jeudi 1 mai 2014

Merde avec ton père!

Au début tout est beau, tout est rose et l’avenir se remplit de douces promesses. Les divergences d’opinions sont propices pour de belles discussions enrichissantes ; les différences d’âges envisagent sagesse et sécurité, tandis que les problèmes financiers ne sont que de futiles détails. Tant qu’il y a de l’amour...
Puis survient l’enfant désiré après que la femme ait énuméré les qualités de l’homme qui fera « un bon père ».

Commence alors, pour cette existence innocente que la Vie leur a confié, le pénible voyage des rêves brisés, des promesses non-tenues.
L’une veut reprendre son indépendance pour vivre SA vie, l’autre, ma foi, ne peut l’en empêcher.
Parce que l’un des deux ne peut se contraindre à vivre avec une personne qu’elle n’aime plus, parce qu’elle ne veut plus partager le quotidien de celui qui fut un « bon père », l’enfant est obligé de se déchirer. Mais elle continue de dire qu’elle ferait tous les sacrifices pour son fils, qu’elle serait prête à tuer pour protéger son enfant…
Ce qui pourrait faire du père la plus ignoble créature que le cosmos n’ait jamais engendré.

Pourtant l’enfant peut parler de sa mère, des choses qu’il fait avec elle. Mais l’enfant n’a pas le droit de parler de son père ; l’enfant ne peut dire à sa mère qu’une des photos, collée dans l’album souvenir de son début de vie, lui rappelle son père.
Est-ce ainsi qu’explose la famille nucléaire de l’enfant, ainsi qu’est détruit le fragile patrimoine familial de l’enfant qui se voit imposer, par pur égocentrisme, une famille nouvelle qui n’aura comme seul et unique lien que le frère utérin prochain ?

La femme disait que nous ne sommes pas des animaux, mais aimait la comparaison avec la lionne qui se dresse farouchement pour défendre ses petits. Une lionne qui s’oppose même au mâle dominant quand celui-ci veut se débarrasser d’une progéniture n’ayant pas son ‘’odeur’’.
La femme n’est malheureusement pas une lionne et se soumet au zèbre.

L’enfant confiera à son père qu’il ne veut pas entendre sa mère lui dire : « Merde avec ton père », parce qu’elle ne doit pas « dire des choses comme ça ».
L’enfant demandera aussi à son père de « péter un câble avec maman ».
Ce que l’enfant ignore, c’est que si un conflit venait à éclater entre ses parents, il ne verrait plus son père qu’un week-end sur deux. Parce qu’ainsi en a décidé la justice.

La garde partagée est accordée aux parents qui s’entendent parfaitement bien (dans la salle d’audience). Sauf que dans la convention que signeront les parents, la justice contraint d’y inscrire la procédure à suivre en cas de conflit ouvert. Une procédure qui re-donne à la mère les pleins pouvoirs, une clause qui rappelle que malgré toute la bonne volonté des femmes, la loi reste matriarcale. L’égalité parentale est soumise à condition.

La mère ne témoigne plus du moindre respect pour celui qui fut « un bon père » ; la mère ne peut plus que critiquer, dans le plus mauvais sens du terme, l’humain qui fut « un bon père ».
Est-ce ainsi que se détruit l’image du père dans l’esprit de l’enfant ?
Il ne reste plus qu’à l’enfant de trouver le courage et la force de supporter le transfert de l’autorité paternelle vers un inconnu qui, de toutes manières, finira par lui préférer son nouveau frère.

L’enfant a beau entendre sa mère l’assurer de son indéfectible amour, ce que le père ne contredira pas, mais l’enfant demeure encore seul, avec ses jeux, dans le jardin du zèbre.

Nemo.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire