Le racisme ne pouvant plus se justifier
biologiquement, le mot en lui-même a logiquement disparu pour laisser la place,
dans nos médias et notre vocabulaire quotidien,
a des termes comme : "Apartheid", "ségrégation", "discrimination", "antisémitisme", "xénophobie" et même "homophobie".
Malheureusement, les comportements qu’il
encourageait, eux, non pas disparus. Fortement atténués par la menace du jugement de l’opinion
publique, mais persistant quand même sous des formes plus insidieuses,
pernicieuses, perverses. Dans nos contrées civilisées s’entend.
Nous participons, volontairement ou non, à la
naissance et au développement de ces discriminations. Chez nous.
Ailleurs, pour
le maintien de notre confort, nous cautionnons l’esclavagisme moderne et la
paupérisation des populations lointaines.
Dans notre génome, nous avons 98,4% de gènes en
commun avec le chimpanzé. Dans ce moins de 2% de différences nous sommes tous
semblable à 99,99%. Cependant, il est hors de question que nous nous considérions comme des singes
et que nous acceptions de ressembler à notre voisin. Ce qui est paradoxal vu
que l’humain, s’il quitte un cercle d’appartenance, le fait pour rejoindre un
autre groupe d’influence, pour s’intégrer à une autre sphère composée de
membres qui lui ressemblent et/ou partagent une forme de pensée similaire à la sienne.
Nous quittons une famille pour rejoindre un
clan, un gang, un groupe d’amis ou de quartier ; pour former le club des employés
de l’étage 23, un club sportif ; se convertir à une religion différente de
celle de notre baptême, rejoindre les adeptes de la spiritualité du grand
Barbidou, et que sais-je encore. Tout ce qui peut servir à se différencier des
autres est bon à prendre de nos jours.
Je peux imaginer qu’une trop
grande uniformité, qu’un conformisme généralisé, qu’une égalité réalisée strictement
parfaite, puisse porter atteinte au bon développement psychologique de nos
personnalités et finir par nuire à une saine compétitivité. Mais trop de
différences ne finissent-elles pas par tuer la différence ?
En oubliant l’aspect eugéniste du marquage des
Juifs durant une triste période du siècle précédent, et en fouinant un peu dans
notre Histoire, on peut y découvrir que le marquage de certain peuple n’est pas
une idée dont l’origine se trouve dans la folie germanique du IIIe Reich.
A l’époque médiévale, le port d’un signe
distinctif servant à signaler les israélites à la population juive a été
instauré par les représentants de l’église catholique. C’est lors du quatrième
concile de Latran, qui se déroula à la fin de l’an 1215, et convoqué par le
Pape Innocent III, que l’idée d’imposer un détail vestimentaire stigmatisant
fut imposé aux héritiers de la loi mosaïque.
Une mesure qui, après l’Italie, sera suivie
les années suivantes par l’Allemagne, l’Angleterre, la France et l’Espagne. Il
y aurait même, selon certains auteurs, un parallèle entre les conclusions du
concile et le texte du Pacte d’Oumar adopté en 717 par le calife ben Abd
el-Aziz.
Si l’idée de base est de bien pouvoir se
différencier dans la foule et de pouvoir éviter, entre autre, de
malencontreuses relations sexuelles interconfessionnelles, on retrouve ce
précepte (distinction vestimentaire publique par rapport aux autres peuples)
dans la bouche de Moïse (Lévitique 19.19 Lévitique 19 ; Deutéronome
22.5.11 Deutéronome 22).
Selon un article
trouvé dans Le Point, Historia, Hors-série, juillet-août 2009.
La distinction vestimentaire par le port d’un
uniforme est bien ce qui est en vigueur dans les écoles privées et autres
universités de renommée internationale. Au sein d’une école privée de notre
région, les élèves sont même séparés en 4 groupes de couleurs différentes,
avant de mettre ces groupes en compétition entre eux. Ensuite viendront, peut-être, les
confréries, antichambre des discriminations sociales. Sans en faire une
généralité, l’élite snobe la classe moyenne qui dénigre les pauvres.
Après avoir mis fin, en théorie, à l’esclavage
et déifié l’argent, les gouvernements démocratiques n’ont plus besoin de mettre
en place des systèmes discriminatoires, nos banquiers et le "miroir social" s’en chargent. Entre
autre.
La fin de l’apartheid en Afrique du Sud n’a
pas ouvert la porte aux institutions publiques pour toute la population noire.
Le système de santé était certes devenu accessible à toutes et à tous, mais à
condition de pouvoir profiter d’une assurance-maladie, devenue payante suite la
disparition officielle de la discrimination raciale.
Le gouvernement Sud-Africain de l’époque a
rempli son contrat, et si aujourd’hui il subsiste de profondes disparités
sociales au sein d’une population de couleur, il n’en est plus responsable.
L’opinion publique sanctionne les inégalités
frappantes et visibles, mais se référant à la sociobiologie qui veut qu’un
pauvre donne naissance à un enfant pauvre, elle semble peu loquace en ce qui
concerne les discriminations sociales. Dans tous les pays dits développés,
chaque citoyen peut, contre monnaie, accéder à un logement. Si par la suite le,
ou la, chef-fe de famille se retrouve dans une situation financièrement déplaisante
ce sera à lui seul de trouver une solution s’il désire garder son logement. Ce
qui est logique. Chacun de nous recherche, avant tout, la solution à son problème
dans la sphère qu’il connaît. Et ce n’est qu’en dernier ressort que nous
faisons appel aux institutions publiques. Sauf que la société actuelle ne veut
pas être responsable des malheurs d’une partie minoritaire de sa population.
Même si de dramatiques dommages collatéraux peuvent être imputé à la fuite en
avant d’un système ultra libéral, encouragé par la fonction publique. Des
familles entières Espagnoles, Portugaise, Italiennes, Grecques, Anglaises,
Irlandaises en savent quelque chose.
La gentrification, procédé
qui veut rendre les centres-villes aux riches, est en marche depuis quelques
années déjà. Les populations citées plus-haut ont eu la possibilité d’accéder à
des logements neufs, mais de plus en plus éloignés des commodités urbaines,
tandis que le tertiaire et les riches porte-monnaies se réappropriaient le
centre-ville.
La densification urbaine mise en place dans
les grandes villes européennes suit le même processus. Vevey, qui n’a rien
d’une grande ville, est divisée en quatre quartiers. Une séparation Est-Ouest
est symbolisée par la rivière locale, tandis que la voie de chemin de fer se
charge de la distinction Nord-Sud.
Les projets immobiliers se concentrent plus du
côté ouest de la ville, là où se trouve les bâtiments Nestlé, et il y a plus
d’appartements à vendre qu’à louer, au prix du marché évidemment. Quant aux
loyers abordables ils se situent dans des rues, ou quartiers, qui ont un taux
d’étrangers près de 100%. Des étrangers qui n’ont rien à voir avec des
expatriés Nestlé. Avec les soucis de scolarisation que cela peut entraîner.
Dans le quartier Sud-Ouest de la ville, il y a
des classes la fameuse école privée citée bien plus haut.
La police du coin traîne assez souvent autour
des écoles publiques pour réguler le stationnement sauvage des parents d’enfants
cul-de-jatte. Pour une question de sécurité, paraît-il. Par contre, les
pandores sont systématiquement absents à l’heure de sortie des petits élèves
verts, alors que les 4X4 encombrent la Rue des Jardins. Mais que votre vieux véhicule
traîne, hors des cases, à minuit-une heure du mat’, et là vous avez droit à la
bûche, alors qu’il n’y a absolument personne (à 2-3 exceptions près) qui circule
dans cette rue. Il se pratique dans ma commune une répression financière de
laquelle sont exclus tous les véhicules neufs, ou récents, excédant 70'000 francs à
l’achat, conduits par bobos AOC ou adoubés Tribu de Brabeck!
Vevey, qui se souvient qu’elle a une majorité
socialiste au conseil communal, a délié les cordons de sa bourse pour acquérir
des logements subventionnés dans le massif projet immobilier ‘’Les Moulins de
la Veveyse’’. Les appartements en questions sont situés dans le dernier bloc
construit, celui le plus éloigné du centre-ville, au nord.
Pour les cas devenus sociaux et les soi-disant
dangereux étrangers, l’intégration déborde rarement les limites d’un quartier ;
les presque laissés pour compte peuvent participer au développement de leur quartier
au travers de petites associations qui animent la petite place fichée au milieu
de quelques pâtés de maisons ; des assoces qui proposent un lieu de
rencontre pour les étrangers du coin et une possibilité pour les enfants de
faire leurs devoirs, au mieux, dans la maison de quartier. Au-delà des limites
invisibles du quartier, l’assimilation devient nécessaire pour essayer de paraître
autochtone aux yeux de la bourgeoisie locale.
NEMo.
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