vendredi 9 mai 2014

La Feder-alisation helvétique en marche.

Nous avons tous dans notre entourage une connaissance, un pote, issu d’une famille nombreuse.
La famille « T » compte une dizaine d’enfants tous devenus grands ; les « Q » sont, sauf erreur, sept ; la femme du voisin syrien vient de pondre son cinquième mouflet. Bref, il y aurait de quoi alimenter les chroniques des journaux si tous avait la notoriété d’un certain tennisman helvétique, chouchou d’une population helvétique en mal d’identité.
Alors poussez mesdames, vous n’aurez ni la ‘’Une’’ ni les sept pages spéciales qu’un quotidien romand a accordé à Roger Federer pour la naissance de sa deuxième paire de jumeaux. Deux petites filles il y a presque cinq ans et deux p’tits boys tout récemment.
Deux coups droits, quatre mômes. Au prochain tournoi, l’arbitre lui donnera un jeu tous les deux points. Il n’en fallait pas moins pour faire péter les rotatives d’un quotidien orange en panne d’inspiration journalistique. Par contre il y en a un qui s’est lâché sur la déification du tennisman. Certes la nouvelle a de quoi faire agréablement sourire et mettre un peu de bonne humeur dans les salons, mais de là à encenser l’artiste, alors que c’est de Mirka, l’épouse de Rodgeur, que vient tout le miracle, il y a un fossé que certain journaleux n’hésite pas à enjamber pour bien tartiner le fromage.

« Ses enfants, c’est son éternité », on parle de Roger, bien sûr. La mère elle récupère…; « La dynastie des Federer est née » Youpiie, y vont nous faire des raquette en porcelaine...
Tel Dieu, Roger s’installera sur son trône d’éternité et regardera ses enfants mourir les uns après les autres ? Bien sûr que non, mais non pourrions nous demander quelle identité propre développeront ces enfants, filles et fils de Roger le Grand, alors que certains journalistes les imaginent déjà trustant le sommet du classement ATP ? Gageons que les parents sauront tenir ces vampires à distances.
Parmi ces journalistes, il y en a un qui tire déjà des plans de succès sur la comète et qui interpelle les futurs dirigeants des grands tournois de tennis qui s’organiseront dans quoi ? 20 ans.
« Aux dirigeants du tennis de trouver de nouvelles solutions pour éviter que la dynastie Federer ne confisque tous les trophées », fait remarquer J. Caloz dans les colonnes du ‘’Matin’’ qui s’interroge même de savoir « comment vendre chèrement des droits de diffusion si le résultat est connu d’avance ? » Réponse dans 20 ans toujours. Au pire, on pariera sur le troisième…

C’est magnifique, non ? Fini le suspense de la compétition, finit l’imprévisibilité. Les jumelleaux seront directement inscrit-e-s pour le dernier jour des tournois, c’est-à-dire les finales ; ils squatteront tous nos espaces pubs télévisés et chaque assureur helvétique aura son Federer ; l’Open familial s’organisera chaque année et des ‘’Guest-star’’ seront invités pour la figuration et il n’y aura plus de vaches dans les alpes bernoises. Elles seront toutes entrain de brouter le gazon dans Rodgeur-City.

Allez, soyons fou. Poussons l’absurdité calozienne au paroxysme de son délire : Dieu créa Roger à son image. Roger qui « enfanta un « monstre » (c’est-à-dire lui-même) » avant « de multiplier sa création par quatre. » Multiplions la succession des dirigeants, la succession de la dynastie au-delà de ses limites, à l’infini, à coups de 4 bambins par descendant tous les 30 ans.
Cryogénisez-vous Monsieur Caloz, parce qu’il faudra attendre un peu plus de trois siècles pour voir la Federalisation de la Suisse par les 8 millions de bambins à raquette et en pampers.
La Suisse ne sera plus qu’un gigantesque court de tennis et nous serons tous des « ramasseurs de balles ».
Vous en voulez encore? Après ses deux filles, Roger le patriarche a reçu ce qu’il manquait. Construisons lui une arche, et vive le déluge.

Redescendez sur terre et pensez à féliciter et à remercier Mirka. Parce que sans elle, pas d’’’éternité’’ pour Roger.

Nemo.

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