mardi 13 décembre 2011

Média à suivre.

J’ai parfois l’impression que certains médias chercheraient à nous orienter dans nos réflexions et nos décisions, et que si nous gardions tous les articles se rapportant à certains sujets, nous pourrions éventuellement tomber sur quelques petites contradictions, ou trouver une sorte de fil rouge qui nous mènerait là où nous n’aurions peut-être pas envie d’aller.

Nous traversons une période de crise, ce n’est un secret pour personne. Une crise qui au niveau européen se définit : de la dette, et dans nos frontière comme étant : économique.
Comme si c’était deux événements distincts.
Ces crises causent beaucoup de soucis, si ce n’est de problèmes, aux populations européennes, Suisse incluse.

Depuis le début de l’année, diverses statistiques nous révélaient combien il faisait bon de vivre en Suisse, que le Suisse était heureux ; les médias et le Seco nous répétaient régulièrement que la Suisse avait le taux de chômage le plus faible d’Europe, et que certaines de nos régions étaient attractives à plus d’un titre...
Les récentes déconvenues de Novartis, Bobst, Kudelski and Co ont remis l’église au milieu du village.
Tout le monde a commencé à se plaindre d’un franc Suisse devenu trop fort ; De l’industriel pharmaceutique au vendeur d’abonnement de ski.

Le consommateur, quant à lui, décide de rallonger ses trajets pour aller faire ses emplettes, et passe la frontière pour se rendre en "zone euro". Ceci d’autant plus que les grands distributeurs nationaux ne répercutaient pas la baisse de l’euro, en faveur des clients, sur les produits en provenance de l’UE.
Ils ne le font toujours pas, du moins pas systématiquement...
Certains politiciens ont approuvé, tandis qu’un certain directeur de supermarché a parlé de :"Trahison".
Trahison je veux bien ! Mais de la part de qui ?

Au marché de Noël de Colmar, les commerçants alsaciens ont eu la gentille idée d’afficher, à côté du prix de vente de leurs produits, les prix pratiqués en "zone helvétique"… C’est suffoquant...

La période des Fêtes s’approchant à grands pas, il est devenu nécessaire de vaincre la morosité qui s’installe, de ramener l’esprit festif dans les pensées des consommateurs et, surtout de les empêcher, nous empêcher, d’aller dépenser 1'000 francs suisse en "zone euro".

"Les commerçants s’attendent à une baisse de 25% de leur chiffre d’affaire durant la période des Fêtes de fin d’année."  Vous, nous savons à qui est la "faute". Mais j'y vois aussi, dans cette annonce, une tentative de sensibilisation de la population-cliente sur les difficultés que rencontreront les commerçants.

Il y a quelques jours de cela, un bureau d’audit dont je n’ai pas retenu le nom, publie une étude qui nous apprenait que : "Chaque Suisse va dépenser en moyenne 1'038 frs pendant les Fêtes." Soit 3 frs de plus que l’année précédente, toujours selon la coloscopie de nos habitudes consuméristes.
La moyenne augmente selon certain, mais le chiffre d'affaire va baisser (?!?)
1'038 francs c’est quand même beaucoup. C'est pour cela que des analystes de nos comportements socio-bouffeurs expliquent, à ceux qui les écoutent, que le Suisse aime les traditions donc la période de Noël, qu’il aime faire des cadeaux. Même si pour cela, il doit se mettre en retard sur une ou deux ou trois ou quatre facture. Ca y est je déculpabilise moins. Je vais pouvoir mettre le loyer de l'apparte dans les paiements reportés.

Toujours est-il que 1'038 frs pour offrir des cadeaux accompagnés du fameux "Bon d’échange", ce n’est pas à la portée de tout le monde. A moins de vendre une cornée.
Donc pour moi, cette étude est juste là pour nous encourager à dépenser plus de mille balles en décembre, ou nous foutre une légère honte si nous n’avons pas de 13ème salaire ou, tout simplement, les moyens.

Et pour être sûr que la clientèle suisse achètera du bon côté de la frontière, le "24Heures" nous gratifie d’une première page, dans son édition de samedi (le hasard faisant parfois bien les choses…) nous informant que :
"Les magasins obligés de faire des gros cadeaux pour Noël".
En caractères gras je vous prie, et dans un petit carré juste en-dessous :
"Les baisses de prix peuvent atteindre les 30%."
Les soldes avant les Soldes… Il n’y a rien de mieux pour attirer les clients.
D’ailleurs la petite boutique "Bazar" de Vevey, qui a décidé de plier bagages faute de clientèle, n’a jamais eu autant de monde dans ses murs depuis qu’elle a marqué "Liquidation totale" sur ses vitrines…

Il y a également un changement notable dans la définition des causes qui sont à l’origine de l’exode des clients vers la "zone euro", et des problèmes que notre économie doit surmonter.
L’appellation "Crise économique" est maintenue, tandis que la "Cherté du franc" est devenue "faiblesse de l’euro…"

Allez donc savoir pourquoi… 


NEMo

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