samedi 3 mai 2014

Changer de modèle.

Notre biosphère va mal et tout ce qui n’est pas humain fait de son possible pour s’adapter aux changements qui s’annoncent voire, qui sait, peut-être les retarder.
De son côté, le primate sans poils qu’est l’homme se rend bien compte que quelque chose ne va pas, que les conditions atmosphériques ont changé, que sa santé se fragilise et que le modèle capitaliste, exacerbé par l’ultralibéralisme outrancier et soutenu par d’eunuques politiciens, mène la Terre de ses enfants vers la désolation.
Qu’entreprend-il pour essayer de changer les choses ? Franchement, pas grand-chose, si ce n’est rien. Toutes les mesures pouvant être envisagées et appliquées pour limiter les rejets de CO2,, l’enfouissement des gaz à effet de serre, les remplacement des centrales nucléaires par des centrales à charbon (!?), l’essor des énergies vertes et renouvelables n’amèneront rien de concret tant que nous ne sortirons pas du modèle capitaliste actuel imposé au monde, dans sa quasi-totalité.
Nous sommes incapables de revoir nos consommations globales (énergétique, alimentaire et du loisir) à la baisse et quand nous parvenons à faire des économies nous nous empressons de dépenser cet argent ailleurs.
[Je ne parle pas des personnes qui vivent à la limite de la pauvreté et qui doivent gratter le crapaud pour trouver de quoi nourrir leurs enfants.]

Il nous est demandé de faire des économies d’énergie, de faire attention à notre consommation électrique. En fait, il est demandé aux plus fragiles de l’économie nationale d’éteindre les lumières alors que les monstrueuses entités multinationales se baignent dans la surconsommation, alors que les centres commerciaux et autres supermarchés laissent leurs enseignes briller jusqu’à tard le soir. Quand ce n’est pas toute la nuit.
Je doute que le prix du kilowatt heure soit le même pour dame Nanouche, Manor, Migros ou encore Nestlé. Pourtant c’est à Nanouche que l’on demandera en premier d’éteindre la lumière, de fermer son robinet ou de se déplacer avec les transports publics.
Les communes ou villes nous disent faire des efforts en remplaçant de vieilles ampoules électriques par des milliers de LEDs et en multipliant les éclairages publics pour garantir une pseudo sécurité nocturne aux touristes et autochtones, pour rendre joli les rues de la ville ou simplement exhiber sa ‘’richesse’’. On gaspille de l’électricité comme on plante des fontaines partout où cela peut attirer le regard. Mais surtout, cela permet de maintenir les budgets.

Quand un ministre annonce que le pays va sortir du nucléaire, c’est tout un gouvernement qui nous effraie avec la prédiction d’une pénurie électrique alors que le manque de production ne porte que sur 40% de notre consommation.
40% !!!! C’est énorme !!!
Sauf que personne ne se demande si nous pouvons, et comment nous pourrions nous en passer. Par contre tout le monde s’interroge sur la manière de compenser ces 40% de pertes de productions électrique qu’engendrera la sortie du nucléaire. Parce que sans l’électricité des centrales nucléaire, nous retournerions au temps des cavernes d’il y a… 30 ans.
Il n’y aura plus de voitures électriques ; les constructeurs automobiles nous referons des moteurs ‘’Super’’ ; Samsung, Sony, Nokia et consort cesseront de fabriquer des smartphones, Philips réinvestira les marchands de télévisions avec leurs tubes cathodiques Noir/blanc ; le VHS fera son grand retour, Traci Lord aussi.
Foutaises que tout ceci !
Une baisse de productivité de 40%, c’est une baisse de revenu proportionnelle pour les producteurs/vendeurs d’électricité. Une telle chose, dans un monde régit par le modèle capitaliste-libéral, c’est juste : inacceptable !
Alors l’Etat met la main dans le porte-monnaie du contribuable pour dédommager une quelconque société qui faisait dans le nucléaire et subventionne la dite société pour sa reconversion vers une production plus ‘’écologique’’.

Quand l’Etat décide de revoir à la baisse ses émissions de CO2 nationales, il subventionne les entreprises et sociétés qui font dans le ‘’renouvelable’’ via des aides financées par les consommateurs et les diverses taxes, comme la taxe sur les huiles minérales par exemple.
Parce que c’est nécessaire pour notre biosphère, nous devons reconsidérer notre dépendance aux énergies fossiles.
L’Etat nous demande donc de moins rouler avec nos véhicules et d’emprunter les transports publics qui, flairant la bonne affaire, en profitent pour augmenter de manière presque abusive leurs tarifs.
Des bilans écologiques sont dressés par des experts pour la totalité de ce qui se construit ou se consomme sur notre planète. Des bâtiments sont rénovés pour éviter les déperditions de chaleur qui génère de la surconsommation de mazout ; d’autres sont construits aux normes Minergie, des panneaux solaire sont installés sur les toits de certaines nouvelles constructions et des réseaux de chauffage à distance sont mis en place pour fournir de la chaleur à des quartiers d’habitations.
C’est très bien. Cela fait tout autant de mazout qui ne sera pas brûlé pour assurer notre confort en hivers.
Le hic, c’est qu’en suivant les conseils d’une certaine ministre de l’Energie, nous faisons inévitablement baisser les encaissements liés à la taxe sur les huiles minérales. Et là c’est peut-être le ministre des finances qui n’est pas d’accord. Du coup, la ministre de l’Energie annonce une augmentation de la taxe sur les huiles minérales qui se fera méchamment ressentir sur le prix de l’essence en particulier…
La voiture dérange, la voiture pollue. De nombreux politiciens régionaux veulent la bannir des centres villes ou leur en rendre l’accès plus que difficile. C’est compréhensible.
Du coup Suissetourisme pense faire une campagne pub pour la saison estivale 2015 axée sur l’utilisation de la voiture. Avant nous avions des promenades gourmandes au milieu des différents vignobles longeant l’arc lémanique ; avant des randonnées, avec itinéraires spécialement pensés pour les vélos, ont été créés pour le tourisme à bicyclette ; demain, ce sera avec votre voiture que l’on vous proposera de petites excursions locales.

Pour le bien de notre planète, on nous demande également de trier nos déchets, de ne pas mettre tout et n’importe quoi aux ‘’incinérables’’.
Nous le faisons bon gré mal gré et nous payons nos sacs poubelles 2 francs pièce. Pour nous sensibiliser à ce que nous mettons dans nos sacs, paraîtrait-il.
Les diverses villes et communes recouvrant les terres du bassin lémanique claironnent fièrement que le tonnage des déchets incinérables a baissé, que le tri porte ses fruits. Ce qui est plus que normal, vu que nos sacs poubelles (blancs pour la zone Vevey-Riviera) du concept régional ne recueillent pratiquement plus que des plastiques d’emballages ! Sans oublier de signaler que cela ne veut absolument pas dire que nous produisons moins de déchets qu’avant.
La plupart des services municipaux se chargent de collecter le ‘’compost’’, les PET, l’alu, les piles et nous payons pour le reste.
Le citoyen semble content de son acte environnemental en ignorant que les divers services privés de voiries qui se chargent du ramassage de nos ‘’incinérables’’, facturent leurs service ‘’à la tonne’’. Tout comme les sociétés qui se chargent de l’incinération de nos déchets.
Le ‘’poids’’ baisse, la facture baisse. Ce qui est bien pour les finances publiques l’est moins pour un service privé. D’où, peut-être, la fameuse taxe au sac qui servirait à dédommager la Satom (société qui incinère nos déchets), par exemple, pour le manque à gagner de la valorisation par le tri. A moins que cela ne se fasse par le biais de la taxe communale annuelle sur les déchets…
Plus fort encore :
Nous trions, gratuitement, nos emballages plastiques que nous mettons dans des sacs surtaxés qui finissent à l’incinérateur. Incinérateur qui, pour des raisons de rentabilité, se retrouve de plus en plus ‘’connectés’’ soit à une centrale de chauffage à distance, soit à une ‘’turbine’’ produisant de l’électricité. Dans les deux cas, un service qui est refacturé aux contribuables consommateurs-trieurs-payeurs.
Tant que les économies demandées, imposées et/ou consenties seront compensées par des augmentations de prix, de surtaxes ou bêtement par de la surconsommation pour maintenir l’enrichissement d’une élite, comme l’exige le modèle capitaliste-libéral actuel, le genre humain n’a pratiquement aucune chance de s’en sortir et passera à côté de ce pourquoi il a été mis sur cette Terre.

Demandons-nous si des magasins ouverts 7/7 répondent vraiment à nos besoins ? Avons-nous vraiment besoin de bouffer un filet de bœuf argentin, un poisson vietnamien, des fraises israéliennes et des graines brésiliennes ? Avons-nous besoin de posséder trois télévisions, deux computeurs, un iPad et 14 smartphones ? Demandons-nous si le fait que l’Humain devienne une Entité biologique technologiquement assistée le mettra plus facilement en osmose avec son environnement?
Si l’abeille meurt, les fleurs disparaissent ; sans les fleurs, pas d’abeilles. Sans herbes, pas de viandes ni de lait. Sans eau, rien ne pousse, rien ne vit. Ni gibiers, ni prédateurs.
L’ours fait ses réserves de graisses pour passer l’hiver, l’écureuil fait des provisions. Aucune créature ne prend plus qu’il ne lui est, ou sera, nécessaire pour sa survie alors qu’elle n’a rien à payer à personne.
Toute la forêt appartient à l’ours. Il pourrait prélever n’importe quelle créature à n’importe quel moment, comme chaque prédateur dans son environnement propre, mais ils ne le font pas.
Seul l’Homme le fait.

Nous ne sommes pas des ours, mais nous sommes issus de cette Terre qui nous porte, nous sommes nourris par cette Nature qui nous ceint de toutes parts.
N'est-il pas temps de changer de modèle pour la gestion de ce bien unique et irremplaçable que la Vie nous a gratuitement offert?
Virons les banquiers, les financiers de l'alimentation et autres économistes à deux sous, qui rackettent notre nourriture du sommet de leur pyramide financière, pour redonner notre confiance aux seules personnes qui savent vraiment ce que c'est de se lever le matin pour aller cultiver la terre.
Retournons vers nos paysans. Reprenons ensemble des exploitations agricoles, des terres vouées au déclassement, pour éviter que ne pousse du béton et garantir ainsi notre subsistance alimentaire.

Notre biosphère attend que nous fassions un geste à la hauteur de la confiance que la Vie a mis en nous, en nous permettant de développer notre intelligence et nos capacités telles que nous les connaissons aujourd'hui.
Le temps nous est peut-être compter alors évitons de décevoir notre Mère une fois de plus.

Nemo.

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