vendredi 23 décembre 2011

Quelle dictature?

Dans un premier temps je souhaitais m’exprimer sur la fin du communisme, et entamer ma réflexion par la phrase de Thomas More :
"De chacun selon ses moyens, pour chacun selon ses besoins",
en remarquant à quel point cette pensée reflétait l’idée d’un monde équitable, juste, humain.
Je me voyais également comparer cette utopie à la réalité actuelle de notre civilisation moderne et développée, qui prend à chacun de façon inversement proportionnelle à ses moyens, pour le redistribuer proportionnellement à la richesse de quelques uns.

Par la suite, j’avais préparé quelques lignes qui confrontait l’ancien régime communiste, les actuels aussi, aux diverses sociétés multinationales qui régissent notre économie et nos finances.
Par exemple, je m’étais dit qu’un paysan chinois n’avait pas grand-chose à envier à un soldat du chocolat, bossant chez Nestlé. Si ce n’était la paye.
Tous les deux sont inféodés à une puissance supérieure, et travaillent pour la gloire de cette entité ; tous les deux portes un uniformes ; tous les deux vivent dans des quartiers communautaires (Ok, le premier est un taudis, tandis que le second est résidentiel).

A partir de là est survenu ma première contrariété: Une fois que le Nescafard a passé son badge magnétique devant une borne, tout aussi magnétique, reliée à un super ordinateur qui contrôle les mouvements de chaque employés, ou visiteurs, il est libre !
Libre de se nourrir hors du réfectoire Nestlé, et d'aller entretenir sa forme dans un autre fitness que celui de Nestlé ; de plus, il n’est plus sous contrôle du réseau intranet de Nestlé.
Il ne lui reste juste qu’à récupérer sa marmaille, s’il en a, à la garderie Nestlé.

Il peut dès lors se mêler à la foule, parler de la météo, virer sa chrysalide, roter et péter autant que bon lui semble. Sauf qu’il ne le fait pas. Du moins pas systématiquement.

Comme s’il suivait les bons conseils de Moïse, le Nescafard ne se mêle pas aux autres, et portera toujours le truc qui le différenciera des autres.
Pouvant ainsi être facilement identifiable par ses pairs, il les retrouvera dans leurs QG de campagne, au bord du lac, pour continuer de disserter sur la gloire de leur Empire et ricaner des misères qu’ils font subir aux populations autochtones environnantes.
Là, surgit un second point de désaccord avec moi-même : le péquenaud chinois n’a peut-être pas conscience des méfaits de son Empire, et du système qui le gère, sur l’environnement en général. Puisqu'il ne voit, ou lit, que de la revue de presse Made in China.

Alors je me suis posé cette question : N, que sais-tu vraiment du communisme ?
La réponse est triste : presque rien. Et encore, un "presque" qui se nourrit des articles dans les divers médias existants, des visions hollywoodiennes et des commentaires d’une amie-cliente qui a vécu à l’ère Ceaucescu et qui n’avait que des gentils maux contre Staline.
Le communisme est, selon presque tout le monde, un fléau dont il faudrait préserver les populations présentes et à venir.

C’est vrai ça… ! Quelle personne sensée voudrait d’un Etat qui contrôle tous ses faits et gestes, qui procède à des arrestations arbitraires et emprisonne ses dissidents dans des goulags, pratique la torture et fait disparaître les personnes nuisibles ?
Personnellement je suis contre ces pratiques, et je n'ai vraiment pas le look pro-stalinien. Pourtant, à chaque fois que j’étale mes idées de partage équitable, de redistribution des richesses et que je gueule sur ces banquiers qui nous ruinent, mon interlocuteur me traite de : Communiste ou de gaucho mais, chose surprenante, JAMAIS de socialiste !

Serait-ce que le communisme n'est pas aussi mauvais que l'on veut bien nous le dire, et que la seule différence notable entre un régime communiste et une politique démocratique réside dans la manière qu'à l'Etat de contrôler ses ressortissants?
En fait, je pense que le gros problème qui est apparu aux gouvernements, qui se présentaient comme étant non-communistes, a été de savoir comment réussir à faire accepter, à la population, sa mise sous tutelle étatique comme étant le résultat d’un choix librement consenti, comme quelque chose de naturel et non pas imposé par un dictat gouvernemental.

Prenons bêtement nos assurances maladie. Les obscures et sociales pensées qui animèrent les débats précédant le vote de décembre 1994 sur l'introduction de la LAMAl, sont bien loin…
Aujourd'hui nous pouvons encore choisir notre toubib (bien que des mesures incitatives nous orientent dans une autre direction), nous pouvons choisir notre assureur (lui peut choisir ses clients), nous pouvons choisir le montant de la prime que nous allons verser mensuellement (jusqu'à la prochaine augmentation), etc. Toutes ces offres qui se multiplient pour mieux nous soigner (LOL), occultent le fait que l'assurance maladie est OBLIGATOIRE; que le truc est passé en force aux votations malgré le fait que presque 49% des électeurs étaient contre, ce qui représentait, à l'époque une différence d'un peu plus de 70'000 personnes.

Les assurances nous ont fichés. Les banques nous ont fichés. L'Etat nous recense et nous refile des N° AVS. Le chômage, les services sociaux ont des fiches. La police a des fiches. Manor, Migros, Coop et tous ceux qui proposent des cartes de fidélités, de paiement ou de lavement ont un dossier sur nous.

Tous prétendent que les systèmes sont hermétiques, qu'il n'y a pas de fuites ou d'échanges d'informations entre les divers bureaux.
Faites une demande de carte chez Manor, ou Agip. Si votre situation financière n'est pas clean, votre demande sera classée sans suite, et sans réponse. Les Assureurs maladie font de même. L'avantage avec ce genre de pratique, c'est que cela ne prouve rien (si ce n'est l'étourderie de la personne en charge des demandes d'adhésion).

Une autre différence entre les Rouges et les non-rouges s'expliquerait alors dans les intermédiaires:
Ce n'est plus les gouvernements qui contrôlent directement les populations. L'état abandonne quelques unes de ses prérogatives qu'il subordonne aux services publics qui eux refourguent les tâches à des organismes privés.

Des sous-traitants qui, ayant obtenu les rênes du pays, imposent leurs volontés aux gouvernements qui approuvent.
Le communisme se servait de la force comme moyen de rétorsion, le capitaliste a trouvé un autre moyen de pression bien plus efficace: le Pouvoir d'achat.
L'avantage avec l'argent comme élément moteur de nos motivations c'est que lorsque quelque chose foire, il n'y a jamais de coupable désigné. Ruine, banqueroute, chômage, etc.. peuvent être mis sur le dos de la malchance, des marchés ou de notre incompétence, de notre manque de qualifications et j'en passe.
Les malheurs des populations vivant sous un régime communiste avaient toujours un visage sur lequel déverser leur rancœur.
Nous nous en prendrons aux banques, mais jamais au pauvre employé, figé derrière sa vitre de protection, ou à son directeur.

Après l'épouvantable manip du 11 septembre 01, les quelques libertés citoyennes en ont pris un sale coup dans leurs ailes. L'Aigle américain allait déplumer la blanche colombe.

En décembre 2001, soit un mois après les attentats, les systèmes informatiques permettant à Europol de transférer les informations personnelles, soit tous ses fichiers persos, à l'Oncle Sam sont activés.
Un mois pour créer, et approuver, des lois permettant ces transferts, et configurer les ordis pour les mettre en pratique, c'est quand même un peu juste. Sauf si, le truc était déjà en place.

Par la suite toute une série de mesures de sécurité, écoute et surveillance électronique, passeport biométrique, etc…,  sont décrétées et imposées par les Etats-Unis.
En même temps, le définition du terrorisme s'élargit tellement que cela vaut à des activistes combattant la déforestation sur sol U.S. d'être arrêtés, traités, jugés et enfin fichés comme: Terroristes.

En 2007 l'UE échange des infos classifiées, toujours avec le gouvernement outre-Atlantique.

En 2010 le gouvernement américain veut instaurer, et imposer le PCSC (Prevent and Combat Serious Crime) à ses "alliés" européens. La ministre de la Justice américaine fait un déplacement en Espagne rien que pour cet objectif.

Par la suite, l'attention des journalistes et de la masse populaire se focalise sur la partie Nord du continent africain tandis que la "Révolution du Jasmin" devient le "Printemps Arabe".

Les Arabes (dans un sens large) ont compris que Facebook ne servait pas qu'à savoir si: "Géraldine a un plus gros fessier que Ludmilla", ou dire: "Hier soir Méga-teuf chez Rocco, m'suis bourrée la gueule pendant que Rocco…" ou cliquer "J'aime" à tour d'index.

Janvier 2011: Devant affronter la révolution à son tour, Moubarak coupe le jus au réseau social. L'Egypte sera absente de la toile durant 5 jours;

Avril: Mark Zuckerberg rencontre Barack Obama;

En Mai, fait ce qu'il te plaît: Zuckerberg est invité à l'Elysée, par le gremlins tchèque, pour une sorte de mini-G8 préparatoire (le e-G8) au rendez-vous officiel des grands parmi les grands au G-8 de Deauville.
Il y sera question du monde informatique, entre autre.

En Juin, c'est au tour de Bachar Al-Assad de reprendre l'idée de Moubarak. La Syrie disparaît quelques temps des réseaux sociaux.

Les multiple révolutions qui éclatent de l'autre côté de la Méditerranée, provoquent la migration d'une partie des populations. Ce qui va faire renaître chez les européens l'absurde phobie du terrorisme, ainsi que tous les problèmes liés à l'immigration.
Les images de Lampeduza tournent en boucle, et le même bateau accostera je ne sais combien de fois. L'Italie est prise en étau entre les réfugier d'un côté et l'UE de l'autre. La Grèce a le même problème, sur fond d'une crise, que tout le monde connaît.
L'UDC ressort ses vieilles affiches de chaussures noires, minarets et autres trucs à barbus.

En Juillet toutes ces craintes semblent se concrétiser lorsque les States annoncent avoir découvert un appel au meurtre, lancé par le chef d'un groupe islamiste bien sur, contre des personnalités influentes des Etats-Unis. Les services de sécurité sont sur les dents et une fine analyse à la Big Mac permet de (re)mettre au goût du jour le terrorisme "individuel".
Je n'ai plus les dates en tête, mais quelques gouvernements européens amplifieront cette annonce en affirmant que des risques d'attaques terroristes planent sur les pays de la démocratie.

Et le Sud de la Méditerranée continue de se déchirer.

Après quelques tergiversations, Mister Post-it-électronique accepte que Facebook soit sous audit du gouvernement américain. Juste pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'abus dans la gestion des données personnelles des membres FB.

Le gouvernement américain a la possibilité de contrôler je ne sais combien de ressortissants de la zone Euro et de l'UE par l'intermédiaire des fiches d'Europol, des passeports biométrique, des demandes de visas, de l'internet et maintenant Facebook.
N'oubliez jamais que chaque nouveau système de communication, de localisation, de surveillance, ou autre qui arrive sur le marché, en révolutionnant ce dernier, n'est autre qu'un dérivé de produit obsolète de l'industrie militaire, si ce n'est le produit lui-même.

En décembre 2011, le gouvernement exige un accès direct aux fiches de police Suisse, (comprenons celles de la FedPol) en menaçant de rendre l'octroi des visas U.S. légèrement plus "compliqué".
Le monde politique Suisse, dans son intégralité, est en émoi. Certains s'offusquent, d'autres s'indignent. Sans pour autant rejoindre le parc des Bastions.
Tandis que la politique nous sert sa tchatche politicienne, un quotidien romand nous apprend que la mise en place des "bases techniques devant satisfaire cette demande" a débuté en 2010, à Toledo en Espagne, quand les Etats-Unis faisaient la promotion de leur fameux PCSC; nous apprenions aussi que la Confédération a déboursé plus de 18 millions de francs, et que personne ne semble en avoir été informé.
C'est Madame la conseillère fédérale Evelyne Widmer-Schlumpf qui s'est chargé de négocier…

Depuis, il ne me semble pas avoir lu ou entendu une intervention de l'un de nos politicien(ne)s si avide de commentaires. Juste un bref article annonçant que les onze banques qui étaient dans le collimateur de la divine Justice étasunienne ont reçu l'absolution de cette dernière.

Comme je le disais plus haut, le Rouge, le Barbu, l'enturbanné ou je ne sais quel péquin multicolore est un ennemi visible, parfaitement reconnaissable, identifiable. Le bouc émissaire idéal. Mais représente-t-il vraiment un menace pour notre intégrité? Pour peu qu'il nous en reste une encore.

J'ai lu aujourd'hui, le 22.12, sur la même page d'un quotidien:
Le scandale (pour reprendre le terme du journaliste) des PIP, ces implants mammaires dangereux pour la santé des femmes, qui prenait quasiment les trois-quarts de la page.
Et en dessous, pour combler le vide, un autre article, pas du tout scandaleux, qui nous apprend que les policiers anglais pourront tirer à balles réelles sur les émeutiers…

Il n'y apas si longtemps que cela, des présidents se sont vu démissionner par la foule. D'autres ont vu leur palais se faire bombarder, ou pire... C'étaient des méchants qui avaient autorisé que les forces de police tirent sur les manifestants. Eux, ils étaient les dictateurs.

Le communisme est certainement mort, mais l'esprit du contrôle des foules demeure.

NEMo

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