que les actes de violences à l'encontre des militaires français étaient "sous contrôle", et qu'en s'attaquant aux membres de la communauté juive, M. Merah serait devenu incontrôlable et devait, de ce fait, être mis hors d'état de nuire, dans les plus bref délais.
Ou peut-être pas…

Le Mali connaît aussi sa petite révolution. Un coup d'état mené par la junte militaire aurait renversé le gouvernement du président Amadou Toumani Touré en place depuis 9 ans. Mais il paraît que les Touaregs ne sont pas vraiment d'accord avec ce qui se passe du côté de Bamako et, avec l'aide d'une branche régionale d'Al Qaïda, ils mèneraient la vie dure aux putschistes.
Un peu surprenant vu que le Mali est un peu le "bon élève" de l'Afrique de l'Ouest auprès des institutions financières internationales, et bénéficie d'un solide volume d'aides.
Mais d'abord, c'est où le Mali? C'est un pays de l'Afrique de l'Ouest coincé entre l'Algérie, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger, la Guinée et le Sénégal. Un peu plus de 13 millions d'habitants pour une surface 309 fois plus vaste que l'aire urbaine de Toulouse.
La République du Mali c'est aussi l'ancien Soudan français qui a repris (sur le papier) son indépendance en 1960, mais qui a gardé, inscrit sur ses armoiries, la devise: "Un peuple, un but, une foi.". La version africaine de "Liberté, égalité, choucroute".
Comme un peu partout en Afrique, les inégalités sociales sont très élevées. Malgré le fait que la proportion de Maliens vivant en-dessous du seuil de pauvreté soit passée de 71% (en 2000) à 51% en 2010.
Le pays qui est un grand exportateur d'or, de coton, de bétail et de mangues, envisage d'ajouter très prochainement de l'uranium à sa liste de produits à disposition des gentils blancs (ou jaunes) qui remplissent généreusement les caisses de l'Etat. Enfin, quand le calme sera revenu…

L'hiver fini comme il a débuté, ou presque.
Si j'ai bonne mémoire, les premières intempéries de l'hiver accompagnaient un article du "24 heures" qui relatait les péripéties d'un paysan du Nord-Vaudois qui pour se procurer de l'eau pour son exploitation et son bétail, devait se rendre à la fontaine du village avec sa citerne. Son puits était à sec.
En montagne, les directeurs des offices du tourisme ainsi que les responsables des remontées mécaniques ont fait jouer les violons (en sachant philosopher quand les médias étrangers pointaient du doigt le manque d'enneigement des monts helvétiques), appelé le gouvernement cantonal et fédéral à la rescousse, et sorti les canons à neige, en puisant dans les réserves d'eau "potable". Une dizaine de jours avant que les flocons ne commencent à tomber.
La suite: Entre avalanches et une météo parfois exécrable la saison s'est passée en demi-teinte et va certainement s'achever sur un couac.

Le printemps 2012 débute par un déficit pluviométrique important, et une annonce de sécheresse. Comme 2011. Ce qui n'est pas pour rassurer les agriculteurs qui espéraient un peu plus d'eau pour "hydrater" leurs terres et démarrer les cultures.
Les organismes officiels en charge de la gestion des eaux parlent déjà de mettre en place des restrictions d'utilisation sur le réseau public et de pompages dans les rivières. Les femmes et les hommes de la plaines devront faire les "cruches mexicaines" pour se rafraîchir cet été, faire attention à leur consommation d'eau d'avril à novembre, pour que cette même eau soit gaspillée sur les flans des montagnes le reste du temps.
Du bétail partira prématurément à l'abattoir pour que la bourgeoisie puisse nous snober sur les pistes de ski.

Le château d'eau de l'Europe est bientôt à sec. Heureusement il nous reste les lacs, et il y en a beaucoup en Suisse. Donc quand les nappes phréatiques seront à sec, le réseau hydrique des villes et villages situés sur les rives d'un lac seront alimentés par le… lac. Bientôt, l'eau du Léman coulera à mon robinet.
Le Léman c'est 89 milliards de mètres cubes d'eau qui, au rythme actuel, mettent 11,4 années pour se renouveler, théoriquement. Son principal affluent est le Rhône, qui contribue au remplissage du lac à 68%.
De 1970 à 2000 la concentration de chlorure dans les eaux lémaniques (provenant de l'industrie, de l'artisanat, du sel de déneigement, de l'agriculture, du sel alimentaire, régénérant et adoucissant, et enfin de l'épuration et la potabilisation des eaux) a plus que triplé (2 mg/litre au milieu des années 60 contre 7,2 mg/litre en 1999). http://www.cipel.org/sp/IMG/pdf/chlorure_camp-00.pdf
En plus des incontournables phosphates, nitrates, et sulfate de cuivre.

Si la santé du Léman inquiétait dans les années 1980, il faut admettre qu'un effort   b gn   nconsidérable a été fourni par les politiques concernées et les riverains du lac. Cela n'a certes pas permis de retrouver la qualité de l'eau que l'on vantait en 1904 du côté de Genève, mais de connaître une seconde "post-adolescence" au début de ce siècle. Malheureusement il est bien possible que ce regain de "vitalité" ne soit qu'un leurre. Enfin, cela dépend des organismes… Des germes multirésistants seraient entrain d'élire domicile dans notre lac. L'annonce est faite par le "20 minutes" de vendredi dernier (le 23 mars).
Certaines sources de contaminations sont pointées du doigt par le média, une explication est fournie, une solution (future) est trouvée. Quant à savoir depuis combien de temps cela dure… Motus, Nada, rien.

Je rigolais il y a quelques temps quand je disais à une amie marocaine en visite chez nous:
"En Suisse, nous pouvons boire l'eau des toilettes…"
Il semblerait que cette époque soit bientôt révolue.

J'ai l'impression d'entendre, porté par un vent d'Ouest, le rire gras de l'autrichien;
Entre sécheresse et pollution, de l'eau en bouteille nous devrons consommer. Comme l'africain;
Entre sécheresse et pollution Peter Brabeck se frotte les mains…

NEMo

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