lundi 26 mai 2014

A deux minutes de l'exploit.

Samedi soir il y avait une finale qui a consacré le meilleur club européen de football.
En lice, deux équipes madrilènes : Les riches du Real, et les beaucoup moins riches de l’Atletico.
L’équipe de Simeone (Atletico) passera à deux minutes de l’exploit. Un exploit qui aurait maintenu une dixième victoire des Merengue en Ligue des champions dans le royaume des rêves ; un exploit qui aurait permis au club des Colchoneros non seulement de réussir un doublé historique dans son parcours footballistique mais aussi de donner un peu d’oxygène à ses finances.
Parce que même si l’Atletico a moins de dette cumulée que son adversaire (environ 500 millions d’euros contre 541 millions d’euros pour le Real), les revenus sont loin d’être identiques (120 millions pour l’Atletico et presque 521 millions d’euros pour le Real, sur la saison 2012-2013).
Ce qui fait naturellement que le Real Madrid a toute la confiance de la Bankia et le soutien du roi d’Espagne, faveurs qui font défauts à l’autre petit club madrilène.
Si le sport est un des rares événements dans lequel ‘’l’imprévisibilité’’ s’invite sans complexe, il faut bien reconnaître que les ‘’budgets’’ a disposition de chaque président et surtout de l'entraîneur de clubs permettent d’influer sur le cours des événements.

Les équipiers de Diego Costa auront livré un épique duel, ils auront livré bataille (presque) jusqu’au bout : Pendant 93 minutes (90’ temps réglementaire + 5 temps additionnel), la victoire leur était promise, jusqu’à l’égalisation de Sergio Ramos.
Les valeureux joueurs de l’Atletico, K-O debout, carbonisés par l’intensité de leurs efforts ou encore blessé (comme ce défenseur boitillant qui trouvait encore le courage nécessaire pour aller affronter les attaquants du Real) finiront par plier face au club le plus riche d’Europe et peut-être du monde.
Après la douche glacée infligée par Sergio Ramos (égalisation), les hommes de Simeone mettront, pendant les prolongations, le premier genou à terre sur un coup de tête de Gareth Bale. Puis ce sera au tour de Marcelo de transformer les morts-vivants de l’Atletico en pénitents.
A ce stade, 3-1 en faveur du Real, le match était fini.
Dans un milieu qui met en avant le ‘’Fair-Play’’ et la tolérance, l’arbitre aurait pu faire que cette rencontre ne s’achève pas sur un pénalty et encore moins avec un carton jaune pour Godin. Mais il fallait que Ronaldo marque son but (surtout à Lisbonne), que les commentateurs le sacrent roi, qu’il puisse nous montrer son torse et que nous voyions qu’il ne se transformera définitivement jamais en Hulk.
Dans l’arène de la Luz, sous le regard de Rajoy et de  Platini, le taureau de l’Atletico a reçu le coup de grâce. La hiérarchie élitiste est préservée, parce qu’accèdent au club très fermé des vainqueurs de la Champion’s League que ceux qui en ont les moyens financiers.

Ce week-end le Real Madrid est devenu la ‘’Maison blanche’’. Appellation née de la prolifique créativité des journalistes, qui ne peuvent s’empêcher de chercher des "néologismes" pour les nouveaux ‘’héros’’...
Ce week-end, le foot espagnol a brillé de mille feux. Il faut espérer que les sponsors donneront à l’Atletico le répit nécessaire pour montrer aux espagnols que la Liga n’est plus réservée aux seuls Barça et Real. Des entités financières qui à elles deux réalisent un chiffre d’affaire dépassant le milliard d’euros et s’accaparent tous les talents de la nation (ou presque), ou de la planète foot.
Dans une Espagne exsangue, les clubs nationaux n’échappent pas à la réalité de la dette. Pour survivre pratiquement tous les petits clubs ibères finissent par ‘’vendre’’ leurs talents à l’ogre Barcelo-madrilène, pour que vive la gloire du foot espagnol.

Nemo.

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