mardi 3 janvier 2012

Un peu moins d'électricité, c'est possible?

Tout le monde a fait ses vœux, et pris de bonnes résolutions pour l'an neuf. Les présidents et les politiciens y sont allés de leurs belles promesses pour flatter les majorités susceptibles de les (ré)élire et de les "financer": émigration, pouvoir d'achat, sécurité, endettement pour les uns, plus le challenge de la sortie du nucléaire pour les autres.
Sur ce dernier point, la sortie lente et douloureuse du nucléaire prévue pour dans une bonne vingtaine d'année (ce qui a bien fait rire l'équipe du SAV qui voyait la Suisse prendre rendez-vous pour un barbecue en 2160), semble faire l'unanimité dans la classe politique de notre pays.
De Gauche à Droite ils sont tous à soutenir ce vague programme, et fustigent les opposants aux éoliennes. Les seules machines qui, à les écouter, sembleraient capables de compenser le manque énergétique que va provoquer l'arrêt des centrales nucléaires.
"Madame Widmer-Schlumpf veut lancer un grand débat sur la question de la future politique énergétique Suisse", pour reprendre les termes lus dans le Matin et, l'intéressée de rajouter, que ce défi demandera "des efforts considérables de la part de tous." Sans nous préciser à quels genres d'efforts nous devrions nous préparer... Cela sera la surprise des conclusions du "grand débat".

D'un autre côté, nous pourrions très bien soulager le fardeau de la fée électricité, en freinant nettement nos ardeurs sur l'interrupteur, et dans l'acquisition de nouveaux appareils qui font double ou triple emploi à domicile.
En plus, quelle est la véritable économie si au lieu d'avoir, je ne sais pas, une quinzaine d'appareils électriques vieillissants mais en bon état de marche, nous les remplaçons par 25 appareils à la petite étiquette verte "A"?
A quoi servent nos "économies" si nous les re-dépensons droit derrière?
L'exemple le plus flagrant de gaspillage de progrès est bien la voiture et son moteur à explosion:
Les châssis des voitures et les matériaux nécessaires à leurs fabrications se sont allégés; les performances des moteurs se sont très nettement améliorées. Résultat, les voitures sont pour la plupart aussi lourdes, si ce n'est plus, que leurs aînées et leurs nombres en circulation est en constante croissance.
Si je dis qu'aujourd'hui la moitié de la consommation en essence d'une voiture part dans les bouchons et dans les "options", je ne dois pas me tromper de beaucoup.

Mais revenons à nos électrons.
J'ai déjà lâché quelques lignes sur le nombre de prises électriques nécessaires à l'utilisation de la télévision. Donc je zappe.
La cuisine est également devenue un gouffre à électricité. Ormis les frigos et les congélos qui sont devenus plus volumineux que leurs ancêtres, nous trouvons dans ces laboratoires culinaires le lave-vaisselle, le four micro-ondes, un mixer, une centrifugeuse, la machine qui presse les oranges, le truc SEB qui nous cuit crêpes, gaufres, croque-monsieur, en plus de nous faire raclette et grillade; parfois un caquelon et, l'incontournable machine à Clooney…
Plus la hotte de ventilation avec éclairage, le plus souvent allumé et une autre source lumineuse dissimulée vers le plan de travail ou sous les petits placards suspendus. J'oubliais: la lumière dans le four. Très utile pour les lasagnes claustrophobes.

Les chambres ont aussi leurs quotas de prises électriques modérément bien utilisées.
Pour la chambre des enfants, cela dépend de l'âge de l'occupant. Moins de dix ans (pour rester un peu optimiste), c'est le paradis des piles électriques: Voitures radiocommandée, robot bruyant, gadget lumineux, pistolet à bulles, V-tech et ordi Winnie l'ourson, le bébé qui pleure, le cheval de Barbie qui marche tout seul, le chat qui miaule et ce foutu put… d'hamster qui répète tout ce que l'on dit!
Après, arrivent chaîne hifi, ordinateur, télévision et console de jeux.

Récemment une amie me confiait que depuis que son aîné avait quitté le domicile familial, la facture annuelle d'électricité avait baissé de 400 francs. Et le jeune homme en question travaillait. Il travaille toujours d'ailleurs, chez Mérinat (monteur électricien).
Chez une autre de mes connaissances, je suis obligé de fermer les yeux et de me pincer pour ne pas la "ramener"…
Trois pièces, trois télés et chacune d'entre elle est reliée à la Bluewin Box; la Wii est en Stand By au salon pendant que le fiston joue avec la PS3-Move dans sa chambre. La PS3 étant Blu-Ray compatible (ce qui fait deux lecteurs B.D. dans l'apparte), d'ici peu de temps le vieux poste de télé, qui fonctionne encore bien, sera remplacé par un écran plat. Ben oui…
Des iGadgets partout, une fontaine à eau, lave-linge et séchoir dans la cuisine. Son salon, by night, c'est la nébuleuse de la tarentule…
Je doute fortement que cela soit un cas à part…

Nos villes sont incandescentes mais n'ont pas la particularité des vers luisants, et nous ne sommes pas des anguilles. Sauf pour fuir nos responsabilités.
Les vitrines de nos chers commerçants sont illuminées en quasi permanence. Des pros de la déco, du design et des architectes d'intérieur proposent des arrangements et des agencements favorisant une diffusion optimale de l'éclairage, valorisant ainsi les produits, qui offre des espaces de travail lumineux (sauf dans les supermarchés…). Aucun d'entre eux n'est reparti avec les ampoules vissées au plafond…

En regardant autour de nous, et chez nous, croyez-vous vraiment que de faire des économies d'électricité (et d'eau par la même occase) nous renverrait à l'âge de pierre?

Nous avons un boitier électrique dans l'appartement. Quand nous sommes absents pour la journée, l'électricité est coupée; et la nuit les appareils sont débranchés.
Je ne commence par pour autant à faire des hiéroglyphes sur les murs.
Pour la deuxième année consécutive, nous utilisons le balcon comme frigo (quand la température est annoncée proche de zéro pour quelques jours), et le frigo bosse à 18 degrés (l'interrupteur du frigo coupe aussi le congélo, la poisse!)
Ma pilosité n'a pas dangereusement augmenté.
Etant un peu frileux, j'ai de la peine avec l'eau froide du matin. Surtout sur le visage. Alors au lieu de perdre l'eau pendant que celle-ci chauffe, casserole pour la récupérer.
Et je n'ai toujours pas croisé mes voisins vêtus de pagne en peau d'ours…

Je vous l'accorde, ces petits gestes sont un peu rébarbatifs, et demandent un petit effort physique et un poil de réflexion. Mais une qu'on s'y est habitué cela semble… normal.
Et, le plus important, cela n'a rien changé à notre confort!

Alors consommer moins d'électricité, oui c'est possible!

NEMo

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