mardi 22 janvier 2013

e. Discrimination. s


Le racisme ne pouvant plus se justifier biologiquement, le mot en lui-même a logiquement disparu pour laisser la place, dans nos médias et  notre vocabulaire quotidien, a des termes comme : "Apartheid", "ségrégation", "discrimination", "antisémitisme", "xénophobie" et même "homophobie".
Malheureusement, les comportements qu’il encourageait, eux, non pas disparus. Fortement atténués par la menace du jugement de l’opinion publique, mais persistant quand même sous des formes plus insidieuses, pernicieuses, perverses. Dans nos contrées civilisées s’entend.
Nous participons, volontairement ou non, à la naissance et au développement de ces discriminations. Chez nous.
Ailleurs, pour le maintien de notre confort, nous cautionnons l’esclavagisme moderne et la paupérisation des populations lointaines.

Dans notre génome, nous avons 98,4% de gènes en commun avec le chimpanzé. Dans ce moins de 2% de différences nous sommes tous semblable à 99,99%. Cependant, il est hors de question que nous nous considérions comme des singes et que nous acceptions de ressembler à notre voisin. Ce qui est paradoxal vu que l’humain, s’il quitte un cercle d’appartenance, le fait pour rejoindre un autre groupe d’influence, pour s’intégrer à une autre sphère composée de membres qui lui ressemblent et/ou partagent une forme de pensée similaire à la sienne.
Nous quittons une famille pour rejoindre un clan, un gang, un groupe d’amis ou de quartier ; pour former le club des employés de l’étage 23, un club sportif ; se convertir à une religion différente de celle de notre baptême, rejoindre les adeptes de la spiritualité du grand Barbidou, et que sais-je encore. Tout ce qui peut servir à se différencier des autres est bon à prendre de nos jours.
Je peux imaginer qu’une trop grande uniformité, qu’un conformisme généralisé, qu’une égalité réalisée  strictement parfaite, puisse porter atteinte au bon développement psychologique de nos personnalités et finir par nuire à une saine compétitivité. Mais trop de différences ne finissent-elles pas par tuer la différence ?

En oubliant l’aspect eugéniste du marquage des Juifs durant une triste période du siècle précédent, et en fouinant un peu dans notre Histoire, on peut y découvrir que le marquage de certain peuple n’est pas une idée dont l’origine se trouve dans la folie germanique du IIIe Reich.
A l’époque médiévale, le port d’un signe distinctif servant à signaler les israélites à la population juive a été instauré par les représentants de l’église catholique. C’est lors du quatrième concile de Latran, qui se déroula à la fin de l’an 1215, et convoqué par le Pape Innocent III, que l’idée d’imposer un détail vestimentaire stigmatisant fut imposé aux héritiers de la loi mosaïque.
Une mesure qui, après l’Italie, sera suivie les années suivantes par l’Allemagne, l’Angleterre, la France et l’Espagne. Il y aurait même, selon certains auteurs, un parallèle entre les conclusions du concile et le texte du Pacte d’Oumar adopté en 717 par le calife ben Abd el-Aziz.
Si l’idée de base est de bien pouvoir se différencier dans la foule et de pouvoir éviter, entre autre, de malencontreuses relations sexuelles interconfessionnelles, on retrouve ce précepte (distinction vestimentaire publique par rapport aux autres peuples) dans la bouche de Moïse (Lévitique 19.19 Lévitique 19 ; Deutéronome 22.5.11 Deutéronome 22).
Selon un article trouvé dans Le Point, Historia, Hors-série, juillet-août 2009.

La distinction vestimentaire par le port d’un uniforme est bien ce qui est en vigueur dans les écoles privées et autres universités de renommée internationale. Au sein d’une école privée de notre région, les élèves sont même séparés en 4 groupes de couleurs différentes, avant de mettre ces groupes en compétition entre eux. Ensuite viendront, peut-être, les confréries, antichambre des discriminations sociales. Sans en faire une généralité, l’élite snobe la classe moyenne qui dénigre les pauvres.
Après avoir mis fin, en théorie, à l’esclavage et déifié l’argent, les gouvernements démocratiques n’ont plus besoin de mettre en place des systèmes discriminatoires, nos banquiers et le "miroir social" s’en chargent. Entre autre.
La fin de l’apartheid en Afrique du Sud n’a pas ouvert la porte aux institutions publiques pour toute la population noire. Le système de santé était certes devenu accessible à toutes et à tous, mais à condition de pouvoir profiter d’une assurance-maladie, devenue payante suite la disparition officielle de la discrimination raciale.
Le gouvernement Sud-Africain de l’époque a rempli son contrat, et si aujourd’hui il subsiste de profondes disparités sociales au sein d’une population de couleur, il n’en est plus responsable.

L’opinion publique sanctionne les inégalités frappantes et visibles, mais se référant à la sociobiologie qui veut qu’un pauvre donne naissance à un enfant pauvre, elle semble peu loquace en ce qui concerne les discriminations sociales. Dans tous les pays dits développés, chaque citoyen peut, contre monnaie, accéder à un logement. Si par la suite le, ou la, chef-fe de famille se retrouve dans une situation financièrement déplaisante ce sera à lui seul de trouver une solution s’il désire garder son logement. Ce qui est logique. Chacun de nous recherche, avant tout, la solution à son problème dans la sphère qu’il connaît. Et ce n’est qu’en dernier ressort que nous faisons appel aux institutions publiques. Sauf que la société actuelle ne veut pas être responsable des malheurs d’une partie minoritaire de sa population. Même si de dramatiques dommages collatéraux peuvent être imputé à la fuite en avant d’un système ultra libéral, encouragé par la fonction publique. Des familles entières Espagnoles, Portugaise, Italiennes, Grecques, Anglaises, Irlandaises en savent quelque chose.

La gentrification, procédé qui veut rendre les centres-villes aux riches, est en marche depuis quelques années déjà. Les populations citées plus-haut ont eu la possibilité d’accéder à des logements neufs, mais de plus en plus éloignés des commodités urbaines, tandis que le tertiaire et les riches porte-monnaies se réappropriaient le centre-ville.
La densification urbaine mise en place dans les grandes villes européennes suit le même processus. Vevey, qui n’a rien d’une grande ville, est divisée en quatre quartiers. Une séparation Est-Ouest est symbolisée par la rivière locale, tandis que la voie de chemin de fer se charge de la distinction Nord-Sud.
Les projets immobiliers se concentrent plus du côté ouest de la ville, là où se trouve les bâtiments Nestlé, et il y a plus d’appartements à vendre qu’à louer, au prix du marché évidemment. Quant aux loyers abordables ils se situent dans des rues, ou quartiers, qui ont un taux d’étrangers près de 100%. Des étrangers qui n’ont rien à voir avec des expatriés Nestlé. Avec les soucis de scolarisation que cela peut entraîner.
Dans le quartier Sud-Ouest de la ville, il y a des classes la fameuse école privée citée bien plus haut.
La police du coin traîne assez souvent autour des écoles publiques pour réguler le stationnement sauvage des parents d’enfants cul-de-jatte. Pour une question de sécurité, paraît-il. Par contre, les pandores sont systématiquement absents à l’heure de sortie des petits élèves verts, alors que les 4X4 encombrent la Rue des Jardins. Mais que votre vieux véhicule traîne, hors des cases, à minuit-une heure du mat’, et là vous avez droit à la bûche, alors qu’il n’y a absolument personne (à 2-3 exceptions près) qui circule dans cette rue. Il se pratique dans ma commune une répression financière de laquelle sont exclus tous les véhicules neufs, ou récents, excédant 70'000 francs à l’achat, conduits par bobos AOC ou adoubés Tribu de Brabeck!
Vevey, qui se souvient qu’elle a une majorité socialiste au conseil communal, a délié les cordons de sa bourse pour acquérir des logements subventionnés dans le massif projet immobilier ‘’Les Moulins de la Veveyse’’. Les appartements en questions sont situés dans le dernier bloc construit, celui le plus éloigné du centre-ville, au nord.

Pour les cas devenus sociaux et les soi-disant dangereux étrangers, l’intégration déborde rarement les limites d’un quartier ; les presque laissés pour compte peuvent participer au développement de leur quartier au travers de petites associations qui animent la petite place fichée au milieu de quelques pâtés de maisons ; des assoces qui proposent un lieu de rencontre pour les étrangers du coin et une possibilité pour les enfants de faire leurs devoirs, au mieux, dans la maison de quartier. Au-delà des limites invisibles du quartier, l’assimilation devient nécessaire pour essayer de paraître autochtone aux yeux de la bourgeoisie locale.

NEMo.

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