lundi 14 novembre 2011

Suisse comm.

"Psychologie, neuro-imagerie, éthologie, ethnologie, sociologie, aucune branche des sciences humaines et médicales n'est dispensée d'apporter son obole à la Cause mercantile.
Depuis quelques années le neuro-marketing s'érige en nouveau graal manipulatoire. Son crédo: aller chercher les failles les plus intimes de notre cerveau pour asservir à notre insu nos comportements, nos désirs, nos peurs, nos pulsions, nos décisions.
Les neurosciences ont appris aux entreprises les âges idéaux auxquels un apprentissage donné se fait le plus facilement."(1)
"Visez le petit. Préparez votre cible. Marquez le au front le plus tôt possible. Seul l'enfant apprend bien..."(1)

Ces méthodes se pratiquent sournoisement par le biais du matraquage audiovisuel permanent, auquel nous sommes soumis quotidiennement, en plus du démarchage téléphonique. A la longue, nous autres adultes, avons plus ou moins trouver le moyen de leur résister, un peu.
Donc, quand la "porte" coince chez les grands: contourner le problème et passer par les enfants...

J'ai lu récemment, avec une certaine inquiétude, que Swisscom s'invitait en pédagogue dans les classes d'école. Tout comme le fait "Microsoft" pour présenter ses produits et leurs utilisations.
Ce n'est pas un loup qui est entré dans la bergerie, mais un Monstre qu'il faut urgemment virer de là!

Swisscom a donc décidé d'aller faire sa propre campagne de pub, et son raccolage, dans les préaux... Bien sur celle-ci s'en défend catégoriquement, et justifie sa présence dans les classes pour "sensibiliser les plus jeunes aux nouveaux médias." Sensibiliser: le terme est clair, tout est dit.
Cette "sensibilisation" est programmée à l'aide de "cours pour former les enfants et les jeunes à une utilisation sûre et responsable du mobile et de l'internet."

Dès leur plus jeune âge, nos enfants voient, entendent et observent cet objet qui fait de la lumière et de drôles de bruits. Ils en ont même eu un, une fois, dans les mains: un téléphone portable en plastique, vert, jaune ou rose fluo, qui fait tout plein de "jingles" différents suivant la "touche" sur laquelle bébé appuie et qui, comble du bonheur, est rempli de bonbons.

Pour le moment si le petit Norrin (bientôt 4 ans) pique nos portables, c'est pour regarder les photos ou: "Jouer au jeux...". Sa préférence est pour le fixe. Et il veut répondre chaque fois que le téléphone sonne, ou veut parler avec la dame qui dit:
"Ce numéro n'est pas valable. Veuillez consulter la liste des abonnés ou (...)"
En quatre langues...

Toujours est-il que nos petits bouts ont un vrai portable de plus en plus tôt entre les mains. Heureusement pour nous, ils ne pensent pas tous à en abuser en appelant leurs copains-copines toutes les cinq minutes.
Swisscom le sait aussi bien que nous, si ce n'est mieux. Est-ce cette lacune que notre opérateur national tient à combler..?
Monsieur Neuhaus, porte-parole de Swisscom, et en parfaite continuité avec ses propos précédent, préfère dire que: "C'est de la responsabilité sociale de Swisscom."

"Responsabilité sociale", cela vous rappelle quelque chose..?
Cela ressemble plus à un écran de fumée, une justification "fourre tout" qui sert à nous rassurer, à mieux endormir le pigeon...

Pour ma part, je commencerai à envisager de croire leurs belles paroles lorsque Swisscom informera immédiatement ses clients, dès que ceux-ci auront dépassé les limites de leurs divers forfaits; quand ils arrêteront de nous taxer des frais de "roaming" internationaux alors que l'on n'a pas bougé du territoire Suisse; quand l'accès aux sites porno fera l'objet d'une clause spéciale spécifiée au moment de la signature des contrats; ou encore lorsque SIRI sera vraiment un outils pédagogique du style correcteur de français.
Exemple:
Coco la Fouine veut envoyer un SMS à son pote. SIRI sait que Coco la Fouine est encore un écolier. DOnc SIRI demande à Coco d'écrire le message:
"Slt sava ez ke tu vien 2main apr midi si nn prk se srai con de pa vnir mai si te con se pa ma faute bon a 2main"
SIRI intervient et dirait:
" Ton.me.ssage.n'a.aucun.sens.Ré.écrit.le."
Ou encore:
"Coco.Jerémy.est.à.cinq.metres.de.toi.Ouvre.les.yeux.et.bouge.ton.cul.feignasse."

On peut rêver... Le téléphone portable est devenu un objet incontournable qui nous accompagne partout où nous allons. Pour certaine personne il est devenu indispensable car en plus de nous garder en contact les uns avec les autres, ces diverses fonctions peuvent en faire un outils de travail et de recherches scientifiques.

Isabelle Chevalley nous l'a confirmé dans un récent édito publié dans les colonnes du "24Heures". Un article dans lequel elle défendait les éoliennes, et les projets qui leurs sont liés, avec un enthousiasme certain mais une argumentation usée.
Jusqu'à ce qu'elle nous dévoile son "arme" absolue qui prouvera au monde entier qu'une éolienne n'est pas plus bruyante qu'une fontaine: son iPhone et l'application "dB Volume Meter".
"La fontaine dans ton jardin sous la fenêtre de ta chambre t'empêche de dormir...?
Tu trouves que les vagues de la mer font trop de bruit...?
Tu souhaites les comparer avec une autoroute ou une éolienne?
Notre nouvelle application "dB Volume Meter" est faite pour toi.
Tape 83'830 pour la télécharger sur ton iPhone"
+++++++++++++++++
"Tu veux savoir si tes collègues sont Strong en politique?
L'application "Bisounours Volume Power" est faite pour toi"

Là j'm'éloigne du sujet principal qui est de garder le contrôle, le bon contrôle, sur ce que font nos gosses, et d'empêcher la Cause mercantile de mettre, trop vite et trop tôt, ses grappins dessus.
Pour moi, Swisscom n'a rien à faire dans les écoles, et les administrations scolaires devraient tout faire pour leur barrer l'accès à nos enfants.
 
NEMo
(1) extraits piqués à Michel Desmurget dans son bouquin "TV lobotomie".

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