samedi 28 janvier 2012

Fiscalité, quand l'impôt se couche.

"C'est un honneur, pour vous, de nous accueillir."
Ainsi pourrions-nous résumer toutes les salamalecs, et autres formules de politesses académiciennes, qui abondent dans les gésiers des richissimes propriétaires étrangers, ou les "agents d'affaires" représentants des sociétés multinationales, lorsque ceux-ci se présentent devant nos préposés cantonaux et communaux des impôts, et leurs supérieurs politiques.
Par la suite d'autres hommes politiques, bien souvent aidés par les médias locaux, se vanteront face à la populace d'avoir réussi à convaincre telle société de s'installer dans nos contrées, et remercieront le Ciel de nous avoir donné la chance de vivre dans une si belle, et accueillante, région, dans laquelle la société "X" saura trouver le terreau nécessaire pour cultiver l'excellence qui auréole sa renommée internationale.

Grâce à "X", des emplois pourront être créés, les commerçants locaux auront leur part de croissance et la région connaîtra une renommée internationale.
Youpie… Grâce à "N", Vevey la jolie est devenue, au regard du monde international, Nestlé-City.

Il est vrai que les grandes sociétés inter et/ou multinationale participent activement à la vie socioculturelle et sportive locale en faisant preuve d'une certaine générosité envers les diverses associations régionales, ou les clubs sportifs; vrai également qu'elles font travailler pas mal d'autochtones qui "réclament" trop souvent, par la suite, quelques petits arrangements auprès des commerçants de la ville…
La grande société fait également voyager ses employés un peu partout dans le monde, et fait venir des employés de toutes les parties du monde. Elle loge ses "expatriés" dans les appartements de la ville, payant tout ou partie des loyers (participant à la crise du logement), et squatte la presque totalité des lits des hôtels de la région (pénalisant ainsi le tourisme…).
Fort de ce constat, la dite société estime, dès lors, qu'elle n'a pas, ou plus, à payer les impôts qui seraient en rapport avec ses bénéfices, et négocie un forfait…

Le Nescafard aime bien faire remarquer que sa Société fait vivre toute une région. Un soldat du chocolat m'ayant même dit un jour que Nestlé "nourrissait la Ville"… Cela m'a autant hérissé le poil que de lire le commentaire d'un M. Broulis qui défend une société "X", ou une autre, en sous-entendant, en plus des arguments déjà évoqués plus haut, que celle-ci paie ses impôts par l'intermédiaire des commerçants qu'elle fait vivre, et les salaires qu'elle verse à ses employés.
C'est franchement capillotracté, mais tout le monde semble l'accepter. Ou presque…

Allez…! Moi aussi j'ai un truc tiré par les cheveux:
Chaque patron est un créateur de place de travail et, grâce à ses années de pratique professionnelle, il a acquis une expérience certaine qui lui permet d'améliorer et d'innover ses techniques de travail; chaque patron qui forme des apprentis assure la pérennité d'un savoir-faire particulier, si cher à la Caste dominante Helvétique. Chaque patron, grâce à ses commandes fait vivre d'autres patrons et artisans régionaux, et par l'intermédiaire des salaires qu'il verse à ses employés, il s'acquitte de ses impôts.
Chaque patron devrait pouvoir profiter d'avantages et d'allègements fiscaux, sans être obligé de tricher sur sa déclaration…
Chaque employé qui, grâce à sa conscience professionnelle et sa quête inachevée de l'excellence, participe à l'expansion et la croissance de l'entreprise, de la société, qui l'emploie et la réussite personnelle de ses supérieur(e)s, devrait voire sa participation fiscale allégée, voire carrément supprimée.
D'autant plus que, par ses nombreux achats, ses loyers, ses leasings, etc…, il participe fortement au développement économique local, et plus…
Ceci sans omettre que chaque citoyen helvétique par son abnégation, son dévouement, sa générosité, sa sympathie et son sens de l'hospitalité contribue au rayonnement international de la Suisse…

Avec toutes ces sottises, il ne resterait plus beaucoup de monde pour payer des impôts en Suisse…
Allez, allons taxer les richissimes vacanciers étrangers, les mafieux, les dictateurs, les actionnaires, les traders, les armateurs Grecs, les présidents de conseil d'administration, Brabeck Vasela est consort…

Tiens, en parlant de Mr. B.:
Et si plus de 4 millions d'employés, qui doivent bien représenter plus de rentrées fiscales réelles que quelques avares fortunés qui se la pètent sur le territoire Suisse, menaçaient de délocaliser leur activité si la Confédération refusait d'accorder ne serait-ce que le salaire minimum de 4'000 francs?

NEMo

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