mardi 29 janvier 2013

Ph-neutre

Nous avons un truc un peu particulier, qui ferait partie d’une de nos nombreuses marques de fabrique, qui nous pousse vers toutes sortes d’exagérations, voire même jusqu’à l’addiction. Ou la haine.

Avant tous ces trucs électroniques qui illuminent de leurs petites diodes luminescentes notre quotidien, je pense que nous vivions dans une certaine ignorance. Une ignorance qui pouvait être saine et apaisante. Avec l’explosion des médias, nous pouvons accéder à n’importe quelle info en tout lieu et à tout instant. Le résultat est que réclamons encore plus d’infos, plus de communications, plus de transparence, tout en dénonçant, pour certains, une sorte de complot du silence, de la désinformation, de la part de ceux qui doivent nous informer.
C’est possible. Mais nous savons bien que nos vérités du moment sont les mensonges de demain.

Mais honnêtement, croyez-vous qu’il soit vraiment possible, en buvant son café le matin, d’accéder à ABSOLUMENT toutes les infos quotidiennes du moment ? J’en doute.
Et s’il existait ZE quotidien qui publiait toutes les news du jour, quel volume aurait-il ?
Je crois, naïvement peut-être, que tout est publié. Du manière ou d’une autre, électroniquement ou physiquement ; tout ce qui n’est pas du ressort du secret d’état est lâché en pâture aux journalistes ou simplement publié sur le Net via les sites spécialisés ou des multiples organismes existant tout autour de notre globe.
Les médias nous donnent, en 160 caractères sur nos smartphones, les infos que nous leurs réclamons, et dès qu’une personne plus fouineuse que les autres déniche un article spécifiques sur un sujet X ou Y, nous râlons parce que nous n’y avons pas eu accès automatiquement, ou que les médias n’ont pas jugé pertinent de nous le diffuser à grande échelle.

Beaucoup d’humain-e-s transforment leur hobby en passion. Ils découvrent un nouveau truc, une nouvelle activité, une nouvelle philosophie de vie, et du coup les voilà entrain de rechercher le plus de renseignements possibles sur leur nouveau passe-temps.
L’humain est généreux. Il aime partager ce qui lui plaît, partager ses nouvelles connaissances. Quitte à en devenir pédant.
Tant que cela reste dans le domaine des connaissances générales, les accrocs de la néo-découverte-post-future qui restent béatement plantés devant leur bibliothèque, tel l’eunuque en roi du harem, ne font pas de mal aux mouches.

Dès que l’on touche aux religions principales, ça se corse. Il n’y a pas plus carré d’esprit qu’un néo-converti, comme si le fait de devenir Théophile rendait scientophobe.
J’ai lu, il n’y a pas très longtemps, sur une affiche de pub religieuse placardée en ville, qu’il fallait remettre sa vie entre les mains de Jésus-Christ parce que l’homme n’était pas digne de confiance.
J’ai aussi entendu une pseudo connaissance, qui venait de se découvrir un amour sans faille pour Bouddha, chier verbalement sur les adeptes du Bouddhisme moderne, parce qu’ils ne pratiquaient pas le vrai Bouddhisme, l’ancien, celui des origines. Comme lui.
Sympa, non !?

Quand l’émotionnel est aux commandes, l’aspect de notre personnalité qui me surprend le plus, est celui qui nous permet de passer d’un extrême à l’autre. Vous avez de gentils politiciens qui débutent leur carrière chez les socialistes, avant de devenir de farouches représentants de l’extrême droite ; vous avez une femme qui trouvera toutes les qualités requises chez homme pour décider de faire un enfant avec et qui, quatre ans plus tard, ne voudra surtout pas qu’il lui ressemble. Ne nous méprenons pas, la réciproque est vérifiée. Les petites biches deviennent de grosses vaches, et les anges des sales p…..

Quand la sociopolitique joue les ascenseurs émotionnels, c’est l’hypocrisie qui prend les rennes. Du coup nous avons droit au défilé des discriminations positives qui ouvrent le bal à la dictature des minorités (parfois) opprimées. Quelques politiciens signent la convention des droits de l’homme, mettent fin aux arrestations arbitraires dans le pays, et un gosse peut déposer une plainte contre son père parce qu’il s’est ramassé une main après avoir traité son géniteur de vieux con ; nous n’avons pas su vous écouter ? On vous donne une Gay Pride ; tes ancêtres ont galérés dans le désert ? On te refile un état avec, petit bonus, la possibilité d’écrire ton histoire, de l’éditer et de mettre le chiffre que tu veux sur le nombre de victime d’un dramatique épisode historique passé…

Retire ta cagoule, la mode avance masquée.
Vous vous souvenez certainement de la polémique/scandale qui fut fait autour du port du voile et de la burqa ? Une offense faite aux femmes qui a provoqué un tollé quasi général, dans la partie du monde prétendue civilisée.
Je vous propose de jeter un œil dans le magazine "Edelweiss" de janv-fév 2013, qui fait découvrir les collections 2012-2013 de certains stylistes comme Pierre Cardin, Gareth Pugh, Alexander McQueen, Alexander Wang, Rick Owens ou encore la Maison Martin Mangiela, qui ont dessiné des accessoires de mode qui pourraient trouver leur place sur la planète "Naboo", dans le décor post-apocalyptique de "Judge Dredd" ou encore amener une touche d’esthétisme finale au délire d’"Hannibal Lecter".

Porter le voile ? Jamais !!! Sauf si c’est swag, hip, cool et que cela suit la tendance actuelle.

Je concède qu’il y a un fossé entre porter ‘’volontairement’’ un accessoire de mode qui va recouvrir le visage, et la greffe forcée d’un bout de nappe épaisse, unicolore, moche et foncée sur la tête.
Mais en coupant à travers champs :
Que vous preniez des extrémistes fanatiques qui inventent des codes vestimentaires dans les saintes écritures pour transmettre une fausse volonté d’une entité imaginaire, ou des extrémistes fanatiques de l’autosatisfaction transcendantale qui, en se définissant comme Créateur de mode, se prennent pour cette entité imaginaire, au final c’est bien le visage de la femme que l’on recouvre. La différence entre chez eux et chez nous ? Dans le monde occidentalement capitalisé, elles paient pour ça !

Z’ont rien compris les muslims. Mettez de la couleur, des paillettes, des calligraphies brodées or. Variez la qualité, les couches et l’épaisseur des tissus ; étoffez, froufroutez, stringez. Mais surtout, vendez vos tenues religieuses, bon sang. Inspirez-vous chez Pierre Cardin qui a déjà créé la burqa des plages.

Bref. Sans forcément mettre tout le monde dans la même nasse, et avec un chouillas d’exagération, nous passons de la –philie au mode phobique avec une aisance parfois déconcertante.
C'est pourquoi m’en vais me détendre et oublier tout ça dans la mousse de mon gel de bain au Ph-neutre.

NEMo.

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