lundi 13 janvier 2014

La jaune, l'orange et le Vert.

Depuis qu’il a eu, avec sa classe, la ‘’leçon’’ plein air de sensibilisation routière, mon ti Nono ne veut plus traverser la route ailleurs que sur un passage pour piétons.
L’autre jour en début de soirée, c’est tout juste s’il ne m’a pas arraché le bras quand j’ai voulu faire ‘’au plus court’’ pour me rendre à la pharmacie, de l’autre côté de la strasse.
Je me dis que si tous les adultes avaient gardé le même amour pour les larges bandes jaunes, nous ne serions peut-être pas obligés d’allumer nos phares en plein jour et par grand beau temps.
Maintenant c’est mignon de voir un p’tit loupiot sautiller d’une bande jaune à l’autre ; un adulte qui ferait de même se ferait regarder de travers, traiter de ‘’Monk’’ ou, au pire, directement interner.
C’est peut-être pour éviter de sautiller par-dessus les bandes jaunes que l’adulte traverse entre les passages pour piétons.

Sur la route y a un autre truc devenu étrange qui concerne les automobilistes cette fois : Indiquer sa sortie d’un giratoire.
Le père Cottier, l’un des meilleurs moniteurs de conduite que l’on ait eu sur la Riviera vaudoise, disait qu’il fallait indiquer tout changement de direction de manière intelligible. Ce qui, ma fi, est encore l’une des meilleures choses pour fluidifier un trafic routier...
Avec la giratomania est venue cette fameuse obligation d’indiquer notre sortie. Les keufs s’en sont donnés à cœur joie en se cachant derrière des buissons, des bâtiments ou dans des cabines téléphoniques pour attendre et sanctionner les bandits hors-la-loi du clignotant.
A force d’amendes, l’humain est devenu une sorte d’automate dès qu’il s’installe derrière un volant, un bipède vaguement intelligent qui indique à trois heures du mat’, perdu au milieu de nulle part, son intention de sortir d’un giratoire… A moins que ce soit pour attirer l’attention des hérissons, qu’est devenu l’intelligible dans tout cela ?

Dès que quelque chose touche à notre porte-monnaie, nous sommes capables d’intelligence et de réflexion. Autrement, nous sommes une bande de crétins finis. Majoritairement.
Nous réfléchissons au triage de nos déchets parce que nous payons une taxe au sac. Mais est-ce vraiment le cas ?
Prenez les parcomètres qui ont fleuris dans pratiquement toute la ville de Vevey. Ils font leur effet les premiers six mois en chassant les voitures des zones concernées. Ne s’y parquant que celles et ceux qui n’ont pas d’autres moyens de déplacement à leur disposition. Mais petit à petit, les voitures font leur retour.
La taxe au sac. Ça râle, ça trie, ça râle et ça triera de moins en moins dès que les rouleaux de sacs seront intégrés dans les budgets.
Je pense qu’en fait nos élus communaux se foutent bien de ce que nous mettons dans nos sacs blancs. Du moment que nous les payons.
Mettez dans un vieux sac poubelle noir rien d’autre que ce que ‘’Castor malin’’ réserve à l’incinération, les employés de la voirie, pardon du Swiss Recycling Service (ça fait plus ‘’classe’’) ouvriront le sac illicite pour savoir à qui il appartient et infliger, si possible, l’amende conséquente. Même si le triage est respecté à la lettre.
Si j’achète en vitesse des sacs poubelles à Aigle, Villeneuve ou Blonay (communes vaudoises qui utilisent des sacs de couleurs différentes), le SRS de Vevey Riviera collectera-t-il ces sacs sans rechigner ou les jugera-t-il ‘’non-conformes’’ ?
La ‘’conformité’’ étant de payer un supplément à la commune pour l’enlèvement de nos déchets incinérables. Facture dont nous nous acquittions déjà via nos impôts.

Autre souci, dévoilé par un employé qui collecte justement des sacs poubelles.
Les centres de tris sont devenus de plus en gros, les fours idem, parce que réfléchis, planifiés et construits quand la surenchère de déchets à détruire était programmée.
La tendance actuelle est aux économies d’énergie et à l’optimisation des rendements.
Le volume et le poids des ‘’incinérables’’ sont à la baisse. Si les volumes régionaux de déchets à griller baissent, il y a trois moyens de compenser la ‘’perte’’ : Eteindre les fours de temps en temps, sauf qu’un ‘’incinérateur’’ ne se met en route aussi rapidement qu’un four domestique et prend tout autant de temps pour se refroidir (on peut donc envisager qu’il fonctionne 24/24, à des cadences différentes certes, mais non-stop) ; ou encore : Importer des déchets d’autres coins de la Suisse ou de l’étranger ; ou alors : mélanger aux ‘’incinérables’’ d’autres déchets plus "inflammables", pour remplir les fours et les ‘’aider’’ à fonctionner…
Cela me rappelle le triage des verres vides : Trois containers différents, un pour les verres blancs, un autre pour les verres bruns et le derniers pour les verts. Un unique camion qui ramasse tout, d’un coup…
L’écologie, en vision gouvernementale, ne serait-elle devenue qu’un gigantesque piège à cons destiné à nous piquer encore plus de fric ?
La réponse est claire, logique, limpide…
Si nous consommons moins de tout, que nous faisons attention à la provenance de nos marchandises, que nous marchons un peu plus et que nous nous contentions de contempler la Nature lors de nos temps libres, les revenus liés aux diverses taxes et surtaxes seraient à la baisse. Sans oublier l’économie mondiale qui ne veut pas d’une clientèle qui fait dans l’économie.
Notre gouvernement nous demande de faire des économies. Supposons qu’en les faisant un gros industriel ou un gros distributeur voit ses bénéfices ou les dividendes de ses actionnaires fléchir. Il pleure misère, demande une exonération fiscale ou la création d’un nouveau subside qui sera finalement compensé ou financé par les consommateurs.
On nous a demandé de faire attention aux rejets atmosphériques de CO2. Les techniques de chauffage des bâtiments ont été modernisées ou confiées aux énergies renouvelables. Nous faisons de sorte que notre dépendance au mazout soit tirée vers le bas. Récompense pour les efforts réfléchis et fournis ? Augmentation de la surtaxe sur les huiles minérales.
Merci, Mesdames et Messieurs les ministres.
Et ce n’est pas un ‘’Merci’’ témoignant de ma gratitude. Peut-être une boîte de chocolat pourris, mais pas plus…

Nemo.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire