mercredi 30 novembre 2011

Un monde inégal.

En mettant provisoirement de côté des idées comme: Moralité, Respect, Droit, Ethique, et je ne sais quoi d'autre encore, il est très difficile de trouver, sur cette Terre, quelqu'un ou quelque chose qui ait son "égal".
Nous sommes absolument tous différent. Même si les briques qui ont servi à notre "fabrication" sont les mêmes, les dosages sont différents pour chacun d'entre nous.
Hommes, Femmes, Noirs, Blancs, Arabes, Inuits, grands, petits, dormeurs, sportifs, manuels, intellos, etc...: Tous inégaux!

Si les premières "inégalités" sont liées à nos origines naturelles par la différenciation de nos environnements respectifs, par la qualités de nos premiers soins reçus, par l'intensité des premières émotions assimilées, par notre biologie, notre acculturation, notre socialisation, etc...
Les "injustices", quant à elles, naissent dans et par les "choix" des hommes, et découlent uniquement de l'arbitraire.

Alors, à défaut de pouvoir combattre toutes les injustices, nous nous sommes mis en tête de vouloir faire disparaître toutes les inégalités.
Peut-être parce qu'il nous est apparu plus facile d'"égaliser" que de faire "juste"; peut-être parce qu'il est plus facile d'augmenter des "salaires", que de restituer leurs terres aux peuples d'Afrique, par exemple.

Aujourd'hui, au XXIè siècle, dans les sociétés civilisées les principes d'égalités semblent plus s'être assujettis aux revenus personnels et au pouvoir d'achat qu'à l'intégration sociale.
L'un ne va plus sans l'autre, et la préservation de notre "pouvoir" de consommer est devenue notre vitrine "pub" que nous exhibons à la face de nos pairs, pour preuve de notre "réussite".

L'argent, puis le capitalisme, sont parvenus au fil des siècles à niveler les inégalités naturelles et biologiques, à faire taire les différences sociales et culturelles. Cependant, je continue de penser que de se servir de la monnaie comme outil de mesure d'égalité humaine est décadent.
Même si, à l'heure actuelle, cet "argent" est la dernière référence permettant aux hommes, aux femmes, aux peuples et civilisations d'obtenir une "pseudo" égalité de traitement.
Parce qu'à mon sens, cette "mesure" ne fait qu'appécier, juger et récompenser une prestation préalablement commandée, ordonnée, programmée; une récompense pour un travail rendu, et plus forcément pour le travail fourni. Ce faisant, d'autres "inégalités" sont apparues et sont très vite devenues des "injustices"...

L'Afrique du Sud. Trois siècles de ségrégations raciale, et l'apartheid qui aura duré de 1948 à 1991.
Vers 1990-91, la grande question qui taraudait l'esprit des penseurs neolibéraux était:
"Comment faire accepter aux Noirs d'être pauvre, et que cela soit perçu comme étant d'origine non plus "humaine", mais "naturelle"?"
Un début de réponse:
La nouvelle administration du président De Klerk, en plus de la suppression de plusieurs éléments constitutifs de l'apartheid, désengagea l'Etat de plusieurs secteurs de l'économie, et réduisit les dépenses publiques dans des secteurs clé.
Pour éviter la ruine de l'Etat qu'aurait occasionné l'accès par la majorité Noire aux services de santé, d'éducation et sociaux, la mise en place d'une société duale économiquement stable passait, entre autre, par la privatisation de plusieurs corporations publiques: Ecole privée, hôpital privé, régime d'assurance collective privé. Ces "services publics" devinrent accessibles à quiconque "pouvait" payer, sans considération de race.

La fin de l'apartheid et des discriminations raciales n'effaçait pas l'injustice de la colonisation mais initiait une ère de discriminations et d'inégalités sociales. Le conflit se "délocalisait". Le pauvre Noir devait dès lors lutter contre le pauvre Noir pour le partage du Grand Capital, constitué sur la base des ressources "nationales", et dont les bénéfices des "ventes" finissaient toujours dans la poche des Blancs...

Nous pourrions également parler de ces pêcheurs d'un autre pays d'Afrique, sur la façade atlantique du continent, qui ne peuvent pas vendre le produit de leur "travail" parce que les mêmes poissons, pris dans les filets des bateaux-usine portuguais, sont vendus moins chers sur l'étal voisin; nous pouvons aussi parler de ces femmes qui font des heures sup, non payées, à la maison devant leur ordi portable; ou encore de la petite Laureta qui abat un boulot considérable pour son exposé sur le jaguar, et qui ramène un 3,5 à cause d'une présentation "désordonnée"...

Nous avons transformé un Monde inégalitaire en quelque chose d'Injuste. Et depuis le début de l'article je me demande comment y remédier... Mais il semblerait qu'il n'y ait pas de solution miracle.
Du coup je me dis que soit nous acceptons une fois pour toute de n'être que de grands singes nus, et nous laissons faire notre cervau reptilien pour tout ce qui concerne notre "survie" et la gestion des conflits; ou alors, nous assumons notre volonté d'être: "Humain", et nous tordons le coup de manière définitive à toutes les Injustices. Perso? J'préfère la seconde solution.
Donc, j'ai cherché, et retrouvé, dans un de mes vieux bouquins qui parlait de "mythologie" le terme grec "Aïdos" qui, selon l'auteur est: " un mot difficile à traduire mais communément employé par les Grecs, il signifie le respect religieux et la honte qui retiennent les hommes de faire le mal et aussi le sentiment qu'un homme prospère doit éprouver en présence des infortunés - sentiment qui n'est pas fait de compassion mais de la conscience que cette différence entre lui-même et ces malheureux n'est pas méritée."
"Le pauvre devient riche, le riche devient généreux."

C'est permis de rêver...
NEMo

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