mercredi 2 janvier 2013

Mini défaut.


Nous sommes tous parfait dans notre tête, et bourrés de petits défauts dans notre corps.
Des crottes de nez sur le canapé ou sous le lit ; des pieds sur la table du salon ; des bouteilles vides remises au frigo et des PET qui sommeillent dans la chambre de l’ado au milieu d’emballages de bonbons et autres biscuits ; les assiettes qui squattent l’évier en attendant une greffe de jambes pour rejoindre le lave-vaisselle ; les doigts que l’on met dans la sauce pour goûter, en sortant des WC ; les robinets qui coulent pour personne ; les clopes qui fument toutes seules dans le cendrier ;les boutons d’ascenseurs sur lesquels on appuie juste pour voir la petite lumière ou entendre la tonalité du Bip ; les vestes qui tombent là où elles s’enlèvent, les chaussettes qui traînent, les tas d’habits qui se chiffonnent tranquillement ; Les pieds puants du soir et l’haleine de chacal au réveil ; le brin de possessivité qui se mêle au zeste de jalousie, etc,etc…
La liste de nos petits défauts est interminable.
Mais ne sont-ce pas ces imperfections qui font notre charme, à nous autres humain-e-s ?

Atomic Dzina, par exemple. Elle enclenche une centrale nucléaire quand elle fait le ménage : LumièreS dans toutes les pièces, télés enclenchées au salon, dans sa chambre et Youtube qui passe un clip sur l’ordi dans une autre pièce. Le tout en faisant l’aspirateur. Mais c’est une personne au cœur gros comme ça, à l’amitié indéfectible, qui voterait définitivement à gauche si elle le pouvait. La maman du p’tit Norrin me courrait derrière pour fermer les robinets, mais ne retrouvait jamais l’interrupteur quand elle quittait une pièce. Cette autre personne encore qui voulait sauver le monde de la pollution humaine en prenant l’avion pour aller faire les boutiques en Espagne.
Et ce gaillard qui vous écrit… Cet indécrottable râleur, qui bave souvent sur le néolibéralisme et la surconsommation outrancière, adepte de la marche, du covoiturage et fan de l’éclairage à la bougie, il se désaltère au Coca huit fois sur dix, fume et quand il ouvre son frigo : le lait végétal à l’avoine côtoie les sauces Burger et Barbecue d’Amora achetées chez Cora. Il y a aussi les adeptes modernes des Toltèques qui gèrent assez mal la franchise, les bouddhistes xénophobes, les néo-croyants totalitaires, le parano philanthropique et le schizo psycho-rigide…
Tout plein de petites contr-addictions qui encouragent nos interlocuteurs à nous dire de balayer devant notre porte quand nous ouvrons trop grand notre clapet.
Mais la Vie ne serait-elle pas d’une affligeante monotonie si nous n’avions pas de petits reproches à formuler à celles et ceux qui nous entourent ?
Ces petits énervements, ces coups de sang, ces poussées d’adrénaline et autre bouffées de chaleur sont également là pour nous rappeler que nous sommes vivants parmi les vivants, que le moteur de notre existence est émotionnel, et que nous sommes en constante relation avec celles et ceux qui nous entourent. Une relation qui nous aide à grandir.

En y intégrant notre propre développement personnel, serait-il totalement faux de penser que nous puissions rechercher l’appréciation de notre reflet dans le regard des autres, de juger par nous-même de notre effet sur notre environnement social et de le modifier en conséquence, sans virer dans le sado-maso ?
Nous voulons nous améliorer pour plaire. C’est compréhensible, c’est le rôle du miroir social.
Cette pensée légitime de perfection (que je différencie de la quête de l’excellence prônée par les politicards de droite) qui occupe notre esprit pourrait avoir comme but, en plus de nous porter vers une vision idéalisée de nous-mêmes, celui de nous calmer dans nos excès (ce qui nous amènerait, peut-être, vers un monde meilleur).
Parce que je me demande si, au final, et sans en faire une marque de fabrique, nous n’avons pas besoin d’avoir des défauts (nous ne sommes que des humain-e-s, après tout). Je ne vais pas me perdre encore plus dans des pensées de boîte à réfléchir, en me questionnant sur l’absence de but, ou pas, dans notre existence quotidiennement moderne, ce qui nous pousserait à une auto-flagellation égocentrique, mais juste remarquer, en coupant à travers champs, que : La Vie est un judicieux mélange de tout et de son contraire.
Alors pourquoi prendre trop de bonnes résolutions qui pourraient nous malmener, en sachant qu’il y a une très forte probabilité que nous remplacions un vice par un autre ?
Ralentir, suffirait à tout le monde, non ?

NEMo.

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