samedi 10 décembre 2011

Oahu-Fuku-chez nous.

Il y a quelques jours, nous pouvions fêter les huitante ans de Babar.
Personnellement, je n’ai jamais été fan des aventures de ce sympathique éléphant, cependant il a certainement dû accompagner, et faire sourire bien des enfants dans leur gazouillante jeunesse.
Mais il est difficile, même pour un aussi imposant animal d’attirer l’attention des foules quand son anniversaire tombe aux alentours du 7 décembre…

Le 7 décembre donc, c’était la commémoration de Pearl Harbor.
Défilés, parades, discours, chiffres, émotions souvenirs et larmes, dîner et cotillons…
Deux bombes atomiques et septante années et plus tard, l’USS Arizona qui n’a pas été entièrement englouti par les eaux du Pacifique, continue de vider ses cuves dans le tristement célèbre port Hawaiien.
Au rythme d’une goutte toutes les 20 à 30 secondes, le fuel remonte à la surface sous le regard contemplatif des visiteurs venus s’enqueuter dans le mémorial de l’attaque Pearl Harbor.
Ces "Larmes noires", ainsi nommées par un, sans doute, fervent patriote, qui hypnotisent les badauds ne font que s’ajouter aux autres milliards de tonnes de brut de pétrole, en plus des millions de tonnes de déchets chimiques et toxiques qui ont été volontairement déversés dans les mers et les océans de notre planète.

Dans les eaux de l’île d’Oahu, la carcasse du navire de guerre finit lentement, comme les treize autres bâtiments coulés, de se désagréger pour le plus grand plaisir des visiteurs, et autres vendeurs de souvenirs.
Mais l’ampleur du drame ne réside pas uniquement dans les pertes et les souffrances endurées par la nation États-Unienne, ni dans le décompte totale des victimes de l’attaque du 7.12.1941; mais aussi dans le fait que l’entrée en guerre des Etats-Unis allait ouvrir, dans un premier temps, sur l’ère atomique de notre Monde, et, par la suite, offrir la soumission volontaire des gouvernements occidentaux aux volontés de l’Oncle Sam.

L’ère du nucléaire c’est :
Hiroshima et Nagasaki : 100'000 morts/seconde, et un nombre incalculable de blessés directs et indirects, d’irradiés, d’enfants mort-nés quand ils n’avaient pas d’horribles malformations, la stérilisation du vivant et j’en passe…
Aucun président, vivant ou défunt, aucuns dictateurs ayant vécu sur la surface de notre Terre n’a jamais atteint pareille "efficacité" dans l’éradication de populations civiles innocentes. L'avantage avec la bombe "A", c'est qu'une bonne majorité des morts ont été vaporisés, désintégrés, ne laissant parfois, comme seul trace de leur existence passée, une ombre noire projettée sur un mur...
Le massacre aurait pu être évité car l’Empire Nippon voulait négocier la fin des hostilités, avec l’URSS comme interlocuteur.

Malheureusement pour le Japon, cela ne rentrait pas dans le cadre des exigences américaines et surtout, il y avait deux bombes à tester. Une à l’uranium et l’autre au plutonium. Les scientifiques américains, heureux au début, eurent accès à deux champs d’explorations et d’études grandeur nature.

L’ère du nucléaire c’était la promesse d’une énergie abondante, avec un minimum de combustible. Jusqu’à ce que l’opinion publique soit enfin informée des réels dangers que représentaient l’utilisation d’une telle source d’alimentation énergétique, et, malgré les nouvelles promesses sécurisantes, les incidents sont quand même survenus.

Avec les bombes « A » la radiation décline assez rapidement. Avec les centrales nucléaires, les déchets radioactifs poursuivent la destruction des organismes et de l’environnement, bien longtemps après que la centrale d’où ils sont sortis ait cessé de fonctionner.
Depuis quelques dizaines d’années c’en est terminé de balancer dans nos océans, officiellement du moins, des fûts dont la durée de vie, en années, peut se compter sur les doigts de nos mains.
Dès lors, le stockage de ces encombrants déchets est devenu un véritable casse-tête sociopolitique. Il est ainsi Sapiens moderne : il veut pouvoir tout, et tout le temps consommer, mais pas questions d’avoir les déchets qui vont avec sous le nez.

Avant le nucléaire, il sommeillait au fond des océans de quoi nous faire disparaître, quelques dizaines de fois, de la surface du globe. Depuis que des barils remplit de déchets hautement radioactifs sont allés leurs tenir compagnie, se chiffre a bien dû se multiplier par dix.

Le milieu aquatique est depuis l’aube de notre existence le cimetière de nos vanités, la poubelle de l’Humanité.
De l’industriel chimiste au touriste navigateur, en passant par l’agent nucléaire, le vaillant soldat et sa machine de guerre, chacun offre ses déjections en nourriture aux occupants du monde marin.
Certains utopistes voient dans les ressources halieutiques notre subsistance de demain. Aujourd’hui nos océans et nos mers sont à l’agonie. Qu’auront-ils/elles donc à nous offrir que nous n’ayons déjà souillé ou détruit ? Si notre survie future dépend du monde marin alors, nous sommes déjà morts.

J'exagère, un peu, peut-être...

En fait, avons-nous la moindre idée de l’état de santé dans lequel se trouve la masse d’eau qui cerne les continents ? J’en doute. Mais nous continuons à y déverser nos saloperies chimiques et radioactives.
"Une nouvelle fuite d’eau radioactive s’est produite à la centrale de Fukushima. 45 tonnes de liquides fortement contaminés se sont échappés d’un système de décontamination. Une partie aurait peut-être fini dans le Pacifique"…, nous apprenait en article-mini paru dans les divers quotidiens régionaux.

Fukushima, Japon, autre côté du globe, 9 mois que ça dure, il y a des choses plus importantes comme savoir quoi offrir au petit dernier de la nièce de ma cousine germaine…et surtout ne pas oublier le "Traiteur". Alors les problèmes des Japonais, c'est loiiiiiin....

La France, c’est 58 réacteurs nucléaires.
Neuf militants de Greenpeace sont parvenus à pénétrer dans l’enceinte d’une centrale nucléaire française à 95 kilomètres de Paris. Juste histoire de prouver que la sécurité sur site nucléaire n’est pas TOTALE.
Sarko a trouvé l’exercice "Assez irresponsable", son ministre de l’intérieur a parlé de "défaillances", quant à EDF, elle affirme avoir toujours eu le contrôle de la situation et que les intrus avaient été "suivis en permanence sur le site." Nous voilà rassurés…
Toujours est-il qu’ "ils" sont entrés !
Le parc nucléaire français, en plus d’avoir une sécurité aussi efficace que le meilleur buteur de la NAti, est vieillissant. Les incidents succèdent aux arrêts de sécurité. EDF minimise, off course.
Mais rien qu’à Fessenheim, dans le Bas-Rhin, les incidents ont presque triplés ces dix dernières années et, lors de la canicule de 2003, les murs extérieurs de l’enceinte du réacteur ont dû être refroidis par aspersion d’eau...
Une vidange des cuves, contenant le liquide de refroidissement, a même été autorisée dans le cours d’eau voisin…

Alors la Confédération n'autorisera pas la construction de nouvelle centrales nucléaire, mais n'interdit pas la poursuite des recherches liées à l'atome (hic).

J'espère sincèrement que nous saurons résister à la facilité quand nous manquerons d'électricité.
Que nous choisirons de faire des économies toutes simples et non contraignantes, que nous passerons VRAIMENT aux énergies renouvellables au lieu de remettre en route du nucléaire.

NEMo

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