lundi 19 mars 2012

Les larmes de Kimberley.

Les sources de conflits, en Afrique, sont nombreuses et variées. Les machettes sortent de leur fourreau pour un "oui" pour un "non", pour des histoires de vengeance, des conflits civils, idéologiques, territoriaux, ou coloniaux et surviennent généralement dans des zones "riches" en ressources naturelles.
Des matières premières que convoitent bien évidemment les grandes sociétés industrielles et commerciales internationales, appuyés par les Etats-Nations… L'exemple le plus simple fut l'Angola: Le pouvoir central était soutenu par l'URSS, qui monnayait ses armes à coup de barils de pétrole, tandis que les Révolutionnaires étaient sponsorisés par les Etats-Unis et l'Afrique du Sud qui eux, étaient payés en diamants

Le Monde n'étant plus bipolaire depuis 23 ans, les financements occultes se sont malgré tout multipliés au gré des besoins, en matières premières, des grandes nations. Des grandes nations qui, sous les feux des projecteurs, signent des "Résolutions anusiennes" condamnant des comportements "inacceptables" et "inhumains" de certains Etats sauvages mais qui, dans l'ombre, leur "laissent" livrer du matériel de guerre, afin d'entretenir les relations de "bon voisinage" entre dictateurs et rebelles, nourrissant ainsi les économies mafieuses et parallèles des pays en guerre. Des pays qui, en retour, entretiennent la croissance de certaines multinationales.

Il y a plus d'une dizaine d'années, les vocalises de quelques mannequins ont attiré l'attention de l'opinion politique sur les diamants de "guerre", et peut-être permis d'initier le "Processus de Kimberley". Un processus qui engageait ses différents protagonistes à spécifier, détailler, contrôler la provenance de ces petits cailloux brillants, bref de tout faire pour que les diamants de sang ne finissent plus à l'annulaire des futures promises, ou pendus aux oreilles des belles femmes civilisées.
Malheureusement, et cela vaut pour tous les conflits du Monde, tant que les caméras du "20 heures" ne se focalisent pas sur un quelconque massacre, des viols, des mutilations, des génocides et de l'anthropophagie inter-ethnique, la Communauté internationale regarde très poliment ailleurs.

La médiatisation de certains conflits a-t-elle pour autant fait cesser les hostilités? Peu probable. Certes les gouvernements hypocrites occidentaux ont du repenser leurs liens avec des groupes de tyrans-tortionnaires-terroristes, parfois "suggéré" l'élimination de quelques chefs-dictateurs devenus trop encombrants en périodes de campagnes électorales, une présidentielle par exemple.
Mais tant qu'il restera des matières premières à extraire et à soustraire aux peuplades sauvages, tant qu'il restera des ressources naturelles pouvant générer profits et bénéfices, les conflits demeureront patents.

Si Kimberley n'aura en tout cas pas réussi à syndicaliser les petites mains noires (mais le voulaient-ils seulement…?), elle sera parvenue, en quelque sorte, à libéraliser le "marché" des diamants de guerre en imposants des intermédiaires supplémentaires aux trafiquants de gemmes.
"L'arsenal de sanctions international menaçant le commerce illicite des diamants de sang aura mis en place, et activé, un vaste réseau de complicité dépassant les frontières nationales des pays visés.
Ainsi les pays voisins se chargent de "blanchir" les précieuses pierres venant des zones "sensibles", leurs donnant au passage une nouvelle, et fausse, identité.
Le maillon suivant est formé par les intermédiaires traditionnels d'Afrique occidentale, des libanais en majorité, qui servent de relais auprès des diamantaires belges, israéliens et sud-africains.
D'Afrique de l'Ouest, les diamants munis d'un certificat d'authenticité falsifié rejoignent les centres de taille agréés d'Europe. La provenance d'origine a disparu au profit d'un label plus "propre"" (1).

Et sincèrement, qui va se donner la peine de contrôler? Dans les heures les plus sombres du continent africain, quand les Noirs s'affrontent en territoire politiquement "Gris", bien malin est celui qui pourra prétendre lequel des multiples protagonistes s'est sali les mains. Même une chatte n'y retrouverait pas ses petits.
Alors quand la pouffe blonde demande au vendeur si le carat, qui orne la bague que son amant lui a offert, ne provient pas d'une zone de guerre, celui-ci n'aura simplement qu'à lui répondre que le boss de la bijouterie ne travaille qu'avec des intermédiaires sérieux qui garantissent la provenance des pierres qu'ils vendent. Tout le monde sera content, même si le vendeur a commencé ce job il y a une semaine.

Il arrive aussi qu'un gisement soit découvert dans une zone "paisible", dans une réserve naturelle protégée et qu'une tribu vive sur le terrain devenu subitement convoité.
En Afrique, la terre appartient à l'Etat. Donc, et par extension, au chef de l'état en question. Et ce dernier vendra ses terres au plus offrant.
Sous prétexte que l'état en a assez de dédommager les vaches des paysans qui servent à nourrir les lions du coin, la tribu sera déplacée (de gré ou de force?) en des lieus moins fréquenté par les grands prédateurs. Sans possibilité de recours. Tandis que les journalistes seront formellement interdits d'accès (2).

Et tout cela pour quoi? Pour qu'un sexagénaire dégarni se tape une transe orgasmique derrière une banale tocante dont la seule qualité est d'être la plus chère du monde?
Les employés de l'horloger Hublot ont fabriqués la montre la plus chère du monde. Une montre sur laquelle 1'200 diamants ont été sertis; Une montre qui obligerait presque son proprio à porter des lunettes noires pour lire l'heure, s'il arrivait à en discerner les aiguilles… Une montre vendue 5 millions de dollars à un richissime Singapourien qui, si ça se trouve, est une éminente personnalité du Fond Souverain éponyme, le principal actionnaire d'une UBS qui nous a causé bien des soucis.

En adoration derrière une montre qu'il a pensé, rêvé mais pas créé, Monsieur J.-C. veut peut-être nous faire croire que dans un dialecte perdu de l'Europe du nord-nord-est "Biver" signifie "Dieu". En oubliant que l'Originel ne fait pas payer ses Créations, et n'a jamais enfermé leur beauté dans quelconque coffre.

Mais parler ainsi c'est oublier bien vite que le bonhomme est un magicien du marketing, et qu'il a remis sur pied une horlogerie parfois titubante. Ce qui lui évite clairement la psychanalyse, mais pas la visite chez un bon exorciste.


 
Si du Temps, Chronos en fut le Dieu, l'homme en serait le Roi
Devant son rêve de grandeur, Kimberley s'est inclinée.
Elle déchira le ventre de la Mère, et montra ce que l'enfant devait ramener de ses entrailles.
L'enfant de la misère souffrant du rêve de ceux qu'il ne verrait jamais, les Richesses de Gaïa devinrent la malédiction de ceux qui vénéraient leurs ancêtres.
Kimberley était là et sur son visage se dessinait une larme:
Une larme de joie.

NEMo

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