lundi 23 janvier 2012

J moins 333. Ou plus...

"Notre existence n’a pas de prix, la vérité non plus : l’une sert donc au paiement de l’autre et toute l’Histoire humaine, simple figure de proue de l’Histoire naturelle, ne raconte que cela. Par ce moyen, et par lui seul, nous avons appris, en vingt siècles, que la Nature a des lois ; mais nous n’en avons pas encore déduit qu’elle doit avoir une justice. C’est que nous la prenons pour notre opposée alors qu’elle nous pose, nous compose et nous suppose tout à la fois ; pour notre champ d’action, alors qu’elle est plus encore notre action même ; pour un point fixe alors qu’elle est mouvement ; et pour une énigme alors qu’elle est un sphynx : c’est elle qui choisit les questions, c’est nous qui répondons à côté."

En 1800, aux balbutiements de la révolution industrielle, la population mondiale avoisinait le milliard d'individus. A partir de là, aidée et encouragée par l'amélioration du confort, de l'hygiène et de la qualité de vie la croissance démographique a pu exploser.
La Science faisait des découvertes, satisfaisant momentanément la curiosité de l'homme, qu'elle partageait avec ses pairs avant de la distiller dans tout le tissu socio-économique du moment.
Si quelques 120'000 années, minimum, ont été nécessaire à l'Humanité pour qu'elle atteigne sont premier milliard de "bipèdes", ceux-ci mettront deux siècles et des poussières pour multiplier ce chiffre par 7!
Nous étions 2 milliards en 1927, un bon siècle plus tard;
Par la suite nous avons mis 33 ans pour atteindre notre 3 milliards, c'était en 1960;
A partir de cette date, la cadence de reproduction terrienne s'accélère, pour trouver une sorte de rythme de croisière:
4 milliards en 1974 (+14 ans);
5 milliards en 1987 (+13 ans);
Le sixième milliard tombe en octobre 1999, soit douze ans plus tard, et douze années avant le numéro "7" qui naissait à la fin octobre 2011…

Si nous avions gardé un rythme de croissance identique à celui que l'on pourrait calculer sur une période entre 1800 et 1960 (1 milliards par huit décennies), nous serions à peine plus de 3,5 milliards d'humains sur Terre aujourd'hui, et peut-être aurions-nous un petit peu moins de problèmes socio-économico environnementaux que ceux auxquels nous sommes confrontés actuellement.

Serions-nous trop nombreux sur Terre?
En voilà une question difficile de poser, parce qu'aborder le sujet de la démographie, et d'une quelconque supervision des naissances (pour ne pas utiliser le terme "contrôle") n'est humainement pas possible, moralement inconcevable tant la préservation d'un cycle Naturel, et le maintient du "libre-arbitre", semblent être des éléments d'une priorité absolue à notre développement, inacceptable en regard de nos individuelles libertés ou encore émotionnellement insupportable.
Bref… Le simple fait d'y penser provoque des poussées d'urticaire dans n'importe quelle assemblée, et les foudres de la gente féminine, qui n'hésite pas longtemps avant de ressusciter Hitler et les camps de concentrations; de mettre sans retenue le "mépris" de l'Islam et des burqas en avant. Mais l'exemple le plus décrié, le plus diabolisé, reste quand même la décision du gouvernement chinois quand il décréta: "1 enfant par famille", et toutes les horreurs qui s'en suivirent.

Etant donné que je ne peux même pas envisager l'idée de supprimer 2,5 milliards d'êtres humains et encore moins penser à contrôler le rythme des naissance au niveau mondial et ce, malgré que nous avons corrompus, renié et partiellement détruits tous les cycles de Vies auxquels nous soumettait la Nature; malgré le fait que nous stigmatisons tout ce qui ne nous ressemble pas et que, sous couvert de liberté individuelle, nous choisissons quels enfants peuvent naître et, plus ou moins, à quelle période, et quelles familles devront subir les affres de la famine, et mourir…
Dans un esprit purement néolibéral, qui prône la volonté de responsabilisation de l'homme face à ses choix et ses décisions, nous laissons, par notre magnanime indifférence, le choix aux femmes de l'Afrique de décider lequel de ses enfants elle devra abandonner dans le désert…

Le règne animal, avec lequel l'humanité ne veut absolument plus avoir aucun lien, sait régler ses problèmes de surpopulation. Le règne "Humain", qui s'est découvert une "conscience", n'a fait que foutre un monumental bordel. Le monde s'est multi-séparé, "Orient-Occident"; "Nord-Sud"; "pays développés-pays du Tiers-monde"; etc… Le monde civilisé et le monde des animaux.

Selon la FAO (Food and Agriculture Organization, un truc des Nations-Unies), notre consommation de viande, en tonne, est passée de 44 millions en 1950, à 280 millions actuellement. Le dernier chiffre correspondant à une équivalence de 60 milliards de bêtes à cornes; Et près de la moitié de la consommation mondiale de céréales, dont 90% de la récolte de soja, leurs seraient destinés.
[Si vous avez du temps à perdre, cherchez puis ajoutez aux 60 milliards de bêtes à boucheries, le nombre d'animaux abattus pour leur fourrure, le nombre de bêtes à laboratoires, celles qui sont sacrifiées dans les paris clandestins, les traditions, coutumes et autre rites religieux…]

En soixante ans nous avons multiplié le poids de notre consommation de viande par 6,4 (arrondi).
La population mondiale était en 1950 à 2,519 milliards d'individus. Ce qui faisait une consommation annuelle par tête d'homme de 17,46 kilos de viande, soit 47,8 gr par jour.
(Me suis pas amusé à exclure du calcul les végètes à rien, aliens, les prisonniers politiques, les grévistes de la faim volontaires et involontaires, les anthropophages, etc…)
En soixante ans, tandis que notre population se multipliait par 2,77, le poids de notre consommation carnée augmentait de 636%.
En fait, si nous avions gardé une consommation identique aujourd'hui à celle de 1950, nous mangerions 122 millions de tonnes de viandes par année. Nous en mangeons 2,29 fois plus.
Sans compter les volailles et autres spécialités marines.

Dans de nombreux pays du Tiers-Monde l'agriculture traditionnelle a été convertie en agriculture intensive dans le but de produire les céréales et arachides nécessaires à l'engraissement des animaux d'élevage. Ainsi, 60% du fourrage (blé, soja, cacahuètes) utilisée par l'élevage industriel est importé du Tiers-Monde au détriment des populations locales.
Pour un steak de 200gr, il faut près de 2 kilo de blé avec lesquels on pourrait nourrir 8 enfants.
En réduisant leur consommation de viande de 10% seulement, les pays industrialisés permettraient à 100 millions d'hommes de se nourrir pendant 1 an. Sans tenir compte de tout ce que l'on jette…

Au cours des trente dernières années, les quantités d'eau disponibles sont passées d'une moyenne de 12'900 mètres cubes à 6'800 mètres cubes par habitant par an. C'est une moyenne, parce que beaucoup de personnes n'ont pas accès à ces 18'630 litres d'eau par jour. Elles étaient 884 millions en 2010, selon l'ONU.
Le 28 juillet 2010, l'accès à l'eau potable est devenu un droit de l'homme. 15 années de débats ont été nécessaires avant que puisse être votée une résolution, à l'ONU, dont le texte "déclare que le droit à une eau potable propre et de qualité et à des installations sanitaires est un droit de l'homme, indispensable à la pleine jouissance du droit à la vie."
122 états ont acceptés, 41 se sont abstenus.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/07/29/l-acces-a-l-eau-potable-devient-un-droit-de-l-homme_1393627_3244.html
41 nations ne se sentaient pas concernées par le fait que près de deux millions de personnes, le plus souvent des enfants, meurent chaque année des suites de maladies causées par une eau impropre à la consommation… Loin des yeux, loin du cœur dit-on…
Et cela ne s'arrête pas là…
Vous avez déjà certainement entendu parler du Coltan? Ce minerai que l'on trouve au Congo et qui est utilisé essentiellement pour les appareils électroniques, en particulier dans les téléphones portables.
Considéré comme un métal stratégique, le Coltan est au cœur d'une guerre sans pitié pour le contrôle des gisements de ce matériau.
Les adultes étant trop occupés à jouer les "Machette", ou étant mort un peu partout, ce sont les enfants qui sont envoyés, de force, dans les mines de coltan. Nous le savons. Cela n'empêche pas Sunrise de proposer, pour tout abonnement Sun flex-truc, un iPhone 4 pour 1 franc avec en cadeau un téléphone gratuit…; cela ne fait pas réfléchir plus loin que leur chiffre d'affaire des revendeurs comme Fust, Conforama ou le célèbre Média Markt quand ils proposent des prix défiants toutes concurrences, et toutes logiques commerciales sur leurs appareils électroniques.
J'avais même vu, en son temps, un vendeur d'appareils photos qui proposait: "Un écran plat acheté, un écran plat offert."
Et le consommateur ne marche pas, il met ses œillères et court…
Mines de diamants; gisement aurifère; plantations de cacao, de coton, de soja; usines chinoises et tant d'autres encore…
Pour que notre pouvoir d'achat soit maintenu, la majorité des biens de NOTRE consommation sont produits dans des contrées où la main d'œuvre et "petite" et "bon marché" et surtout dans des contrées dans lesquelles les contraintes en matière de sécurité des travailleurs et de protection de l'environnement sont quasi inexistantes.
Nous le savons.
Alors, pour nous donner bonne conscience, certaines sociétés font des opérations de "green washing", tout en sachant que la masse des consommateurs n'a pas les moyens, ni l'envie, de contrôler si l'étiquette "respect de tout" n'est pas qu'un nouveau leurre.

Notre folie de la consommation ne met pas seulement en péril nos ressources alimentaires issues de la biosphère; notre consumérisme outrancier ne menace pas uniquement l'équilibre environnemental, et la santé de notre biosphère. Notre folie du toujours plus, qui mène notre planète à la ruine, met notre propre santé, et notre sécurité, en face d'un grave danger.
Bien souvent lorsque nous parlons "préservation de l'environnement", et que nous réclamons une croissance "zéro" voire négative, les élus de Droite, et les défenseurs de libertés néolibérales, nous accusent de vouloir renvoyer notre civilisation au "Moyen-âge".
Pourtant "Ils" savent que nous y retournerons bientôt mais auparavant, nos chères élites bien-pensantes souhaitent s'en mettre plein les poches encore une fois, une avant-dernière fois.
Il est très fortement probable que pendant ce siècle nous soyons les témoins de l'épuisement de certaines ressources matérielles comme: la cryolithe, le terbium, le hafnium, l'argent minerai l'antimoine, le
palladium, l'Or, le Zinc, l'Indium, l'étain, le plomb, le cuivre, le tantale, l'uranium, le pétrole, le nickel, le platine, le gaz naturel, ou encore le fer.
Une bonne partie de ces ressources nous sont inconnues. Tant la connaissance des principes technologiques de base se résume, pour le consommateur classique, à: bouton "on/off", réglage de volume, décrochement automatique, téléchargement, etc…
Comme les enfants: quand nous appuyons sur un bouton, il faut que quelque chose se passe pour que nous soyons EU-R-Eux…
En fait la cryolithe, qui est un minéral utilisé dans la fabrication de l'aluminium, est épuisée depuis 1980. Il est aujourd'hui produit artificiellement. Le terbium devrait disparaître tout bientôt. Il est utilisé dans les lampes à faible consommation. Et des lampes à faible consommation, nous en consommons beaucoup…
Le hafnium, qui absorbe les neutrons 600 fois mieux que le zirconium, est utilisé dans les centrales nucléaires (les sous-marins nucléaires aussi), et sert également d'isolant dans les processeurs à la place du dioxide de silicium, verrait sa production mise à mal en 2018; Pas grave, on sort du nucléaire en combien déjà…?
L'argent minerai, utilisé en électricité, en électronique, pour la brasure, la soudure et d'autres alliages, sera épuisé entre 2021 et 2037.
Si l'agenda des disparitions vous intéresse:
http://www.consoglobe.com/epuisement-des-ressources-naturelles-et-demographie-cg

La fin du pétrole est envisagée aux alentours de 2050. Bien sur il n'y a, sur cette ressource devenue plus que primordiale, aucunes données officielles. Stratégie politico-économique oblige.
Le lien suivant est une analyse intéressante proposée au gouvernement Suisse. Info-intox? No se!
http://raphael.compagno.home.hefr.ch/docs/Peakoil_FR.pdf
En tout cas, le pétrole c'est grosso modo 40% d'utilisation pour les transports dans le monde (fret routier, véhicules, navires et transport aérien);
La pétrochimie c'est:
Des matières plastiques, du caoutchouc, des solvants, des résines, des fibres synthétiques, des détergents, des plastifiants, des élastomères (pneumatiques, tuyaux, durits, coussins, silentblocs, joints, mastics, gants médicaux, etc…), des adhésifs, du polyester, du nylon, des médicaments, des cosmétiques, des engrais, es vêtements, le tube de dentifrice, le pot de yaourt, les bouteilles PET, plus de 90% de tous les objets plastique de notre quotidien…
Quand le pétrole disparaîtra, nous retournerons à ce "Moyen-âge" que les élus de droite voulaient nous faire croire improbable grâce à leur croissance aveugle.
La voiture électrique? Pourquoi pas! Sauf que le lithium, utilisé actuellement pour les batteries, connaitrait quelques problèmes "d'approvisionnement" (à vérifier).
De plus, si ne serait-ce que la moitié des ressources en minerai citées plus hauts venait vraiment à s'épuiser, ce sont les cavernes que nous risquerions de réintégrer…
Le développement durable voulait que nous consommions les ressources nécessaires à notre survie, sans entamer les ressources de nos enfants. Force est de constater que même l'avenir de nos enfants ne nous importe pas des masses…
Et après avoir pris l'habitude de voir mourir des enfants dans les déserts, nous regarderons les notre tomber sous nos fenêtres, impuissants…

NEMo

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